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UN SITE WEB - UNE DECENNIE
MILLE ANS DE JUDAISME RHENAN

Le Site du Judaïsme d'Alsace et de Lorraine fête ses dix ans d'existence



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Tout commence en 1998 dans un cabinet dentaire de Jérusalem. Michel Rothé, le maître du lieu, originaire de Mulhouse, est un connaisseur passionné du judaïsme alsacien. L'internet commence à prendre son essor, et il s'intéresse aux possibilités de ce nouveau média, qui peut lui permettre de diffuser les documents qu'il collecte inlassablement depuis son adolescence. Une de ses connaissances, Barbara Weill, se spécialise déjà dans la construction de sites Web. Comme pour plaisanter, il lance l'idée de créer un site consacré au judaïsme d'Alsace, et elle relève le gant.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Trois courriels sont expédiés à trois serveurs en France. Une demi-heure plus tard, une première réponse tombe : les Dernières Nouvelles d'Alsace acceptent "dans le cadre d'un partenariat", de les héberger gracieusement. Dès la mise en place du serveur des DNA, ils mettent en ligne les diverses rubriques qu'ils avaient prévues.

Le premier article sera consacré au Musée Judéo-Alsacien de Bouxwiller qui vient d'être inauguré. Le premier personnage évoqué : Alfred Dreyfus. En quelques semaines, l'essentiel du livre que Michel Rothé avait publié avec son beau-père le grand rabbin Max Warschawski, Les synagogues d'Alsace et leur histoire, a été numérisé et placé sur le réseau.

Les difficultés techniques du début, les balbutiements des premières pages sur le web, dont certains éléments apparaissaient et d'autres pas, le temps de résoudre quelques problèmes avec le serveur, et voilà que le "Site du judaïsme d'Alsace" est accessible aux internautes le 7 septembre 1998. Quelques années plus tard, il deviendra le "Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine"…

Les réactions ne se font pas attendre. La nouvelle de la création du site se répand à travers le monde par les listes de courrier. Par exemple, un message circule aux USA en anglais, parlant d'un "site créé par le gendre d'un grand rabbin de Strasbourg". D'emblée diverses personnes proposent leur collaboration à cette entreprise : le rabbin Weill de Mulhouse envoie des textes pour inaugurer la rubrique "humour" ; le rabbin Daniel Gottlieb se lance dans la rédaction d'un lexique Yédisch-Daïtsch (judéo-alsacien).

Les rédacteurs reçoivent aussitôt de nombreux messages : certains affirment avoir redécouvert grâce à eux leur identité juive, d'autres demandent divers renseignements, d'autres encore proposent de fournir des documents. Nombreux sont les internautes, à la recherche de leurs origines qui demandent de l'aide pour reconstituer leur généalogie.

En l'espace de quelques mois, le site devient une référence quasi-officielle pour tout ce qui concerne le judaïsme alsacien. Parallèlement, les statistiques du nombre des visiteurs sont en pleine croissance : 1048 en septembre 1998, à 94570 en avril 2008.

Une médiathèque des communautés rhénanes

Par la suite, avec une maîtrise plus assurée des techniques, le multi-média entre en piste. Michel Heymann, ministre officiant de Luxembourg, et grand connaisseur de la liturgie juive de la vallée du Rhin, met à la disposition du site ses enregistrements parfois exclusifs. C'est le début d'un nouveau projet : la sauvegarde des voix des 'hazanim (ministres officiants) et de leurs mélodies. Actuellement, une centaine de rabbins et de 'hazanim ont fait l'objet de monographies sur le site.

Les internautes, constatant que leur site est devenu audio-visuel, envoient désormais leurs propres enregistrements : films, conférences, concerts, dont la mise sur le réseau permet une sauvegarde et surtout une accessibilité.

Un atout pour la conservation du patrimoine

Bien que le site soit réalisé à Jérusalem, les relations avec les communautés de Strasbourg, de Mulhouse et de Colmar deviennent très étroites. Des responsables communautaires, Jean Kahn en tête, comprennent l'intérêt de ce projet, qui leur permet de diffuser leurs informations, et surtout de faire appel à cette médiathèque-bibliothèque online qui dès ses début devient une référence pour la conservation du patrimoine.

La conservation de la mémoire des communautés à travers l'Alsace et la Lorraine s'enrichira au fil des ans par l'abondance des documents et témoignages qui seront communiqués au site. Alain Kahn, par exemple, spécialiste de la communauté israélite de Saverne, assume la responsabilité des pages consacrées à sa ville natale.

La communauté juive de Brumath est aujourd'hui en voie d'extinction ; on ne peut même plus réunir y le minyân (quorum de dix fidèles). Heureusement, le site peut agir à plusieurs niveaux pour aider à garder la trace d'une présence juive dans cette petite cité : des documents sont publiés, retraçant l'histoire des Juifs de Brumath, ce qui encourage les derniers d'entre eux à préserver leur propre patrimoine et à le faire connaître sur internet.
Il en va de même pour de nombreuses localités, par exemple Haguenau, qui était jadis la seconde communauté du Bas-Rhin, et que nous faisons revivre en lui consacrant cette année notre prochain grand dossier.

Journée Européenne de la Culture Juive

Michel Rothé présente le site dans la synagogue de Westhoffen
lors de la Journée Européenne de la Culture Juive,
en
7 septembre 2003

L'ouvrage publié par Michel Rothé en 1992 a fait découvrir la richesse des sites juifs et la multiplicité des synagogues à travers toute la région. Il a donc servi de catalyseur pour entraîner de nouvelles initiatives destinées à faire connaître et à sauvegarder le patrimoine juif. La plus remarquable d'entre elles est la création de la Journée Européenne de la Culture Juive, mise en place par Catherine Lehmann de l'Agence de Développement touristique du Bas-Rhin, en collaboration avec la Loge Hirschler du Bnai-Brith de Strasbourg.
Le site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine apparaît sur la Toile au moment où débutent les premières journées du Patrimoine juif d'Alsace. Il s'inscrit donc naturellement dans ce projet : il diffuse l'information sur le contenu de ces journées, et fournit du matériel aux organisateurs pour leurs manifestations, auxquelles les rédacteurs du site participent en personne chaque fois que c'est nécessaire.
Cette Journée du patrimoine, qui était au début un événement purement régional, a de pris de l'ampleur avec les années, pour devenir la Journée nationale, puis la Journée Européenne de la Culture Juive, sous sa forme actuelle.

La Société d'Histoire des Israélites d'Alsace et de Lorraine

La Société d'Histoire des Israélites d'Alsace et de Lorraine a été créée en 1905, bien avant l'apparition de l'internet ! Cette vénérable institution, longtemps présidée par Freddy Raphaël, réunit chaque année un colloque, suivi d'une publication. Lorsque le site a été créé, une collaboration étroite s'est établie tout naturellement, puisque les objectifs de ces deux organes de transmission, l'un classique, l'autre électronique, sont en fait identiques.

Ecrivains et personnalités

Claude Vigée et son épouse demeurent encore en Israël à cette époque. Le grand écrivain alsacien, qui n'a jamais vu un ordinateur de sa vie, comprend néanmoins l'importance des nouveaux médias, et composera lui-même les pages que le site mettra à sa disposition sur le serveur.
Il ouvrira ainsi la voie aux dossiers "Personnalités" : écrivains, artistes, industriels, politiciens, dirigeants communautaires etc.. Parmi eux, André Neher, Moché Catane, André Spire, Pierre Dac, la comédienne Rachel, le mime Marceau, Jules Moch, Léon Blum

Charles Altorffer

Un courriel est reçu : "je viens de lire l'article de Lucien Lazare, évoquant la communauté juive de Strasbourg à Limoges et Périgueux durant la Shoah, ainsi que celui de Robert Sommer sur le Grand Rabbin Hirschler, et je voudrais savoir si vous disposez d'informations sur l'action de Charles Altorffer en faveur des Juifs". Le grand-père de l'auteur du message avait été son proche collaborateur, après l'évacuation de la population alsacienne dans le sud de la France. C'est ainsi que le journal que Charles Altorffer avait tenu pendant la guerre a pu être publié intégralement sur le site.
La mise en lumière des hauts faits accomplis en faveur des Juifs par celui qui avait été directeur des Cultes d'Alsace et de Lorraine avant et pendant la guerre, puis maire de la ville de Strasbourg à partir de 1955 a incité l'équipe du site à réparer une injustice historique : une démarche a été faite auprès de l'Institut Yad Vashem de Jérusalem pour lui faire obtenir à titre le posthume le titre de Juste des Nations Et en effet ce titre lui a été attribué au cours d'une cérémonie qui s'est tenue à la mairie de Strasbourg le 11 mars 2003.

Docteur Gaston Lévy

Madame Chouraqui présente un jour à l'équipe les mémoires de guerre de son père, le Docteur Gaston Lévy. Pendant la seconde guerre mondiale, le Dr Lévy s'est mis au service de l'OSE, et il a relaté méticuleusement son action de sauvetage des enfants juifs, avec la rigueur d'un homme de science. Comprenant l'importance de ce document, on décide de le diffuser intégralement.
Cette publication aura de nombreux échos : une requête des éditions du Chêne, qui désirent en reproduire des extraits dans le livre Mémoire de la Shoah. Par la suite, le texte complet sera réédité sous forme de livre par l'OSE.
Ici l'on voit que la publication online d'un document peut éventuellement entraîner une rediffusion sur papier.

Les Juifs en Dordogne

Bernard Reviriego travaille aux Archives Départementales de la Dordogne. Il constate qu'une masse importante de dossiers relatifs à des Juifs ayant résidé dans le département entre 1939 et 1945 dorment dans les classeurs. De là démarre une relation très suivie qui porte ses fruits dans les deux sens. L'existence de faits relatés pendant cette période sur le site permet à l'archiviste de mener à bien la publication de son ouvrage Les juifs en Dordogne et de monter une exposition multi-média aux archives départementales de Périgueux. Cette exposition, dont la vocation au départ était d'être temporaire, a finalement trouvé une place permanente dans les pages du site.

C'est le cas de bien d'autres expositions ou spectacles, dont les documents ont été placés en ligne, ce qui permet de les visiter virtuellement, même lorsqu'ils ne sont plus présentées matériellement au public.

Ouverture du bain rituel de Strasbourg

Michel Rothé (à g.) présente le site internet à Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication (à d.), en compagnie de Jean Kahn, président du Constoire israélite de France (au centre)
mai 2005
La boîte postale électronique du site reçoit souvent des appels émanant d'universitaires, d'étudiants, de responsables de patrimoine régional, ou de conservateurs de musées. Il y a quelques mois une enseignante, professeur d'histoire de l'art à l'Université de Tottenham et responsable du Metropolitan Museum of Art (New York) envoyait un SOS, désespérée de ne pouvoir trouver de solution pour visiter le mikvé (bain rituel) de la rue des Charpentiers à Strasbourg, qui date du moyen-âge. Elle ignorait que le site était réalisé en Israël. Deux courriels envoyés un lundi matin à Strasbourg, et la porte du bain rituel s'ouvraient devant elle le lundi après-midi, grâce aux "clés virtuelles" envoyées depuis Jérusalem…

Les Amis du Site Internet du Judaïsme d'Alsace
Lorsque le Site du judaïsme d'Alsace a été créé, nul ne pouvait prévoir l'extension qu'il allait prendre, au point de requérir pratiquement un travail à plein temps de la part de l'équipe. Au début, cette entreprise a été financée par le bénévolat de ses rédacteurs, mais au bout de quelques années, ils se sont trouvé victimes de leur succès, et ils ont compris qu'ils ne pourraient pas poursuivre indéfiniment leur tâche sans obtenir des subventions. Ils se sont donc tournés vers des organismes pouvant les soutenir : la Fondation du Judaïsme français, l'Agence de Développement touristique du Bas-Rhin, le Consistoire israélite du Bas-Rhin et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah ; ces institutions ont contribué financièrement au maintien du site.
Une structure officielle a été créée pour recueillir des fonds : l'ASIJA (Amis du Site Internet du Judaïsme d'Alsace), qui leur a permis également de recevoir les contributions d'un certain nombre de donateurs individuels. Ces personnes, venues de tous les horizons, expriment ainsi leur identification à ce projet et leur désir de le voir se poursuivre.

Bibliothèque Nationale de France

Quand le web a commencé à se développer, la Bibliothèque Nationale de France a compris qu'elle devait archiver les sites présentant un intérêt patrimonial. Le Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine a été sélectionné très tôt comme projet-pilote, pour tester une mise en place d'une loi sur le dépôt légal, à l'image de ce qui existe déjà pour les ouvrages imprimés.

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