Charles Emile ALTORFFER
1881- 1960


Ch. Altorffer jeune député en 1919    -    en 1927    -    en 1947
Altorffer jeune
Charles Altorffer aura été jusqu'en 1989 le seul maire théologien de Strasbourg.

Né à Woerth le 30 janvier 1881, il est le fils d'Albert A., tanneur à Wissembourg, et d'Amélie Scherer. Il entreprend des études de théologie à Strasbourg, Paris et Berlin de 1900 à 1906. Il est ordonné vicaire à Masevaux en 1906, puis à Beblenheim et Westhoffen. Le 30 mai 1907 il épouse Lucie Cécile Allenbach, qui lui donnera deux enfants : Jean et Mathilde. Il exerce la fonction de pasteur à Lembach de 1907 à 1919, puis à Wissembourg de 1919 à 1929.

Après le retour de l'Alsace à la France, il se lance dans la vie politique, sur les instances de son ami Charles Frey. Le 16 novembre 1919, il est élu député du Bas‑Rhin du Bloc National comme candidat du Parti Démocratique dont il a été un des fondateurs. Il sera réélu en 1924, mais échouera à Saverne en 1928 devant Camille Dahiet : il est abandonné dans cette circonscription par les protestants, qui le trouvent trop assimilationiste.

De 1919 à 1928 il sera le rapporteur de nombreux projets de loi portant sur l'application ou l'adaptation de la législation française à l'Alsace‑Lorraine, notamment dans le domaine de la législation fiscale et sociale et des pensions. Rapporteur attitré de la commission des douanes, il participe à l'élaboration de la loi de 1928 sur le régime des produits pétroliers.

Il est alors nommé par Poincaré Directeur des Cultes pour les trois départements recouvrés, le 26 mai 1929 (ce qui équivaut à l'époque à un rang de ministre).

En septembre 1939, il se voit confier la direction des services des réfugiés d'Alsace et de Lorraine à Périgueux. Après 1940, il joue un rôle actif dans la résistance dans le Sud-Ouest.

Il rentre à Strasbourg en décembre 1944 et reprend ses fonctions de directeur du Service des Cultes pour l'Alsace et la Moselle, poste auquel il demeura jusqu'au 15 octobre 1949.

Ch. Altorffer maire de Strasbourg (à dr.) en compagnie du Président René Coty
En 1947, il adhère au parti gaulliste (RPF). Lors des élections municipales d'octobre 1947, il entre au conseil municipal de Strasbourg, comme quatrième adjoint au maire, membre de la fraction RPF.

Après le décès de Charles Frey, il est élu maire le 29 octobre 1955, poste qu'il occupe jusqu'aux élections municipales de 1959, auxquelles il ne se représente plus en raison de son âge. Son mandat est caractérisé par deux décisions majeures : il encourage la suppression des dernières lignes de tramway et initie le transfert des terrains militaires de l'Esplanade à la Ville, une question qui lui procure de gros soucis.

Grand travailleur, il se montre très actif, assistant à de nombreuses réunions dans les divers quartiers. Il est le promoteur en Alsace du Nord des caisses d'épargne et de crédit agricole; il crée aussi des garderies d'enfants, des centres d'infirmières, des bibliothèques populaires et des cours du soir pour adultes. Son ancienne activité de pasteur et de député le rend très sensible aux problèmes sociaux, en particulier ceux des personnes âgées.

Comme élu, il a toujours été très strict, refusant tous les cadeaux. Il est nommé commandeur de la Légion d'honneur en 1959.

Collaborateur de la revue religieuse Le Messager évangélique et critique littéraire, il est aussi l’auteur du roman L’appel de la vallée. Strasbourg, 1956.

Lire la biographie détaillée de Charles Altorffer dans l'article de Jean-Claude Streicher :
Charles Altorffer, Juste parmi les nations (.PDF)

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