La Synagogue du quai Kléber
un livre de Jean Daltroff

I.D. l'Edition, coll. Histoire et Patrimoine ; juin 2012 ; EAN13 : 9782367010076 ; 165X240 mm ; 14 € (réédition revue et complétée)


La synagogue du quai Kléber nous manque.Elle avait été un lieu phare, un témoin de l'architecture wilhelminienne tout comme ces bâtiments strasbourgeois classés ou inscrits à l'inventaire supplémentaire de monuments historiques, le Temple Neuf, l'église Saint-Paul, l'église Saint-Pierre-le-Jeune catholique, mais aussi l'ensemble de la place de la République, le palais universitaire et tant d'autres bâtiments remarquables, à côté du centre historique médiéval et classique enserré entre les bras de l'Ill.
Par son architecture, on peut la rattacher aux grandes synagogues monumentales construites à la même époque en Allemagne, symbole de l'émancipation réussie et affirmation d'un judaïsme moderne bien intégré dans la société de l'époque.
Cette synagogue nous manque pour tout le rayonnement spirituel et culturel qu'elle a représenté et souvent favorisé. Plus encore le vide qu'elle a laissé, l'absence tragiquement accentuée par la disparition de tant de ses fidèles, des maîtres qui y ont enseigné et prié, à commencer par le grand rabbin René Hirschler, nous conduisent à nous souvenir.
Grâce à Jean Daltroff et à ce livre, cette synagogue incendiée puis rasée vit, à travers souvenirs et images, dans nos mémoires et dans l'histoire. L'auteur réussit à recréer un lieu de mémoire et, il a réalisé, comme le souhaitait Michelet, une résurrection totale du passé.

Sommaire :
Extraits de l'ouvrage

La vie cultuelle à l'intérieur de la synagogue du quai Kléber

La synagogue consistoriale du quai Kléber a été entre 1898 et 1939 le centre d'une vie religieuse intense scandée par le rythme du sabbat et des fêtes. Cette synagogue était un lieu de culte de prestige et correspondait à un certain souci d'apparat qui était, depuis Napoléon Ier, devenu celui du culte juif. Ce culte n'était cependant pas exempt de religiosité sincère.

En novembre 1919, Isaïe Schwartz fut installé dans ses nouvelles fonctions de grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin par Israël Lévi, grand rabbin de France. Il succédait à Émile Lévy qui lui-même avait remplacé en 1916 le grand rabbin Adolphe Ury (1900-1915).
Isaïe Schwartz naquit à Traenheim en 1876. Il était un des trois derniers élèves alsaciens ayant fait leurs études au séminaire de Paris avant le retour de l'Alsace à la France. Il quitta l'école en 1901, fut grand rabbin de Bayonne et de Bordeaux et avait été aussi pendant un moment grand rabbin par intérim de Marseille. Cet homme de tradition, cultivé et patriote, avait été consacré grand rabbin au cours d'une cérémonie solennelle à la synagogue consistoriale du quai Kléber. Sur la tribune destinée à la lecture de la Torah
avaient pris place des représentants du monde civil et militaire des membres du consistoire et de la commission administrative. Le cortège des rabbins, précédé par Georges Schmoll, président du consistoire, et par Israël Lévi, s'avança au son de l'orgue. Le nouveau grand rabbin du Bas-Rhin empoigna l'auditoire par sa voix puissante, laissant apparaître dans ses paroles une énergie qui promettait des réalisations prochaines. Puis Victor Heymann, le ministre officiant sortit les Tables de la Loi qu'il passa au nouveau grand rabbin, qui, la Torah dans les bras, bénit l'assemblée. La cérémonie se termina au son de la Marseillaise. Avec l'aide du rabbin Victor Marx, Isaïe Schwartz allait marquer de son empreinte la vie spirituelle de la communauté juive de Strasbourg et ce, de novembre 1919 à mars 1939. Quant au jeune rabbin de Mulhouse, René Hirschler, il allait remplacer Isaïe Schwartz, élu grand rabbin de France le 8 mars 1939, et affronter les affres de la Seconde Guerre mondiale.

La bar mitsvah (majorité religieuse des garçons)

Les cérémonies de bar mitsvah et les mariages occupaient une grande place dans la vie cultuelle des Juifs fréquentant la synagogue. Dans les années vingt, le directeur de l'enseignement religieux de la communauté israélite de Strasbourg, le docteur Weill, avait cherché à relier l'école à la synagogue en organisant un service religieux pour les garçons de 12 à 16 ans. Célébré tous les jeudis matin de 8 à 9 heures, ce service comportait la récitation des principales prières, la lecture de la Torah et une allocution mettant en lumière la signification des versets de la Loi de la semaine. Ayant lieu à l'oratoire de la synagogue, cet office était suivi par un nombre d'élèves toujours grandissant qui étaient tenus de prendre une part aussi active que possible au service religieux. Cette initiative fut poursuivie puisqu'en 1938, l'année où fut inauguré le centre de la jeunesse juive au 29, rue Oberlin à Strasbourg, il était vivement recommandé aux jeunes gens devant faire leur bar mitsvah d'assister aux offices organisés pour la jeunesse tant le jeudi matin, le vendredi soir et le samedi après-midi que les jours de fête.

Ces services religieux constituaient donc un excellent terrain d'entraînement pour les garçons qui, à treize ans, célébraient leur majorité religieuse. Il est vrai que l'admission à la bar mitsvah était soumise à certaines conditions avec un niveau de connaissances suffisantes des prières et que l'enfant devait être reçu lors d'un examen devant une commission présidée par le grand rabbin. Cet examen devait avoir lieu six mois avant la date de la cérémonie religieuse. Une épreuve préalable facultative permettait aux jeunes qui le désiraient de se rendre compte des côtés faibles éventuels de leur instruction religieuse et de combler les lacunes existantes avant de se présenter à l'examen d'admission. Les enfants apprenaient auprès d'un ministre officiant une partie de parachah (chapitre de la Torah) qu'ils lisaient le jour de leur majorité religieuse.

Élie Meyer, un des ministres officiants de la synagogue du quai Kléber entre 1932 et 1939, préparait tous les jeunes de l'époque à la lecture courante, aux explications qu'il fallait donner sur plusieurs prières. C'est dans une salle spéciale à l'intérieur de la synagogue qu'il initiait les jeunes à la lecture de la Torah avec les cantillations vocales. Son travail consistait essentiellement à faire les offices religieux matin et soir, à lire la Torah le samedi matin et à prendre en charge l'enseignement religieux.

C'est avec émotion que ses anciens élèves se souviennent de la chaleur de son action dans la préparation à la bar mitsvah. Parmi eux, citons Monsieur Grumbacher qui, après sa préparation se rappelle "avoir passé l'examen de bar mitsvah de 1936 devant un jury de trois personnes composé du grand rabbin Isaïe Schwartz, du rabbin Victor Marx et de Monsieur Édouard Bing".

André Greilsammer se souvient avoir préparé sa bar mitsvah avec le chantre Kaufmann : "La synagogue était bien remplie le samedi matin de la fin août 1936 car en plus de ma cérémonie, il y avait celle de Jean Zivy. J'ai lu dans la Torah une partie intitulée "Nitsavim". La chorale a accompagné les prières. Toute ma famille était présente en particulier mes parents, Joseph et Julie et mes deux frères, Édouard et Léon. Parmi les personnalités, il y avait le grand rabbin Isaïe Schwartz et le président de la communauté, Lazare Blum."

Jacques Rosenzweig avait douze ans en 1935 lorsque son père, qui s'occupait de la préparation à sa cérémonie religieuse, décéda. Né à Lodz en Pologne en 1872, Zvi Mordehaï Rosenzweig vint s'installer en France avec une partie de sa famille de onze enfants en 1921. Il fut un pauvre ministre officiant et sacrificateur à Fegersheim et à Soultz-sous-forêts où il fut de plus flûtiste à la fanfare de la ville avant de s'installer à Strasbourg.
Jacques Rosenzweig poursuivit sa préparation auprès de Monsieur Schifman à son domicile au coin de la rue du Marais Vert. "On chantait avec lui et l'on reprenait un morceau de la Torah". Un an plus tard, en novembre 1936, il fit une cérémonie religieuse toute simple à la synagogue du quai Kléber. "Ce n'était pas une grande fête et c'était plutôt triste". Il n'y avait en effet que sa mère Guitla Manela, ses deux soeurs Régine et Mathilde et quelques amis présents le jour de la cérémonie. Il fut pendant la Seconde Guerre mondiale un des huit résistants du groupe EIF du maquis juif de la Malquière, à Vabre.

Jean Meyer nous a confié qu'il avait fait sa bar mitsvah en janvier 1938 : "Les cours de préparation étaient dispensés dans un local par le 'hazan chef, le ventru Monsieur Kaufmann qui tenta de m'apprendre la partie que je devais lire à ma cérémonie religieuse. Il était aidé dans sa tâche par le gentil Monsieur Meyer". Parmi les candidats reçus, le 4 janvier 1939, figurait Gérard Kaufmann qui se souvient qu'il fallait savoir pour l'examen les prières de grâce du repas, la prière des morts (le kaddich) et le "chema Israël" (Écoute
Israël) de la section du Deutéronome….


Les Justes de France (1940-1944)

Exclusion et persécutions

En septembre 1939 il y avait en France environ 300 000 Juifs se répartissant ainsi : 110 000 Français depuis plusieurs générations,70 000 naturalisés Français et 120 000 étrangers. En mai 1940, près de 40 000 réfugiés juifs de Belgique des Pays-Bas et du Luxembourg avaient fui l'invasion allemande.
Les Juifs expulsés d'Allemagne en Francepar les nazis après l'armistice de 1940, dont plus de 6500 Juifs du Pays de Bade, du Palatinat et de Sarre vinrent grossir les rangs de la population française. Dès l'été 1940 et l'occupation allemande de la moitié de la France, l'État français à Vichy instaura une législation antijuive. Des dizaines de milliers de Juifs étrangers furent internés dans des camps du sud de la France. Les premières arrestations massives en zone occupée eurent lieu au printemps 1941. Un an plus tard, un premier convoi quitta le camp d'internement de Drancy à destination d'Auschwitz. La rafle du Vélodrome d'Hiver, menée par la police française les 16 et 17 juillet 1942 à la demande de l'occupant, n'épargna ni les femmes ni des milliers d'enfants. Peu après, la zone sud connut elle aussi des rafles massives.
Des 76 000 Juifs français et étrangers dont 11 000 enfants, qui seront déportés de France vers les camps de la mort, seuls 2500 reviendront, parmi lesquels aucun enfant en bas âge.

Les manifestations de solidarité

Dès les premières mesures antijuives, des Français manifestèrent leur solidarité avec les persécutés en refusant de se laisser influencer par la propagande antisémite et en montant une capacité de désobéissance civile avec prise de grands risques pour sauver des Juifs de la déportation en zone libre comme en zone occupée.
Au cours de l'été 1942, les protestations se firent de plus en plus vives, notamment face au sort réservé aux enfants. Elles émanèrent de la population mais aussi de personnalités des Églises qui appelèrent à secourir les Juifs comme Monseigneur Jules Saliège, archevêque de Toulouse qui fut le premier prélat de haut rang à s'élever publiquement contre la manière inhumaine dont les autorités de Vichy traitaient les Juifs ou le pasteur Marc Boegner, Président de la fédération protestante de France. Le père jésuite Pierre Chaillet coordonna à Lyon des activités d'aide aux Juifs en faisant passer nombre d'enfants en Suisse et en Espagne. La Maison des Pères de Sion à Paris, autour du prêtre Théomir Devaux en coopération avec la Wizo clandestine aida des enfants juifs en leur trouvant des institutions et des familles chrétiennes qui les accueillirent et les cachèrent.

Le sauvetage

Des organisations non juives caritatives comme la Cimade et l'Amitié chrétienne s'engagèrent aux côtés des réseaux juifs de sauvetage : les Éclaireurs israélites de France et la « Sixième », l'Oeuvre de secours aux enfants et son réseau clandestin « Garel », le réseau « Marcel », le réseau « André », le comité de la rue Amelot, l'Armée juive ou Organisation juive de combat, le mouvement de la jeunesse sioniste et l'aumônerie du consistoire central.
Comptant parmi les principales manifestations de la résistance civile, ce sauvetage prit différentes formes : fabrication de faux papiers, prise en charge d'enfants par des institutions religieuses ou laïques, ou par des familles, hébergement clandestin, organisation de passages vers la Suisse et l'Espagne, alors pays neutres, transmission d'informations.
Si certains auteurs de ces actes de sauvetage appartinrent à l'administration (maires, secrétaires de mairies, fonctionnaires de préfectures, gendarmes, policiers), l'immense majorité furent des gens ordinaires, agissant
individuellement.
C'est en partie grâce au courage et au dévouement de ces anonymes que les trois quarts des Juifs de France, environ 240 000 personnes, furent sauvés alors que les deux tiers des Juifs d'Europe furent assassinés.
Ces conduites de protection sont des gestes hors du commun pour leurs auteurs et leurs bénéficiaires. Comme le souligne Jacques Sémelin « L'apparente banalité de tels gestes d'entraide préserve, même fugitivement, un espace de civilisation dans un univers de barbarie.

Les "Justes parmi les Nations"

« Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». L'idée de « Justes des Nations » vient du Talmud (traité Baba Batra, 15 b). Au long des générations, il a servi à désigner toute personne non juive ayant manifesté une relation positive et amicale envers les Juifs.
L'expression de « Justes de France » est un emprunt au terme israélien de « Juste parmi les nations », traduction de l'expression hébraïque « ‘Hasidei Ummot Ha-Olam ».
Depuis 1953, ce vocable est utilisé par l'État d'Israël pour désigner les non-Juifs « qui ont
risqué leur vie pour venir en aide à des Juifs » pendant la Seconde Guerre mondiale.
Depuis 1963, l'Institut Yad Vashem à Jérusalem honore les personnes qui ont sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale en leur décernant le titre de « Juste parmi les Nations » au nom du peuple juif reconnaissant. Plusieurs milliers de Français ont reçu la médaille des « Justes de France », qui a aussi été décernée collectivement aux communes du Chambon-sur-Lignon avec le rôle du pasteur André Trocmé et de sa femme Magda et du Plateau Vivarais-Lignon (Haute-Loire) pour leur engagement exceptionnel dans le
sauvetage des Juifs de France.
Comme Simone Veil l'affirme, « en honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l´idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l'Histoire dans sa vérité ».

Les Justes alsaciens

Marie-Claire Allorent, présidente des amis de la fondation pour la mémoire de la déportation, et de la délégation territoriale du Bas-Rhin, a établi une liste de 34 Justes alsaciens à partir d'une recherche du général Baillard parue dans Le Courrier du Mémorial d'Alsace-Moselle n°10 de septembre 2007, des archives des Dernières Nouvelles d'Alsace et du Dictionnaire des Justes de Lucien Lazare.

Parmi ces Justes alsaciens, figure Charles Altorffer, pasteur, haut fonctionnaire et directeur du service des réfugiés d'Alsace-Lorraine à Périgueux. Comme directeur du service des cultes pour l'Alsace-Moselle en 1944, il assura à partir d'avril 1944 la direction clandestine des oeuvres sociales juives de l'union générale des Israélites de France (UGIF) de Périgueux. Il répartit l'argent transporté secrètement depuis Lyon par la Résistance juive aux Juifs cachés. Il s'exposa à des risques pour protéger les réfugiés les plus déshérités de la Dordogne et des environs, recueillant des Juifs chez lui ou les plaçant chez des personnes de confiance. À la mort de Charles Frey en 1955, il devint maire de Strasbourg exerçant son mandat jusqu'en 1959.

Photo datant de 1935. On reconnaît au premier plan Auguste Louis Bieber avec son fils Claude. Au second plan, de gauche à droite : Jeanne Beauchet, épouse d’Auguste Bieber, Alice Reichner et sa fille, Simone, (la future enfant cachée) Christiane, la fille d’Auguste et de Jeanne. (Archives familiales)

Auguste Louis Bieber est né dans le département de la Meuse (Bar-le-Duc, 1894 - Revigny-sur-Ornain, 1947), de parents et grands-parents alsaciens, ayant opté pour la France en 1872. Vers la fin de l'année 1940, avec son épouse, Jeanne Beauchet, ils ont hébergé, puis expédié vers la zone libre, trois prisonniers de guerre juifs évadés d'un camp allemand, Alfred Reichner, Julien Samuel et Nolly Salomon. En 1943, domiciliés à Revigny-sur-Ornain (Meuse), ils ont récidivé, cachant parmi leurs trois enfants, Simone Reichner, la fille d'Alfred, pendant un an, alors qu'elle était réfugiée avec ses parents à Clermont-Ferrand. Aucun des habitants de Revigny n'a fait de remarque, et Simone fréquenta l'école primaire locale, réussissant le certificat d'études comme première du canton. De plus, comme d'autres résistants de la région, Auguste Louis Bieber recueillit des aviateurs alliés, abattus dans le secteur par la DCA ennemie, et organisa leur transfert vers la liberté.

Pierre Bockel, quant à lui, originaire de Saint-Amarin, fit partie du réseau de résistance de Témoignage Chrétien. Le père Bockel, séminariste à Lyon et futur archiprêtre de Strasbourg, s'engagea avec d'autres camarades alsaciens au sein du réseau « Martial ». Il prit une part active au sauvetage de plusieurs Juifs de 1942 à 1944.

Hélène Burger de Mulhouse fut une infirmière bénévole au service de la Croix-Rouge. Elle participa au sauvetage d'enfants en les escortant puis en les aidant à fuir avec la complicité de voisins, d'amis et de cheminots. Henri Frauli de Munster, compositeur et critique musical, fut nommé contrôleur départemental responsable des services d'assistance aux réfugiés en Haute- Savoie. Sous la houlette de guides, il aida des Juifs à franchir la montagne pour atteindrela Suisse.

Adélaïde Hautval, née au Hohwald, fille d'un pasteur de l'église réformée, était médecin psychiatre. En juin 1942, elle découvrit que les Allemands enfermaient des Juifs, portant l'étoile jaune à la prison de Bourges où elle était incarcérée. Elle protesta énergiquement en déclarant aux gardiens : « Les Juifs sont des gens comme les autres ». Elle fixa sur ses vêtements un morceau de papier jaune avec l'inscription : « Amie des Juifs ». En janvier 1943, après sa détention au camp de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, Adélaïde Hautval fut déportée avec 200 prisonnières françaises au camp de Birkenau. Elle se retrouva dans des baraquements avec 500 Juives. Elle soigna les prisonnières atteintes de typhus. Son dévouement et sa gentillesse étaient infinis. Elle fut ensuite transférée à Auschwitz au bloc 10 où se pratiquaient les expériences médicales sur les internés. À la suite de son refus de prendre part aux expériences pratiquées par Mengele sur des jumeaux, elle fut déportée à Ravensbrück et réussit à survivre jusqu'à la Libération…

Joseph Storck originaire de Guebwiller fut proviseur du lycée Gay- Lussac à Limoges durant la guerre. À ce poste, il sauva de nombreux jeunes pensionnaires juifs en leur attribuant de fausses identités qu'il réalisa lui-même dans son imprimerie clandestine, afin de pas êtres repérés sur les listes et en les cachant lors des perquisitions de la gestapo et de la milice. Parmi ces enfants sauvés, figurait notamment Lazare Landau devenu depuis l'une des figures du judaïsme strasbourgeois, particulièrement actif dans les relations judéo-chrétiennes.

Aloyse Strebler, officier de police vécut avec son épouse à Périgueux. Il avertissait les Juifs chaque fois qu'une rafle se préparait. Il cacha notamment de jeunes réfugiés juifs, Ernest Homberger et Éric Bodenheimer et les aida à s'évader du camp de Saint-Pardoux vers la Suisse. Mélanie Strebler soutint l'action de son mari en accomplissant des missions de liaisons dangereuses..

Magda Zech, supérieure du couvent de Notre Dame de Sion à Strasbourg, puis à Grenoble, après l'évacuation, se consacra avec dévouement au sauvetage d'enfants juifs. Elle les cacha dans son couvent, aidée dans sa tâche par les religieuses qui donnèrent de faux papiers d'identité aux élèves du pensionnat travaillant avec des organisations comme l'Oeuvre de secours aux enfants (OSE) ou une émanation clandestine des Éclaireurs Israélites de France. Elle contribua à trouver des places dans les fermes des environs pour des enfants ou à aider des personnes à passer en Suisse.


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