LES PRATIQUES
DU DEUIL - 4


AVANT-PROPOS

AU CHEVET DE
L'AGONISANT

ANINOUTH

LA TOILETTE
MORTUAIRE

L'INHUMATION

LE DEUIL

L'ANNEE DE
DEUIL

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Le septième jour des shivoh

Après la prière du matin, l'Ovel doit encore s'asseoir à terre pendant quelques instants, et ainsi prend fin cette première période de deuil et sont levées toutes les interdictions qui l'accompagnent. Si ce jour est un Shabath, l'obligation de s'asseoir à terre n'est plus exigée et ceci même après la clôture du Shabath, les shivoh étant déjà terminées le matin. Ce même matin on ne l'appellera pas à la Torah. A l'office de Min'ha il peut être appelé.

Fin des shivoh et veille de fête

Si la fin des shivoh tombe une veille de fête, la fête dispensera l'Ovel de l'observance des sheloshim. Et en cette veille fête, l'après-midi déjà, toutes les interdictions accompagnant les sheloshim, sont levées. Mais si le septième jour des shivoh tombe le Erev Pessa'h , il faut déjà se faire la barbe le matin. Si un des jours des shivoh, autre que le septième jour, tombe une veille de fête, la fête supprimera les shivoh et non les sheloshim. Un peu avant l'entrée de la fête, on se préparera pour aller à la synagogue. Il est interdit de se faire la barbe.

Si le septième jour des shivoh tombe un vendredi et que le samedi est veille de fête, tout se passera pour l'affligé comme si ce vendredi était déjà la veille de la fête.
Si le septième jour des shivoh tombe un Shabath, qui est en même temps veille de fête, il est permis de se faire la barbe à 'Hol hamoëd.

Si l'enterrement a eu lieu une veille de fête, et que l'Ovel avant la tombée de la nuit, a pu s'asseoir un moment à terre, les shivoh ne sont plus à observer, mais les sheloshim ne sont pas entièrement supprimés. Si le deuil n'a pas pu être commencé avant la fête, tout se passe comme si le décès s'était produit le Yom Tov.

Si ce Erev Yom Tov est en même temps Erev Shabath, les shivoh sont supprimées même si l'Ovel n'a pas eu le temps de s'asseoir un court moment à terre avant la tombée de la nuit.

Si l'Ovel était assis un moment à terre avant l'entrée du Yom Tov, le Yom Tov supprimera les shivoh et en plus sept jours des sheloshim.

Quiconque perd un parent à à 'Hol hamoëd, est Onên jusqu'après l'enterrement, mais l'avelouth des shivoh ne commence qu'à l'issue de la fête. Cependant, il ne sera pas appelé à la Torah Il récitera le Kadish dès après l'enterrement. A l'issue de la fête, il observera un court moment de deuil en s'asseyant à terre, et ainsi, le premier jour des shivoh est passé.
Si le deuil est survenu le 'Hol hamoëd, on ne changera pas de vêtement en l'honneur du Yom Tov, et on mettra les tephilîn le premier jour après l'enterrement.

Les sheloshim (30 jours de deuil)

Ce qui est interdit durant les sheloshim :
s'enduire de crème, se couper les ongles, se faire la barbe. Ces interdictions sont levées le trentième jour après la prière du matin.
Si le trentième jour correspond à Erev Pessa'h, qui est en même temps un Shabath, l'Ovel peut se faire la barbe déjà vendredi après-midi. Cependant, l'Ovel en deuil pour son père ou sa mère n'enlèvera sa barbe que le 31ème jour. Un texte de nos Sages précise : "Ils laisseront la barbe jusqu'à ce qu'on leur dise, qu'ils sont défigurés."

La place à la synagogue :
Durant les sheloshim, et pour le deuil des parents toute l'année durant, l'Ovel quittera sa place habituelle et se rapprochera de la porte.

Epidémie, guerre, noyade :
Si une grande mortalité sévit dans le pays, l'avelouth n'est pas à observer, même pas pour les parents.
Dans une ville assiégée, où l'accès au cimetière est impossible, l'avelouth commence lorsque l'orone sera fermé et déposé à l'endroit choisi provisoirement.
Si on ne retrouve pas le corps d'un noyé, l'avelouth commence lorsque les recherches pour le découvrir sont abandonnées. Découvre-t-on le corps plus tard, le premier avelouth reste valable, mais une deuxième keriya est prescrite. Ces règles sont valables dans tous les autres cas similaires.

Rosh-Hashonoh et Yom Kippour :
Quiconque est en deuil pour son père ou sa mère, ne devra à l'occasion de ces solennités, ni mettre le sarguinoth, ni faire fonction de ministre officiant. Dans ce dernier cas; s'il est vraiment indispensable de faire appel à lui, il priera enveloppé d'un talith sans bordure noire, la cacher seulement est insuffisant. Il peut officier la veille de Rosch Hachonoh et la veille de Yom Kippour .

Dou'hane :
Durant les sheloshim, et pour le deuil des parents l'année durant, l'Ovel, s'il est Cohen, ne participera pas au dou'hane. Il quittera la synagogue avant que le ministre officiant entonne le Birkath Hacohanim.

Circoncision :

Durant les sheloshim, (à l'exception de ceux observés pour les parents) le mohel et le parrain ont le droit d'assister à la Berith Miloh. Le Baal Berith (le père), peut même pendant les sheloshim pour père et mère, se baigner et revêtir un vêtement neuf, dans lequel toutefois, il aura pratiqué une keriya.

Mariage :
Après les sheloshim pour le père ou la mère, et même pendant les sheloshim pour d'autres proches, il est permis de conduire les fiancés sous la 'houpoh. A une telle occasion, l'Ovel pourra se faire la barbe et revêtir un complet neuf. Il n'assistera cependant, ni au festin, ni aux réjouissances accompagnées de musique organisée pour la circonstance. La règle est la même pour un Ovel ayant doté une orpheline, sa présence à la cérémonie du mariage est autorisée et recommandée.
L'Ovel peut assister au mariage de son enfant après les sheloshim.

Sheloa'h Monos (Cadeau de Pourim) :
Pendant toute la période de deuil, on n'en enverra pas à l'Ovel et celui-ci n'en fera parvenir qu'à trois personnes.

Yom Tov :
Si l'enterrement se fait le Yom Tov, il n'y a pas d'avelouth à observer durant la fête, à l'exception de la vie intime qui reste interdite. Cependant, la récitation du Kadish commence le jour même de l'inhumation. A l'issue de Yom Tov, l'Ovel fera la keriya et observera encore ce même soir un court moment de deuil, en s'asseyant à terre. Cette observance lui comptera pour la première journée de l'avelouth. Si, par exemple, le dernier jour de Yom Tov est un vendredi, les shivoh prennent fin le jeudi matin de la semaine suivante. (Le dernier jour de Rosh Hashonoh ne fait pas exception à cette règle). Les sheloshim sont comptés à partir du jour de l'inhumation.

L'ANNEE DE DEUIL

Combien de temps dit-on Kadish pour ses parents ?

L'Ovel pour le père ou la mère, dira Kadish durant 11 mois moins un jour, à compter du jour du décès, et observera 12 mois d'avelouth.
Dans une année embolistique (de 13 mois) le premier mois d'Adar entre dans le compte des 11 mois de Kadish et des 12 mois de deuil. Quant au Jahrzeit, il a lieu dans le 13ème mois, celui-ci étant le mois anniversaire du décès.

Remariage

Un veuf peut se remarier après la mort de sa femme, lorsqu'un cycle de trois fêtes de pèlérinage est révolu (Exemple : si l'épouse est morte avant Shavouoth, il attendra jusqu'après Pessa'h). Cependant, si une femme est absolument indispensable pour la bonne marche du foyer, (présence d'enfants en bas âge...) le mariage est permis après les sheloshim. Le mari peut même se remarier pendant les sheloshim si la nouvelle épouse est la soeur de sa première femme.

Une veuve doit attendre au moins trois mois après la mort de son mari pour se remarier. Si le mari laisse un enfant, qui à sa mort est encore nourri au sein, la femme doit attendre pour se remarier que l'enfant ait atteint l'âge de deux ans.

Condoléances

Il est d'usage d'adresser des paroles consolantes aux affligés. On leur dira : "Que le Seigneur vous console parmi les affligés de Sion et de Jérusalem". Le Shabath, on leur dira : "le Shabath dispense de la consolation, la consolation viendra bientôt, observez votre Shabath en paix". Pour bien s'acquitter de cette noble tâche, il faut s'y prendre avec tact et mesure. Ce serait blasphémer Dieu que de chercher dans notre impuissance à réagir contre ses décrets un apaisement à la douleur.

L'affligé doit lui aussi éviter l'exagération dans ses manifestations de deuil. Faire preuve de volonté et de courage est le meilleur gage qu'il puisse donner au Ciel de sa confiance en la justice divine.

Nouvelle Proche et nouvelle tardive

Shemouoh Kerovoh (Nouvelle proche) :
La nouvelle porte ce nom, lorsqu'elle nous parvient avant que trente jours ne se soient écoulés depuis le jour du décès. Dans ce cas, tout se passe comme si nous avions été présents à l'enterrement. De suite on fait la keriya et on s'assied à terre. Bref, on observe les shivoh et les sheloshim en prenant pour premier jour celui au cours duquel la nouvelle a été reçue. Même si celle-ci ne nous parvient que le trentième jour après le décès ces prescriptions restent les mêmes.
Si la nouvelle proche nous parvient avant d'avoir prié Maariv et qu'il fait encore grand jour, on s'assied quelques moments à terre et la première journée des shivoh est passée (Ceci est valable même si la communauté a déjà prié Maariv).
Si la nouvelle proche nous parvient après notre prière de Maariv, (même s'il fait encore grand jour, et que la communauté n'a pas encore célébré cet office), l'avelouth commence de suite, mais les shivoh ne débutent que le lendemain matin. L'Ovel ne mettra pas les tephilîn.
Si la nouvelle proche nous parvient la veille d'une fête, tout se passe pour l'avelouth comme si l'enterrement avait eu lieu ce jour-là.

'Hol Hamoëd et la déchirure :
La nouvelle du décès d'un des sept proches parents nous parvient à 'Hol hamoëd : si après Yom Tov les trente jours suivant le décès sont écoulés, la keriya s'impose même à 'Hol hamoëd.
La nouvelle nous parvient au cours de 'Hol hamoëd, après les trente jours : on ne fera plus la keriya, même pas pour père et mère.

Shemouoh re'hokoh, ou nouvelle tardive :
Elle s'appelle ainsi, lorsqu'elle nous parvient après les trente jours, comptés à partir du jour du décès. Dans ce cas, on ne s'assied qu'une heure à terre. Ceci reste vrai, même lorsqu'il s'agit du père ou de la mère, à l'exception de la keriya. Celle-ci doit se faire même si la nouvelle parvient après que l'année de leur décès se soit déjà écoulée. Si une telle nouvelle nous atteint un Shabath ou un jour de fête, on s'assied une heure à terre, à l'issue du Shabath ou de la fête. S'il s'agit du père ou de la mère, on fait aussi la keriya à ce moment-là.
Pour père ou mère, quelle que soit la nature de la nouvelle, l'avelouth s'arrête lorsqu'une année s'est écoulée, à compter du jour du décès.
Quiconque reçoit avec onze mois de retard, la nouvelle de la mort du père ou de la mère, ne dira plus Kadish. Il le dira naturellement le jour de la Jahrzeit.

Jahrzeit (anniversaire de deuil)

Alphonse Lévy : l'anniversaire de deuil
Dans nos communautés, il est d'usage d'observer la première année, l'anniversaire du jour de l'inhumation, et les années suivantes on observe partout le jour anniversaire du décès, ceci est vrai, dès la première année, si l'inhumation a eu lieu le jour même ou le lendemain du décès.

Le jour de la Jahrzeit on jeûne et on dit Kadish. De la veille au soir, jusqu'à la tombée de la nuit de la journée de la Jahrzeit, on allumera une lumière spéciale en souvenir du défunt ou de la défunte.
Dès la veille au soir, on ne participera à aucune réjouissance. La première Jahrzeit, on se mettra à la synagogue à la place spéciale qu'on occupait durant l'année de deuil. Ceci compte même si cette première Jahrzeit tombe un Shabath ou un jour de fête. Dans ce dernier cas, on ne mettra pas les habits de fête.

Si la Jahrzeit tombe un jour où le Ta'hanoune est supprimé, ou le jour de la circoncision du fils, le jeûne est prohibé.

Si le père ou la mère sont morts au mois d'Adar d'une année ordinaire, la Jahrzeit dans une année embolistique est à observer dans le premier mois d'Adar.
S'ils sont morts dans le premier mois d"Adar, d'une année embolistique, la Jahrzeit est à observer par la suite dans ce même premier mois d'Adar. S'ils sont morts dans le deuxième mois d'Adar, la Jahrzeit est à observer, au mois d'Adar II.

La Jahrzeit est toujours fixée en tenant compte du mois dans lequel le décès s'est produit. Dans une année ordinaire, on observe naturellement l'anniversaire en Adar quel que soit l'Adar où le décès s'est produit. Dans quelques communautés, toutefois, en Adar II. Si le décès s'est produit le jour de la néoménie de Kisslev ou le jour de la néoménie de Teveth, dans une année où ces mois ne comptaient qu'une seule journée de Rosh 'hodesh, la Jahrzeit, s'il y a deux journées de néoménie, est à observer le deuxième jour. Si le décès s'est produit le premier jour de Rosh 'hodesh, la Jahrzeit, s'il n'y a qu'une journée de Rosh 'hodesh, est célébrée le jour même de Rosh 'hodesh. Si le décès a eu lieu le deuxième jour de Rosh 'hodesh , la Jahrzeit sera à observer le jour de Rosh 'hodesh dans les années où ce même mois n'aura qu'une journée de néoménie (l'anniversaire est célébré selon le nom du jour et non selon la date).

Quiconque ne connaît pas la date de décès de son père ou de sa mère, choisira une quelconque journée de l'année, qui sera pour lui dorénavant le jour de la Jahrzeit. En ce jour il jeûnera et dira Kadish.

Le Kadish des orphelins

A l'origine, la récitation du Kadish était destinée aux enfants en deuil et les adultes capables de faire la prière en public, faisaient durant onze mois, les offices de la semaine.

Explication de quelques abréviations pour faciliter la compréhension de ce qui suit :
K = Kadish
B. shivoh = Ben shivoh (Quiconque est dans les shivoh )
B. sheloshim = Ben sheloshim
Majeur = après la bar mitzwoh
Mineur = avant la bar mitzwoh
Indigène = inscrit dans la communauté
Etranger = non inscrit dans la communauté.
Avoir droit à un Kadish = dire le Kadish à haute voix tandis que les autres endeuillés le récitent silencieusement

Visites au cimetière

Si, ce n'est pas pour assister à une cérémonie funèbre ou pour aller, dans les jours de Seli'hoth, en pieux pèlérinage sur les tombes des proches, il ne faut pas multiplier ces visites. Un Ovel, ne retournera pas au cimetière où sa mère ou son père est enterré, avant que ne soit écoulée son année de deuil.

Pour les Sepharades les coutumes sont différentes : On s'y rend le septième jour après l'enterrement d'un proche ; le trentième jour ; chaque vendredi pendant les douze mois de deuil ; A la fin des douze mois de deuil ; le jour anniversaire du décès d'un parent.

En dehors des périodes précitées, on admet en règle général que les dates conseillées pour la visite au cimetière sont les veilles de Rosh 'hodesh, les veilles de fêtes et les jours de jeûnes.

On ne devra pas se rendre au cimetière, le Shabath, les jours de fête ou de demi-fête, à Rosh 'hodesh, à Hanouka et à Pourim et pendant tout le mois de Nissan. Dans tous les cas qui viennent d'être cités, on consultera un rabbin, si une visite au cimetière devait s' imposer.

Le Hesguer

La veille des shivoh, des sheloshim, le soir de l'avant-veille de la fm du onzième mois et la veille du Jahrzeit sont marqués dans le rite sépharade par une cérémonie de clôture au cours de laquelle on lit des psaumes et on rappelle la mémoire du défunt.

En règle générale une collation suit la cérémonie. Le but de cette séouda est d'intercéder en faveur du défunt auprès de Dieu.

Le Kadish

Le Kadish, que l'enfant doit réciter en souvenir de ses regrettés parents, est une sanctification de Dieu. Se rendre à la synagogue, s'acquitter de cette mitzwoh, n'est pas un simple geste symbolique. En récitant cette prière devant l'orone hakodesh en présence des fidèles, vous témoignerez à la face du monde que dans vos actes et dans vos pensées, vous restez fidèles aux principes religieux et moraux que vos parents vous ont inculqués. Le Kadish est aussi le plaidoyer le plus touchant que Dieu recueille de la bouche des enfants en faveur de leurs parents.

 
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