Pourquoi
fêter particulièrement 25 ans d’âge ? Pour une association,
c’est très jeune, seulement un quart de siècle ! Et pourtant
l’idée s’est imposée très rapidement : après
un développement continu, rompant un instant le rythme des actions culturelles,
de solidarité, de défense des droits de l’homme, le moment
était venu de réfléchir sur le passé et l’avenir,
de situer notre action dans le cadre du B’nai B’rith international,
dans notre rôle dans la cité.
Si les aspects festifs et conviviaux ne sont pas absents de ces journées d’anniversaire, les ateliers qui réunissent à Strasbourg les membres des associations B’nai B’rith de l’Est de la France sont l’occasion d’apporter, ensemble, des réponses aux questions que nous pouvons nous poser aujourd’hui et auxquelles l’actualité donne une acuité particulière.
(...) Quant à la Loge René Hirschler, le résumé de sa courte vie traduit mal l’engagement de plusieurs dizaines de bénévoles donnant beaucoup de leur temps et de leur énergie pour mener ensemble des actions souvent modestes, mais efficaces par leur addition, et éclosant de temps à autre en de magnifiques réalisations, comme les journées du patrimoine juif alsacien qui ont engendré la Journée Européenne de la Culture Juive, le colloque "Religions et Droits de l’Homme", la formidable action de solidarité avec les Juifs de Lvov, en Ukraine, ou encore les expositions, historiques sur le Judaïsme alsacien ou artistiques, sur la Sortie d’Egypte et bientôt sur le chandelier et la lumière.
Aujourd’hui, la réflexion se mêle d’une vive inquiétude. Le poids dans différents pays européens de mouvements d’extrême droite, xénophobes et racistes nous interpelle fortement. La situation au Proche-Orient touche directement ou indirectement la communauté juive, et au-delà tous ceux que la mort de centaines d’êtres humains ne peut laisser indifférents. Plus proche de nous encore, dans notre pays, dans notre région et dans notre propre ville, la résurgence d’un antisémitisme qui s’exprime ouvertement fait s’interroger tous ceux qui pensaient que la survenance de la Shoah avait définitivement délégitimé toute tentative en ce sens. Comment ne pas se faire prendre dans la spirale de la colère lorsque des cimetières sont profanés, des synagogues incendiées et des cris de haine proférés ?
Et pourtant, nous ne comptons pas baisser les bras. C’est justement lorsque l’intolérance renaît qu’une association comme la nôtre prend toute son utilité dans la société républicaine française et doit intensifier ses actions en direction de l’autre, actions de solidarité au-delà même de nos communautés, actions de dialogue et de recherche de compréhension mutuelle.
La devise du B’nai B’rith est : Bienfaisance, Harmonie, Amour Fraternel. Sachons redonner à ces mots magnifiques un sens revisité à la lumière des défis qui se posent à notre société.
