BIOGRAPHIE DU GRAND RABBIN JACOB KAPLAN
1895 - 1994
Cette biographie a été établie par son fils, Francis Kaplan.

5 novembre 1895
: naissance à Paris.

1908-1913 :
Etudes au Talmud-Thora de la rue Vauquelin à Paris ; préparation du baccalauréat de philosophie et études proprement juives (Bible, Talmud, histoire juive, études des lois religieuses).

1913 :
Entrée au séminaire.

1914 :
Mobilisé comme fantassin, simple soldat.

1915 :
Refuse d'être nommé aumônier (à l'époque assimilé à un capitaine) pour éviter vis-à-vis de ses camarades d'avoir l'air de s'être fait "planquer".

1916-1917 :
Verdun (de mai 1916 à août 1917).

1916 :
Blessé, cité et décoré de la croix de guerre.

1919 :
Adjudant de bataillon, affecté à une compagnie polonaise en France, fait des démarches pour s'engager comme militaire français encadrant l'armée polonaise en Pologne, pensant pouvoir y aider les juifs en butte à l'antisémitisme; s'apercevant que cette possibilité était très aléatoire, renonce à l'engagement.
Démobilisé, reprend ses études au séminaire, tout en préparant une licence de philosophie.  

1921 :
jeune couple
Jacob et Fanny Kaplan à Mulhouse peu après leur mariage.
Licence de philosophie  et diplôme de rabbin.

1922 :
Elu rabbin à Mulhouse, où il crée un groupe de jeunes "Chemah Israël" et une section d'Eclaireurs israélites.

1925
: Mariage avec Fanny Ditcher.

1926 :
Prend la direction, à l'échelle nationale, des publications et des conférences de "Chemah Israël".

1927 :
Article sur L'école juive et le judaïsme français dans L'Univers israélite .

1928 :
Nommé rabbin de la synagogue de la rue de Notre-Dame-de-Nazareth à Paris.

1933 :
Nommé rabbin de la synagogue de la rue de la Victoire.

1936 :
En tant que rabbin de la synagogue de la rue de la Victoire et à la demande du Consistoire, prononce un discours aux cérémonies religieuses organisées par les Croix de feu à cette synagogue à la mémoire des anciens combattants juifs.
Attaqué par la Lica (Ligue contre l'Antisémitisme) - ce qui n'empêche pas celle-ci de lui demander de participer à ses propres manifestations, ce qu'il fait.

1937 :
Publie Le judaïsme et la justice sociale (Cahiers de La Voix d'Israël).
2 avril : sermon sur le sionisme.

1938 :
Publie Témoignages sur Israël dans la littérature française (éd. Lipschutz) qui, pendant l'Occupation, sera inscrit sur la liste Otto des livres interdits à la vente et sera mis au pilon.

1939 :
Auxiliaire du grand rabbin de France.
Mobilisé comme aumônier quoique père de 5 enfants.

1940 :
Publie Racisme et judaïsme (éd. Fernand Sarlat) qui, comme Témoignages sur Israël sera inscrit sur la liste Otto et mis au pilon sous l'Occupation et le fera dénoncer dans cette période comme "provocateur à la guerre", dans le livre de Paul Allard Les provocateurs à la guerre.
11juin : reste à Metz à cause de la fête de Shavouoth alors que le service de santé militaire dont relève l'aumônerie se replie vers le Sud. Le lendemain de la fête, le service militaire de santé ne pouvant venir le chercher comme prévu, il prend la direction d'un train de blessés - qui roule très lentement. Le 15 juin, il réussit à faire admettre les grands blessés dans les hôpitaux de Lunéville, prend des dispositions pour que les autres blessés soient soignés et ravitaillés et, le 16, le train se trouvant dans une région où les Allemands ont déjà pénétré, pour éviter d'être fait prisonnier par eux, trouve un camion qui l'emmène vers le Sud.
Rejoint le grand rabbin de France à Vichy, où il est démobilisé.
Légion d'honneur à titre militaire dont le décret paraît au Journal officiel le lendemain de la promulgation du Statut des juifs.
15 novembre : discours à la synagogue de Vichy, La justice d'Abraham et le statut des juifs.

1941 :
Démarche de protestation auprès de Xavier Vallat, commissaire aux Questions juives, avec une délégation de 18 anciens combattants ayant tous obtenu la Légion d'honneur à titre militaire.
Lettre de protestation à Xavier Vallat.

1942 :
juin : expulsé de Vichy, s'installe à Lyon.
17 août: démarche auprès du cardinal Gerlier pour l'inciter à intervenir auprès du gouvernement de Vichy contre les arrestations des juifs et leur déportation en Pologne - en lui affirmant qu'il s'agit non de les regrouper dans ce pays mais de les y exterminer.
Cherche à faire publier un ouvrage (tiré des Témoignages sur Israël) intitulé Quelques témoignages d'auteurs français sur la religion juive et les juifs ; la censure refuse l'autorisation.

1943 :
10 décembre: attentat à la synagogue de Lyon. La fille du gardien reconnaîtra plus tard Touvier dans un des membres du commando.
fin décembre : le grand rabbin de France, Isaïe Schwartz, est arrêté puis relâché; il quitte Lyon.

1944 :

janvier : nommé grand rabbin de France par intérim.
1er août : arrêté par des policiers français auxiliaires de la police allemande qui le relâcheront le même jour contre rançon.
Croix de guerre 1939-1945.

1945 :
Publie French jewry under occupationdans l'American Jewish Year Book.
Docteur honoris causa du Jewish Theological Seminary of America.

1946 :
Publie une Réponse au pasteur Jean Bosc dans Réforme.

1947 :
3-5 juillet : conférence de Seelisberg.
23 septembre : sermon Réponse aux convertisseurs.
Nommé professeur à l'institut d'études politiques.

1948 :
Membre fondateur de l'Amitié judéo-chrétienne.
Fonde l'Ecole Yabvé à Paris.
Publie Le judaïsme dans la société française contemporaine (éd. Les Cours de droit).

1949 :
Publie Témoignages sur Israël (éd. Regain) qui reprend les Témoignages dans la littérature française mis au pilon par les Allemands, auxquels il ajoute les témoignages sur Israël dans les littératures étrangères.
1950 : Élu grand rabbin de France
grand rabbin de France

1950 :
Elu grand rabbin de Paris.

1952 :
Publie Les Temps d'épreuves (éditions de Minuit).

1953 :
Grand rabbin de France par intérim avec le grand rabbin Schilli, intervient dans l'affaire Finaly et conclut un accord avec l'Église, qui permet le retour des enfants Finaly et modifie le climat des relations entre les juifs et les catholiques.

1955  :
Elu grand rabbin de France.
Communication à l'Académie des sciences morales et politiques : La présence de la culture française en Israël.

1957:
Communication à l'Académie des sciences morales et politiques : L'esprit de charité dans la Bible hébraïque.

1961 :
août : attentat de l'OAS qui détruit la porte d'entrée de son immeuble.

1966 :
Conférence dialoguée avec le R.P. Daniélou, Le Concile et les juifs, qui paraîtra ensuite dans Les Conférences des ambassadeurs.

1967:
Protestation publique contre la déclaration du général de Gaulle dans laquelle celui-ci parle des juifs comme "d'un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur".
Elu à l'Académie des sciences morales et politiques, succédant à G. Duhamel.

1968 :
2 janvier : intervient sur sa rencontre avec le général de Gaulle à l'occasion des voeux pour la nouvelle année. Déclare que celui-ci lui a précisé que les qualificatifs contestés sont un éloge justifié de la valeur des juifs et a reconnu, d'autre part, que la prise de position des juifs français en faveur d'Israël ne doit pas être interprétée comme un acte de double allégeance.
Notice sur la vie et les travaux de G. Duhamel à l'Académie des sciences morales et politiques.

1970 :
Polémique avec René Massigli, ambassadeur de France, sur la double appartenance.

1971 :
Communication à l'Académie des sciences morales et politiques : Juifs et chrétiens après Vatican II.

1975 :
Attentat qui détruit la porte d'entrée de son appartement, rue Andrieux.

1976 :
Publie Judaïsme et sionisme (éd. Albin-Michel).
Publie Le vrai visage du judaïsme (éd. Berger-Levrault).

1977 :
Publie Justice pour la foi juive, dialogue avec Pierre Pierrard (éd. Le Centurion).
1980 :
3 janvier 1980 : à la sortie de l'Elysée, après avoir présenté les voeux de la Communauté juive de France.
a l'Elysee

Communication à l'Académie des sciences morales et politique : Où va le judaïsme ?
Abandonne ses fonctions de grand rabbin de France et prend le titre de grand rabbin du Consitoire central.

1982 :
Publie Un enseignement de l'estime (éd. Stock), réédition fortement augmentée des Témoignages sur Israël dans la littérature française.

1984 :
Grand croix de l'ordre du Mérite.
Publie N'oublie pas (éd. Stock).

1985 :
Communication à l'Académie des sciences morales et politiques : La religion israélite face aux menaces qui pèsent sur la France et sur le monde.

1987:
Publie Le vrai visage du judaïsme (éd. Stock), réédition fortement remaniée de l'ouvrage qui a paru sous ce titre en 1976 aux éditions Berger-Levrault.

1988 :
Grand-croix de la Légion d'honneur.

1989 :
Communication à l'Académie des sciences morales et politiques : Les origines juives des droits de l'homme et du citoyen.

1993 :
Publie L'affaire Finaly (éd. du Cerf).

5 décembre 1994 :
décès  du grand rabbin Kaplan.


Le grand rabbin Kaplan a rédigé en outre un certain nombre d'articles pour la Grande Encyclopédie Larousse (judaïsme, Talmud, etc.), un grand nombre d'articles et d'interviews dans la presse juive et non-juive et des préfaces pour les ouvrages suivants :


Rabbins Judaisme alsacien Histoire
© A . S . I. J . A .