La synagogue, datant de 1814, a été reconstruite en 1867. Elle sera détruite en janvier 1945, au cours de la bataille de de Hatten.
 | Chroniques d'Hatten - réalisation Georges DRION pour France3 Alsace |
Dans cette ancienne possession des Fleckenstein,
puis des Hanau-Lichtenberg, la communauté israélite est passée
de 61 âmes fin 1784 à 111 en novembre 1808. Par exception, l'enregistrement
des patronymes définitifs donne le lieu de naissance des enfants des
derniers arrivés :
- ceux de Léopold Bernhard (ex-Levi Bernhard)
sont ainsi nés à Bischheim
en 1798, 1800 et 1802 ;
- l'aînée de Théophile Fried (alias Aron
Levi) est née à Billigheim, entre Bergzabern et Landau
;
- Joseph Klein (alias Joseph Aron) a une
aînée également née à Billigheim en 1805,
une cadette née à Phalsbourg
en 1806, sa dernière étant née à Hatten le 17
octobre 1808 ;
- Isaac Moch (alias Isaac Muck) a un fils
né à Froeschwiller en 1791 et un autre à Rittershoffen
en l'an IV ;
- le fils (alors unique) de Joseph Bernhard (alias Joseph
Levi) est également né à Froeschwiller en 1806
(26).
Quels facteurs expliquent cette errance intra bas-rhinoise ? L'attractivité exercée par le dynamisme de la paysannerie protestante du Hattgau y est sans doute pour beaucoup. En 1871, la communauté de Hatten dépasse ainsi celle de Surbourg, avec 207 âmes contre 180 (32).
L'un des habitants les plus remarquables est le Juif Iztig, qui en 1766 est en effet autorisé par la régence de Bouxwiller à presser de l'huile à Hatten et à la débiter contre paiement de 3 gulden/an. Privilège qui sera également accordé au juif Jacob Marx de Niederkutzenhausen contre un droit de 4 gulden/an (33). Comme à Kutzenhausen, ce pressoir mu par un cheval était installé dans une cour de ferme. Peut-être même y en eut-il plusieurs, rues Beingaessel, Bergaessel et/ou Bachgaessel. Son exploitation a été continuée par les Léopold (alias Leibel), qui au recensement de 1836 constituent une tribu de quatre meuniers à huile, Beingaessel et Fröschenlach (21). Les autres notables juifs de Hatten sont des marchands de bestiaux, de chevaux et de farines, des agents de remplacement, des commerçants, voire même un banquier comme Léopold Cahn en 1866 (34).
La synagogue de Hatten bombardée en 1945 |
Le 5 août 1817, par devant le notaire Lambert, leur héritier Joseph Léopold le jeune, les cède pour 100 francs à un conseil de communauté représenté par trois notables (Joseph Blum, Anselme Weil et Jacques Hirsch, tous commerçants à Hatten), qui la déposeront dans la nouvelle synagogue (35), dont le terrain sera acquis le 16 septembre suivant, entre la pharmacie et les écoles primaires.
Elle sera reconstruite plus grande, rue de la gare en 1867, dans un style que reprendra celle de Wissembourg en 1872, et logera également à l'étage le Vorsänger. Elle sera rénovée aux frais de la municipalité en 1932 à hauteur de 15 000 F.
En 1880, celle-ci avait également fourni un terrain pour le cimetière, mais il n'y eut jamais assez d'enfants pour justifier la construction d'une école communale israélite.
Gravement endommagée lors de la bataille de Hatten-Rittershoffen au
début de 1945, la synagogue sera démolie, faute de fidèles.
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