Mon lexique judeo-alsacien
POISSONS

Alphonse Lévy : Le beau poisson du Shabath
Daguim
BEM O KEN CHEEIN ICH, ECH  A  HÄRING ACH  A  FISCH
" Là où il n'y a pas d'homme, un hareng peut passer pour du poisson "

La première partie de cette locution est empruntée au Pirké Avoth : "Là où il n'y a pas d'homme, tâche d'être un homme ". Détournée de son sens primitif et grâce à la rime qui associe le Ich (hébreu) au Fisch (allemand), cette expression est utilisée dans les Communautés où il n'y a pas de direction spirituelle sérieuse, pour désigner le premier venu qui s'affublera du titre de savant et se croira habilité à formuler des décisions doctrinales définitives.

L'origine de cette expression tient compte du fait que le repas de Shabath doit être sublimé par un plat de poisson, ce qui entraîne parfois de lourdes dépenses. Cette locution s'inspire de la maxime talmudique qui dit qu'il est préférable de se contenter d'une nourriture frugale, d'un simple oignon s'il le faut, plutôt d'avoir recours à la générosité d'autrui ; si vos moyens ne vous permettent pas d'avoir du poisson raffiné et onéreux – carpe ou brochet – sachez que le hareng peut prendre la place du poisson habituel  :  il suffira pour sanctifier le repas de Shabath et remplacera le Yiddefish.


Article
précédent
Article
suivant
Dialecte  judaisme alsacien Accueil
© : A . S . I . J . A.