Mon lexique judeo-alsacien
LE BOMMELZUG


© M. Rothé
Rue de Bouxwiller

Bouxwiller, avec son Collège et ses administrations, était un grand centre régional. On venait y étudier et y travailler de plusieurs villages à la ronde, en particulier de Ingwiller, distant d’à peu près sept kilomètres. On voyageait -évidemment- en train (il y avait même un arrêt en cours de route !) : c’était le Bommelzug ; c’est ainsi qu’on l’appelait, mais je serais incapable de donner une étymologie sérieuse à ce terme, à moins qu’il ne s’agisse simplement d’évoquer le bruit et les secousses des wagons sur leurs rails.

Un jour, le Bommelzug tombe en panne. Un voyageur appelle le contrôleur, l’interroge sur les causes de cet arrêt intempestif, proteste et se plaint du retard que cet incident va provoquer.
Le contrôleur suggère au voyageur de finir la route à pied, et le passager de répondre  : "So pressert benn ich yetzt doch nett !" - "C’est vrai que je suis pressé, mais pas à ce point-là !", pas au point de faire à pied les quelques centaines de mètres qui restent à parcourir !


(Message adressé au Rabbin Gottlieb à la suite de cet article :)
Chalom,
Je lis votre belle rubrique judéo-alsacienne. Une erreur m'oblige à vous écrire.
Cette expression est un terme en Hochdeutsch qui signifie un train omnibus, venant du verbe bummeln , flâner. Le flâneur est un Bummler. Le train qui reliait Ingwiller à Bouxwiller s'appelait le Schlembé mis en service en 1889. Les dernières navettes, à vapeur, eurent lieu au début des années 1950. Au départ d'Ingwiller, mon père au début du siècle, et le soussigné après 1945 avons utilisé le Schlembé pour fréquenter le Gymnasium/Collège/Lycée de Bouxwiller.
Chana Tova !
                          André Erstein


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