Humour
"Serorë fon Bèsléhém"
pour
"Seroro von Bèis-léhem"
"Un seigneur de Bethléem"

SERORO est un mot d'hébreu rabbi nique, formé de l'hébreu biblique "sar" (chef). Béthléhem est une ville célèbre de Judée, dont le nom est composé de deux mots hébreu "beïs-hèm" signifiant la maison,
la ville du pain, nom dû sans doute aux riches moissons de blé des campagnes environnantes.

Cette expression "Serorë fon Bèsléhém", "un seigneur de Béthléhem", est employée en Alsace pour désigner une personne orgueilleuse, infatuée de ses mérites, pleine de son importance, justifiée ou non.
Elle fait allusion à la légende midraschique qui relate un épisode de la vie d' "Elimélekh" de Béthléhem, le mari de Noémie, l'héroïne d'une histoire touchante de la Bible.

Elimélekh était l'homme le plus important de la ville, d'une richesse si considérable, que tous pensaient pouvoir compter sur son aide dans des cas pénibles et des temps difficiles. Mais, à l'époque de la grande famine qui désola la ville et ses environs Elimélekh, par crainte de charges trop lourdes, trompant la confiance des malheureux Béthléémites, se dérobant aux devoirs que lui imposaient sa fortune et son rang, s'enfuit avec sa femme et ses deux fils au pays de Moab où, d'ailleurs, en punition de l'abandon de ses frères, il mourut bientôt.

Donc, en Alsace, quand on parle de quelqu'un qui veut jouer au grand seigneur, ou qui affiche des exigences peu en rapport avec ses mérites, ou qui fait le fanfaron, promettant plus qu'il n'a l'intention de tenir, on s'écrie : "Yaou, Serorë fon Besléhèm".
Évidemment, un seigneur de Béthléhem.


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