Jacquot GRUNEWALD


Indemnisons !
Quand j'ai lu que l'Arabie Saoudite demandera à l'OPEP de l'indemniser au jour où les pays développés utiliseront d'autres énergies que le pétrole, le premier mot qui m'est venu à l'esprit fut: Houtspa. Vous savez bien ce "sacré toupet" ou ce "culot monstre" qui, dit-on, est une spécialité juive. Encore que je ne voulais pas blesser Ryad. Il doit bien y avoir un mot arabe pour traduire "Méga-houtspa" depuis, qu'en 1973, l'OPEP fait chanter les consommateurs de pétrole.
Mais on juge mal et trop vite. Et je demande pardon à Ryad. Parce que cette demande d'indemnisation est une idée formidable! Imaginez qu'on obtienne un gel provisoire des tirs. Pas pendant dix mois, l'imagination a ses limites. Disons juste deux ou trois semaines. Au Darfour, au Pakistan, au Yémen, en Afghanistan, en Somalie… Alors que vont faire les marchands d'armes? Vous ne pouvez pas leur demander de s'inscrire au chômage. L'ANP n'est pas outillée pour ce genre d'arrêt de travail. Mais si  l'ANPPR ("Association des Nobel de la Paix Réunis S.A.") ou l'ONU s'accordaient pour les indemniser, nos marchands n'auraient pas besoin d'allumer des conflits ailleurs. On les paie et le monde est tranquille.
Itou pour les autres délinquants: Mafias, cols blancs (et kipa blanche… ce qui se fait beaucoup à la télé israélienne). Au lieu de construire des tribunaux, des prisons… on indemnise. Même plus besoin de police. Et fini les P.V. 
6 décembre 2009

Coup de main, coup de pied
En politique, on est nul. Vous imaginez la carte du Proche-Orient Nouveau si on avait donné un coup de main aux Egyptiens ? On n'avait pas besoin d'infiltrer Thierry Henry. On avait mille trucs à faire. Jeter une bombe à uranium appauvri dans les pieds de l'équipe algérienne. Ou, pour ne pas trop disproportionner, prendre un peu de son sang pour le transfuser aux Egyptiens. Même qu'il aurait suffi de prélever un seul organe pour Adassa. La jambe du gardien de but ou de l'avant-centre d'Alger et les Egyptiens gagnaient. Ils auraient su que ça venait de nous, allez… On leur a assez dit ce dont nous sommes coupables capables. Paraît que les types du Shin Beth  ne jurent que par le basket. Savaient même pas que les Algériens voulaient prendre leur pied.
Et Bibi qui n'arrive pas à la cheville d'Abbas! Parce que Mahmoud Abbas, il est champion. Il lui faut la démocratie. Sans démocratie, le soutien occidental s'oxyde. Encore qu'en Afghanistan… Passons. Mais Abbas le sait, son mandat se termine. Il sait aussi que les élections ne sont pas possibles parce que le Hamas n'en veut pas. Alors, il fixe la date des élections. Plus démocrate que lui, tu meurs! Puis il dit qu'il a plus envie de se présenter. Because Bibi. Et tous les démocrates du monde courent à Ramallah pour crier "vive Abbas!" Et Mahmoud Abbas reste. Reste président. Quant à Bibi il a beau déclarer qu'il veut lui faire guili-guili et tout plein de surprises qui surprendront Yossi Beilin; qu'il n'y a au monde qu'Abbas à qui il veut parler; qu'un seul être lui manque pour tout repeupler. Rien n'y fait. C'est à Bibi qu'on demande de partir.
22 novembre 2009

Top secret
"Top secret", c'est pas le bon titre. Mais si j'avais écrit "Stop secret" vous m'auriez accusé d'erreur, d'étourderie, que sais-je encore? A personne ne plaise !
Et pourtant, "Stop secret" est aussi "top secret"… Vous allez comprendre: Le gouvernement israélien –ça c'est pas un secret– veut que les Ambassades sises à Tel-Aviv s'installent à Jérusalem. Jusqu'à présent rien n'y a fait. Pas même le meourav yerouchalmi de la rue Agrippas. Alors, le gouvernement a mis en place un plan secret de circulation entre Tel-Aviv et Jérusalem, intitulé "Stop secret". Chacun connaît ses effets secondaires, même ceux qui ne prennent pas la route puisque les embouteillages sont préenregistrés et répétés tous les matins aux infos de 7h, 8h, 9h... Mais l'objectif premier (et secret que nous révélons) visait à stopper les Ambassadeurs sur la route de Tel-Aviv à Jérusalem et retour. Un "Stop se créé", expliquent les Ministres francophones. Bref, lorsqu'un Ambassadeur rend compte de son activité à son gouvernement, l'essentiel de son rapport consiste à analyser l'état du Tsomet Shapirim, la sortie de Tel-Aviv et l'entrée sur Jérusalem, au lieu de parler de sa rencontre avec Shimon Pérès ou de son déjeuner avec Netanyahou. Ça n'avance pas sur les routes, répète-t-il et le "plan de route", en conséquence, pas davantage. Il n'y a qu'une seule solution, que l'Ambassadeur –harcelé par son chauffeur à bout de nerfs– finit par proposer de lui-même: On déménage à Jérusalem!
Reste une difficulté, la pose des rails du futur tram à Jérusalem, qui ne permet pas de circuler en ville. Mais on assure, à la Mairie, que c'est provisoire. D'ici 2025, le problème devrait être réglé. Et l'on pourrait alors envisager de revoir le "plan de route".
11 novembre 2009 (de retour de Tel-Aviv.)

Violences
Contrairement au Grand Rabbin Metzger, je ne m'étonne pas qu'un individu présentant tous les signes extérieurs d'une religiosité scrupuleuse, puisse assassiner. Dans mon précédent billet, j'ai parlé des "superjuifs". L'assassin de Shevout Ra'hel en fait partie. A l'extrême bord; au bord du bord le plus répugnant; mais il en fait partie. Faudrait-il pour autant démolir les valeurs dont il se réclame ? Le Professeur Shaül Rosenberg écrivait un jour que l'abjection éprouvée pour un violeur n'autorise pas à supprimer l'instinct sexuel.
L'un de nos problèmes est la fulgurance avec laquelle le peuple juif est passé des violences subies dans l'exil à un Etat capable de résister aux violences de ses voisins –proches et lointains. Certains de ses enfants ont cru pouvoir (ou devoir) faire retour aux temps bibliques, à ses héros, à ses miracles… Se rappelaient-ils aussi ce que les Prophètes disaient en ces temps-là? Les maîtres n'ont pas su donner l'enseignement des temps nouveaux. Alors que les textes du rituel, répétés, encore répétés, alliant les supplications d'un peuple désespéré et privé de secours aux cantiques des victoires bibliques, invitent à la schizophrénie.
3 novembre 2009

Super
Je l'ai vu dans une rue passante de Jérusalem. Il portait un teeshirt où était imprimé: "Super Jew". "What kind of Super Jew?" j'ai demandé. "Man, it's a joke!", s'est-il esclaffé, en me filant une lourde claque sur l'épaule.
Mais le Superjuif existe, on l'a tous rencontré et son joke ne porte pas à rire. On le voit à la synagogue où ses génuflexions abyssales inquiètent le fidèle devant lui, dans la rue où il fixe le sol pour résister au Malin, dans les manifestations où il crie fort ses indignations. Les génuflexions l'autorisent à tromper son client; le dévot qui regarde par terre ne voit pas la sébile tendue et, quand ça l'arrange, l'indigné sait céder à l'indignité. Le Superjuif est de toutes les époques, il se développe sous tous les méridiens mais il reste généralement minoritaire.
C'est chez les hassidim les Satmar et chez les jeunes des collines de Samarie qu'on rencontre le Superjuif en fortes concentrations, alors qu'au Conseil des droits de l'homme à Genève, il se présente à l'état aigu. Ceux-là exigent de l'Etat juif de se comporter en super-Etat. En application d'une super-Tora pour les premiers, d'un Israël-super, pour les seconds. Le troisième, lui, ne connaît que les super-devoirs d'un super-Israël, sommé de se plier aux super-droits de ses voisins.
25 octobre 2009

Langues comparées
La Tora est recommencée –elle est, comme la mer, toujours recommencée– et dans toutes les synagogues du monde, chabat prochain, on lira l'histoire du déluge. En hébreu: maboul. En français, maboul signifie: "fou". Le mot nous vient de l'arabe ma'hboul, introduit dans l'Hexagone par les tirailleurs africains. Etymologiquement, il n'y a pas de vrai rapport entre le maboul hébreu, d'un radical "déverser" (yBL) et le maboul franco-arabe qui mêle tout dans sa tête. Mais la Tora, qui raconte aussitôt l'histoire de la tour de BabeL, se plaît à mêler les deux mots avant de mêler (d'un radical BLl) la langue de ces constructeurs qui voulaient monter jusqu'au Bab-El, la "porte de Dieu" –pour l'ouvrir aux hommes.  
Bon, on ne va pas tout mêler mais, en ces temps bouleversés, comment ne pas rappeler que cette histoire a commencé en Turquie, quand l'arche déposa Noé, son ménage et sa ménagerie sur le mont Ararat, le point culminant de la région? C'était bien avant qu'à leur tour, les charters d'Israël n'y déversent leurs vacanciers et que les joueurs ne déboulent dans leurs casinos. Aujourd'hui, fini les boules. Les Israéliens sont en boule. Ils disent qu'ils ont perdu la boule, là bas, à Istanbul.
18 octobre 2009

Juif ou pas juif ? - Là n'est pas la question
Selon une étude de l'ADN des descendants de ses ascendants - et contrairement à une rumeur persistante -Hitler n'était pas d'origine juive. A peine nous l'assurait-on que le Daily Telegraph affirme qu'Ahmadinejad, lui, l'est bel et bien. Après sa naissance, la famille Sabourjian - c'est son vrai nom - se serait convertie à l'islam. Et "Sabourjian", c'est non seulement un nom très répandu parmi les Juifs d'Iran, mais ça veut dire: "Tisseur de talith". Alors, par "surcompensation", imagine le journal, Ahmadinejad se voue à l'islam de la manière que l'on sait. Ce qui n'est pas très flatteur pour l'islam. Mais ça vaut son pesant de Goldstone.
Parce que Goldstone, lui, jure que c'est parce qu'il est juif et qu'il aime Israël, qu'il devait sortir son rapport… On répondra que parce qu'il appartient à la grande famille des hommes, Goldstone, n'aurait jamais dû faire un rapport pour le Conseil des Droits de l'homme qui, par ses silences soudanais, khadafins, saoudiens (à compléter…) déshonore les droits de l'homme.
Tant il est vrai qu'un Juif n'est en droit de se réclamer de son présent ou de son passé que pour se conduire en "Mensch". Ce qui, en germano-yiddish signifie: "Tu seras un homme mon fils".
8 octobre 2009

Hommage au Libérateur
Ni Mitterrand ni Kouchner n'y comprennent rien. Quelle idée de s'adresser à Hilary Clinton pour obtenir la libération de Polanski! La Suisse est neutre, sa justice est neutre, ses vaches sont neutres et ce n'est pas l'Amérique qui va l'intimider. Il n'y a qu'un seul libérateur pour faire entendre raison à la Suisse –avant qu'elle ne soit démantelée et dépommée–c'est évidemment (levez-vous je vous prie) le roi des rois de l'Afrique, Son Immensité le Colonel Khadafi. Ne vient-il pas de recevoir –le distingué Hugo Chavez le lui a passé au tour du cou–  le Collier de l'Ordre du Libérateur, la plus haute distinction du Venezuela?
Qui ne se souvient de la promptitude avec laquelle le roi des rois a obtenu la libération du prince des princes de l'Afrique, Hannibal Khadafi et de son épouse épeurée, qu'un petit Suisse avait eu le front de mettre en taule? Qui ne se rappelle l'empressement de Berne à satisfaire Son Immensité? Alors, Polanski… Mais il suffirait que Khadafi fronce la moitié des sourcils de son œil droit, pour que Popol rejoigne le roi des rois dans sa tente.
Et là, dans la tente, après "Répulsion" et ses autres films sur les appartements maudits, le cinéaste pourra réaliser un nouveau film d'horreur.
1er octobre 2009

Gommer le "rapport Goldstone"
Pourquoi toujours et encore rapporter de voyage des coupures de journaux… pour les jeter à l'arrivée? Bref j'allais jeter la page 5 du Monde du 5 septembre dont je pensais, à l'origine, faire un "billet". Car tout en bas de cette cinquième page, un sous-titre "Bavure" annonçait sur un quart de colonne "que près de 90 personnes dont de nombreux villageois ont trouvé la mort à la suite d'un raid hasardeux de l'OTAN" en Afghanistan. J'imaginai comment Le Monde ou le Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU aurait présenté cette terrible "bavure" si par malheur elle avait été le fait d'un raid de Tsahal. Cependant qu'en page 1, dans le même journal, un dessin de Plantu montrait l'essentiel: un Palestinien menacé par une maison que descendait une grue, avec cette légende: "Israël accélère la colonisation en Cisjordanie". Le titre de mon billet allait de soi: "Disproportion". Et puis, à l'arrivée, mon âme habituée se mit à murmurer: "A quoi bon?". Bref, j'allais jeter  Le Monde et c'est alors que tomba le rapport du juge Goldstone sur la guerre à Gaza.
On a tort d'oublier Péguy. Il ne faut pas que nos âmes s'habituent. Ni aux disproportions ni aux dérives chroniques du Conseil des Droits de l'Homme. Israël, fatigué de s'habituer aux accusations disproportionnées dont il est l'objet a eu tort de bouder le juge Goldstone. Il n'avait pas le droit de donner l'impression que son âme se meurt. Et il n'est pas trop tard pour montrer au monde qu'il n'a pas perdu son âme.
Avant-veille de Roch Hachana 5770 2009

Rien qu'une minute…
Fin  d'été. Souvenirs de colos… Vous chantiez comme moi "Maudit sois-tu carillonneur…"? Allez, j'enlève le point d'interrogation. C'est sûr, vous le chantiez. Et de plus en canon !
En Israël, c'est le muezzin "que Dieu créa pour mon malheur". Avant le point du jour au micro il s'accroche et le soir, encore plus fort.
Au moins l'appel dans les synagogues est silencieux. Mais en ces lieux où l'on prétend l'innovation rarissime, un mauvais génie a introduit des pendules digitales, des trucs gris et tristes avec trois fenêtres qui donnent l'heure exacte, la minute exacte, la seconde exacte. Désespérant !
Avant de demander miséricorde à Dieu, on espère une mini-mansuétude de nos gabaïm. Mais sans pitié, sans un brin de considération pour le malheureux à bout de souffle, qui a couru, couru… mais qui, pécheur devant Lip, a raté le 05/ 59/ 59, démarre le  'hazan.
Vous vous rappelez le temps où l'heure était donnée par des aiguilles ? On les regardait depuis la gauche –l'heure avançait. Depuis la droite – elle reculait. On n'était sûr de rien. Alors une minute, on vous l'accordait de droit.
Pour les seli'hoth, au moins, on pourrait pas la remettre, l'horloge de grand-mère ?

7 septembre 2009

Attention! Une opération peut en cacher une autre…
Il y a des choses comme ça dont on ne mesure la gravité qu'après coup. Mais commençons par le début ou plutôt par le dernier acte de l'Ambassadeur Michel Casa en en Israël. Le 20 août, il a signé une convention avec ONG française, "Un Cœur pour la Paix" –que préside le Dr Muriel Haïm– et l’hôpital Hadassah de Jérusalem. Cinquante enfants palestiniens souffrant de malformations cardiaques graves y sont opérés chaque année et ces interventions sont financées moitié par "Un Cœur pour la Paix" et moitié par l’hôpital Hadassah. C'est dans le cadre de cette convention, que la France va verser 18.000 euros à "Un Cœur pour la Paix".
Très bien, me direz-vous… C'est que vous ne lisez pas le suédois… Car pourquoi croyez-vous qu'Israël opère ces enfants palestiniens? C'est évidemment pour leur piquer le foie, les reins et un poumon. Ou les deux. Peut-être même que pendant l'opération du cœur, une autre équipe subtilise la rate? Un tient vaut mieux que deux tu l'auras, n'est-ce pas?
Mais pourquoi faut-il que ce soit nous qui signalions ce scandale à notre confrère Donald Bostrom? Elémentaire, mon cher! Jamais l'Aftonsbladt n'a pensé à l'informer, lui et ses lecteurs, que l'hôpital Hadassah opérait à ses frais des enfants palestiniens.
Cliquez ici pour voir le site de l'Association "Un Cœur pour la Paix".
22 août 2009

Y a pas bon Bonyana
Vous connaissez Bonyana? Non, pas de rapport…Avec Bonne Maman, non plus. Bonyana est une vache. Elle est née il y a une quinzaine de jours, du côté d'Ispahan. C'est même la première vache clonée au Proche-Orient.
Pourquoi fallait-il cloner une vache en Iran? Pourquoi pas, direz-vous?  L'Iran a du pétrole à volonté il lui faut quand même des réacteurs nucléaires. Elle a des vaches et elle veut quand même des Bonyana…
Vous n'y êtes pas. Jusqu'aux dernières élections, les ayatollahs croyaient avoir cloné des veaux à volo ; qu'il suffisait de parler du grand, du petit et des moyens Satans pour que se reproduisent les vachettes noires bêlant aux mollahs. Et ça n'a pas marché. Le clonage par clowns ne marche plus en Iran. Alors on a recours aux labos.
Pas rassurant pour autant. Car s'il venait à l'idée d'un laborantin de cloner l'Ahmadinejad, c'est pas demain que vous irez fêter Pourim à Suze.
26 juillet 2009

Le Messie à l'Assemblée Nationale
Pour la première fois, les Français de l'étranger éliront des Députés. "Leurs" Députés – pour lesquels le Gouvernement a créé onze circonscriptions. Elles tiennent compte, surtout, des continuités territoriales. Sauf pour la 8e, celle d'Israël. Dans cette région où les binationaux sont nombreux, un Franco-israélien aurait quelque peine à faire campagne du côté du Hezbolla et un Franco-libanais, à s'en retourner dans le pays du Cèdre. Alors on dépecé la carte du monde pour regrouper dans la 8e circonscription: l'Italie (avec le Saint Siège), la Grèce et Israël. Vous avez bien lu: Rome avec la Croix et le Droit, Athènes et la philosophie, Jérusalem et Dieu-Un dans une même circonscription! Bien plus: dans la 8e. Celle du Messie – puisque le chiffre Huit, caractérise les Lendemains de l'univers créé en sept "jours"… Et l'on pensait du coup que le Messie siègerait à l'Assemblée Nationale.
Seulement voilà, le compte des électeurs (il en faut 150.000 par circonscription) n'y était pas. Alors, on a ajouté Malte, Saint-Marin, Chypre… On a rajouté la Turquie… La Turquie où Chabtaï Tsevi, au 17e siècle, avait failli convaincre le monde qu'il était le Sauveur… Jusqu'à ce que, patatras! il s'avéra faux messie. Le plus célèbre de tous, mais faux messie quand même.
 On n'allait pas recommencer…Pour que le vrai Messie siège à l'Assemblée Nationale, il faudra que la 8e circonscription comprenne, aux côtés d'Israël, l'Arabie, l'Iran, le Maroc, la Libye… Et quelques autres, encore, qui arborent le Croissant.
14 juillet 2009

Shabbes papillon!
Shabath prochain et dès la veille, quelque 500 papillons placés en incubateur dans le jardin botanique de Jérusalem vont prendre leur envol. Un papillon, c'est gai, ça papillonne et c'est coloré. Bienvenue à Jérusalem ! Machaons, phalènes, vanesses l'avaient abandonné parce qu'ils fuient le béton. Il leur faut des fleurs sucrées pour se nourrir de leurs pollens mais aussi des radis… et des tiges où ils déposent leurs œufs afin que la chenille annonce la chrysalide. Le jardin  botanique y veillera pour le bonheur de tous. Et d'abord de ces silencieux lépidoptères.
Reste à savoir comment vont réagir les bataillons du Shabbes… La rupture du statu quo est évidente. Et puis, ne verront-ils pas une provocation dans ces hordes de papillons lancés sur les porteurs de papillotes ? Ceux-là permettront-ils aux premiers de stationner le shabath dans le jardin botanique qui, s'il ne dépendait pas de l'université appartiendrait à la municipalité ? Honte à Barkat !
Certes avec ses bords noirs sur ses ailes, le machaon pourrait être accepté à Méa Shearim. Mais demain, on en profitera pour y amener des sphinx… Et pourquoi pas des bacchantes! Et croit-on vraiment qu'à Jérusalem, où l'on sait depuis des millénaires, qu'il suffit d'un seul battement dans l'observance religieuse pour provoquer une tornade dans le monde, on ait besoin de disserter sur les effets d'un battement d'aile d'un papillon brésilien sur la pluie au Texas ?
Mercredi 1er juillet 2009

Lettre ou ne pas être
Mon cher Abou Saïd,
Il faut se rendre à l'évidence. Saeb Arekat, mon vénéré aïeul, s'est trompé. Il avait dit "mille ans". Mais mille ans ont passé et il n'y a toujours pas d'interlocuteur palestinien pour répondre à Netanyahou. Ou plutôt à Bibinette, puisque dans son discours à l'Université d'Ariel, elle n'a pas changé d'un yia ce que le vieux a dit.
On avait espéré qu'avec Tsipinette, on obtiendrait davantage. Mais tu sais comment sont les Israéliens… Toujours des "si"… C'est pour ça qu'on les appelle "sionistes". Et nous, c'est toujours "pas" … C'est pour ça qu'on est des "Palestiniens".
Obamo veut nous prendre au mot. Il dit que, justement, puisqu'on est Palestinien, il faut faire un… pas. Dire "chiche" à Bibinette.
Il faudrait convaincre les frères de Gaza. Mais le jeune A'nier n'est pas plus commode que ne l'était son estimé aïeul. Il veut un désengagement unilatéral. Il pourra toujours nier de l'avoir négocié.
Le problème, c'est qu'il ne reste plus que la petite dune à l'est de Kalkilya où les Sionistes ne sont pas installés…
A te lire, mon cher Abou Saïd. Ne tarde pas trop.
Jéricho, ce 20 rajab 2480 de l'an hégirien (15 juin 3009)
Yasmin Arekat
(p.c.c. J.G.)

Ivres de livres
Ce siècle avait deux ans… et la "semaine du livre" a dix jours. Existe-t-il d'autres pays qu'Israël qui, pendant dix jours, dans toutes leurs villes et parfois leurs villages, invitent le lecteur à (re)trouver ses livres sur les stands dressés pour ça et à rencontrer leurs auteurs? Certes, il y a le Salon du Livre à Paris. A Francfort. Ailleurs… Mais l'entrée est généralement payante. Il est vrai: en Europe et sous d'autres cieux, la pluie tombe en été. Il faudrait louer des espaces coûteux. L'été en Israël est garanti sec, alors, sans discontinuer depuis 1926, à l'heure où le soleil de juin se fait moins arrogant, éclosent des milliers de livres.
Des livres de dizaines d'auteurs, traduits dans des dizaines de langues partout là où l'actuel candidat favori au poste de directeur de l'Unesco n'a pas menacé de les brûler. Qu'on s'en félicite ou qu'on le déplore, c'est par leurs claviers, mieux que par ses hommes politiques qu'Israël est connu dans le monde. Mais c'est ici, dans le pays hébreu, que le miracle hébreu est le plus évident. Qui aurait imaginé, il y a un siècle, que ces hommes et ces femmes seraient les maîtres-ouvriers d'une littérature nouvelle, sachant ciseler, façonner une langue qui s'éveillait à peine d'une si longue torpeur …
Et ce qui, peut-être, est le plus phénoménal, même si on le remarque moins à Tel-Aviv qu'à Jérusalem, c'est que leurs livres voisinent, parfois sur un même étal, avec des livres écrits il y a trente, vingt, dix siècles… Que bien des lecteurs lisent avec un égal bonheur et une même aisance. Comme si un siècle avait deux ans…
10 juin 2009

Cochon qui s'en dédit

Ad- Dustur, 5 mai 09 (Jordanie)
Titre : "la grippe porcine arrive en Israël"
Sûr que j'ai eu tort (mon billet du 4 mai): La grippe porcine, ça vient quand même des juifs. A moins de penser comme M. Christian Cotten, "psychosociologue et psychothérapeute" (on n'est jamais si bien soigné que par soi-même), qu'il n'y a pas de grippe du tout. M. Cotten qui figure sur la liste Dieudonné pour les élections européennes, est en effet persuadé qu'il y a manipulation derrière "la fausse épidémie de grippe actuelle". Ça je l'avais lu dans Le Monde.
Mais … tout le monde n'est pas de l'avis de M. Cotten. C'est ainsi que dans la presse arabe des Emirats, du Qatar, du Royaume Uni… des petits cochons apparaissent sous des atours juifs ou israéliens. On aperçoit une tête de porc dans une étoile de David ou un groin sur la figure de M. Netanyahou…
C'est que, ça c'est le cheikh Ahmad Ali Othman, inspecteur des affaires relatives à la Dawa au ministère égyptien des cultes qui le dit, "les porcs en vie aujourd'hui descendent des Juifs qu'Allah" a sanctionnés pour leur infidélité. C'est pourquoi, ajoute le cheikh, il faut les abattre. On le savait déjà mais on comprend mieux encore pourquoi les autorités égyptiennes ont mis à mort les troupeaux de porcs appartenant aux Coptes d'Egypte. C'était pas du tout une histoire d'immobilier, de terrains occupés par les troupeaux et sur lesquels on pourra maintenant bâtir, comme certains l'ont écrit. Voyez jusqu'où la calomnie va se nicher. Encore que tous ces Juifs-porcs qui seraient restés en Egypte après les expulsions de1956, ça étonne.
C'est pourquoi, peut-être (voir "Memri –dépêche spéciale n° 2359 du 15 mai) que le chef du Comité de la fatwa d'Al-Azhar, cheikh Ali Abu Al-Hassan, juge les propos d'Othman inexacts. Ce n'est pas que les Juifs n'auraient pas été transformés en porcs par châtiment divin. Ils l'ont été et bien été. Mais ces porcs-là "ont péri et ne se sont pas multipliés".
Ça fait du bien de se sentir rassuré.
1 juin 2009

Les veilleurs de l'aube
Il y a quelques milliers d'années, les Dix Paroles, la "Tora" tout simplement, fut promulguée au Sinaï. Cela se passait un 6 ou un 7 sivan. Voilà pourquoi les murs de Jérusalem sont couverts d'affiches annonçant les conférences, cours, tour de chants de la veillée de Shavouoth. Pas seulement dans les synagogues et les centres d'études, mais à peu près partout où des gens peuvent se rassembler. Certains étudieront toute la nuit, d'autres moins. Pour faire honneur à l'étude sans qui la Tora ne serait que lettre morte. Certes, à voir les kipoth sur la tête, la majorité des veilleurs sont des "observants". La tête des filles, heureusement, ne permet pas de faire la différence. Ce qui est sûr, c'est que dans "le camp en éveil youkaïdi youkaïda", maîtres et étudiants se recrutent bien au-delà des milieux orthodoxes.
Deux remarques : La première pour dire qu'aucune loi de la Knesset, aucun discours du Shass ou de l'Agouda n'imposent les veillées de Shavouoth et que, chaque année, les foules qui passent la nuit ou une partie du temps dévolu au sommeil à étudier la Tora semblent plus nombreuses.
La seconde, pour évoquer la suite: l'immensité des garçons  et des filles, des hommes et des femmes, qui aux premières clartés, avant même que se lève le soleil,  montent et se répandent sur la vaste esplanade devant le Mur pour la prière du matin et la lecture des Dix Paroles dans les rouleaux de parchemin. Immensités chaleureuses qui font corps avec la Tora et la joie, la joie d'être là, pénétrés des enseignements de la nuit, habités par ce soupçon de fierté de se retrouver ensemble au matin qui rit. Quand donc l'Occident finira-t-il d'appeler le Kotel, "mur des lamentations"?
24 mai 2009

Nostalgie
Ça ne vous étonne pas, cette bizarre indifférence envers Israël? Personne qui le prend en grippe? Qu'on ne l'accuse pas de propager le virus H(1N1)? Qu'on n'ait pas détecté le moindre gène de gefilte fisch qui soit responsable de la grippe? Au moins un tout petit? Un gène de sardine ou de goujon farci? On a dû chercher, c'est sûr. Rien! Un tour de cochon, quoi…
Mais imaginez, imaginez un instant que les premiers cas de la grippe porcine aient apparu à Tel-Aviv plutôt qu'à Mexico… Les Sionistes empoisonnent le monde, auraient clamé Haman-dinejad et les banlieues après lui! La grippe GF(1N1), ils auraient dit, c'est un truc pour "s'emparer des puissances du monde et asservir les peuples…" Et si l'OMS, l'Organisation Mondiale Sioniste, élève le niveau d'alerte pandémique au niveau 6, c'est, évidemment, pour que l'Institut Weizmann sorte le vaccin fabriqué avec des GF, alors que la matière première manque partout hors de l'Etat sioniste!
Et vous pensez bien que le Hezbolla et le Hamas ne vont pas rester sur la touche! Avec sa petite voix de grand timide,  Nasralla dira qu'au Moyen Age, l'Europe, elle, savait traiter les Juifs qui empoisonnaient les puits! Et qu'il saura, lui, jeter à la mer, avec les poissons qui n'auraient jamais dû en sortir, les Sionistes qui n'auraient jamais dû partir d'Europe.
4 mai 2009

Pour former des recrues, qui l'eut cru ?
Un mot encore sur Dani Zamir qui dirige l'école de préparation militaire "Itshak Rabin" (mes deux derniers billets) et le compte rendu de sa réunion avec des réservistes de l'opération "Plomb fondu". D'abord pour faire mea culpa. A force d'entendre: "Attention désinformation", mais aussi parce que l'indication figurait dans un texte que l'injure ne rendait pas crédible, je n'ai pas voulu croire que Zamir avait refusé de servir dans Tsahal. Pouvait-on raisonnablement imaginer que l'Armée confie la responsabilité d'une école de préparation militaire à un objecteur de conscience, un genre fort sympathique par ailleurs, mais qui, pour cette sorte de mission, ne semble pas avoir tout à fait la tête de l'emploi?
Et voilà que Nahum Barnéa dans Yedioth Aharonoth de Chabat dernier –Barnéa auquel je ferais confiance les yeux fermés si je pouvais lire les yeux fermés– rapporte que Zamir, ancien officier de Tsahal, avait effectivement refusé d'accomplir une période de réserve militaire et qu'il n'accepta de remettre son uniforme (si on peut qualifier ainsi les oripeaux kakis, jamais repassés, des réservistes) qu'après la signature des accords d'Oslo.
Alors j'aimerais savoir s'il existe ailleurs dans le monde un Ministre des armées qui demande à des objecteurs de conscience de former ses militaires? S'il existe ailleurs une armée qui se sente suffisamment sûre de ses combattants, pour confier leur instruction à des maîtres qui ont refusé de la servir? Vous nous  le dites et votre site préféré envoie au Ministre une colombe blanche pour la fête nationale.
16 avril 2009

Vite, une commission d'enquête !
Odin
Chef d'état-major de Tsahal, le général Gabi Askenasi assure que les propos tenus devant Dani Zamir, qui dirige l'école de préparation militaire "Itshak Rabin" sur les manquements au code éthique de l'armée (notre billet du 24 mars) sont de seconde main et qu'ils se sont avérés non fondés. Vous allez faire confiance à un chef d'état-major? A un chef d'état-major de Tsahal?
Et d'abord il n'a pas tout démenti. Il y a par exemple des soldats qui ont vu Rahel iménou, "Rachel-notre-mère" (oui, l'épouse préférée de Jacob) venir leur dire qu'ils ne devaient pas entrer dans l'une ou l'autre maison dans Gaza parce qu'elle était piégée. Des rabbins ont démenti mais le chef d'état-major, lui: motus et bouche cousue! Et puis, Haaretz du 20 mars, rapporte un autre témoignage. Celui d'Omer, un soldat de Tsahal. Omer "a juré fidélité il y a plusieurs années à trois dieux de l'Antiquité", écrit le journal et il les a vus pendant l'opération "Plomb fondu". Ils lui ont même donné un coup de main. Et Tsahal ne dit rien ?
Vous me direz qu'il n'y a aucune raison pour que Tsahal se mêle des affaires d'Odin ou de Baal… Mais si demain il venait à l'idée d'un juge espagnol d'accuser Odin et les Baal de complicité pour crimes de guerre et qu'il lance contre eux un mandat d'arrêt international ? Et si Odin, les Baal ou Astarté se retrouvent derrière les barreaux, qui c'est qu'on va accuser d'enfreindre la liberté des cultes? Israël bien sûr qui n'aura rien fait pour démentir leur participation aux opérations de Gaza ! C'est pourquoi nous réclamons d'urgence une commission d'enquête sur les agissements d'Odin, de Baal et de Rachel-notre-mère pendant l'opération "Plomb fondu".
6 avril 2009

Retraite de Gaza
Si pendant l'opération "Plomb fondu", des soldats de Tsahal ont, sans raison, porté atteinte à la vie de civils, tout doit être fait pour les identifier et les sanctionner. Haarets a publié plusieurs papiers mettant en cause le comportement de Tsahal. Pour appuyer ses accusations, il donne dans son édition du 20 mars, le compte rendu d'une réunion convoquée par Dani Zamir, commandant d'une unité d'élite de réservistes. Zamir dirige l'école de  préparation militaire qu'il a fondée et qui porte le nom de "Itshak Rabin". "Il ne craint pas de se référer aux "valeurs" et à l'idéologie", dit le journal, et a toujours exigé des jeunes qu'il forme, d'être des acteurs engagés dans la société. Au cours de cette réunion, d'aucuns ont accusé, d'autres ont relativisé ou expliqué. Yossi, sergent d'une unité combattante, raconte qu'ils ont été trompés par une famille chez laquelle ils ont habité et fait ami-ami (le père et le fils se sont avérés être des activistes politiques du Hamas). "Ce qui m'a quand même énervé, ajoute Yossi, c'est que notre chef de section nous a dit qu'au moment de quitter la maison de ces gens, il nous fallait nettoyer toutes les saletés, mettre les ordures dans des sacs de plastique, balayer et laver par terre, plier les couvertures que nous avons utilisées, réunir en tas les draps et les remettre sur le lit".
Zamir: "Qu'est-à dire? Tous ceux qui quittent une maison ne le feraient pas?"
Yossi: "Absolument pas. Au contraire, dans la plupart des maisons il reste des graffiti ou quelque chose de ce genre".
Zamir: "C'est vraiment se comporter comme des animaux."
Yossi: "Vous ne pouvez pas demander qu'on s'applique à plier les couvertures quand on vous tire dessus!"
Zamir: "Je n'ai pas entendu qu'on vous ait tellement tiré dessus. Je ne te fais pas de reproches, mais si tu es dans une maison pendant une semaine, il faut nettoyer les saletés que tu as faites".
Bref, personne n'a photographié de couvertures pliées ce qui oblige Haarets d'illustrer ses articles par une photo de graffiti (toujours la même d'ailleurs) insultante pour les arabes. Quant aux lettres dont on m'a parlé, laissées par des réservistes pour s'excuser du désordre qu'ils ont fait, personne n'en a fait de copies pour le journal. On manquait de photocopieuses à Gaza.
24 mars 2009

Au secours des négationnistes
Pas facile de nos jours d'être négationniste. Le négationniste aimerait dire que les Juifs recommencent la shoa à Gaza, mais comme il nie la shoa, il a un problème. C'est d'autant plus navrant que le truc fonctionne. A preuve le photomontage que j'ai reçu avec demande de "faire suivre". On voit à gauche des images de shoa et à droite des photos de Gaza. C'est ignoble. Mais facile à faire. Vous prenez la photo d'un cadavre calciné dans l'incendie d'un night-club et celle d'une victime d'un bombardement. A Dresde, Londres ou ailleurs. Allez faire la différence. Ou une image de Juifs qui tentent de passer le mur du ghetto, construit pour les envoyer à la mort, et à droite, une photo du mur construit pour que des Palestiniens n'aillent pas porter la mort en Israël.
Pour le ghetto, ça marche très bien en images. Car lorsque vous affirmez simplement, avec Ahmadinejad et d'autres défenseurs patentés des droits de l'homme, mais sans documents à l'appui, que le blocus à Gaza c'est pareil que le siège du ghetto de Varsovie, vous avez quand même quelques gens qui font marcher leur jugeote. Mais une photo, que voulez-vous faire contre? On le sait bien à France 2.
Les négationnistes, ils aimeraient trouver quelque chose. Ne pas être à la traîne de l'antisémite ordinaire. Mon conseil à moi :  Ils n'ont qu'à dire que les Juifs font à Gaza ce qu'ils ont eux-mêmes subi pendant la shoa qui n'a pas existé. Et comme il n'y a jamais eu de shoa, il en ressort que la shoa c'est ce que les Juifs font à Gaza.
Si après ça je ne suis pas invité à Téhéran pour le prochain congrès de Satmar, je désespérerais même d'Ahmadinejad.
27 janvier 2009

Prévisions
Suites de la crise financière : des soupes populaires et autres restau-du-cœur ferment ou ne peuvent plus assurer de repas chaque jour de la semaine. La situation de nombre de yeshivoth devient elle aussi préoccupante. Qu'on s'en félicite ou qu'on le déplore, cette crise va reposer le problème du travail des adultes étudiant à plein temps dans des collèges talmudiques ("colelim".) Pas plus que leurs parents ou grands parents, ils ne pourront continuer à les soutenir, eux et leurs enfants.
Le Dr Shalom Wald, l'un des plus fins connaisseurs de la société juive, a fait remarquer une autre conséquence de la crise. Les déboires dans le monde de la finance comme les incertitudes du high-tech amèneront des étudiants qui tablaient sur des professions rapidement rémunératrices à envisager des carrières moins prometteuses pour leurs comptes en banque, mais plus utiles à la société. On se remettra aux sciences physiques, à la médecine, à la biologie… Et on rêvera de nouveau de prix Nobel dans les universités d'Israël.
17 décembre 2008

On joue à quoi ?
"Nous ne sommes pas chrétiens, nous ne tendons pas l'autre joue" a déclaré Daniella Weiss, l'égérie des plus passionnés du côté de Hébron. Mais la joue tendue n'a rien à voir avec les chrétiens. Pendant une quinzaine de siècles, les chrétiens se sont comportés envers les juifs comme le font envers les Palestiniens les jeunes lanceurs de pierres accourus, à l'appel de Daniella Weiss, à la "Maison de la discorde".
Quant au personnage célèbre auquel on attribue le dicton sur la joue, et qui est rapporté dans les Evangiles, c'était un juif.  Il s'appelait Yéshou ou Yehoshua. Il a prononcé ses enseignements bien des années avant la naissance du christianisme. Il aurait pu s'exprimer autrement d'ailleurs. Dire par exemple, comme cet autre rabbin, Rabbi Abahou, polémiste antichrétien s'il en fut: "On doit toujours être parmi les persécutés et non parmi les persécuteurs" –Baba Kama 93a).
4 décembre 2008

Nuances
On ne s'étonne plus de rien. N'empêche que M.H. fut quand même surprise d'entendre qu'un Peau rouge se présentait à la mairie de Jérusalem. C'est une amie de Marseille qui l'affirmait. Une Marseillaise native d'Alsace. Logique: seule  une Alsacienne pouvait confondre un Méir Poroush avec le dernier des Mohicans.
Il est vrai qu'avec Obama à la Maison Blanche et le retour de Russes blancs sur la place Rouge, on perd le sens des nuances. Fernand Raynaud se plaignait déjà de ce barman qui ne voulait pas servir un rouge à un blanc parce qu'il était noir.
Mais si les couleurs jouent à l'arc en ciel et ne respectent plus rien, cette histoire nous assure pourtant d'un minimum de stabilité: Même sur la Canebière, une enfant d'Alsace ne pran pas l'accan.
19 novembre 2008

Nuages…
Dans les synagogues, comme on le fait depuis toujours quand finit Tichri, on a rappelé que "Dieu fait souffler le vent et tomber la pluie." Mardi soir 4 novembre, en Érets-Israël, on introduira la "prière" pour la pluie, que l'on prononcera jusqu'au premier jour de Pessa'h. Le Jourdain en a bien besoin, qui n'est plus qu'un filet d'eau, comme le lac de Tibériade qui est à son plus bas niveau… Le Jourdain donnera une partie de son eau à la Syrie, et le Kinnéreth en cèdera aux Jordaniens… A-t-on assez parlé des disputes, des guerres pour l'eau…
L'eau qui devrait, au contraire, unir les hommes, parce la pluie accordée ne connaît pas leurs frontières. "Vous avez Pessah, Soucoth, Chavouot…" se plaignait un jour un païen à Rabbi Yohanan ben Zaccaï. "Et nous, continua-t-il, nous avons les Calendes, les Saturnales, les fêtes de l'Empereur… Mais quand donc pourrons-nous faire la fête ensemble ?" Et le maître de répondre: "Quand la pluie tombe, c'est la fête pour tous". L'histoire, telle qu'elle est rapportée dans le Midrash Rabba, remonte à 2000 ans. Puissions-nous nous en souvenir quand les nuages chargés de leurs somptueuses bénédictions couvrent la Syrie, Israël, la Jordanie. Et le Liban, aussi.
2 novembre 2008

La boulette de M. Qoréïn
"Nous ne permettrons pas à Israël de judaïser la Ville sainte et en particulier la mosquée d'Al Aqsa". Il a dit ça, Ahmed Qoréïn, le négociateur en chef de M. Abou Mazen. Il n'a rien dit des Français qui francisent Paris, ni des Londoniens qui anglicisent Londres. Un jour peut-être.
Je lisais son propos alors, qu'au nord de Jérusalem, les archéologues déterraient un fragment de sarcophage datant du second Temple, qui porte comme inscription "le fils du Grand Prêtre". La pierre a servi à construire une maison musulmane, il y a de cela un millier d'années. Exemple typique de ce que, à la suite de M. Ahmed Qoréïn, nous appellerons "l'islamisation de Jérusalem". Elle a commencé avec la construction des Mosquées sur l'emplacement du Temple. Ses derniers exploits remontent à l'occupation jordanienne de 48 à 67, quand les pierres tombales du cimetière du mont des Oliviers ont servi à paver la route montant à l'Hôtel des Septs Arcs.
N'empêche que sur un point, la partie arabe, plus précisément libanaise, a sans doute raison: Les industriels libanais accusent Israël de leur avoir "volé les droits d'auteur" sur le falafel. Un vrai scandale! Le Liban, affirme l'Agence Guyssen, veut intenter des poursuites judiciaires contre Israël pour ''violation des droits d'auteur'' en matière de nourriture. Et il faut le reconnaître: les dernières boulettes de falafel déterrées à Jérusalem semblent remonter à pas plus tard qu'à la dernière Mimouna.
10 octobre 2008

Mazal tov!
Quand la nuit tombe sur Jérusalem et que les projecteurs éclairent ses murailles, on se dit que Soliman mérite son titre de " Magnifique". La nouvelle galerie marchande qui mène à la porte de Jaffa y déverse une foule joyeuse, le souk arabe ne désemplit pas et la voie étroite qui traverse le quartier arménien conduit au Kotel fidèles et curieux.
On le voyait, on le devinait, depuis le jardin où les mariés que le bonheur bénissait se regardaient dans les yeux. La cérémonie touchait à sa fin. Le rabbin expliquait que le marié allait maintenant briser un verre parce que… Parce que "Jérusalem était encore détruite". "Mazal tov!" s'écria l'assistance et l'on se mit à chanter alors que les premiers pas annonçaient les danses hassidiques. On chantait: Od yichama'… la promesse de Jérémie assurant qu'on se marierait de nouveau dans les rues et les places de Jérusalem. Et puis aussi: David mélekh Israël 'haï vekayam, "David roi d'Israël est vivant, bien vivant…"
Certes, la Bible atteste que David est mort et enterré. Et nous voyons de nos yeux Jérusalem, somptueuse et bruyante de vie… Mais on ne va quand même pas nous empêcher d'être surréalistes
28 septembre 2008

Des hauts et débats
Ça a paru sous la rubrique "Les débats de l'Obs". Encore un débat, chic! Il va y avoir des "pour", il va y avoir des "contre". Peut-être plus? Le titre n'annonce-t-il pas un "combat"? "Le combat d'un orchestre"! En son numéro de fin août, "le nouvel Observateur" publiait des extraits du livre de Daniel Barenboïm, La musique éveille le temps qui paraît chez Fayard. Je cite: "Notre intention lors du stage était de nouer un dialogue […]  de trouver un terrain d'entente entre deux personnes que tout oppose. Nous étions captivés de voir ce qui se passait lorsqu'un musicien arabe partageait un pupitre avec un musicien israélien et que tous deux essayaient de jouer la même note avec la même nuance, la même sonorité, la même expression…"
C'est bien. C'est même très bien. Mais où est le débat? Pourquoi un "combat"? Barenboïm invite Juifs et Arabes à partager un même pupitre –je suis "pour" et dans mon environnement immédiat ou moins immédiat je ne connais que des gens qui sont pour. Il y a des milliers de Juifs et d'Arabes qui partagent les mêmes salles d'hôpital en Israël, les mêmes dispensaires médicaux. Juifs et arabes partagent le même houmous à Abou Gosh, les mêmes épiceries sur la route de Guilo, les mêmes universités, les mêmes rues à Haïfa, voire les mêmes écoles. Des dizaines d'associations et d'organisations militent pour des rencontres judéo-arabes. Ni Barenboïm ni "Les débats del'Obs" ne les ont inventées.
15 septembre 2008

Réfugiés un jour, réfugiés toujours
Puisque le Liban a un Président, autant en profiter. Trompettes, drapeaux, embrassades, M. Abu Mazen est allé lui dire… Il est allé lui dire quoi? Que le Liban ne doit pas accorder la nationalité libanaise aux réfugiés palestiniens au Liban.
Il y en a 350.000, des réfugiés, qui vivent dans des camps et de façon misérable. Les services de santé et l'école accordés aux Libanais leur sont refusés. La discrimination au plan professionnel n'est pas moindre: soixante-dix métiers leurs sont interdits.
On sait que la plupart des pays arabes et les dirigeants palestiniens n'ont cessé d'exploiter le malheur des réfugiés et ont empêché leur intégration en terre arabe. Chair à façon, instrumentalisés, les réfugiés doivent rendre impossible ou plus difficile toute solution du problème palestinien.
Mais qu'Abu Mazen, notre ami, notre allié, celui avec lequel nous devons faire la paix… maintenant, use du même levier et cela pour augmenter son contingent de Palestiniens à reloger, ne préjuge pas de lendemains qui chantent. Après la "révolution copernicienne" (Ari Shavit) que fut l'intifada El Aqsa, les bombardements en provenance des terres qu'Israël a quittées dans la Bande de Gaza –elle-même prise en main par le Hamas– il faudrait une sacrée injection de confiance pour que l'opinion israélienne accepte des concessions à une paix qui paraît illusoire à beaucoup. Le voyage à Beyrouth du Président Abu Mazen ne les aura guère encouragées.
4 septembre 2008

Ni le Kinnéreth ni la tombe du rabbi
Personne ne sait si un mariage arrangé ou conseillé s'avère moins heureux ou davantage que le coup de foudre. Entre l'un et l'autre, la marge de manœuvre reste d'ailleurs considérable. Ce qui est sûr, c'est que dans l'Israël de l'époque du Temple, on veillait à ce que les jeunes gens puissent se rencontrer. Vêtues de robes blanches que l'une prêtait à l'autre pour que l'obstacle, si souvent présent, de la richesse ou de la pauvreté ne vienne se mêler de mariages, les jeunes filles ou les jeunes femmes allaient dans les vignes pour y danser. Et dire sans ambages aux garçons qui s'y rendaient leur désir de se marier. Les vignes et leurs ombres basses ne devaient guère se prêter aux abus et ces rencontres, rapporte la Michna, étaient organisées le jour de Kippour ! De quoi tranquilliser une mère inquiète… Mais aussi deux mois plus tôt, le 15e jour du mois d'av. Rien n'indique dans les sources de l'époque que cette manifestation était préférée des plus déluré(e)s.
Dans l'Etat d'Israël aujourd'hui, où Chavouoth est devenue la fête du fromage, Tou bichevat celle des fruits secs (importés de Turquie), les pilleurs de la Tradition ont fait du 15 av, le 'Hag Haahava, la "fête de l'amour", une sorte de Saint Valentin, qui, pour le moins, bouscule l'esprit des anciennes rencontres.
Ce n'est pas une raison pour que de saintes âmes, ou de moins saintes, de celles qui dressent de pieux cloisonnements entre les deux sexes, invitent par Internet à verser "99 euros seulement" pour que les "huit plus grands saints" (sic) récitent sur la tombe (présumée ou non) de Rabbi Yonathan ben Ouziel, ainsi qu'au Kotel et cela pendant quarante jours ! la prière qui devrait permettre de "trouver l'âme sœur". Je dirais que la tradition, sans doute, et le bon sens, assurément, ne sont pas moins bousculés par ce genre de messages que les anciennes rencontres ne le sont par les nuits du 15 av au bord du Kinnéreth.
22 août 2008

Ceux qui tirent leur famille au sort
Comment rester insensible à l'abnégation de ceux (ils sont des milliers!) qui renoncent aux gains pour se consacrer à l'étude de la Tora? Beaucoup le font avec une ardeur et une sincérité incontestables. Ils font pratiquement vœu de pauvreté, les seuls revenus étant les maigres allocations que versent l'école (yechiva ou collel) et les assurances nationales.
De manière générale, leurs femmes acceptent les conditions de vie qui en découlent. La plupart se chargent, en plus des tâches de la mère de famille (très) nombreuse, d'un travail extérieur pour rapporter un salaire au foyer. Les enfants souffrent-ils de cette situation? Remarquons que bien souvent, ils ont le bonheur de vivre dans une ambiance familiale aimante où l'idéal l'emporte.
On n'en devine pas moins les problèmes de tous ordres que soulève ce mode de vie, aux plans familial, social et civique. Argumenter que la plupart des maîtres du Talmud exerçaient un métier ne convainc guère les amants de l'étude pour lesquels chaque génération doit faire face aux responsabilités du moment. Et ces responsabilités, ils les conçoivent autrement que la moyenne des gens.
Et pourtant… L'étude, justement, que recommande le cycle quotidien du Daf yomi, nous a ramenés récemment à la sévérité dont faisait preuve l'éminent Rabbi Ebyatar, à propos de ceux qui partaient étudier la Tora en Israël, laissant leurs familles en Babylonie (Guittin 6b). Il citait à leurs propos ce terrible verset du prophète Joël (4, 3): "Ils ont tiré mon peuple au sort; ils ont troqué les garçons contre des prostituées, pour du vin ils ont vendu les filles et ils ont bu". Pour boire la liqueur ou l'eau vive de la Tora, tout n'est pas permis. Même en étant physiquement à proximité, on ne peut livrer sa famille au dénuement, au hasard et risquer les expédients.
Mais comment le faire comprendre à qui refuse de vous entendre ?
7 août 2008

Au bas de la Montagne: Obama
Rabbénou Gershom (10e -11e siècle) qu'on appelait le "Lustre de l'Exil" est célèbre pour avoir interdit la polygamie aux Juifs d'Europe. Sous peine d'excommunication.
Il est célèbre aussi, ou devrait l'être, pour avoir menacé d'excommunication quiconque prendrait connaissance, sans y être autorisé, d'une correspondance adressée à autrui. Par lui, le droit rabbinique est l'un des premiers à avoir légiféré sur la confidentialité et le secret des documents. Qu'un étudiant d'une école talmudique ait passé outre en sortant du Mur Occidental le billet écrit par le Sénateur Obama est évidemment lamentable. Que Maariv en ait publié la teneur est à la fois scandaleux et méprisable.
Quant à savoir pourquoi il conviendrait d'adresser une correspondance au Maître de nos destinées, alors qu'il nous accorde la parole pour prier, c'est une autre question. Je crains ne pas connaître la réponse. Je n'en suis pas moins impressionné par tous ceux, hommes politiques, hommes des arts, hommes tout simplement, par ces hommes et ces femmes de toutes les confessions qui se rendent au Mur, au bas de la Montagne du Temple, pour y rencontrer Dieu. Prophétie de Michée (chap.4, v.2 et 5): "Bien des peuples iront et diront: "Gravissons la Montagne de L'Eternel pour gagner la Maison du Dieu de Jacob pour qu'il nous enseigne ses voies ... Oui! Tous les peuples marcheront chacun au nom de son Dieu et nous nous marcherons au nom de L'Eternel notre Dieu".
29 juillet 2008

"...et tu choisiras la vie" (Deut. 30, 19)

Dans une "lettre ouverte" au peuple libanais, Uri Orbach, écrit dans Ynet que nous, les Israéliens, nous avons mis quatre heures pour identifier les dépouilles des nôtres, d'Udi et d'Eldad, alors que vous, les Libanais, voilà trente ans que vous n'avez pas réussi à identifier Sami Kuntar ; que vous êtes incapables de faire la différence entre le héros d'une nation et un tueur d'enfants. Il vous suffit qu'il ait tué un Juif, fût-ce une fillette à Naharia, dont il a fracassé la tête, pour l'accueillir et le fêter en héros.
Car il n'y avait pas que le Hezbollah. Ils étaient tous là, ou presque, les boss de Beyrouth: Sleimane, le Président, Siniora, le Premier ministre, Nabil Behri, le Président du Parlement (parce qu'il y a un Parlement au Liban). Même le jeune Hariri. Ce qui en dit long sur l'indépendance et la démocratie du Liban. Mais aussi, mais surtout, de son rapport à l'impératif moral.
Mahmud Abbas, le Président de l'Autorité palestinienne s'est empressé de féliciter la famille de Kuntar de sa libération. Ce qui en dit long sur, etc.
Et pourtant, c'est bien avec Abbas qu'il faudra faire la paix; c'est bien avec le Liban, que nous la signerons. Et nous saurons faire triompher la paix parce que, en acceptant le risque de ne recevoir en échange de Kuntar que les corps sans vie des deux 'hayalim, pour les porter en terre en Israël, nous avons montré qu'au-delà du deuil et de la douleur qui les atteignent aujourd'hui, nous rendons à la vie, après deux années d'une insupportable incertitude, nous tenterons de rendre à l'espérance, l'épouse, les parents, les proches d'Ehud Goldwasser et d'Eldad Réguev. Aussi longtemps que nous saurons faire triompher la vie, nous saurons gagner la paix.
20 juillet 2008

14 juillet
Bal musette à Tel-Aviv, bal des pompiers à Jérusalem, on fête le 14 juillet en Israël. Pas de feu d'artifice. Mais les belles bleues, la France a déjà données. Et laissé le souvenir du plus fabuleux embouteillage qu'on ait connu sur le pourtour de la Méditerranée.
Le 14 juillet est aussi, (un peu, beaucoup, pas du tout... ça dépend à qui vous en parlez) une fête juive. Parce qu'on doit à la Révolution française un sacré morceau de l'émancipation des Juifs. Et puis ses fondements étaient et sont les mêmes dans le judaïsme. La Tora proclamait l'Egalité par la création d'un seul Adam, père de toute l'humanité; le Talmud lisait la Liberté dans la Loi "gravée" ('harout = 'hérout, assurait-il) sur les deux Tables. Reste la Fraternité... Là c'est un peu plus compliqué... Parce qu'il ne s'agit plus d'un principe directeur, mais des relations de voisinage au quotidien. La bienveillance (guemilout 'hassadim) dans laquelle Shimon le Juste, le plus ancien des maîtres nommément connus en Israël, reconnaissait le troisième pilier de l'univers, peut y aider. Mais la bienveillance n'est pas l'affaire des Etats, des administrations et des y a-qu'à. C'est la nôtre. Bien mieux que le cogito –savoir qu'on est parce qu'on pense– la bienveillance prouve à chacun qu'il existe. Et que l'autre existe aussi. L'autre qui est son frère. 
7 juillet 2008

Les faussaires
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manifeste
Quand vous lisez dans un texte daté de juin 2008, alors qu'il arrive à l'actualité de parler du sort des gens au Zimbabwe, au Darfour, en Irak, en Afghanistan, en Birmanie, au Tibet... quand donc vous lisez : "Plus que toutes les autres questions internationales, la question du conflit israélo-palestinien nous interpelle profondément", vous êtes en droit d'être surpris. Quand vous reconnaissez parmi les principaux signataires de ce document une poignée de sénateurs-sénatrices et d'une député européenne, appartenant à la tendance anti-israélienne du PS, il ne faut surtout pas dire, que vous êtes habitués. On le sait, rien n'est pire qu'une âme habituée...
D'autant qu'à la veille de son congrès, les signataires demandent au Parti Socialiste de "donner l'exemple du courage politique". Il faut en tout cas un sacré culot pour récrire l'histoire passée et présente comme le font nos sénatrices-sénateurs. Ainsi de 1948 à 2008, quatre décennies de refus arabes sont ignorées, comme l'est l'intifada d'El Aqsa qui a cassé le processus d'Oslo. Il n'y a qu'un seul coupable et c'est Israël. Concernant Gaza, aujourd'hui, il est question des "incursions meurtrières" de Tsahal, mais évidemment pas des roquettes et des fusées lancées sur les kibboutzim, sur Sdéroth et Ashkelon, qui rendent ces incursions nécessaires. Le refus de reconnaître Israël par le Hamas, son surarmement en matériel terroriste par l'Iran et par le Hezbolla ne sont pas davantage mentionnés, pas plus que ne sont évoquées les conditions de cruauté dans lesquelles Guilad Shalit est retenu comme otage pour l'échanger contre un millier de Palestiniens poseurs de bombes et autres assassins au couteau, que notre texte qualifie  de "prisonniers politiques". Quant à la construction du "mur", il  ne vise qu'à "rendre la vie impossible à des milliers de Palestiniens." Le coup d'Etat du Hamas à Gaza passe à l'as et c'est Israël qui est accusé de disqualifier les dirigeants palestiniens. Le mot "terrorisme" ne figure pas dans le texte qui lui substitue "la promotion des plus radicaux" par la faute –qui en douterait ?– d'Israël.
Le caractère extrême et profondément injuste de ce pamphlet devrait le faire passer à la trappe. Mais on peut espérer aussi, puisqu'il est destiné à ceux qui donnent "l'exemple du courage politique" que leurs auteurs soient blâmés.
23 juin 2008

L'impossible autodafé
C'est vrai qu'on l'avait gravement mis en cause. Ministre égyptien de la Culture depuis vingt et un ans, le Dr Faruk Husseini ne s'était-il pas entendu accuser par un parlementaire de l'opposition qu'il y avait des livres israéliens dans des bibliothèques égyptiennes? Comment, lui qui pendant plus de deux décennies a empêché tout contact culturel avec Israël, il aurait toléré qu'un Amos Oz ou peut-être même un Grossman, soit placé sur un rayonnage de la bibliothèque d'Alexandrie? La réplique, on le devine, fut catégorique: "Il n'y a pas de livres israéliens dans les bibliothèques égyptiennes." Et le ministre d'ajouter: "Si vous en trouviez, je les brûlerais de mes propres mains". Seulement voilà, le Dr Farouk Husseini brigue le poste de Directeur général de l'Unesco. Et là, comment dire... il s'est vite rendu compte, on le lui a fait gentiment remarquer, qu'il avait gaffé. C'était même pas la faute aux Israéliens. Non, il avait autogaffé.
Du coup, il accorda une interview – pour la première foi s– à un journal israélien. Tout en menaçant Israël qu'il allait voir ce qu'il allait voir si jamais il lui venait l'idée de ne pas approuver son élection, le ministre de la Culture a expliqué ce vendredi, à Semadar Péri de Yediot Aharonot, que dans la culture égyptienne, dire qu'on va brûler quelqu'un ou quelque chose, c'est rien du tout, c'est keutchi, quoi. Not at all! "Cela vous semble imaginable, a-t-il renchéri, qu'un ministre de la Culture brûle des livres?". Et comme si l'argument ne suffisait pas, il lança sa botte secrète: "Comment pourrais-je brûler vos livres puisqu'il n'y en n'a pas dans nos bibliothèques?"
Comme disait l'autre : "Non Monsieur le Président je n'ai pas volé la montre en or. Et d'abord, elle était pas en or, mais en argent."
15 juin 2008

Huppe huppe huppe hourrah !
La France a le coq (évidemment gaulois) et Israël la huppe fasciée –"doukhiphat" dans la langue du pays– ce bel et fier oiseau huppé, tigré de rouge et de noir, à la Stendahl, quoi, qu'il vous arrive de croiser dans les jardins publics en le montrant, ("vite, vite, regarde-là") à vos enfants. Il fallait un oiseau à Israël un oiseau national, pour faire comme les autres et ma foi, la Tora qui autorisait Israël à nommer un roi pour faire "comme toutes les nations" doit implicitement consentir à ce choix, ou plutôt au vote de quelque 150.000 grands électeurs, dans 4.000 écoles et 9.500 jardins d'enfants, qui ont bien mérité de la nation.
Encore que moi, si j'avais voté, j'aurais choisi l'hirondelle. Vous me direz que l'hirondelle n'est pas plus cachère que la doukhiphat, et qu'elle ne figurait pas parmi les candidats au titre: le vanneau à éperons, le hibou blanc, le faucon rouge, le vautour fauve, le martin-pêcheur, le rossignol et le colibri. J'aurais quand même choisi l'hirondelle parce que dans l'hébreu biblique il répond au nom de "deror". Et que deror, la "liberté", désigne l'hirondelle parce qu'elle passe d'un pays à l'autre, traverse les frontières. Elle traverse même les clôtures de séparation. C'est vrai, une hirondelle ne fait pas le printemps, mais elle l'annonce. Et ça, c'est déjà pas mal.
3 juin 2008

Moralité
A en croire le "Jerusalem Post", des rabbins qui se mêlent de politique auraient incité M. Talansky à dénoncer le "traitre" Olmert. On aurait préféré que des rabbins, habités (par nature) de moralité, se mêlent de morale.
Encore que, s'agissant d'un Premier ministre, la moralité n'est pas toujours bonne conseillère. Cioran disait plus ou moins que des Premiers (ou derniers) ministres qui se sont fait du bien (et des biens) n'ont jamais fait de mal à personne. Et leur pays ne s'en portait pas moins bien. Mais des Premiers ministres ou des... secrétaires de partis, que seule la morale (leur morale) ou l'idéologie commandaient, ont coupé moult têtes et causé le malheur des Etats.
Je ne sais si M. Olmert a puisé dans les enveloppes de M. Talansky. Mais je crois mieux me sentir dans l'Israël qu'il gouverne que dans celui des fougueux idéologues qui le vouent aux enfers.
25 mai 2008

Haut-le-cœur

Les journaux sont mal faits. Je vous explique: J'étais en voiture au jour de l'Indépendance et peinais, malgré les phares antibrouillards, à garder la route, enfumée par les barbecues. Alors je n'allais pas rechercher mon carnet, mon stylo, pour noter son nom! Je m'étais dit que les journaux, le lendemain, ou les jours d'après –si la dernière d'Olmert leur laissait un peu de place– nous le livrerait. Mais basta! Rien de rien.
Si bien que nous ne saurons jamais le nom de cette Député d'Irak, qui demandait qu'on cesse d'envoyer en Israël, où ils sont soignés, des enfants irakiens souffrant de malformations cardiaques. Parce que, dit Madame la Député, c'est "dangereux". Mais si.
En fait, des centaines d'enfants des pays arabes ou Palestiniens sont opérés en Israël grâce à un fonds international.
Je ne parle pas de la foule des médecins israéliens qui soignent gratuitement les Palestiniens. Ou des enfants palestiniens pris en charge par des hôpitaux d'Israël. C'est un autre sujet. Non, Israël est devenu pour toute la région arabe un centre de soins pour les malformations cardiaques des enfants. Dans la ligne de Herzl, qui voyait l'installation dans le futur Etat juif, de la clinique ophtalmologique du Proche-Orient.
Mais me direz-vous, pourquoi retenir le nom d'une Député imbécile, fût-elle d'Irak? Mais parce qu'elle aurait été la candidate idéale pour assurer la prochaine présidence de la Commission des Droits de l'homme de l'ONU. Pour qu'on la connaisse, il lui faudrait proférer une nouvelle fois des propos aussi bêtes et ça, ça me semble difficile.
13 mai 2008

Les nouveaux Khmers rouges
Que le Hamas refuse de reconnaître Israël est légitime. Quand il tire sur Sdéroth ou Ashkelon, il s'expose à une riposte israélienne qui n'est pas moins légitime. Les deux parties ont l'air de se retrouver dans le cadre classique des conflits armés, avec cette particularité que le gouvernement du Hamas n'est pas reconnu par la communauté internationale et que ses attaques contre la population civile d'Israël sont à cataloguer comme crimes de guerre.
Cependant, les combats du Hamas sont inutiles parce qu'Israël s'est retiré de la Bande de Gaza et que les négociations sont ouvertes avec la partie palestinienne pour l'établissement d'un Etat palestinien. Le Hamas sait aussi, il sait depuis toujours, que Tsahal répliquera avec force en visant les lieux de mise à feu des Qassam et autres Graad, ces lieux où les combattants du Hamas n'hésitent pas à s'établir: les quartiers habités de la Bande de Gaza.  
Nous quittons dès lors le domaine des conflits armés contre un ennemi extérieur pour nous retrouver dans le cas de figure des combats idéologiques et de leurs aberrations. Staline, Mao invoquaient des idéologies, certes fourvoyées, mais qui devaient apporter un certain secours à une partie de la nation. La conduite du Hamas évoque davantage une forme d'auto-génocide qu'on a attribuée à l'idéologie des Khmers rouges. A Gaza, les Khmers rouges règnent avec la bénédiction d'Allah. Le Hamas sait, il a toujours su, les conséquences désastreuses de ses tirs et autres provocations. Ce sont ses enfants, les hommes, les femmes de la Bande de Gaza qu'il sacrifie à son idéologie et au moloch de l'islamisme.
Lundi 28 avril 2008, au jour où Misatar Abou Meatak a été tuée avec ses quatre jeunes enfants par l'explosion de sa maison à Beit Hanoun.

Let my people go (Negro spiritual)

Israël, terre d'aliya permanente, terre menacée, ne peut –moins que d'autres encore– "accueillir toute la misère du monde". Fait-il assez pour les réfugiés du Darfour? On ne fait jamais assez. Mais enfin, les réfugiés du Darfour sont accueillis, la situation de plusieurs centaines d'entre eux a été régularisée et ils travaillent dans l'hôtellerie à Eilat ou dans des kibboutzim. Et la semaine dernière, la télé montrait la première troupe darfour/harédi, chanter ensemble. Le Cantique de Moïse?
Pas encore. N'empêche que la proximité de Pessa'h nous ramène à nos ancêtres les esclaves ("Chacun doit se considérer comme étant lui-même sorti d'Egypte" prescrit la Hagada), et à ce que la Tora en dit: "Vous aimerez, comme vous-même l'étranger, car étrangers vous étiez en pays d'Egypte".
Quant à l'actualité, elle nous conduit aux frontières du Sinaï. D'abord pour constater que la propagande arabe et musulmane est mal faite. Comment expliquer autrement que les Soudanais préfèrent se rendre dans l'abominable Israël, au lieu de rester en terre d'islam et égyptienne? On a dû leur expliquer, pourtant, tout le mal dont l'entité sioniste est capable.
Le pire, et là on cesse de sourire, c'est la légèreté avec laquelle les soldats égyptiens tirent sur les malheureux qui veulent gagner Israël. Certes, Israël a demandé à l'Egypte d'empêcher la migration de leurs réfugiés. Pouvait-il deviner qu'il serait obéi avec tant de zèle?
14 avril 2008

Vive le masque !
Dans peu de jours, à l'approche de Pourim, des dizaines de milliers d'enfants et d'adultes fêteront la plus exubérante des fêtes juives. Les déguisements en seront l'expression la plus …spectaculaire. Mais le masque étonne. Parce qu'il est un emprunt au carnaval. Il ne faisait pas partie, à l'origine, de la panoplie rabbinique. Le vin, lui, en était. Il n'étonne pas moins. Pourquoi les rabbins conseillaient-il d'user voire d'abuser du jus de la treille à Pourim? La raison en est la plus triste possible. En ces époques de grande injustice et de grande cruauté, quand les persécutions antisémites faisaient le malheur des Juifs, pouvaient-ils se réjouir s'ils n'oubliaient pas les malheurs quotidiens? Alors, à Pourim, un jour par an, les rabbins conseillaient, bénissaient la boisson. Pour oublier.
Quand, aujourd'hui, dans les officines d'Iran ou les palais de Genève –là où sévit la Commission des Droits de l'homme– sous le ciel de Cuba et chez les "anti" –antisionistes de gauche ou antisionistes harédim– résonnent les accusations de grande injustice contre Israël, glorifions le masque! Qu'une fois par an, Israël se déguise, se pare des accoutrements qui le feront passer pour ce que les autres sont. Comment chantait Jacques Brel? "Etre une heure, une heure quelquefois /Etre une heure, rien qu'une heure durant, /beau, beau, beau et c. à la fois."
3 mars 2008

Télé noir et blanc
Pour rien au monde je ne quitterais Israël en décembre, janvier et février. Et je donnerais tout pour m'y trouver aussi à Pourim. Parce que de décembre à février, il arrive d'y neiger et qu'à Pourim, foi de Hiérosolymitain, Jérusalem se déguise en ville des neiges.
Vous me direz, au contraire! Pour la neige, les Alpes c'est mieux. Même les Vosges au Champ du feu ou au Gaschney (qui est un sommet vosgien sans rapport avec la manière dont Madame Blum rappelle à son mari que de décembre à janvier, il ne doit pas sortir "zan zon gache-nez").
D'accord, mais ce que vous n'avez pas en France, en Suisse, au Japon ou en Autriche, c'est la télé. La télévision qui annonce la neige. Les quatre ou cinq ou six envoyés spéciaux, l'un en Galilée (le Kinéreth a pris 3 mm!) l'autre au Golan (regardez, les tire-fesses sortis des réserves) le troisième à Tel-Aviv (il y a juste un quartier d'inondé) le quatrième dans le Néguev, le cinquième à l'entrée de Jérusalem et le sixième dans les jardins de la capitale pour guetter la neige, chanter les premiers flocons, qui vont tomber, qui sont presque là, c'est promis car c'est annoncé et c'est sûr. Et les enfants n'iront pas à l'école. Et des flocons, c'est blanc, c'est froid, "vous voyez, là il y en a un qui vient de tomber!" et les supermarchés sont dévalisés et voyez comme Jérusalem –dans laquelle vous ne pourrez pas bouger– est belle et voyez aussi, là, prêts à l'offensive, les pelleteuses, les bulldozers et autres engins pour enlever la neige que l'on souhaite si fort.
Premier jour "d'hiver", 30 janvier 2008

Sur les Samouraï de Judée-Samarie
Il faut faire quelque chose. Passe encore que la police israélienne ne s'en sorte pas avec les mafiosi, mais qu'elle n'ait réussi qu'au bout de trois semaines à identifier quatre des sept gamines de 14 et 15 ans qu'elle a mis en prison; qu'elle en retienne encore trois parce qu'elle ne connaît pas leur identité, est inquiétant. Il faut faire quelque chose pour la police d'Israël. Lui apprendre à faire une enquête? Lui conseiller le système des récompenses? (Une collection complète des Oroth de Rav Kook à toute personne qui pourrait identifier, etc? Deux accolades de Daniela Weiss à qui reconnaîtra, etc?)
Mais ce ne sera pas facile. Car lorsqu'on pense que ces sept gamines, arrêtées pour avoir refusé de quitter un point de peuplement illégal, n'ont pas été relâchées dare-dare, une fois photographiées; que la police en a fait les héroïnes de tous les ados en mal d'action, on se dit qu'il faudra beaucoup de patience et de persévérance.
Le pire, c'est qu'il s'est trouvé si peu de jugeote chez les juges qui, tout à tour, ont prolongé la détention des sept samouraïs.
J'ai dit le pire? Non, le pire c'est les rabbins qui, autorisés à leur rendre visite en prison, ne leur ont pas demandé de cesser la comédie.
21 janvier 2008

Dis qu'as-tu fait, toi que voilà de leur jeunesse ?
Dans l'espace évacué, par Israël, qui aurait dû permettre de diminuer la densité trop forte de la population palestinienne, sont entrés les tireurs de roquettes, avant que la Bande de Gaza tout entière ne devienne le domaine du Hamas.
Dans l'espace qu'Israël compte évacuer à l'est de la "ligne verte", qui du Fatah prendra-t-il le pouvoir? Les hommes d'Abu Mazen, de Salam Faïad? Ou les compagnons de ceux qui, sous le ciel de Judée
        si bleu si calme
        - Mon Dieu, mon Dieu la vie est là
        simple et tranquille -

ont assassiné, en cette dernière veille de chabat de l'an 2007, deux randonneurs –garçons de vingt ans– que leur kippa signalait à leur haine? Et quelles sont précisément, ou moins précisément, la différence, ou les nuances, ou les discordances, entre les premiers et les seconds? Les seconds, que les premiers avaient armés, auprès desquels, jusque dans leur prison, ils sont allés se réfugier –sans que les premiers le reconnaissent? Sans que les premiers, aux commandes, ne fassent le moindre effort, ou un petit effort, pour apprendre à leurs enfants, dans leurs écoles, qu'il ne faut pas haïr les enfants de cet Israël voisin, avec lesquels, ils le jurent, ils veulent vivre demain, ils doivent vivre demain, côte à côte, dans la paix.
3 janvier 2008

Dix milliards de dollars. Que peut-on répondre à cela ?
C'était en 70 ou l'année d'après. La France avait accepté de livrer 110 Mirage à la Libye de Mouammar Khadafi. Jacques Chaban-Delmas, alors Premier ministre, m'avait accordé une interview pour "Tribune Juive hebdo". L'homme était courtois, chaleureux. Apparemment sincère. Quant à Khadafi il n'était pas moins excentrique qu'il ne l'est aujourd'hui et parmi les adversaires d'Israël, il était au premier rang. Hors micro, je répétai au Premier ministre la crainte que nous éprouvions à l'idée que les Mirage seraient au pouvoir du dictateur de Tripoli.
"Ne vous inquiétez pas, fit Chaban-Delmas, avec un large geste de la main et une mimique qui mettaient en doute les facultés mentales –et les facultés tout court– du Libyen. Quand ces Mirage seront livrés, vous pensez bien, Khadafi ne sera plus au pouvoir…"
Près de quarante ans ont passé et Mouammar Khadafi plante sa tente aux abords des Champs-Elysées.
Dix milliards d'euros, disent certains, cela vaut bien une tente. Et une messe de surcroît. Passe pour la messe. Mais ce qui ne doit pas passer, c'est la vente du nucléaire, fût-il "civil", à Mouammar Khadafi. Car au jour où Chaban-Delmas finira par avoir raison, le fiston qui –il vient de le déclarer– ne veut pas d'Israël dans "l'Union Méditerranéenne" (et pas davantage sur les rives de la Méditerranée) prendra sa place à Tripoli.
Nicolas Sarkozy joue avec le feu. Pour l'Algérie, a-t-on déclaré de source française, les accords portent sur la recherche fondamentale, les transferts de technologie, la formation, la production d'électricité, ainsi que la prospection et l'exploitation de l'uranium. La Tunisie est au portillon et gageons qu'on ne saurait refuser à l'Egypte ce qu'on aura accordé à l'Algérie… Le risque de prolifération est évident et ouvre la voie au nucléaire militaire dans le monde arabo-musulman. Le danger, le danger pour tous, vaut-il vraiment les milliards de M. Khadafi ?
12 décembre 2007

Cuisines
Les Harédim sont furieux. Alors que dans le cadre des "Hameshoushalaïm", les week-ends festifs du 40ème anniversaire, la municipalité organise un concours gastronomique entre les plus grands chefs de cuisine de Tel-Aviv et de Jérusalem, personne, pas même Lupoliansky, n'a pensé à ces autres maîtres de Méa Chearim: ses maîtres-queux. Mais allez compter sur des "amis". Fausses barbes et compagnie! Alors à Méa Chearim, où on ne manque ni de chefs ni de couvre-chefs, on s'est mis à concocter, pour servir de shiraïm aux rebbés, quatre plats qu'on demande aux concurrents de cuisiner. En exclusivité, les voici:
Entrée: Têtes dévots en papillotes,
Salade: Bêtes-rav au beurre noir, garnis d'ail, ail, ail
Plat: Barbillons grillés sur canapés de foi Gra à la Vilna
Et pour dessert, les chefs Kamé, Bassrè et Metsiè préparent les babas.
26 novembre 2007

Annapolis : On est mal parti
Les accords internationaux ignorent la confiance. Les intérêts des Etats sont déterminants, peu de place est laissée à la communauté de cultures, à l'Histoire et aux amitiés. En revanche, la confiance est une composante essentielle des rapports entre les peuples. Si elle manque, ils ne peuvent consentir à des accords engageant leur avenir.
Invités à renoncer à de nouvelles parties de la terre ancestrale, les Israéliens qui sont échaudés par l'intifada, blessés par les roquettes tirées depuis le Gouch katif –mis à disposition des Palestiniens pour y vivre et construire!–sont en droit d'attendre des "pragmatiques" avec lesquels leur gouvernement négocie, au moins une chose. Qu'ils reconnaissent, eux qui ont laissé la situation si fortement se dégrader, qu'aucun autre pays sur cette planète se laisserait bombarder de roquettes et d'obus sans rendre la pareille; que les opérations ciblées contre les tireurs de roquettes sont la moindre des réactions obligées; que le Hamas fait le malheur de son peuple en raison des risques directs et collatéraux qu'il lui fait courir.
Au lieu de quoi, M. Nabil Abou Roudeina, porte-parole de M. Mahmoud Abbas a qualifié de ''crime abominable'', la riposte israélienne aux tirs de Qassam, dimanche dernier, sur Sdéroth et le Néguev occidental. Elle révèle, a-t-il ajouté, les véritables positions d'Israël qui ''utilise le langage de la force et met des bâtons dans les roues de Condoleezza Rice".
Ce même jour, sur la télévision palestinienne contrôlée par les pragmatiques, un commentateur politique expliquait doctement, que les deux bandes bleues sur le drapeau d'Israël, figurent le Nil et l'Euphrate et la volonté d'Israël d'occuper toutes les terres entre les fleuves. Et voilà qu'une nouvelle dose de poison est injectée aux Palestiniens et pourquoi les Israéliens ne savent plus très bien ce que "pragmatique" veut dire.
7 novembre 2007

Le président Sarkozy et nous
Les observateurs israéliens voient dans les propos de Nicolas Sarkozy à Ehoud Olmert, avec lequel il s'est entretenu pendant trois heures à l'Elysée le 22 octobre, un tournant en faveur d'Israël. D'autant que l'amitié du Président pour Israël, souvent exprimée (et maintenue, cette fois, après son élection!) s'inscrit dans sa politique atlantique et sa très ferme opposition au risque d'un Iran nucléaire. Les Français d'Israël, dans leur immense majorité, s'en félicitent.
Cette satisfaction, sans réserve, pourrait se traduire par un alignement serré sur l'ensemble de la politique présidentielle. La tentation est d'autant plus forte que la gauche française passe pour pro-palestinienne et que la politique du gouvernement Fillon n'est pas favorable aux immigrés qui, eux, passent pour anti-israéliens.
Disons, très brièvement et d'abord, que la droite ne saurait être cataloguée comme exclusivement favorable à Israël. Surtout, nous n'avons pas le droit de perdre la gauche. Pas seulement pour des raisons tactiques mais parce que, malgré tant de ratés, la gauche veut rester juste et ouverte à autrui.
Cependant, l'essentiel de notre propos vise la politique actuelle à l'encontre de immigrés. Certaines mesures, prises ou envisagées, (preuve par l'ADN, quotas d'expulsions…) ne sauraient être autorisées. A ce niveau, l'esprit des prescriptions bibliques doit transcender les débats. S'il est un devoir, plus exactement une mission déléguée aux Juifs, de France ou d'Israël, c'est de le rappeler.
25 octobre 2007

Qui nous protègera des fusées Grad ?
Je souhaite mille bonnes choses aux gens de Sdéroth. Je suis bien content que la fusée Grad, tirée lundi depuis la Bande de Gaza, se soit écrasée avant d'atteindre leur ville.
Mais pourquoi fallait-il entendre à la radio qu'ils ne comptaient pas sur des abris en béton pour les protéger, que les rabbins enterrés dans le coin leur assurent la sécurité? En son temps, Jérémie disait que ni le Sanctuaire de Shilo (déjà détruit à son époque) ni le Temple de Jérusalem n'avaient de ce point de vue la moindre utilité. Ce qui comptait, rappelait-il (chap. 7) c'était de bien se conduire l'un envers l'autre et de venir au secours des plus défavorisés.
Sans doute le font-ils, ceux de Netivoth. Qu'ils proclament alors, que pour se protéger des Katioucha et autres Grad, ils ne comptent pas vraiment sur les abris bétonnés, mais sur la protection que Dieu peut consentir, parce qu'eux accordent secours et protection aux plus malheureux.
10 octobre 2007

Un Hiérosolymitain à la mer
Jérusalem devient impossible. Ilan Greilsammer l'a fort bien expliqué dans un récent numéro de "L'Arche". Les rues du centre-ville sont interdites parce qu'il va y avoir le tramway, celles qui y conduisent sont fermées parce qu'on y place ses rails et dans celles qui sont autorisées vous raillent l'inépuisable flotte des voitures école qui vous empêchent d'avancer, les taxis qui vous dépassent, pendant que surgit, toujours et encore, l'automobiliste-type d'Israël, celui qui pour éviter les 200 m qui le séparent du rond-point s'adonne, en pleine rue, au demi tour. Et si, l'Enfer aidant, vous avez réussi à vous rapprocher du centre-ville, vous ne pouvez pas garer, car en vue d'encourager le Hiérosolymitain à prendre le tramway qui sera (peut-être) sur rail en 2010, la municipalité a d'ores et déjà supprimé les parkings. Aussi comme les vacances étaient à la porte, que j'aime la province, nous sommes descendus à Tel-Aviv !
11 septembre 2007

Mes vacances à Tel-Aviv (Suite et …faim)
Vous me direz que personne ne pose de rails à Tel-Aviv et qu'on n'y circule pas mieux. D'accord. Mais la mer! La mer, chantant Trénet aux longs matins clairs et qui le soir, s'ouvre au soleil rougissant, fait toute la différence. Et tant qu'on n'aura pas réussi, allez Allais! à amener la mer à Jérusalem, il n'y a aucune chance, mais pas la moindre, d'y amener les Ambassades. Tout ce qu'on vous en dit, corpus separatum et autres statuts de Jérusalem, c'est boniments et memt-bonis. Mais je m'égare…
Pour dire vrai, c'est à Tel-Aviv que je me suis égaré. Quand on tourne le dos à la mer à Tel-Aviv et qu'on y regarde le ciel (c'est une habitude qu'on prend vite à Jérusalem) on n'y voit guère d'étoiles, mais des tours. Donc j'ai fait un tour pour faire le tour des tours et c'est alors, qu'ayant baissé la tête (un lacet qui s'était ouvert) je suis tombé sur des petites maisons, des ravissantes maisons de poupées –avec les poupées qui pendouillent aux terrasses de maisons basses. La première idée qui vous vient en tête dans ces moments-là, c'est que les gratte-ciel ont fait des petits. Puis vous vous rendez compte que vous êtes à Nevé Tsédek et que les petites maisons sont plus vieilles que leurs parents présumés.
C'est à Nevé Tsédek, remis à neuf, briqué et fleuronné, aux boutiques d'avant -garde et restaurants branchés, que tout a commencé. Dès l'été 1887 se dressaient à Nevé Tsédek, ("Demeure de justice", d'après Jérémie 31, 23), les dix premières maisons de Tel-Aviv. Avec l'immigration yéménite dont les rues par les noms donnés rappellent le souvenir, Nevé Tsédek était un quartier où le respect du chabath et les mitsvoth étaient la chose la plus naturelle du monde. Et mon estomac me susurra, puis cria, en cette soirée déjà entamée que je trouverai bien un restaurant cachère au prochain tournant. Mais de restaurant cachère à Nevé Tsédek, en cette année 2007, cela se déniche aussi facilement qu'une aiguille dans une botte de foin. Je m'étais dit qu'au moins dans le magnifique espace du Centre Suzanne Dellal, je trouverais un sandwich… mais que dalle!
Alors, je quittai Nevé Tsédek, regrettai déjà Jérusalem, ses fallafels et ses hommes en noir quand… le bleu, le blanc, le rouge, juste là, au début de Rothschild, m'ont surpris. Certes, j'avais faim, mais la Culture… Un centre de Culture, mes amis! J'entrais dans le nouveau Centre culturel français. Et c'est là, sous le bonnet phrygien en guise de kippa, et parce que l'homme ne se nourrit pas seulement de Voltaire, qu'une cafétéria cachère m'offrit ses nourritures terrestres selon la loi de Moïse et d'Israël.
P.S. J'aurais dû m'égarer davantage… ou mieux chercher. Le lendemain, je mangeais d'excellentes grillades à Nevé Tsédek même: Chez Haboura, au 2 rue Metoula.
23 septembre 2007

Bravo Monsieur Ahmadinejad !
On manque d'imagination. Ahmadinejad, le premier, Assad, comme de coutume. Même Tsipi Livni, qui sait pourtant changer d'avis, reste prisonnière de ses phobies anti-Téhéran.
Ahmadinejad, les journaux l'affirment, propose à la Syrie un milliard de dollars si elle refuse de demander le Golan à Israël. Mais le jeune Assad ne rêve que de refaire du Golan ce qu'il fut à l'époque de Papa, un vaste bunker de fer et basalte pour canarder les rives du lac de Tibériade. Quant à Tsipi Livni, elle s'apprête à dire le plus grand mal d'Ahmadinejad, et promet déjà, en communion avec son Premier ministre, de réparer ce que la prochaine Commission Winograd leur reprochera.
Moi si j'étais Olmert, j'enverrais illico un message de félicitations à Téhéran. Je dirais à l'Ahmadinejad que s'il verse à Israël son milliard de dollars, c'est Israël qui s'engagera à ne pas livrer le Golan à Assad.
22 juillet 2007

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