Jacquot GRUNEWALD


Vive 5773!
Ma nishtana? "En quoi cette année est-elle différente des autres années?" Au Séder de Roch Hachana, les questions se pressent comme le soir de Pessa'h. Seulement, une partie du rituel est devenue introuvable et pour fouiller dans la Gueniza du Caire, c'est pas le moment. On en trouve quelques traces, heureusement, en vieille France. Chez Ronsard, évoquant les printemps qui à nos portes éclosent. N'on-ils "point perdu cette vêprée", questionne-t-il?Avant de constater:" Las, voyez comme en peu d'espace, Mignonne , elle a dessus la place, las, las, ses beautés laissé choir". Alors, bien sûr on est amené à se demander si M. Morsi pense mettre Israël à sa merci ou dire merci à l'Oncle Sam...  Et il n'y a pas que la place Tahrir, évidemment. Au nord, qui l'emportera? L'Assadssin ou le Djihad saint? On a bien raison de dire qu'Israël ne sait pas à quel saint ne pas se vouer. Obama nishtana... C'est aussi the  question, cette année: Espère-t-il davantage que Netanyahou ne soit pas réélu ou Netanyahou espère-t-il encore plus fort qu'Obama ne le soit pas? Vous me parlez de la bombinette... Mais là personne ne pose de question. Chacun sait exactement, le proclame et l'écrit, si la Montagne ira à Mohamed ou si la bombinette ira à la Montagne.
Au demeurant, les réponses importent peu. Ce qui compte, c'est la pomme trempée dans le miel (la pomme des concordes), les voeux formulés, les prières prononcées. N'hésitez pas: Rajoutez-en! Rajoutez un peu de miel, aussi. Peut-être même, un rahat-lokoum... Pour faire passer le goût du marormara. Bonne année !
1. Déjà la parité.
13 septembre 2012

cactus

La partie de scrabble
Allez, un dernier souvenir de vacances. Vous me direz qu'on peut jouer au scrabble toute l'année, mais moi j'y ai joué en vacances, alors c'est un souvenir de vacances. Depuis  La Vanoise, en plus. Après la grimpette. Mes sept lettres étaient ROTIRES et sur le plateau, se détachaient, seules, attendant le coup de génie: T, E, R. Et j'accroche toutes mes lettres! Le R, le O (toujours dans l'ordre), puis, fulgurant, les cinq autres et j'obtiens... j'obtiens quoi? TERRORISTE. Avec cinquante points en prime!
Mais voilà-t-il pas qu'on me dit que TERRORISTE ça n'existe pas, que ça n'existe plus, pas plus que ROY, ESCUME ou ESPALDON... que c'est du vieux français et que tout le monde dit et écrit: ACTIVISTE. Après, on a regardé la télé. C'est très bien BFMTV, parce qu'il y a un bandeau qui fait défiler les infos. Et là était écrit, textuellement (je vous le recopie en capitales) que dans le Sinaï: SIX "TERRORISTES" PRÉSUMÉS ONT ETE ABATTUS. Ils étaient présumés, avec kalachnikov, grenades et tout, mais "TERRORISTES". On m'a quand même refusé mes 7 lettres. Parce que, même présumé un ACTIVISTE ça s'écrit "TERRORISTE" avec guillemets. Toujours avec guillemets. Et comme il n'y a pas (pas encore) de guillemets au scrabble, mes sept lettres ne comptent pas. Voilà ce qu'on m'a dit.
Des injustices comme ça, il en faut pas plus pour en produire, des "terroristes".
29 août 2012

cactus

Marginalisés ? Vraiment?
M. Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien n'est pas content. Parce que ''le dossier palestinien n'a jamais été aussi marginalisé qu'aujourd'hui''. Il l'a déclaré au journal britannique Independent. Il dit même que l'Autorité palestinienne risque de perdre la confiance de ses gens car elle n'arrive pas à ''mettre fin à l'occupation, qui s'affermit de jour en jour''.
Il paraîtrait en effet que la Commission des Droits de l'homme de l'ONU et l'Unesco et le Conseil de Sécurité se permettent de temps en temps de regarder ce qui se passe en Syrie et ne consacre plus aux Palestiniens que huit séances sur dix, au lieu de neuf réunions sur dix. Mais si M. Fayyad pensait vraiment qu'on marginalise les Palestiniens ce serait plutôt une bonne nouvelle. Comme un léger frémissement qui se ferait sentir du côté de Ramallah. Se pourrait-il, alors, (l'hypothèse est audacieuse, j'en conviens) que MM.. Fayyad et Abbas se décident à se saisir à leur tour du dossier palestinien? Seraient-ils en mesure de comprendre que pour négocier une évacuation "de territoires", il faut la négocier? Et que refuser de la négocier parce qu'Israël construit en Judée, est le meilleur moyen d'inviter les constructeurs à construire davantage.
30 juillet 2012

cactus

Couleurs
On dit du mal des médias, qu'ils ont mauvais esprit à ne publier que de mauvaises nouvelles. Eh bien c'est faux. Rien que cette semaine, ils en  ont donné trois de bonnes nouvelles.
D'abord, la victoire de Daphna Poznanski. Une Israélienne à l'Assemblée Nationale, c'est quand même bien. Remarquez: la délicatesse des Français d'Israël a été remarquable. Ils n'ont pas voulu sioniser le Parti Socialiste si bien que des milliers et des milliers se sont astreints à ne pas voter. Et beaucoup de ceux qui ont couru aux urnes ont veillé à ce qu'Israël ne soit pas accusé de coloniser le Palais Bourbon. Les Français du Saint-Siège, de San Marin, d'autres encore dans la 8e Circonscription, n'avaient pas ce scrupule. Et vlan, ils ont ajouté du bleu aux couleurs du Palais Bourbon.
Autre bonne nouvelle: Avant, pour faire avouer un type, on lui branchait un projecteur dans les yeux. La nuit, le jour, la nuit... La consommation d'électricité était effrayante. Eh bien, en Israël, les flics de Tsahal ont trouvé un truc écolo avec énergie durable et tout. Ils ont invité leur suspect (sic) à déjeuner, lui ont tapé gentiment sur l'épaule et l'ont abreuvé de whisky et de gros rouge. Déjà au dessert, le type a avoué. Le hic, c'est que le juge l'a blanchi. C'était pas un Vert.
Et puis – même que ça a passé pendant deux jours sur Yahoo – dans l'un des zoos d'Israël (je ne vous dis pas lequel, on ne sait jamais...) une maman hippopotame a donné naissance à un petit blanc. C'est très rare d'être blanc et hippopotame à la fois. Et c'est très bien parce que M.Yishaï ne pourra pas le chasser au Sud-Soudan.
26 juin 2012

cactus

La pitié n'est plus ce qu'elle était
"Ni noir ni blanc. "! Haarets et Yedioth ont sorti le même titre, ce vendredi matin pour parler du problème des réfugiés africains en Israël. Et pour condamner la manifestation anti de l'avant-veille, inadmissible par sa violence. Pour fustiger aussi les propos révoltants de l'un ou l'autre des trois Députés qui au lieu de la calmer ont excité la foule.
Ni noir ni blanc. La situation n'est pas rose et la grisaille l'emporte. "Ya ka..." est hors jeu parce qu'il n'y a pas de solution immédiate. Israël ne manquait pas de problèmes pour qu'on lui ajoute celui-là et moins qu'un autre, il ne peut "accueillir toute la misère du monde" et je ne jouerai ni à l'ange ni à la bête.
Mais parmi toutes les choses que je ne comprends pas, la plus nette est l'interdiction faite aux réfugiés de travailler pour se nourrir. A Sodome, dit le Midrash, on accueillait  les étrangers. Cependant, on les empêchait d'en partir et il était interdit de les nourrir. Et ce que je me refuse à comprendre, c'est le silence des deux Grands rabbins d'Israël et de tant d'autres qui n'en sont pas moins grands. Ce terrible silence qui ne refuse sa place à la pitié. Ce que je me refuse à comprendre est la violence verbale d'un ministre de l'Intérieur portant kippa. Lui qui paraît si attentif à respecter la moindre prescription religieuse, comment peut-il jeter aux orties l'impératif le plus souvent répété dans la Tora: le devoir d'assistance, pardon d'amour (Lévit. 19, 34) dû à l'étranger.
25 mai 2012

cactus

Ce n'est pas une fable
Benny Gantz, le chef d'état-major de Tsahal, dit que Ahmadinejad et Khamenei sont des êtres "rationnels". Mais Barak, le ministre, dit que non. Ils ne sont pas "rationnels", explique-t-il, au sens où on l'entend en Occident. Je croyais, moi, que le fait de confondre Israël avec une "tumeur cancéreuse à supprimer" n'était pas un signe évident de rationalité. Barak veut-il dire que ça n'a pas l'air rationnel en Occident, mais qu'en Orient rien ne l'est davantage? Du coup le ministre et son chef d'état-major seraient d'accord. Ce qui, indépendamment du sujet traité, est quand même rassurant.
Sur quoi, Léon Panneta, le secrétaire d'Etat américain à la Défense, dit qu'il espère que Gantz sait de quoi il parle et qu'il a des raisons de croire qu'on est rationnel à Téhéran. Il a dû rire en disant ça. Parce que M. Panneta je ne l'ai jamais vu (à la télé) que sourire ou rire. Il doit aimer les trucs qui font rire. C'est le genre à connaître Coluche par coeur. Ahmadinejad, c'est les Fables de La Fontaine qu'il sait par coeur. Il vous répétera à l'envi que "la raison du plus fort est toujours la meilleure". Ça le rend tellement rationnel qu'il faut à tout prix l'empêcher de l'être.
30 avril 2012

cactus

Les égarements d'un parrain
J'aurais pu admettre qu'ayant donné les preuves de sa passion, fût-elle aveugle, pour la justice et la démocratie, une personne considère que le barrage dressé au Front National –bien qu'institué par le Législateur – devait être levé. Et comme sa passion le brûlait, cette personne, qui en avait la capacité légale, aurait parrainé Marine Le Pen... pour déclarer aussitôt: "J'ai fait ce que ma conscience me demande, mais je vous en conjure: Ne votez pas pour Marine Le Pen"!
Sylvain Semhoun ne peut se prévaloir de cette passion; il en a donné la preuve du contraire et "il n'exclut pas de voter lui-même pour Martine Le Pen"(1) . Il a tenu à la rencontrer pour lui remettre en main propre le formulaire du parrainage. Qu'il ait agi de la sorte, alors que des Français d'Israël, dont une majorité de retraités l'ont élu à une Assemblée qui lui accorde ce droit, est une forfaiture. Le programme du Front National prône la suppression de la double nationalité et le retour au franc qu'il veut dévaluer, deux mesures qui auraient des conséquences néfastes pour les électeurs du parrain. Sans même évoquer le fait qu'élu pour soutenir un candidat et son parti, en l'occurrence Nicolas Sarkozy et l'UMP, son virage politique est par lui-même une trahison.
Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, a souligné que "les valeurs du judaïsme sont incompatibles avec celles du Front National" et des "catégories" qu'il établit entre Français. Le passé du Front National et de nombre de ses idéologues, le maintien de son fondateur comme Président d'honneur, le retrait de l'Otan et de l'Europe que préconise son programme à l'heure du danger qui menace depuis Bousher et Qom, ajoutés aux récentes déclaration de Marine Le Pen sur la viande "hallal" ne sont que quelques-unes des raisons qui ne permettent pas d'excuser le comportement de Sylvain Semhoun.
(1)..."en attendant de voir l'intégralité de ses déclarations" (sic), d'après "Le Point" qui est à l'origine de l'information. A des médias français, en Israël, Sylvain Semhoun a affirmé que lui-même ne voterait pas pour Marine Le Pen. A Yeditoth Aharonoth, en revanche, il a déclaré: "Vous seriez étonné du nombre de Français en Israël qui voteront pour elle".
16 mars 2012

cactus

Life Kompass
", c'était un fonds spéculatif formidable. Très bien conçu mais mal orienté. Le truc consistait à parier sur la mort des gens pour s'enrichir. Kompass (à trépas) pour les uns, Life pour les autres. 500 personnes s'étaient portées volontaires aux Etats-Unis. Plus vite elles mouraient plus les investisseurs gagnaient. Seulement, ces types n'étaient pas honnêtes. Ils y mettaient de la mauvaise volonté, se gorgeaient de vitamines, faisaient du sport. Peut-être même qu'ils priaient. Alors bien sûr, rien n'allait plus. Et les 10.000 investisseurs qui, en Allemagne, ont placé 200 millions d'euros ont commencé à se dire qu'ils sont nés un siècle trop tard et qu'à l'époque on n'avait pas besoin de courir Outre‑Atlantique pour désigner les volontaires. Parce qu'avec 3% de rendement, autant investir tout de go dans le nucléaire iranien. Avec seulement 3%, on s'aperçoit vite qu'un truc n'est pas moral, et la Deutsche Bank s'en est rendue compte, elle aussi. Et a accepté de rembourser les investisseurs qui le demandaient.
C'est évident que ça pouvait marcher avec 500 mangeurs de hamburgers qui ont la Sécurité Sociale d'Obama. Il fallait prendre des volontaires au Sahel, au Soudan du Sud... L'Ouganda, la Corée du Nord, sont pas mal non plus. L'Afghanistan, l'Irak garantiraient plus que 3% quand même! Et puis, il faut affiner. Prendre une région précise dans le monde et une catégorie particulière de gens. Tenez, la Syrie aujourd'hui, avec pour volontaires les journalistes, ça vous assure un taux de rendement à deux chiffres. Sans risques.
24 février 2012

cactus

Ils sont incroyables!
80%! C'est un sondage commandité par L'Institut israélien pour la Démocratie qui le dit: 80 juifs sur 100 en Israël pensent que Dieu existe. Ils sont incroyables! Voilà dix ans qu'ils jouent au tiercé. Il n'a répondu (et encore que très partiellement) qu'à 0,00021675 d'entre eux et ils disent qu'Il existe. Pour la Loterie Nationale, c'est pareil. Avec une toute petite variante: ils sont 0,00021567 à avoir gagné la mise. Vous me direz que 87, 38% parmi ces derniers n'avaient pas pris de billets. Et alors? Le rêve, c'est fait pour les canards sauvages? S'Il les avait fait rêver, je ne sais pas, moi... disons des Rothschild ou même de M. Stanley Fisher, le distingué Gouverneur de la Banque d'Israël, c'est sûr qu'ils auraient couru s'acheter un billet! C'est quand même à Lui de prévenir les gens.
C'est comme pour la paix. Voilà des années que rien ne change. Il ne fait rien. Pas le moindre rêve pour indiquer à Abou Mazen le numéro de téléphone de Bibi. Et alors que le Prophète Elie s'en va un peu partout dans le monde, Il lui interdit de rendre visite à Bibi pour lui dire où trouver Abou Mazen. C'est évident. Parce que sinon, vous pensez bien que depuis belle lurette Tsahal planterait des coquelicots et autres calanioth à Tseélim Alef et Beth.
Bon, il y a quand même 20 % d'Israéliens, juifs de surcroît, qui croient d'une foi parfaite qu'Il n'existe pas. Ils se sentent un dépassés. Il n'y a pas si longtemps, ils étaient sûrs que la saine raison l'emporterait et que les 80 % ce seraient eux! Ils n'y a qu'à attendre, expliquent-ils. Le miracle ne durera pas.
3 février 2012

cactus

La tour interdite
Ça collait bien. D'un côté le rocher de Gibraltar et de l'autre, la "Tour de David" sur son rocher à elle. Ça faisait un joli timbre à coller sur les enveloppes. Seulement, ce timbre qui devait être commun aux Postes de Gibraltar et d'Israël, est introuvable. Gibraltar n'en veut pas. Pourquoi? Parce que la Tour de David est sise dans la vieille ville de Jérusalem. Ce qui montre qu'on n'a pas besoin de timbre pour être timbré. 
La pseudo "Tour de David" et les timbres ont pourtant une longue histoire. Les premiers timbres en usage dans le Foyer National Juif en Palestine sous mandat britannique montraient la Tour de David en long et en large. Aujourd'hui, on ne peut plus. Aux époques où les Juifs proclamaient: "L'an prochain à Jérusalem", personne n'y trouvait à redire. Maintenant qu'ils y sont, on les traite de "colons". Ils voudraient même "judaïser Jérusalem"! Mais si! Et aussi judaïser la Tora, le Capitaine Dreyfus, Moïse et Einstein! Et la 'houtspa en plus, alors qu'à l'évidence, c'est une spécialité de Gibraltar.
Aussi, si l'envie vous prenait de passer le prochain Séder à Gibraltar (il y a des pubs qui le proposent) arrachez dans votre Hagada là où vous lisez: "Lachana habaa biroushalaïm". Détroit d'esprit comme on l'est à Gibraltar, on risque de vous expulser. C'était comme ça déjà, il y a cinq cents ans. Quand les juifs y judaïsaient.
15 janvier 2012

cactus

C'était dans les Yedioth Aharonoth, cet été. Un Monsieur de Tel Aviv cambriolait l'épicerie dont il avait été congédié. Il aurait eu tort de se rendre ailleurs: ne connaissait-il pas l'emplacement des produits dans chaque rayon ? Sa femme l'accompagnait. Image charmante de l'amour et de la fidélité conjugale. Pour faire le guet ? Pour choisir ses chocolats préférés ? Vous n'y êtes pas. Elle récitait les Psaumes afin que son époux fasse un bon vol et qu'il ne lui arrive rien de mal.
Vous souriez... Mais c'est la chair de poule qui vous prend au spectacle de toutes les aberrations commises au nom de la Tora. Les dernières en date se passent à Beth Shémesh. La pire est celle que je relève dans un article du Président du Crif. Il  rapporte que l'une des crapules qui ont fui en France après avoir, avec leur bolide, blessé à mort Lee Zeitouni, "arguerait de sa pratique religieuse" pour expliquer (?) son refus de comparaître devant la justice israélienne.
Le Talmud traite de "dévot stupide" un homme qui voulait retirer ses tephilines avant de porter secours à un enfant en train de se noyer. Mais quand de la stupidité on passe à l'injure, à la violence puis au crime en se réclamant de la Tora, on l'entend qui pleure en nos coeurs.

29 décembre 2011

cactus

Les partis islamiques : Acte II
M. Zaki Laïdi est directeur de recherches à Sciences Po. Parmi les "Idées" du Monde, il a publié la sienne (5 déc.) à savoir que les partis islamistes vont arriver "en tête à toutes les consultations électorales libres dans le monde arabe" et qu'au lieu de s'en effrayer il faut "s'adapter". D'ailleurs, tout est très bien. La "représentativité indiscutable" des  partis islamistes ne renvoie-t-elle pas "aux trois composantes des révolutions arabes": la "composante politique d'inspiration libérale", "une dimension sociale forte face à l'injustice, aux inégalités, à la corruption et une dimension égalitaire..."?
Et moi qui croyais qu'il y avait une composante religieuse. Eh bien pas du tout. Il n'en est pas question. Pas même d'une composante religieuse "d'inspiration libérale". "Allah Akhbar!" ça doit signifier quelque chose comme "Il est interdit d'interdire" ou "sous les pavés la plage".
Cela dit, "l'enjeu central reste et restera le règlement du conflit israélo-palestinien". Vous en doutiez? C'est sûr que ça va résoudre tous les problèmes d'analphabétisme, de chômage, de crimes d'honneur... "Respecter les choix électoraux de ces peuples et avancer sur la voie d'un règlement au Proche-Orient que M. Laïdi souhaite "équilibré", ce sont là, écrit-il, "les scènes de l'acte II des révolutions arabes qui commencent". Il ne parle pas, M. Laïdi, de l'acte III. De l'acte III, selon les partis islamistes. La position d'équilibre, parfois, donne le vertige.
6 décembre 2011

cactus

Le mauvais oeil
Je trouve ça très bien que le jeune Assad veuille revenir à son premier métier. C'est le Mufti qui l'a dit... qu'Assad lui a dit qu'il lui restait quelques trucs à régler (la réforme politique, entre autres) et tout de suite après il ouvre un cabinet d'ophtalmo. Je trouve ça très bien parce que comme président, il avait les yeux plus grands que le ventre. Et le printemps arabe, comme on dit, il s'en battait l'oeil. C'est bien simple, il s'est fourré le doigt dans l'oeil. Alors, avec une abnégation touchante et sans penser à eux-mêmes, ses hommes de main fourrent leur doigt dans l'oeil (1) des autres. Ça marche aussi avec une matraque ou une kalachnikov
Donc le Dr. Bachar Al Assad aura plein de boulot avec les yeux crevés des gens et les gaz lacrymogènes qui ont abîmé les pas crevés. Le problème, c'est qu'à force d'être président, il est devenu un mauvais toubib. Même vous, vous vous rappelez cette règle en optique: "Je vois l'oeil de qui voit mon oeil". Eh bien, Assad, l'a oubliée. Il ne voit pas l'oeil dans la tombe qui regarde Caïn.
1. Ce qui permet de dire qu'ils se fourvoient.
1 novembre 2011

cactus

Que vaux-je ?
On vous a appris qu'une équation peut se lire de droite à gauche ou de gauche à droite. Par exemple A+B = B+A. Eh bien c'est faux. Prenez la libération de Shalit où A = 1 et B = 1023. Vous pouvez choisir entre A+B et B+A, mais vous ne pouvez pas dire que l'un ET l'autre sont justes. Si 1 = 1023, moi, qui depuis cinq ans n'ai pas été pris en otage, ni mis au secret et qui voyais le jour tous les jours en Israël, j'appartiens au groupe des 1023. D'accord? Mais du coup, que vaux-je? Car c'est bien la question que je me pose et que chacun se pose... Eh bien, je ne vaux pas lourd. 1 divisé par 1023. Sur mon appareil à moi, j'obtiens 0,0009775. Mais faites le calcul vous-même. Vous avez peut-être une meilleure calculette. N'empêche que si de plus, vous regardez Guilad, flottant dans son uniforme de Tsahal et les 1023, plutôt grassouillets à leur sortie de prison (je veux dire des "geôles sionistes"), je suis encore très très en dessous des 0,0009775.
Alors, bien sûr, vous pouvez vous rabattre sur la seconde équation, dire que 1023 Palestiniens ne valent qu'un Israélien... Mais là, ça s'appelle du racisme. Vous aurez beau dire que le taux a été fixé par le Hamas, que le gouvernement israélien et les gens du pays on été contraints de l'accepter, que la Commission Shamgar, chargée de fixer les règles de la prochaine prise d'otage propose un Mohamed contre un Guilad ou un Guilad contre un Mohamed (ce qui rassure les matheux), rien n'y fera: Guideon Lévy vous attend au tournant.
N.B. Il n'y a pas de relation entre le titre et ce que De Gaulle disait de nous. Le Général ne faisait pas de fautes d'orthographe.
1 novembre 2011

cactus

D'Est en Ouest
Correspondant du Monde en Israël, Laurent Zecchini affirme que "les juifs ne cachent pas leur ambition de grignoter les quartiers chrétien, arménien et palestinien" de Jérusalem. "Déjà, écrit-il, l'opulente galerie commerciale Mamilla constitue une artère stratégique reliant Jérusalem-Ouest à la porte de Jaffa. Sauf que", continue M. Zecchini, "ses concepteurs n'avaient pas prévu qu'elle serait utilisée... dans les deux sens: on y croise de plus en plus de Palestiniennes portant foulard islamique, qui viennent y faire des emplettes infaisables à Jérusalem-Est!"
Les concepteurs ne l'avaient-ils pas prévu? Disons que, peut-être, ils n'osaient l'espérer! Ces Palestiniennes ne sont pas seulement d'excellentes clientes, elles sont les bienvenues, ici, comme ailleurs à Jérusalem. Il m'arrive d'en croiser dans mon (lent) jogging le long du jardin botanique, très loin de... l'Est; on les rencontre, elles et leur mari, dans (l'opulent) centre commercial de Malkha, comme on les voit, chargées de cabas, dans la rue Jaffo. La présence de Palestiniennes dans la galerie marchande, ces mini Champs-Elysées de Jérusalem d'une réussite architecturale et commerciale évidente, n'est nouvelle que parce que la galerie est nouvelle. Mais la présence palestinienne – malades et médecins – dans les hôpitaux de Jérusalem, ne s'est-elle pas faite depuis toujours d'Est en Ouest?
2 octobre 2011

cactus

Sont maboules...
D'abord je m'excuse. Je m'excuse auprès du Grand Turc et de Bibi le Grand. Par la même occasion, je m'excuse auprès du sublime Sheldon Adelson du Canal 10 israélien. Voilà, c'est fait. Je vais pouvoir écrire.
Pour dire qu'il y en a marre du Marmara parce que la grande fâcherie n'a rien à y voir. Tout est de la faute de Sarko qui veut des Députés pour les Français de l'étranger! Alors, bien sûr, Daphna Poznanski qui se présente dans la 8e circonscription (elle regroupe Israël, l'Italie, la Grèce mais aussi la Turquie) annonce qu'elle va faire campagne à Istanbul. Inquiet pour son avenir politique (on n'est jamais trop prudent) M. Erdouan se met à étudier le français. Si, si, il bosse fort.
Or au même moment en Israël, jaloux de Christophe Bigot qui manie l'hébreu comme s'il était né avec, M. Natanyahou décide lui aussi d'apprendre le français! Et voilà que lors d'une de ces amicales conversations téléphoniques dont ils étaient coutumiers depuis que Bézek a baissé le prix des communications, le Premier ministre turc, fier comme Erdogan (qu'il est), s'en vante à son homologue d'Israël  qui dit que lui aussi, etc. Même qu'ils ont le même livre! Erdouan fait son malin et (leçon n°12) s'écrie: "Courbe-toi fier Sicambre". Bibi (il allait pas faire moins!) lui répond: "Cambre-toi fier si courbe"! Seulement la réplique de Clovis, elle figure dans la leçon 13 et la 13e leçon, Erdouan l'avait sautée (il était passé à la leçon n° 24 où qu'il y a des BD). Il a pris ça pour lui! "Vous n'êtes qu'un Bibi Fricotin", il lui dit. Netanyahou (lui, ne connaît que les comics) se vexe. "Fricotin toi-même"! qu'il lui répond, ajoutant (leçon N° 15): "Je suis fort comme un Turc, moi". Vous devinez la réaction du Mamamouchi! La suite vous la connaissez.
Pas la fin, c'est pour ça qu'il faut arrêter. Dare-dare. On va quand même pas se mettre en boule parce qu'on l'a perdue, là‑bas, à Istanbul.
14 septembre 2011

cactus

Tenter l'impossible
Pour apprendre l'humour aux hommes, Dieu plaça dans la bouche de Bil'am qui voulait maudire Israël les mots par lesquels il allait les bénir. Alors, au spectacle des tentes des Hébreux dans le désert, il s'écria, émerveillé (cf. Nombres 24, 1- 2): "Qu'elles sont belles tes tentes, Jacob, tes demeures, Israël." Les enfants d'Israël reprennent cette phrase au moment d'entrer dans une synagogue, sans toujours se rappeler qui en fut l'auteur. Mais de la leçon divine, ils s'en sont souvenus, cet été, en fixant leurs tentes chez "Rothschild" de Tel-Aviv.
Encore que la petite phrase de Bil'am participait de la logique plutôt que du miracle. L'Écriture ne rapporte-t-elle pas quelques versets plus tôt (23, 21), "qu'il n'avait pas vu d'injustice en Jacob, ni de mal en Israël". Pouvait-il alors ne pas admirer les tentes d'Israël? Les tentes de chez "Rothschild" répondent à la même démarche. En sens inverse. Elles veulent conduire à la fin des injustices sociales et de ce qui va mal en Israël. C'est pour ça qu'on les a plantées et que les foules ont rallié les planteurs. Le miracle, c'est qu'au Trésor, on ait fait de même. Car il est bien vrai que faire changer d'orientations nos grands argentiers, tient du prodige.
En politique, aussi, les conceptions peuvent changer. Par moments, on a comme l'impression que nos princes ne s'y opposeraient pas. Sauront-ils alors convaincre les peuples arabes et les Palestiniens que nos tentes sont belles? Et ceux-là accepteront-ils pour de bon de planter leurs tentes à côté d'elles ?
30 août 2011

cactus

De haut en bas
Avoir des idées quand on n'a pas de pétrole, c'est bien. Mais avoir du pétrole et des idées c'est mieux. Je veux parler de  l'Hamandinejad. Il a du pétrole, ça tout le monde le savait. Mais réclamer aux  pays d'Europe la pluie qu'ils font pleuvoir des nuages au-dessus d'eux parce qu'ils priveraient l'Iran de son eau, il  fallait y penser. Ça ouvre des   perspectives tous azimuts. La pluie du ciel n'appartiendra plus au pays en dessous mais à tous. Vous vous rendez compte de la manne pour les plus démunis? On se partagera tout ce qui est dans le ciel. Le soleil brillera pour tout le monde. Personne ne fera de l'ombre à personne. On se partagera aussi les hirondelles. Elles n'annonceront pas seulement le printemps arabe, mais le printemps birman, le printemps en Somalie, en Chine, au Congo, au Zimbawe, en Tchétchénie et même en Iran: l'Haman (j'abrège son nom parce qu'il est un peu compliqué) ne pourra quand même pas envoyer ses fusées sur les hirondelles dans le ciel de Téhéran!
Et puis pourquoi seulement partager ce qui est au-dessus des terres, on fera itou pour ce qui est dessous. Et là encore, on compte sur l'Haman. Après cette drôle de guerre qu'il déclenche un peu partout et de la pas drôle du tout de guerre qu'il nous prépare, on réalisera le rêve des alchimistes du nouvel âge: Transformer le pétrole en paix drôle. Une paix drôlement bien.
25 juin 2011

cactus

Aux urnes, citoyens!
Diverses prédictions annoncent la fin des temps pour le 21 décembre 2012, fin d'un cycle du compte long du calendrier maya. D'autres Oracles comme Nostradamus ou encore la Sibylle, prévoient eux aussi l'apocalypse pour la même date –si bien que je profite d'ores et déjà de ces lignes pour dire un petit au-revoir aux amis. Ce qui s'avère sûr en attendant, c'est que 2012 sera l'année de toutes les élections. De Sarko à Daphna, de Bibi à l'après-DSK. Des élections inutiles parce que les sondages y pourvoient parfaitement. Si on les maintient, c'est parce que les sondages ont montré que les électeurs y tiennent. Les dirigeants politiques encore plus. Les urnes ne sont-elles pas l'ultime preuve de la fécondité par génération spontanée? C'est grâce à elles quand même, ne l'oublions pas, que des élections libres et démocratiques peuvent avoir lieu, aujourd'hui, dans presque tous les pays du monde.
Même en Corée du Nord. Là, elles sont d'autant plus superflues que les sondages le sont aussi. Le sympathique Kim Jong-Il, démocratiquement élu, y suffit. N'a-t-il pas fait connaître qu'avec 98 points sur 100, son pays vient en deuxième place sur l'échelle du bonheur des Etats dans le monde? A la première place, toujours selon le bien-aimé Kim Jong-Il, figure la Chine avec 100 points de bonheur et en troisième Cuba (93 points) qui devance l'Iran (88 points), suivi du Venezuela avec 85 points. La Corée du Sud, elle, n'a que 18 points et le dernier de la liste des 152 pays répertoriés sont les Etats-Unis avec 3 points.
Obama a-t-il encore une chance de redresser la barre? Avec un tel écart, on peut en douter. Mais en ce qui concerne la Corée du Nord, la Chine, l'Iran, Cuba et le Venezuela, c'est sûr que les prédictions du bienheureux Kim Jong-Il seront confirmées par les élections de 2012. Ou de 2022.
9 juin 2011

cactus

Ô tram, ô désespoir, impuissance ennemie...
Voilà 15 ans qu'on l'annonce, 10 ans que les travaux ont commencé et les Hiérosolomytains n'ont toujours pas de tram. On le voit circuler à vide, élégant en son complet gris, mais il n'est pas en circulation.
Pourtant les premiers tickets ont été achetés. Depuis longtemps! Eh bien justement... Qui a pu acheter des billets d'un tram qui n'est pas en circulation? Qui a pu acheter des billets du tram de Jérusalem? Le Messie, évidemment! Et tant qu'il n'y viendra pas, le tram continuera à rouler à vide. Bien sûr, il y en a des qui ont voulu se faire passer pour lui. Ils ont acheté des billets. Mais pas question, à Jérusalem, de se laisser avoir une fois de plus!
On reconnaît à la direction du tram, le drame qui se trame. On se borne à vous répondre: "On l'attend". Rien de nouveau, donc. Le train-train. "Même s'il tarde à venir, on l'attend quand même", nous a-t-on répété. Certes, le Messie a quitté Rome où le Talmud le cantonnait, mais personne ne sait à quelle station il compte embarquer. A Méa Shearim? Au Kotel? A Siluwan? A Cheikh Jara? Au King David? Chez les Petites Soeurs des Pauvres? A Gueoula ou à Har Nof ? Il paraîtrait surtout qu'il ne sait pas à quelle station descendre.
16 mai 2011

cactus

Qui traduira en arabe "Le temps des cerises"?
Le printemps arabe... On aimerait tant qu'il soit suivi par un bel été. Mais comment et à qui le dire? Comment dire à ces jeunes héros qui affrontent la mitraille et les tortures que nous les admirons sans que nos encouragements les fassent passer pour des complices des sionistes, des singes et de Satan?
Et puis nombre de ces révolutionnaires ne voient-ils pas en nous le galeux d'où leur vient le mal? Pour connaître Israël, ils ne trouvent sur Twitter, Facebook, sur Internet, grâce auxquels ils s'organisent, que des sites antisémites, d'extrême gauche ou ceux des boycotteurs d'Israël et, à l'autre pôle, les gloussements de Sara au pays des merveilles ou la langue de bois des encenseurs d'Israël‑Béteinou?
J'exagère? Sans doute. Mais à quand un site anglais et arabe pour expliquer Israël à ceux de la place Tahrir, de Benghazi et de Deraa? Pour leur dire qui sont les Juifs sur leur terre revenue qui aimeraient tant construire avec eux un Proche-Orient nouveau?
1 mai 2011

cactus

A cause du tournevis n°5
Il y a des moments où on se sent un peu perdu... Je vous explique: Un million de personnes ont acheté "Indignez-vous" de Stéphane Hessel. Un million! J'allais pas faire bande à part. C'est pas mon genre. Mais on n'est jamais tranquille. Je commençais à m'indigner quand le voisin a frappé à la porte pour me demander un tournevis n° 4 parce que... Mais ça vous est égal de savoir pourquoi il avait besoin d'un tournevis n° 4, alors je n'entre pas dans les détails... Bref, j'allais chercher mon tournevis n°4 et du même coup, je faisais tomber le petit livre, qui naturellement s'ouvre en son milieu. Là où l'auteur écrit que "sa principale indignation concerne la Palestine, la Bande de Gaza, la Cisjordanie" et qu'il "faut absolument lire le rapport Richard Goldstone de septembre 2009 sur Gaza, dans lequel ce juge, sud-africain, juif, qui se dit même sioniste..." Alors, moi, je tape "Goldstone juif sud- africain" sur Internet. Je comptais m'indigner tout mon soûl et voilà que mon voisin revient! C'est le tournevis n° 5 qu'il lui fallait parce que... Bon passons, et il me dit: "Vous avez entendu à la télé? Goldstone... Oui, le type du rapport Goldstone... Il dit que s'il avait su, il n'aurait pas écrit son rapport comme ça!"
Alors, vous comprenez pourquoi je suis perdu? Même que Stéphane Hessel, doit l'être un peu, lui aussi...

12 avril 2011

cactus

Les autres
En ces temps d'incertitude, en ce printemps arabe dont on ignore les saisons qu'il prépare, en ces jours où à Ithamar, comme à Jérusalem, l'abomination a semblé effacer des acquis qui, l'avant-veille paraissaient impossibles, quelques lignes, somme toutes banales, lues dans Le Monde, nous ramènent à des temps oubliés. Des lignes banales, parce qu'elles ne devaient pas nous informer d'un fait exceptionnel. Mais de le voir rapporté noir sur blanc a rouvert des portes qu'on croyait fermées.
Elles nous parlent de Hajmi Lourimi, un islamiste, qui "affiche dix-sept ans et demi de prison [en Tunisie] et plusieurs séances de tortures", libéré en 2007. A 48 ans, aujourd'hui, dit le journal, "il prépare un master consacré à Emmanuel Levinas". Et j'ai pensé, aussitôt, à cette longue période du 10e au 15e siècle, où la langue arabe a servi de moyen d'expression aux philosophes juifs; où les écrits philosophiques arabes ont nourri la pensée des rabbins et où, malgré les difficultés et autres aléas, le dialogue entre hommes de raison et de théologie a permis, sur le parchemin ou le papier pour le moins, des rencontres heureuses.
Si seulement, Levinas, "le philosophe de l'altérité" comme le définit Hajmi Lourimi et qui nous apprend à connaître le visage de l'autre, et l'autre qui pourrait consentir à se découvrir dans notre visage, voulaient murmurer, voulaient crier à nos politiques que le temps est venu de revenir au passé.
30 mars 2011

Bientôt des forêts propres
C'est pas tous les jours, mais aujourd'hui, je vais vous parler des dieux. Asclépios vous connaissez? C'est un Grec, le dieu grec de la médecine. A Rome, on  l'appelait Esculape. Seulement, c'est le Grec, Asclépios qui a deux filles: les déesses Hygie et Panacée. Panacée qui héritait de son père la faculté de guérir. On le sait bien en Israël. L'Agence Juive ne répète-t-elle pas à l'envi qu'Israël est la panacée de tous les maux? Mais sa soeur, Hygie, qui elle aussi a hérité de son médecin de père pour être la déesse de la Propreté, elle est à peu près inconnue en Israël. Et voilà qu'elle est apparue. Sur les côtes de Césarée! Il a suffi d'un coup de vent un peu plus fort pour qu'il nous la découvre, tout en marbre, sans tête ni bras, cette Hygie qui est à l'origine (étymologique) de l'hygiène.
C'est magnifique cette déesse Propreté qui débarque. Le problème est qu'on distingue mal son rayon d'action. Les plages de Césarée, ça allait. Même à l'état amphibie, elle était pas mal efficace. Maintenant, on va pouvoir la balader dans tout le pays. Mais ce ne sera pas toujours facile. Après Yom Haatsamouth et les restes de barbecues dans les champs et les forêts, personne n'y verra à redire. Mais pour Lag Ba'omer, les Hassidim et autres adeptes du pèlerinage à Méron pourraient être effrayés par une déesse qui nettoierait à leur place. Avec des bras peu couverts. Et une tête qui ne l'est pas davantage. Vous me direz que l'Hygie de Césarée n'a plus ni bras ni tête. Et alors? Vous croyez vraiment que toutes les têtes couvertes ont toujours une tête? La kipa en tient lieu bien souvent et les larges foulards itou, qui ont tendance, aujourd'hui, à descendre jusqu'aux talons.
24 février 2011

cactus

Parole du "Dieu vivant"
La grandeur du Talmud est de rapporter les débats sur la Halakha, le droit rabbinique, avant qu'elle ne fût fixée. Une fois que la loi était arrêtée, ses ex-contradicteurs la respectaient avec scrupule. L'une et l'autre opinion étaient considérées comme "la voix du Dieu vivant", de Dieu continuant à inspirer les maîtres de la Tora. C'est la rencontre ou le choc de points de vue différents qui traçait la voie à suivre.
Lorsqu'un rabbin affirme aujourd'hui que son propos est da'at Tora, la "pensée de la Tora", il reprend une formule qui, à ma connaissance, figure (une seule fois) dans le Talmud, où elle s'oppose à celle que Rachi traduit par l'ancien mot français sospecier: suspecte. Dire à propos du processus de paix que l'une ou l'autre mesure à prendre ou à ne pas prendre est "la pensée de la Tora", ou LA Halakha, et donc qu'une opinion différente est suspecte ou s'y oppose est pour le moins abusif. S'il est une "parole du Dieu vivant" dans ce débat, c'est celle qui rappelle aux hommes que la paix sur terre est leur affaire et de leur responsabilité. Ossé shalom bi-merovav: Dieu fait la paix dans "ses hauteurs", dit le Livre de Job (25, 2). La suite du texte qui clôt le Kadish, est un voeu ou une imploration. Pas une invite à la passivité ou au refus.
9 février 2011

C'est net !
J'ai un ami qui de temps en temps me demande l'une ou l'autre explication biblique par mail. Cette fois, sa "demande urgente" était différente. Il avait besoin  de 2.200 euros car, on lui avait tout volé à Abidjan où il se trouvait en situation de "grand danger" avec son amie L. "Je t'expliquerai à mon retour", promettait le mail, qui me communiquait son n° de compte et le nom de sa banque, "la seule qui peut encore faire des transferts". J'ai téléphoné à mon ami. A son domicile de Jérusalem. Il va bien, merci. De son amie L. il avait reçu la veille un mail l'informant qu'elle "se trouvait en situation de grand danger avec son ami Paul". Elle lui expliquera à son retour... La banque et le numéro de compte étaient les mêmes.
Donc, je ne lui ai pas prêté la somme à partager avec tous ceux de l'undisclosed list destinatrice de son mail. Que je n'étais pas le seul à qui il demandait service était vexant. Car pour mes amis dont les adresses électroniques sont piratées je n'aurais aucune peine à prélever ce qu'il faut de mon compte électronique. Il est régulièrement alimenté par les concours et tirages au sort de "RTL", "Madame Figaro", "Microsoft"... J'en suis aujourd'hui à 27 millions d'euros. Alors, vous pensez: 2.200 misérables euros! D'autant, c'et sûr, j'attends un nouveau million d'un prochain tirage au sort de "l'Express".
12 janvier 2011

Le nouvel apartheid...
Ceux qui ont commencé, ce sont les olim d'Ethiopie. Jusqu'à leur arrivée, les choses étaient toute simples: "Israël –Etat raciste", ça passait bien... Heureusement qu'ils étaient juifs et sionistes, on pouvait reprendre l'idée de sionisme= racisme qui avait rencontré un franc succès à l'ONU. Et voilà que les Noirs du Soudan, d'Erythrée, d'ailleurs en Afrique risquent leur argent, leur corps et leur vie pour trouver refuge où? En Israël. Du coup, le slogan sonnait mal. Alors on a trouvé: "Israël, Etat apartheid"!
Bien sûr l'apartheid est aussi une forme de racisme, cependant la notion comporte davantage les idées d'ostracisme, d'exclusion... C'est moins la couleur de peau qui est visée, que l'égalité refusée à tous les citoyens de manière égale. Un bon truc, l'accusation d'apartheid! Ça marche très bien pour exciter au boycott d'Israël et de ses exportations. Et voilà que Moshé Katsav, l'ancien Président de l'Etat d'Israël est condamné par un tribunal qui, tout l'indique, va l'envoyer prison. Le président de la Cour qui a proclamé le déshonneur de celui qui fut le premier personnage de l'Etat juif, s'appelle George Qara.
Il est arabe et chrétien.
3 janvier 2011

Le nouvel Atlas
Vous imaginez un Atlas diplomatique selon WikiLeaks? A pour commencer. Avec l'Angleterre si soucieuse des droits de l'homme qu'un Israélien moyen n'ose plus s'y rendre de peur d'être pendu dans la Tour de Londres pour crime de guerre. On y lira que le Gouvernement de sa majesté britannique a formé et a entraîné le Rapid Action Battalion (RAB) du Bengladesh, grand maîtres ès tortures et responsable de la mort sans jugement de centaines de gens. Toujours dans A: L'Arabie Saoudite demande aux Etats-Unis de bombarder l'Iran. Et Z pour finir avec la (Nouvelle) Zélande qui à grands renforts de scandales a coffré des gus du Mossad pour crime de faux passeports uniquement pour… bêler aux pays arabes et leur vendre beaucoup, mais beaucoup de petits moutons. Au hasard de l'alphabet, vous vous arrêterez à Fatah qui fait risette à Israël pour qu'il liquide le Hamas.
Sur Israël même, Wikileak n'a pas dit grand-chose. Certes, il reste des masses de télégrammes et autres mails. N'empêche… Que l'on n'ait pas commencé par Israël, par cet Israël responsable des malheurs du Proche-Orient, de la planète Mars et de la neige en Europe, ce n'est évidemment pas normal. D'où l'idée, parfaitement correcte, qu'Israël a acheté WikiLeaks. Ça circule sur le net avec comme référence "un site Internet arabe de journalisme d’investigation (sic)", à l'adresse: www.syriatruth.info. Mais si, "Syriatruth", ça ne s'invente pas. La preuve (et Le Post qui relaie l'info la reprend à son compte!), c'est que M. Netanyahou lui-même a reconnu qu' "Israël avait «pris les devants» pour limiter les dommages causés par les fuites". Et de donner les références de l'article de Haarets qui le dit: www.haaretz.com/print-edition/news/netanyahu-wikileaks-revelations-were-good-for-israel-1.327773
Seulement, quand vous consultez cet article, vous n'y trouvez pas la moindre allusion d'un accord avec Julian Assange.  Bibi y explique que si Israël n'apparaît pas beaucoup dans WikiLeaks, c'est parce que "chaque dirigeant israélien sait depuis des années que des dépêches risquent ça risque la fuite".
26 décembre 2010

 

Le Requiem du requin
"La théorie selon laquelle le Mossad aurait envoyé des requins sur les côtes égyptiennes de la mer Rouge pour perturber le tourisme en Egypte n'est pas hors de question, mais cela prendra du temps pour en obtenir la confirmation". Voilà ce qu'a déclaré le gouverneur du Sud Sinaï, M. Mohamed Abdel Fadil Choucha. Mais pourquoi une  confirmation? Jamais encore on en a cherché pour ce genre d'évidentes vérités. La parole d'Arafat suffisait pour attester que les Israéliens le bombardaient à l'uranium. A-t-on vraiment besoin de confirmer, par exemple, que les Israéliens transfusent le sang des enfants palestiniens à sa soldatesque et que dans leur hôpital, à Haïti, ils prélèvent des organes à greffer?
N'empêche que si M. Choucha lisait le Coran, il l'aurait sa confirmation! Dans la Sourate 21, au verset  87, il y aurait découvert, noir sur blanc, le du al nun, "l'homme-poisson".  Eh bien, le Mossad en a mis au point toute une flottille. Des Guefilte-Requins (nom de code: GR). Le système est simple: chaque requin est fourré d'un agent du Mossad qui entraîne après lui la racaille alentour, des requins en chair et en arêtes. Et ça mord! Il est vrai que sur les côtes du Sinaï on n'a pas envoyé n'importe qui. La mission avait été confiée à GR007 en personne-poisson! Merci en tout cas à M. le Gouverneur Choucha de nous confirmer qu'après l'impressionnante exposition photo de ses tennismen à Dubaï, le Mossad s'est requinqué.
12 décembre 2010

Etranges rabbins pour étrangers
Bien sûr, il faudrait voir cas par cas. Tous les réfugiés qui nous arrivent d'Afrique ne répondent peut-être pas au statut de "l'étranger" que la Tora nous demande "d'aimer" en nous rappelant que nous-mêmes avons été étrangers en Egypte et que donc, nous "savons ce que c'est d'être étranger"  (Lév. 19, 34; Ex. 23, 9). Mais les communautés et les groupes ('harédim de catégories a, b et c…) qui, à juste raison, se montrent si scrupuleux pour l'observance des mitsvoth; qui ne boiraient pas une eau minérale sans que la bouteille soit estampillée par leur rabbin, ne devraient-ils pas faire preuve des mêmes scrupules à l'égard de "l'étranger parmi nous" ? Comment se fait-il alors que les expulsions ou l'interdit de leur louer un espace, seraient particulièrement sensibles dans les bastions 'harédi comme Bné Brak ou des quartiers religieux de Safed ou de Nazareth Elith ?
Et puisque le rabbin Abraham Yossef tient absolument à établir une relation de cause à effet entre l'une ou l'autre faute commise en Israël et l'absence de pluies, nous lui proposons de lâcher les baskets du rabbin (et Député) Haïm Amsellem, qu'il voue aux gémonies, pour 'interroger, entre autres, sur la situation que nous faisons à "l'étranger qui habite parmi nous".
30 novembre 2010

Jérusalem des Mosquées
On aime brocarder Jérusalem depuis Tel-Aviv que les Hiérosolymitains ne se privent pas de railler. Sur l'échiquier des nations, la différence entre les deux villes est sans équivoque. Tel-Aviv est en Israël et Jérusalem… à Jérusalem. Ainsi les listes alphabétiques émises par le Quai d'Orsay, placent-elles entre l'Irlande et l'Italie un Etat qui s'appelle "Israël", suivi du Japon et de… Jérusalem. A Jérusalem les nations ne sont pas représentées par des Ambassadeurs mais par une catégorie particulière de "Consuls Généraux" dont le statut ne connaît pas d'équivalent dans l'organigramme ministériel et qui en fait des Ambassadeurs auprès de l'Autorité palestinienne. Les Ambassadeurs en Israël ne se considèrent pas accrédités à Jérusalem et s'ils s'y rendent, surtout pour y rencontrer les autorités israéliennes, leur compétence territoriale ne s'y exerce pas. Au plan diplomatique, Jérusalem, siège du Consul Général accrédité auprès des autorités palestiniennes, est davantage un territoire palestinien qu'une ville d'Israël. Aussi ne s'étonnera-t-on pas de découvrir sur le site internet de l'Ambassade d'Israël, dans les "Conseils aux voyageurs" –traditionnellement communiqués par le poste sur place– que la Montagne du Temple y est nommée "l'esplanade des Mosquées".
Et rien ne changera aussi longtemps que la mer baignera Tel-Aviv et qu'elle méritera son slogan: "La ville qui ne dort jamais". Pourquoi l'Ambassadeur qui dort peu, qu'il soit de France ou d'Angleterre, nommé par la Maison Blanche ou par Berlusconi, partirait-il défendre l'honneur de Jérusalem?
23 novembre 2010

Faux détail
Retour de Pologne. Avec toujours ces "pourquoi?" qui hantent nos sommeils depuis soixante ans. Moins un petit élément de réponse suggéré par notre guide, l'intrépide et flamboyante Rita Silber, montrant au petit groupe de Français d'Israël partis sur les traces du martyrologe juif, qu'il n'était pas facile à un Polonais moyen de venir au secours d'un Juif. Toute sa famille et ses voisins avec lui risquaient la mort ou la déportation.
Les autres "pourquoi?" demeurent tels qu'en eux-mêmes l'horreur les a figés. Avec en plus les images. Ou l'absence d'image. Pas un avion allié que l'imagination nous aurait prêté; pas un seul dans le ciel de Birkenau, de Maïdanek ou de Belzec qui aurait percé la fumée des gaz ou des crématoires pour atténuer ne fût-ce qu'infiniment peu la souffrance des martyrs. Ils n'étaient qu'un détail.
A vrai dire, le mot n'est pas exact; il ne l'aurait pas même été si son auteur avait accompagné son propos d'un zeste de regret. Parce qu'un détail, ça compte. Ça peut compter. Ils ne comptaient pour rien.
1 novembre 2010

A l'hosto !
Le Chef du Gouvernement dit: un an; son ministre des Affaires étrangères: dix, vingt ou cinquante ans. Bon, mais moi, il ne me faut qu'une semaine. Une semaine ou une nuit, où les négociateurs s'installeront à Ikhilov ou à Adassa et verront comment les blessés de la route, arabes et juifs, sont soignés de concert, côte à côte dans une même chambre, le juif par un médecin arabe, l'arabe par un médecin juif. Si les négociateurs se parlaient à l'hosto, on aurait la paix illico.
N'empêche que l'autre jour, alors que je cherchais une salle pour Bibi et Abbas, je tombais sur le tableau des donateurs. Il y en avait de Suisse, de France, d'Amérique, du Canada, d'Afrique du Sud, de Césarée… Des noms en ski, en man, des Lévi, des Cohen… Mais pas un seul Ibn d'Arabie Saoudite, de Dubaï, ou du Qatar.  D'accord, on n'attend pas que les Ibn versent leur obole au comité d'expansion de Bné Berak. Mais à Hadassa, mais à Ikhilov, mais à Poria… là ou Arabes et Juifs sont soignés de la même manière, dans les mêmes salles, sont opérés sur les mêmes tables, accouchent dans les mêmes lits, pourquoi les donateurs arabes n'y sont-ils pas?
Je verrais bien une flottille partir en direction d'Israël avec des ingénieurs et des architectes d'Arabie Saoudite, de Dubaï, du Maroc… pour construire avec les Juifs et les Arabes de l'Etat juif et de l'Etat palestinien les hôpitaux de demain. Sûr qu'Israël détournera l'un ou l'autre sur Gaza.
10 octobre 2010

Dites le avec des oranges…
Dans l'Antiquité où peu de gens savaient lire, on correspondait par objets. Les objets devenaient signifiants par association d'idées, par leur consonance ou par leur forme. Il fallait deviner le message. Les malentendus n'étaient pas rares, mais on se fâchait moins, parce qu'on ne pouvait jamais être sûr d'avoir bien ou mal compris. Ce genre de correspondance, plus poétique qu'un mail, servait aussi quand on savait lire et écrire. En guise de cartes de vœux pour Rosh Hashana, par exemple. On envoyait une pomme avec du miel, pour une douce année; une tête de mouton, pour vous souhaiter de rester à la tête de la Communauté, du Consistoire ou de l'Amicale de vos amis; une grenade, pour que vous persévériez à accomplir des bonnes actions aussi nombreuses que les grains de ce fruit aux mille rubis. Tout un "séder" s'est ainsi constitué qui est bel et bien consigné dans les écrits rabbiniques.
Ces derniers temps, d'aucuns en ont rajouté. Ils vous envoient leur souhait de "bananée"… et rien ne devrait vous empêcher de compléter le panier ou le plat du "séder". Mettez-y de l'oseille, si vous en souhaitez beaucoup, des choux pour dire "vous l'êtes, mon chéri" ou un chou-rav, pour exprimer votre affection à votre rabbin. La chicorée à l'orée de l'année, ça fait très chic. Evidemment. Et une grappe de raison, de raison bien mûre, c'est vraiment ce que nous pouvons nous souhaiter de mieux en Israël.
5 septembre 2010

Les nouveaux révisionnistes
Quelques uns des grands esprits parmi les objecteurs de conscience d'Israël ont cru bon de tagger sur le mur du ghetto de Varsovie: "Libérez Gaza, libérez tous les ghettos"! Et voilà qu'une fois de plus la shoa est mise au service des Palestiniens en guerre contre Israël.
Redisons que le thème toujours repris par la propagande arabe et palestinienne, selon quoi les arabes ne sont pour rien dans la shoa et qu'en conséquence, l'Etat d'Israël n'a pas à s'en prévaloir à leur dépens est une infamie. Le Foyer National Juif a été fondé à la suite d'un sionisme millénaire, vingt ans avant que l'ONU ne proclame son indépendance. Mais surtout, qu'on imagine la puissance de l'Etat d'Israël si la Shoa avait pu ne pas être – encouragée, d'ailleurs, par le Mufti de Jérusalem et ses fidèles de l'Ouma arabe. Répétons aussi que c'est aux Etats arabes eux-mêmes qui ont chassé leurs Juifs en 1948 que l'Etat d'Israël doit une grande part de ses réussites et de sa force de résistance.
Mais non seulement, la shoa par elle-même, dans son absolue horreur, n'a pas fondé l'Etat juif, elle est, aujourd'hui, instrumentalisée pour médire d'Israël, par le plus perfide des avatars du révisionnisme –celui qui accuse Israël des crimes des nazis et de leurs complices.
5 juillet 2010

Blocus
Le contrôle des frontières de la Bande de Gaza répond à des soucis militaires et antiterroristes évidents. Sur mer, ce contrôle est un blocus obligé. Concernant le blocus terrestre, aujourd'hui levé quand il ne vise pas des produits susceptibles d'être utilisés militairement contre cet Israël dont le Hamas prône la destruction, il répondait à d'autres considérations. Elles ont été abondamment critiquées. On s'est focalisé sur l'interdit d'introduire dans Gaza du "kousbara" –le coriandre. N'empêche que toute mon amitié irait à qui, en Israël, obtiendrait un blocus de cette herbe amère. Si amère que même nos rabbins n'ont pas osé mettre ce maror-là sur le plat du séder! Alors quand les humanitaires font tout un plat du kousbara et qu'à leurs tables, les (faux) amis qui m'y invitent en font autant, je sais à quoi m'en tenir des premiers comme des seconds.
Cela dit, le blocus pouvait logiquement se justifier. Sans jamais, affirment les autorités d'Israël, avoir provoqué une pénurie alimentaire, il devait faire pression sur la population de Gaza, pour qu'elle… fasse pression sur le Hamas. Le kousbara comme levier pour libérer Shalit! Peut-être logique, mais sûrement illusoire. Qui pouvait imaginer que le Hamas dont on connaît le respect pour le droit des gens, tiendrait compte d'éventuelles revendications de sa population? Malheureux Guilad Shalit qui ne doit d'être en vie, en cette quatrième année de captivité, que parce que le Hamas veut l'échanger contre des semeurs de mort.
28 juin 2010

D'un point de vue scientifique…
Benny Morris fut le premier de ces "nouveaux historiens" qui, à propos du conflit israélo-arabe, ont défrayé la chronique en et depuis 1988. Mais Benny Morris, Professeur à l'Université Ben Gourion a fait un long chemin… qui l'a fait revenir à des thèses qu'il contestait précédemment. A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "1948 –Histoire de la première guerre israélo-arabe", qui une fois de plus abat d'anciens mythes, Yedioth Aharonoth lui a demandé en conclusion d'une longue interview, s'il était optimiste concernant l'Etat d'Israël. Réponse: " Difficile de déceler des raisons pour l'être. […] Il faudrait que le monde arabe soit fortement affaibli et cela se produira sûrement quand les réserves de pétrole seront épuisées. Mais allez savoir quand… d'ici cinquante ou cent années. Alors c'est vrai. Si Israël tient le coup pendant ces cinquante ou cent années et que le monde arabe s'affaiblit, il sera plus facile d'arriver à la paix. D'un autre côté, d'un point de vue scientifique, tout le vécu sioniste est un miracle, si bien qu'on ne peut prévoir ce qui va arriver. Parce que tout ce qui s'est produit jusqu'à aujourd'hui va à l'encontre de la logique."
Mais n'est-ce pas là une vieille, une très vieille histoire ?
18 mai 2010

Retour de potence
Le roi Salomon disait que trois choses lui étaient inaccessibles: l'aigle pesant qui vole dans les cieux, les vaisseaux qui tiennent sur l'océan et la conception de l'enfant dans le ventre de sa mère. Il le disait bien plus joliment que moi (Proverbes, 20, 18 et suiv.) mais bien plus longuement, aussi. Pour conclure que la quatrième chose qu'il ne pouvait pas comprendre, mais absolument pas comprendre, c'est la femme qui trompe son mari et qui dit, sans un brin de retenue: "Je n'ai rien fait".
Y'en a des choses qui sont inaccessibles, aujourd'hui! Et d'autres qu'on ne peut pas comprendre. On ne peut pas comprendre, absolument pas comprendre après l'enquête des Yediot Aharonoth, que Richard Goldstone ait été juge au service de l'apartheid; qu'il ait appliqué les lois de l'apartheid, condamné en son nom à la pendaison –en totale contradiction avec les premières exigences de la conscience juive. Puis, que rapporteur de la Commission qu'on sait, il déclare, sans un brin de retenue, qu'en attendant les preuves à fournir, sa conscience juive l'oblige à blâmer Israël pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

7 mai 2010

Ça aurait pu mal finir…
Au Yom Haatsmaouth, les forêts d'Israël ont dès le petit matin des senteurs de barbecue que les Romantiques ne connaissaient pas. Remarquez: ça rassure. Vous ne voyez pas les arbres mais vous savez que vous êtes toujours dans la forêt.
J'ai marché… Je me demandais si avec toutes ces irruptions les avions pourraient défiler. Ils ont réussi. Bravo. C'est pas Tsahal qui aurait peur d'Eyjafjöll! A midi, je me suis assis pour déjeuner. Pitta, concombre, fromage blanc… Brusquement, l'un des haut-parleurs, celui de la voiture parquée à gauche s'est tu. On n'entendait plus "Oua oua boum ba". Puis celui de la voiture à droite, itou. Fini: "Nouba, nouba oua oua." Ce bizarre silence m'a fait lever la tête de mon "cottage". J'ai vu une femme au corsage bleu qui courait, effrayée, ramenant à elle des enfants qui s'étaient approchés. Le silence est devenu plus fort encore. On me fixait avec un regard que je prenais pour de l'envie. Je leur en aurais bien donné du "cottage"… Mais avec une seule boîte? A tous ces gens? Puis y a eu deux types, très forts, très grands qui se sont placés derrière moi. Ceux-là, ils avaient pas l'air d'aimer le fromage blanc. Une femme téléphonait, me montrait du doigt. Je crois que c'est elle qui a appelé deux bérets verts qui patrouillaient par là. Vous savez… les types du "Mishmar Haguevoul". Ils m'ont parlé en arabe. Un arabe hésitant, mais de l'arabe quand même. Je comprenais rien. Il y avait un mot qui revenait toujours, alors j'ai dit: "Quoi le 'Hamas, pourquoi vous parlez du 'Hamas"? Ils se sont regardés. Celui qui baragouinait le plus fort a voulu savoir si j'avais ma teoudat zehout. L'autre gardait la main sur son arme. Et derrière moi, l'un des grands types qui n'aimaient pas le fromage m'a demandé: "Tu es Juif?"
"Bien sûr, j'ai dit. 'Hag samé'ah!"
J'avais l'air de les troubler. Les gens se mettaient à parler entre eux. Et la mama à la blouse bleu (elle tenait toujours les gosses derrière elle) m'a dit: "Et à Pessa'h vous mangez du 'hamets?".
21 avril 2010

Le mal qui s'est fait normal
"Presque normal" est un film de Kéren ben Raphaël, diplômée de la Femis, l'école française des métiers du cinéma. Il raconte l'histoire toute simple de Shaï, un garçon de douze ans en quête d'anniversaire. Une jolie comédie qui lui a valu d'être programmée, parmi les films réalisés en France, aux "Rencontres de l'image", organisées du 8 au 14 avril, par le Centre français de culture et de coopération du Caire. Les films projetés dans ce "lieu d'ouverture et de liberté" devaient être dotés de prix décernés par un jury franco-égyptien.
Mais l'un des membres égyptiens du jury, M. Ahmed Atef a eu la curieuse idée de lire le programme du Festival. Et il s'est aperçu, mais si ! que la réalisatrice de "Presque normal" est israélienne. M. Atef a alors agi de façon tout à fait normale chez les intellectuels égyptiens, il a démissionné.
L'Ambassadeur de France au Caire qui, sur le coup, a déprogrammé "Presque normal" a-t-il agi normalement en vue "de protéger le Festival" ?  Le Quai d'Orsay a considéré que ce n'était pas le cas et a exigé que "Presque normal" soit réintégré. Sur quoi tous les autres membres égyptiens du jury ont démissionné. Normal.
En 2008, quand Israël était l'invité officiel au Salon du Livre, à Paris, les écrivains et syndicats d’écrivains d’Algérie, d’Egypte, de Tunisie, du Yémen, de Jordanie, d’Arabie Saoudite et du Liban avaient choisi le boycott. Auquel s'était associée l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qui a appelé ses membres à ne pas se rendre au Salon. C'est la norme. Une norme qui paraît si peu normale à l'Ambassadeur de France au Caire et aux organisateurs français du Festival, qu'ils n'avaient pas même songé à ne pas programmer "A peu près normal".
Et tant que cette particularité arabe ne sera pas comprise par les diplomates et les intellectuels français, tant qu'elle paraîtra normale aux intellectuels et aux dirigeants arabes, rien ne bougera vraiment dans la région.
7 avril 2010
NB à l'attention des boycotteurs des produits israéliens dans les supermarchés français, sous prétexte qu'ils viennent des "colonies": L'idée de son film est venue à Kéren ben Raphaël alors qu'elle prenait un café à Saint-Germain, pas en Judée. Ils n'ont donc pas à se donner la peine de la boycotter en France.

Ce que "colon" ne veut pas dire
L'occupation par Israël des territoires palestiniens est illégale. Encore que ces terres, administrées par Israël à la suite de la guerre déclenchée par la Jordanie en 1967 (et occupées par elle) étaient attribuées par une résolution de l'ONU à ceux qui allaient la rejeter. Mais puisqu'aujourd'hui l'Autorité palestinienne l'accepte, il convient de constituer une "Palestine arabe", selon le terme de cette résolution, ou un "Etat palestinien".
Cela ne permet pas pour autant d'accuser Israël de colonialisme. Les Juifs coloniseraient la... Judée? Ils coloniseraient Jérusalem, la capitale de David et de Salomon, le lieu auquel –ils n'ont cessé de le clamer à la face du monde– ils reviendront (et qui d'ailleurs y sont revenus de siècle en siècle)?
Après la guerre des Six-Jours, les Arabes n'ont pris en compte ni cette donnée ni le fait que la nature et ses terres ont horreur du vide. Qui plus est lorsque ces terres appartenaient à un peuple qui en avait été chassé par le colonialisme et des occupations étrangères et qui jamais n'y renonça. Dès lors, l'installation des Juifs sur "le site de leur ancienne grandeur" était inéluctable. En faire des "colons" est injuste et témoigne d'une hostilité qui ne saurait rassurer ceux qui souhaiteraient tant être assurés que les Palestiniens souhaitent vraiment un Etat aux côtés de celui d'Israël.

14 mars 2010

Cyrus m'était conté
Pourim est à nos portes. Y'a d'la joie dans l'air et les masques apparaissent au coin des rues. Mais aussi sur la scène internationale. Prenez Ahmadinéjad. Si je vous dis qu'il s'intéresse aux droits de l'homme vous me répondrez: Galéjade! Eh bien pas du tout, l'Ahmadinéjad réclame à l'Angleterre le Cylindre de Cyrus, exposé au British Museum. Un truc en argile avec, écrit dessus en akkadien, une proclamation du grand Cyrus, considérée comme "la première charte des droits de l'homme". Le musée avait promis de le prêter. Et le voilà qui lambine, mais qui lambine… "Je ne me laisserai pas rouler par le Cylindre", a menacé Ahmadinéjad.
En fait, il ne veut pas du tout l'exposer. Mais montrer à la télé que c'est seulement un bout d'argile. Que ça ne vaut pas un riyal, droits de l'homme compris. Que les droits de l'homme, en Iran, n'étaient qu'une victoire à la Cyrus! Donc il les révoque, et sur sa lancée, l'Edit de Cyrus, avec. Vous savez bien l'édit de 538, qui demandait aux Juifs de s'en retourner à Sion pour y bâtir le Temple. Ahmadinéjad dit que ça sera facile. Parce qu'il aura la bombe. Et que l'Angleterre, l'Amérique et tous les autres avec, ils lambinent… mais ils lambinent…
Nouvelle lune d'Adar, 5771

Davos pour rien
Je le dis comme je le pense: Shimon Pérès m'a déçu. Profondément déçu. Il quitte Israël –où pourtant il en aurait des choses à faire!– s'envole à Berlin où il parle au président allemand, il parle à la chancelière allemande, il parle au Bundestag. Il parle, il parle… Puis il s'envole pour Davos. A Davos, il parle au président sud-coréen, il parle au directeur de l'Agence atomique, il parle, il parle.
Mais alors qu'il pouvait agir, faire quelque chose, descendre les pistes magnifiquement enneigées de la station pour promouvoir le ski en Israël, nada. Rien. Pourtant c'était l'occasion rêvée. Il aurait eu toute la presse avec lui, des photos, des vidéos, tout… Rien!
Et dire que depuis quatre-vingt six ans, cet homme veut remporter le shalom géant!
31 janvier 2010

Tremblements
Le tremblement de terre fait trembler le théologien. Il ne peut, sans d'inutiles et difficiles convulsions, expliquer les souffrances qui frappent l'enfant. Il n'y parvenait pas quand la peste l'atteignait; il n'y arrive pas quand le cancer l'étreint.
Le Juif n'échappe ni à l'inexplicable ni au tremblement, lui qui affirme que la Terre élue est située sur deux failles géologiques. Et qui l'élit pour l'habiter. Comme s'il lui fallait assumer le risque que Zacharie le Prophète annonce à sa Terre éprouvée.
Mais ce que ni le théologien ni le citoyen du monde, de notre monde aux instantanés maîtrisés, ne peuvent absolument pas expliquer, c'est qu'il ait fallu plus de 48 heures pour que les premiers secours arrivent à Haïti.
Qu'Israël, le petit Israël sur la carte du monde, soit de ceux qui, avec son hôpital et ses équipes médicales, apportent le principal secours, est peut-être en ces jours troublés, la chose qui s'explique le mieux.
18 janvier 2010

Pléonasmes (vient du grec pleonasmós, qui signifie "excès")
Je n'ai jamais su si l'histoire était inventée ou si la bourde (ou l'astuce car il était pince sans rire) venait de mon prof de gym. Un jour, il expliquait les règles de foot et pour commencer, joignant le geste à la parole, dit: "Vous posez le ballon au centre du milieu".
- Mais M'sieur, c'est un pléonasme.
- Non, répondit le maître ès sports, c'est un Michelin.
Il est souvent difficile de savoir, chacun en fait l'expérience, si votre interlocuteur blague ou s'il est sérieux. Par exemple, quand un dirigeant de l'OLP, Salah Rafat, déclare que "le peuple juif n'a aucun lien avec la terre d'Israël", on se dit bien qu'il doit blaguer. Mais on n’est pas sûr. On n'est jamais sûr avec l'OLP.
Avec le pléonasme non plus. C'est peut-être leur nature, après tout, à l'OLP et au pléonasme. Quand, sur la deuxième chaîne de la télé israélienne, Yonith Lévy annonce une "courte interruption" pour la pub, vous sentez bien que c'est un pléonasme. "Interruption" suffit. Même chose quand vous lisez sur un chantier de Jérusalem, "Ici on construit des appartements de luxe". "Appartements" aurait suffi.
Vous me direz qu'on ne peut pas comparer. Que sur la deuxième chaîne on a l'habitude de plaisanter et que personne n'a jamais blagué avec le prix d'un appartement.
Vous n'allez quand même pas me faire recommencer du début.

7 janvier 2010
Alléluia au sommet
Le sommet de Copenhague est un bel hommage rendu au Dieu Créateur. Pas par n'importe qui. Par les nations du monde qui y étaient réunies! Car, logiquement, la planète Terre ne pouvait exclure le dépôt de bilan. Avec plus de 9 milliards d'habitants prévus par l'ONU en 2050, la famine qui sévit en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et dans plusieurs pays d'Amérique latine, les excès et autres forfaitures dont nous nous sommes coutumiers, le Sommet était habilité à annoncer la fin du monde. Ou pour le moins la fin des hommes sur Terre.
Au lieu de quoi, on y a envisagé très sérieusement la réduction des abus qui la menacent. On a même promis de verser quelques milliards pour que les nations en marche ne marchent pas sur la trace des aînés. On a parlé, surtout, d'énergie nucléaire, de diesel produit par des microalgues, de bactéries qui vont nous donner du pétrole, d'éoliennes, de toits solaires, parmi d'autres sources mises en réserve par le Dieu nourricier.
Au sixième "jour", le Créateur offrit  aux hommes l'univers "pour qu'on y travaille", dit la Bible en son 34e verset. Le travail a repris à Copenhague. Mais tout n'est pas permis, précise ce même verset, exigeant l'arrêt du Septième jour. La leçon a fait école, qui passant du temps à l'espace, convie à l'écologie.
28 décembre 2009

Liberté de conscience, de pensée et autres antigels
  1. Tsahal doit accorder la liberté de conscience à droite comme à gauche. Elle comprend la liberté religieuse. Elle ne peut s'exprimer que par un refus d'obéissance – ce qui exclut, notamment, de brandir des banderoles ou d'afficher des mots d'ordre.
  2. Au lieu de la liberté académique, les maîtres des Yeshivoth doivent se réclamer de la liberté talmudique. Exactement comme ils enseignent les raisonnements de Beth Shamaï qui sont contraires à la Halakha, il leur faut enseigner les raisonnements contraires à ceux qu'ils professent sur l'intégrité d'Érets-Israël (ou son non-intégrité) et qui sont pareillement inspirés par la Halakha. Bref, il leur faut inculquer la liberté de penser en Halakha. Mais aussi en politique, puisque la politique s'est mise à infiltrer la Halakha.
  3. La liberté de conscience doit pouvoir s'exercer dans la police comme à l'armée. Si le fait d'imposer le "gel" de constructions en Judée-Samarie était interdit par la Tora (Da'at Tora, a-t-il été dit – traduisez: "Impératif catégorique de la Tora"), il ne saurait l'être davantage aux militaires qu'aux policiers. L'armée et la police étant hors circuit, il appert que seuls les membres du Cabinet ayant décidé du "gel" sont habilités à faire respecter cette résolution.
20 décembre 2009

Billets précédents   Billets suivants

Israel Judaisme alsacien Accueil
© A . S . I . J . A .