Mon lexique judeo-alsacien
TICHE-B'OF MACHE
(Faire Tisha be-Av)

Tiche B’of - Maquette du Musée de Bouxwiller
9 Av
La journée du 9 Av, anniversaire de la destruction du Temple, est une journée consacrée au deuil. Parmi les règles, les usages ou les coutumes liées à cette journée, retenons seulement l’interdiction d’entreprendre quelque travail que ce soit jusqu’après l’heure de la sortie de la synagogue - certains chôment et s’abstiennent de toute activité jusqu'à midi ; ce jour là, on s’interdit les promenades d’agrément : on reste chez soi, absorbé par le deuil.

Or nos grand-mères étaient diligentes : levées tous les jours aux aurores, occupées depuis tôt matin à leurs tâches domestiques dont elles s’acquittaient généralement avec une rare conscience (le ménage était fait avant que les hommes ne rentrent de l’office du matin !), elles ne connaissaient qu’un jour dans l’année où elles "pouvaient" - il faudrait dire "où elles devaient" - rester inactives dans les premières heures de la matinée : c’était ... le 9 Av, Tisha be-Av, Tiche B’of en prononciation alsacienne.

Tiche B’of - "Faire Tisha be-Av", est donc devenu une expression synonyme de ... faire la grasse matinée.

Et s’il arrivait qu’un enfant, en période de vacances par exemple, envisage de se lever plus tard que d’habitude, il se faisait rapidement rappeler à l’ordre :
"S’ech yo nett Tiche B’of, haytt" - "(Qu’as-tu à paresser ainsi ?) : Ce n’est pourtant pas Tisha be-Av aujourd’hui !".
Si nos grand-mères étaient diligentes, elles veillaient aussi à ce que tous les hommes de leur maisonnée ne restent jamais inactifs !


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