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6 mars 2011
Première rencontre des Communautés du Bas-Rhin à Saverne


de g. à d. : Mme Blessig ; Me Emile Blessig, député -maire de Saverne ; Henri Dreyfus ; Gérard Dreyfus et Francis Lévy, président du Consistoire


Intérieur de la synagogue de Saverne pendant la rencontre

Le Consistoire Israélite du Bas-Rhin et la Communauté Israélite de Saverne ont organisé le 6 mars 2011 à la Synagogue de Saverne la première rencontre entre les communautés juives du Bas-Rhin. C'est une démarche qui veut renforcer les liens entre les communautés pour mieux se connaître, mieux coordonner les activités qui les concernent et mieux envisager leur avenir commun.

Alain Kahn, président de la Communauté de Saverne a salué l'assistance nombreuse qui avait fait le déplacement puisque la belle synagogue de Saverne, construite en 1900 et restaurée en 1950, était bien remplie par environ 150 personnes, ce qui était déjà particulièrement appréciable. Il a salué en particulier M. René Gutman, grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin, M. Francis Lévy, président du Consistoire Israélite du Bas-Rhin, MM Gérard Dreyfus, Henri Dreyfus, Salomon Lévy, Gilbert Weil, Jean-Pierre Lambert et de nombreux présidents de communautés et d'associationsqui avaient fait le déplacement.

Parmi les personnalités savernoises, Me Emile Blessig, député-maire de Saverne avait tenu à être présent, ainsi que M. Thierry Carbiener, conseiller général et M. Stéphane Leyenberger, premier adjoint au Maire de Saverne. De nombreux membres du Groupe de Dialogue Interreligieux de Saverne, auquel participe activement la Communauté de Saverne, ont assisté amicalement à cette manifestation.

Monsieur René Gutman a pris la parole pour développer, avec beaucoup d'humour et de pédagogie, le thème de Pourim qui était de circonstance en cette période de préparation à cette fête qui précède aussi celle de Pessah. Le Dr Elie Botbol, pour sa part, a développé avec érudition le thème de l'importance de la pratique religieuse pour consolider la foi et il a fait le lien avec les coutumes judéo-alsaciennes qui prennent ainsi leurs véritables significations.

René Jasner, premier ministre officiant honoraire de la Synagogue de la Paix de Strasbourg, a alors proposé un magnifique concert liturgique dans lequel il a excellé comme à son habitude. Il était accompagné par de jeunes 'hazanim pleins de promesses, MM. Lilti, Netter et Lejdstrom ainsi que par Hubert Villette, un organiste particulièrement talentueux. Ce concert a permis d'entendre de très beaux chants, interprétés avec une maîtrise remarquable, du Kiddoush du vendredi soir, à la liturgie de Yom Kippour et de Roch Hashanah et clôturé par un "Sim Shalom" repris en chœur par l'assistance!

En conclusion, le Rabbin Claude Heymann, en charge de la Communauté de Saverne, a exprimé sa satisfaction devant le succès de cette première rencontre des communautés, si bien organisée par la Communauté de Saverne et le Consistoire, en particulier par M. Joseph Sellam, et a souhaité qu'elle puisse effectivement se renouveler d'année en année. Enfin, un vin d'honneur a été offert et a permis de prolonger cette ambiance conviviale qui a régné tout au long d'une après-midi vraiment inoubliable.

L'héritage judéo-alsacien: Les chemins de la foi
Docteur Elie BOTBOL (Strasbourg)

Tout d'abord, mes remerciements vont à Mr Alain Kahn qui m'a invité à participer à cette première Rencontre intercommunautaire à Saverne. J'ai accepté cette invitation spontanément car il me semble normal de faire acte de reconnaissance à ces nombreuses "petites communautés" alsaciennes qui ont tant apporté à la grande communauté juive d'Alsace et de France. Leur héritage nous est précieux car elles ont émaillé nos chemins par la foi qui était la leur. C'est précisément de la nature de cet héritage et des voies qu'il a empruntées pour nous parvenir que je consacrerai mon propos.

Emmanuel Levinas évoquait l'évolution qu'avait connue le judaïsme durant le 20ème siècle en France en affirmant qu'il s'était beaucoup métamorphosé et que nous étions passés de la génération des Psaumes à celle du Talmud.
En effet, les générations qui nous ont précédés, bien que pratiquantes, n'avaient pas de grandes connaissances en Tora. Elles connaissaient plus ou moins la Tora écrite dans laquelle se trouvent les Psaumes - que, d'ailleurs, certains pouvaient réciter par cœur - et observaient les préceptes de base de la vie juive. Aujourd'hui, la démocratisation du savoir ayant fait son chemin, le Talmud nous est devenu plus familier qu'autrefois et ce, d'autant plus que, ces dernières décennies, certaines éditions l'ont traduit en hébreu, en anglais et en français.

Le Dr Elie Botbol pendant son allocution
Mais ce constat doit-il être compris comme un progrès ou comme une régression ? Doit-il être pris pour un éloge ou pour un regret ?
A priori, l'apprentissage du Talmud constitue un signe de vitalité de la communauté juive. Car il est plus complexe que les Psaumes et sa compréhension requiert davantage de connaissances préalables et de technicité. Puis, c'est le commentaire oral de la Loi écrite. Il suppose acquise la connaissance de la Bible hébraïque.
Nous émettons néanmoins quelques réserves sur les bienfaits de cette évolution. D'abord, à cause d'une dérive constatée ces dernières décennies. Le Talmud est en passe, en effet, de se substituer à la Tora écrite dans les écoles juives et dans les Yéchivoth dans lesquelles on enseigne le Talmud à des écoliers de plus en plus jeunes. Or, le Talmud ne peut se substituer à la connaissance de la Bible, autant le Pentateuque que les Prophètes et Hagiographes; nous ne pouvons en faire l'impasse sans préjudice. L'ignorance de ces textes fondateurs du judaïsme constitue une lacune inexcusable. Une Michna dans Pirkei Avoth (5:21) précise d'ailleurs la chronologie de l'apprentissage des textes de la Tradition et place celui de la Tora (à 5 ans) et de la Michna (à 10 ans) avant celui du Talmud (à 15 ans).

La génération des Psaumes est celle d'un judaïsme, certes, peu lettré qui se suffisait des actes religieux élémentaires tels la cacherouth, l'observance du Shabath et des fêtes religieuses, la fréquentation des offices quotidiens et du Shabath, et la récitation des Psaumes à certains moments. C'était un judaïsme attaché au rituel, sans autre prétention.
En revanche, la génération du Talmud est celle du savoir. Elle souhaite avoir une connaissance plus vaste et plus profonde du judaïsme. Ce qui est à son honneur car la Michna déclare que "l'étude de la Tora équivaut à tous (les préceptes)" (Péa).
Mais il arrive, parfois et même souvent, que la connaissance de la Tora constitue une fin en soi et qu'elle prenne tout l'espace de la vie spirituelle jusqu'à emmener l'étudiant à minimiser l'importance des préceptes ou des règles de savoir-vivre. Ainsi, le respect des offices est parfois bafoué (ou du moins la répétition de la ‘Amida) ou le rapport à autrui est négligé par rapport à des devoirs d'ordre strictement religieux. Cela est, bien entendu, contraire à l'esprit de la Tora qui exige une certaine cohérence dans l'observance des mitsvoth.

Deux enseignements des Pirkei Avoth attirent notre attention sur l'équilibre nécessaire entre l'étude et la pratique des préceptes.
La première Michna (3:9) conditionne la valeur de la sagesse acquise par l'étude de la Tora à la pratique des préceptes. Elle déclare : "Rabbi ‘Hanina fils de Dossa disait : Tout celui dont les actions excèdent la sagesse, sa sagesse durera. Mais celui dont la sagesse excède les actions, sa sagesse ne durera pas".
Pourquoi est-ce ainsi? Pour deux raisons essentielles.
Les idées comme les paroles s'envolent, mais les actes demeurent. Les actes religieux comme les rites offrent à l'existence juive des repères de sainteté, dans le temps, dans l'espace et même dans le corps tel le Brit mila qui intervient dés le huitième jour de vie du nouveau-né. C'est ainsi que pour certains Juifs traditionnalistes le rendez-vous des offices quotidiens à la synagogue demeure leur seul contact aux Textes saints car, par manque de temps ou de maître, ils n'étudient pas la Tora par ailleurs.
De plus, les rites constituent des vecteurs de transmission capables de traverser les générations, ce qui n'est pas le cas pour l'étude qui requiert un investissement plus personnel et plus important. Les rites ont conservé davantage les Juifs que ceux-ci ne les ont observés. Car la puissance de la transmission non verbale dépasse de loin celle de la transmission verbale.
Une seconde Michna (3:17) reprend l'idée de la Michna précédente et l'illustre par une parabole. Rabbi Elé'azar fils de ‘Azaria déclare, en effet, que "celui dont la sagesse dépasse les actions ressemble à un arbre aux branches abondantes et aux racines peu nombreuses; lorsque le vent se lève, il le déracine et le renverse […] En revanche, celui dont les actions excèdent la sagesse ressemble à un arbre dont les branches sont peu abondantes et les racines nombreuses. Même si tous les vents du monde se levaient et soufflaient contre lui, ils ne le feraient pas bouger de sa place".
La sagesse peut, en effet, être ébranlée, oubliée et finalement disparaître, comme ce fut le cas pour Rabbi Elé'azar fils de ‘Azaria lui-même, l'auteur de cette Michna, qui avait abandonné ses élèves pour aller vivre à Tibériade et bénéficier de ses eaux thermales et qui, de ce fait, avait oublié toute la Tora. En l'absence des actes qui lui donnent forme dans l'existence, elle est vouée à rester théorique et à s'évanouir. En revanche, les actes, c'est ce qui reste lorsqu'on a tout perdu; ils font partie de l'histoire propre de l'homme. Et, comme les racines, ils représentent la souche et peuvent redonner vie à la sagesse.
Cette Michna fait ici l'éloge de l'engagement. Le rite est le gage de la pérennité de la sagesse. Sans le rite, point de salut à plus ou moins long terme. A la première crise, tout s'envole.

Intermède musical joué par les fils du Dr Botbol
Une anecdote racontée par le Talmud met en exergue la valeur du rite religieux. En particulier celui du Kidouch, comme il est encore d'usage de le chanter dans les shoules alsaciennes le vendredi soir.
Rabbi Juda le prince avait décrété un jeûne (du fait de la sécheresse).Il pria et rien ne se produisit. En l'absence de pluie, Ilfa (selon une autre version, il s'agit de Rabbi Ilfaï) fut délégué pour officier en présence de Rabbi. Dés qu'il prononça (dans sa prière) "Celui qui fait souffler le vent", le vent souffla. Il poursuivit: "Celui qui fait tomber la pluie" et la pluie tomba. Rabbi l'interrogea alors:"Qu'as-tu fais (pour avoir été exaucé si vite)? Il lui répondit: "J'habite un village lointain dans lequel on ne trouve pas de vin pour sanctifier dessus le Shabath par le Kidouch, ni pour nous en séparer par la Havdala. Je me suis alors engagé à aller chercher le vin pour le Kidouch et la Havdala pour acquitter tout le monde de ce devoir religieux" (Ta'anit 24b)
Pourtant, Rabbi Yéhouda le prince était reconnu pour ses grandes qualités humaines et religieuses. Le Talmud déclare qu'il était le dernier représentant des Grands: "Depuis que Rabbi est décédé, l'humilité et la crainte de la faute avaient définitivement disparu" (Sota 49a). Comment donc le simple service rendu par Ilfa à ses concitoyens a pu peser plus lourd, aux yeux de Dieu, que tous les mérites du grand Rabbi Yéhouda? (Cf. Maharcha ad locum)
De plus, le Kidouch et la Havdala sont des préceptes d'institution rabbinique. Les prières du chabat et du samedi soir acquittent, en effet, déjà du devoir toraïque de sanctification et de séparation du Shabath. Pourquoi donc l'effort consenti par Ilfa devait être tant valorisé alors qu'il ne s'imposait pas absolument ?
Certes, Rabbi Yéhouda était un grand Sage, et ce d'autant plus qu'il a été aussi le rédacteur et le compilateur de la Michna. Mais, Ilfa avait fait preuve d'une qualité particulière de manière exemplaire: il avait le souci des autres. Il avait montré que le rite du Kidouch, bien que d'institution rabbinique, avait une vertu essentielle, autre que religieuse stricto sensu : il est fédérateur; il s'adresse à tous sans aucune distinction d'âge, de sexe ou de niveau intellectuel. Il consacre autant le chabat que la communauté qui s'y identifie. La prière de Ilfa pour la pluie était plus recevable que celle de quiconque car prier pour la pluie, c'est témoigner de sa solidarité avec les paysans pour lesquels les récoltes constituent le gagne-pain et avec les consommateurs qui sont confrontés à la hausse des prix du fait de la pénurie alimentaire. Ilfa avait révélé sa sensibilité au besoin d'autrui en allant chercher du vin pour le Kidouch. Il était le mieux placé pour plaider pour la communauté, aussi sa prière fut naturellement vite exaucée.

Un autre aspect du Kidouch valorise encore l'engagement de Ilfa vis-à-vis de ses concitoyens.
Nous l'illustrerons par la discussion existant entre les Ecoles de Hillel et de Chamaï à propos de la priorité des bénédictions dans le Kidouch.
En effet, pour Chamaï, il convient de sanctifier le Shabath d'abord puis d'énoncer la bénédiction du vin dans un deuxième temps, ce dernier ne constituant que le support de la sanctification du Shabath.
En revanche, pour Hillel, la bénédiction du vin a priorité car sans le vin, le rite du Kidouch ne pourrait avoir lieu.
Pourtant, la finalité du Kidouch est bien celle de sanctifier le Shabath, le vin n'étant qu'un moyen d'y parvenir. La bénédiction prioritaire devrait se rapporter à la finalité du rite et non au moyen le permettant, comme le prétend Chamaï! Pourquoi, donc, la Halakha retient-elle l'opinion de Hillel ?
Force est de constater que, pour Hillel, la finalité n'a pas priorité sur le moyen qui est le vin. Certes, la finalité c'est la sanctification du Shabath, mais elle a déjà été réalisée lors de la prière. Si les Sages ont institué le rite du Kidouch sur du vin, c'est qu'ils souhaitaient marquer cette sanctification d'un geste symbolique visible de tous et vecteur de transmission. Dans ce cas, c'est le vin qui est essentiel car c'est lui qui joue ce rôle. C'est lui qui est prioritaire dans ce rite.
Voilà donc l'accessoire consacré par le rite comme essentiel et prioritaire sur la finalité qu'est le Shabath. Car c'est lui qui en fait la meilleure promotion auprès de la collectivité et des jeunes générations. Le principe qui en découle estsimple : la transmission non verbale est supérieure à la transmission verbale.

Ajoutons que dans le rite alsacien, le rite du Kidouch présente une plus-value non négligeable : la mélodie. Mélodie qui, dans le Deutéronome, s'appliquant aux dix Paroles du Décalogue est désignée par Kol dévarim ou Voix portant des paroles. C'est souvent ce qu'on mémorise lorsqu'on a tout oublié. Aussi, c'est sur les épaules du ‘hazan ou officiant, qui était le personnage central dans nombre de communautés juives alsaciennes, que repose souvent cette haute responsabilité de la transmission par le chant.

Une autre vertu du rite consiste dans sa faculté à éveiller le fidèle au sens de la pratique religieuse et, par-delà, au sens de l'existence même.
Une anecdote révèle la force du rite et l'éveil qu'il est susceptible de générer.
Dans une maison de deuil, on chuchote à l'oreille d'un Rabbi venu adresser ses condoléances à la famille, que l'un des garçons du défunt était très éloigné du judaïsme. Avant de quitter les lieux, le Rabbi demande à s'entretenir avec ce fils. Ils bavardent ensemble quelques minutes, puis le Rabbi demande au fils d'honorer la mémoire de son père par l'observance d'une pratique religieuse requérant peu d'effort. Il lui propose alors de se laver les mains avant le repas, comme la Loi juive le recommande, en accompagnant cette ablution de la bénédiction appropriée. L'affaire est conclue. Au terme des sept jours de deuil, dans l'avion qui le ramenait d'Israël à Paris, un repas lui fut servi par l'hôtesse de l'air comme aux autres passagers. Fidèle à sa promesse, il s'apprêta à aller se laver les mains avant de manger. Il demanda alors à son épouse, assise à ses côtés, de le laisser passer en l'informant de son intention. Surprise, elle lui fit remarquer qu'il était ridicule de pratiquer un rite de sanctification pour un repas qui n'était pas casher.
Son épouse avait raison. Et le Rabbi ignorait-il cette incohérence? Assurément, non. Il fallait passer par là, car sans le rite, comment son épouse aurait-elle pu l'éveiller sur cette incohérence? Le rite prend toute sa valeur lorsqu'il éveille la conscience. Et même lorsque celle-ci est réputée être éveillée, elle ne l'est jamais assez ; d'où la permanence de sa nécessité. A moins que sa pratique ne se transforme en routine, auquel cas ce seront les autres, enfants ou petits-enfants, qui rappelleront le pratiquant à l'ordre ; à l'ordre de la cohérence et du sens.

Synagogue de Saverne - © M. Rothé
A contrario, certains juifs se complaisent dans les études juives, y compris parfois même dans le Talmud ou la Kabbale, sans par ailleurs s'engager dans la pratique des mitsvoth. Bien entendu, mis à part leur culture qui s'en trouve augmentée, ils restent en marge de la Tora et du judaïsme. Une anecdote illustre bien le fossé qui sépare les Juifs de la Tradition de ces Juifs dits laïques ou libéraux.
C'est un nouveau rabbin qui arrive dans une communauté. Il ne connaît pas encore les membres de cette congrégation. Aussi, propose-t-il au président de parler du Shabath pour son premier discours. Celui-ci le récuse car, dit-il, il risquerait de froisser nombre de fidèles qui ne le respectent pas. Il propose alors le thème de la casherouth. Même réponse : la majorité des membres de cette synagogue ne mangent pas casher; ils pourraient mal réagir. Il soumet alors le thème du mikvé. Le président lui explique que la communauté ne dispose pas de bain rituel ; ce serait alors peine perdue. Excédé, le rabbin demande au président de lui faire à son tour une proposition. Il lui réplique tout naturellement : "Mais parlez-nous de judaïsme!".

Les "petites communautés" juives d'Alsace nous ont transmis un héritage rituel solide. Celui-ci a été exemplaire par son organisation (le travail de ses administrateurs) et par les hommes qui en étaient les passeurs (rabbins et officiants). S'il a attiré tant et tant de Juifs d'Europe de l'Est avant-guerre puis les Juifs sépharades dans les années 1960 c'est qu'il était attrayant et accueillant et qu'on pouvait bâtir et composer avec lui. C'est à partir de ses bases solides que le judaïsme a pu se développer ces dernières décennies à Strasbourg, sa capitale, et connaître le rayonnement que beaucoup de communautés à travers le monde lui reconnaissent aujourd'hui encore.

Notons que, dans le cursus des écoles juives en Israël qui suivent les directives du Gaon de Vilna, l'enseignement de la Bible doit être parfaitement connu avant de passer à la Michna puis au Talmud.
Dans le traité Ta'anit 24b, on commente le Psaume 92 dans lequel le Juste est comparé à deux arbres: le cèdre et le dattier. On explique que le Juste peut se renouveler comme le cèdre qui, même taillé à sa base, peut repousser. Il est aussi identifié au dattier car il est productif comme lui, ce qui n'est pas le cas du cèdre qui ne donne pas de fruits.

Photographies de la rencontre : © Françoise Kahn

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