Les parodies "pourimesques"
par Jacques KOHN, Jérusalem

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La fête de Pourim a donné lieu, à toutes les époques, à des parodies et à des plaisanteries inspirées du verset :

"Et au douzième mois, qui est le mois d'adar, le treizième jour du mois, où la parole du roi et son édit allaient être exécutés, au jour où les ennemis des Juifs espéraient se rendre maîtres d'eux, mais la chose fut mise sens dessus-dessous (wanahafokh hou) en ce que les Juifs se rendirent maîtres, eux, de ceux qui les haïssaient" (Esther 9:1).
Indépendamment des observances et des usages liés à ce verset, parmi lesquels celui qui veut que l'on pastiche, à Pourim, dans les yeshivoth, les rabbins qui y enseignent, il s'est développé toute une littérature parodique.
Cette littérature est très ancienne, puisque l'on a trouvé dans la gueniza du Caire un texte dans lequel Haman affronte les autres tyrans malfaisants de l'histoire, chacun se vantant d'avoir été le plus efficace et le plus haineux à l'égard des Juifs.

Abraham ibn Ezra (1089-1164) s'est également distingué comme un parodiste et un humoriste.

Son humour était parfois amer, notamment lorsque, faisant allusion dans un de ses poèmes, à l'extrême indigence dans laquelle il a toujours vécu, il a assuré que s'il devait décider de vendre des lampes, l'obscurité ne tomberait plus sur terre que le jour où il mourrait. De même, s'il devait choisir le commerce des cercueils, ses contemporains deviendraient immortels.

Dans son commentaire de l'Ecclésiaste (5:1), il pourfend avec finesse et humour les auteurs des piyyoutim – bien qu'il en fît partie – leur reprochant quatre défauts :

(...)

Pastiche des des Pirqei Avoth

La Meguilath Setarim, dont l'auteur n'est autre que Ralba"g (Gersonide – 1288-1345), est divisée en trois chapitres, et elle commence dans le style de la première mishna des Pirqei Avoth :
"Habaqbouq (jeu de mots construit sur le nom du prophète 'Habaqouq et sur baqbouq (“bouteille”) reçut son instruction (pour boire) de karmi (“ma vigne”), et il l'a transmise à Noé, et Noé à Loth, et Loth aux frères de Joseph (apparemment à cause de la coupe trouvée dans le sac de Benjamin [Genèse 44:12]), et les frères de Joseph à Nabal le Carmélite (qui “était ivre à l'excès” [I Samuel 25:36]), et Nabal le Carmélite à Ben Hadad (roi d'Aram à l'époque d'Achab, dont il est écrit qu'il “buvait et s'enivrait dans les tentes” (I Rois 20:16), et Ben Hadad à Balthazar (qui “buvait du vin devant des milliers” [Daniel 5:1-2]), et Balthazar à Assuérus (qui a offert un festin où il y avait “du vin royal en abondance” [Esther 1:7]), et Assuérus à rav Bibi."
(Rav Bibi était un amoraïte qui avait "défrayé la chronique" dans la Guemara Shabbath 80b car il aimait goûter aux plaisirs de la boisson. Il est devenu un personnage central de la Meguilath Setarim.)

La "nuit des ivrognes"

SchnapsAu quatorzième siècle, Mena'hem ben Aharon, auteur de Tseida la-Dérekh, un ouvrage halakhique relatif à la vie quotidienne, écrivit un hymne à la nuit de Pourim, leil shikourim -, pastiche du piyouth de Pessa'h intitulé : Leil shimourim, qui fut incorporé dans le Ma'hzor Vitry :
Extrait :
"Cette nuit est une nuit pour les ivrognes,
Une nuit pour le vin, pour la boisson et pour la joie…
Cette nuit-ci toute la création est enivrée…
Et gare à celui qui portera la main à de l'eau…"

Les "Traités de Pourim"

L'un des plus célèbres parodistes, Kalonymous ben Kalonymous, un auteur italien du quatorzième siècle, a écrit une Massékheth Pourim dont les quatre chapitres, qui épousent la forme d'un traité talmudique, contiennent des débats humoristiques sur la nourriture, la boisson et l'état d'ébriété à Pourim. Il y définit notamment vingt-quatre préparations culinaires familières aux Juifs italiens de l'époque, qu'il assimile aux "vingt-quatre donations aux kohanim" de l'époque du Temple et aux vingt-quatre livres du Tanakh.

La Massékheth Pourim raconte notamment, en style talmudique, la guerre menée par Karmi ("mon vignoble" ; voir aussi Josué 7:1), roi d'Israël venu de Botsra (Bassorah ? – Allusion au millésime du vin) contre Beèri (nom réel dans la Bible, signifiant ici : "mon puits"). Le prophète Habaqbouq ("la bouteille") transmit un message divin destiné aux indécis, et ceux-ci "revinrent à Karmi de tout leur cœur". Après quoi, "Hashem suscita à minuit un vent puissant venu de l'est qui assécha la mer, les rivières et les sources et qui détruisit les canaux et les puits". Et la parodie de s'achever sur un pastiche du verset de Deutéronome 34:10 :

"Et il ne s'est plus levé depuis lors de prophète comme Habaqbouq dans la maison de Karmi, pour tous les signes et les prodiges qu'il envoya aux yeux de tout Israël."

Dans une Massékheth Pourim, dont l'auteur est resté anonyme, on trouve la parodie suivante de la Haggada de Pessa'h :

Rabbi Shiga'one ("aliéné") a enseigné : "J'ai atteint aujourd'hui presque l'âge de soixante-dix ans, et je n'avais jamais eu le mérite de comprendre pourquoi on joue aux dés à Pourim, jusqu'à ce que Rabbi Bad'hane ("amuseur") ait exposé : Il est écrit que les Juifs ont “établi (qimou) et pris sur eux (we-qibelou)…” (Esther 9: 27). Or, le mot we-qibelou est écrit sans waw final, allusion aux points inscrits sur les six faces d'un dé : Le 'hiriq du qof indique un point, le chewa du beth deux points, le qoubouts du lamed trois points. Et si l'on combine ces trois voyelles entre elles, on a : 'hiriq plus qoubouts indiquent quatre points, chewa plus qoubouts cinq points, et 'hiriq plus chewa plus qoubouts six points."

Une autre parodie, publiée au dix-septième siècle en Pologne, et elle aussi anonyme, fait intervenir un rabbi Baqbouq ("bouteille") qui déclare :

"Quiconque boit du vin à Pourim, et atteint le même état d'ébriété que Noé le vertueux, sera protégé toute l'année durant contre les effets néfastes de l'eau. En effet, lorsque le Déluge a eu lieu et qu'il a noyé le monde entier, y compris les Géants, personne n'est demeuré en vie, à l'exception de Noé, de sa femme, de ses enfants et de ceux qui étaient avec lui dans l'arche, tous destinés à planter une vigne et à s'enivrer à Pourim."

Parodies de la dialectique talmudique

Les parodistes pourimesques ont toujours éprouvé une prédilection marquée pour des textes inspirés de la dialectique talmudique. Exemples :
Mishna : La veille du 14 adar on recherche et l'on fait disparaître l'eau des maisons et des cours. Les endroits où l'eau ne se trouve habituellement pas n'ont pas à être inspectés… (pastiche de Pessa'him 1:1).
Guemara : Où cette loi prend-elle sa source dans la Bible ? Il est écrit : "tu extirperas le mal du milieu de toi" (Deutéronome 13:6), et il n'est de mal que l'eau, comme il est écrit : "l'eau est mauvaise" (II Rois 2, 19).

Le déluge s'est abattu sur le monde parce que la génération buvait de l'eau à Pourim. C'est à Pourim que Loth a été enivré par ses filles (Genèse 19:33), c'est à Pourim qu'Esaü a vendu son droit d'aînesse à Jacob, et c'est à Pourim que Joseph s'est fait reconnaître par ses frères.

De même, c'est à Pourim qu'est morte Miryam, la sœur de Moïse, ainsi qu'il est écrit : "Et il n'y avait pas d'eau pour la communauté" (Nombres 20:2). La génération du désert n'aura pas de part dans le monde à venir (Sanhédrin 110b) parce qu'elle a bu de l'eau à Pourim. Quand au jour où Sissera s'est réfugié dans la tente de Yaël, c'était Pourim, et elle l'a tué parce qu'il avait demandé de l'eau (Juges 4:19).

(...)

Parodies des découvertes récentes de la science

Une autre parodie, publiée récemment par Ohr sameyach International, fait appel, pour élucider une des difficultés que présente la Meguila de Pourim, aux découvertes récentes de la science. Elle prend la forme d'un dialogue entre un maître et son élève :

"Selon les commentateurs qui assurent que Mardochée était le mari d'Esther, comment celle-ci a-t-elle pu épouser Assuérus ?
Pourim - Gravure de Hermann Junker
– La Guemara répond à cette question en indiquant qu'elle a été enlevée et prise de force.
– Exact ! Mais n'aurait-elle pas dû se faire tuer plutôt que de se soumettre ?
– Il existe bien une réponse dans la Guemara, mais elle est extrêmement compliquée.
– Je vais vous en donner une beaucoup plus simple. Vous avez certainement entendu parler du clonage.
– Bien sûr ! Une personne transmet son matériel génétique et on l'implante dans l'utérus d'une femme qui va porter le fœtus. L'enfant à sa naissance sera génétiquement identique au donneur et “n'héritera” rien de sa mère.
– Vous avez simplifié à l'extrême, mais votre réponse est globalement exacte.
– Mais en quoi répond-elle à la question ?
– Eh bien, s'il a existé deux Esther, ou disons plutôt : une Esther et une Hadassa génétiquement identiques, cela ne la résoudrait-il pas ? La Meguila indique en substance que Mardochée avait “adopté Hadassa, qui était l'équivalent d'Esther” (Esther 2:7). On peut en conclure que Hadassa est restée l'épouse de Mardochée, tandis qu'Esther est devenue reine pour sauver son peuple. Et cette conclusion répond en même temps à la question de savoir pourquoi Esther a été choisie par Assuérus, dont nous savons (Esther 2:2) qu'il ne cherchait que des jeunes filles vierges.
– Et comment comprenez-vous le verset qui parle de “l'adoption de Hadassa” ?
– Le mot omèn, qui désigne ici l'adoption, a la même racine que oumon (“art, adresse”). Mardochée a utilisé l'art du clonage pour reproduire Hadassa à l'identique, laquelle a donné naissance à Esther, dont nous savons qu'elle n'avait “ni père, ni mère” (Esther 2:7). Or, les clones, nous apprennent les savants, n'ont pas de parents au sens habituel du terme.
– Mais irez-vous jusqu'à prétendre que le clonage était déjà utilisé à cette époque ?
– Bien sûr ! Pourquoi pas ?
– C'est absurde ! Le clonage n'en est encore aujourd'hui qu'à ses premiers balbutiements. Comment peut-on l'avoir pratiqué il y a plus de deux mille ans ?
– Il n'y a ici rien d'absurde. Savez-vous qui étaient les “Sages qui connaissaient les temps” dont parle la Meguila (Esther 1:13) ? Selon certains, c'était des mathématiciens et des astronomes aptes à fixer les temps, selon d'autres des astrologues capables de les prédire. Quoi qu'il en soit, ils savaient la nature du temps, et ils pouvaient, soit physiquement soit mentalement, se projeter dans le futur et y apprendre de nouvelles technologies qui n'étaient pas encore à la portée de leurs contemporains. Ils ont pu par conséquent avoir appris le clonage et ses techniques.
– Et que sont devenus les clones de cette époque ?
– Comme les gens leur étaient opposés, la société a opéré une réaction de rejet à leur encontre à laquelle il est fait allusion dans les Psaumes : “Malè penèhem qalon” (“Remplis leurs faces de honte” – Psaume 83:17). Depuis ce temps-là le mot qalon ou “clone” est resté associé à la notion de honte.
Gardons-nous cependant d'oublier les victimes de ce rejet. Ainsi qu'il est écrit dans le yotsèr de Shabath Zakhor, “qelono hé'horat ba'èt lizkor” (“l'histoire des clones est inscrite dans les rouleaux dont nous devons nous souvenir”)..."

Bouleversement de la ponctuation

Une autre forme de parodie consiste à bouleverser les signes de cantillation et de ponctuation. C'est ainsi qu'il a été dit d'un 'hazan qu'il lisait ensemble les premier et deuxième versets du septième chapitre de Berèchith : "Hashem dit à Noé : “Viens, toi et toute ta maison, dans l'arche ! Car c'est toi que J'ai trouvé juste devant Moi dans cette génération… de tout animal pur”."

Questions et Réponses

On trouve aussi des sheèloth ou-techouvoth propres à Pourim :
Question : Nous savons tous que Haman était un racha' . Or, nous apprenons dans la Haggada de Pessa'h que la façon de nous comporter envers un racha' consiste à lui "frapper les dents". Pourquoi Mardochée n'a-t-il pas frappé les dents de Haman ?
Réponse : Selon le Targoum (Esther 5:9), Mardochée et Haman entreprirent ensemble un jour un voyage au cours duquel les vivres de Haman virent à lui manquer. En échange du pain que lui donna Mardochée, Haman accepta de devenir son esclave.
Or, d'après la Torah (Exode 21:27), lorsqu'un maître frappe son esclave et lui fait tomber une dent, celui-ci devient automatiquement affranchi. Voilà pourquoi Mardochée, qui tenait à garder son esclave à son service, ne l'a pas frappé aux dents.

Question : Pourquoi le nom de Wayzatha, le dixième fils de Haman, est-il écrit avec un waw allongé (Esther 9:9) ?
Réponse : Lorsqu'un Juif possède dix animaux, de gros ou de menu bétail, il a l'obligation selon la halakha de les faire passer sous une perche, et le dixième sera considéré comme ma'assèr behèma ("dîme animale") et donné au kohen (Lévitique 27:32). Mais si le dixième animal réussit à s'enfuir, son propriétaire n'a pas l'obligation de le remettre au kohen.
Les kohanim de Suse considéraient les fils de Haman comme des animaux. Aussi l'un de ces kohanim est-il venu chez celui-ci et lui a intimé l'ordre, puisqu'ils étaient au nombre de dix, de lui en remettre un comme ma'assèr behèma. Haman s'est exécuté et il a fait passer tous ses dix fils sous une perche. Mais lorsque s'est présenté Wayzatha, Haman s'est accroché à lui et a essayé de le faire s'enfuir. Le kohen, de son côté, a saisi Wayzatha pour le faire passer sous la perche. C'est ainsi que le dixième fils de Haman a été écartelé, ce que symbolise le waw allongé de son nom.

Question : Il est écrit : "Le treizième jour du mois we-noa'h…" (Esther 9:17). Que vient faire ici Noé ?
Réponse : Lorsque Haman manifesta devant sa femme sa colère contre Mardochée, celle-ci lui conseilla de dresser à son intention une potence de cinquante coudées (Esther 5:14). Après avoir cherché en vain une pièce de bois d'une telle longueur, Haman se souvint que Noé, lorsqu'il avait construit l'arche, avait utilisé des poutres de cinquante coudées (Genèse 6:15). Il se présenta chez lui, et demanda qu'il lui prête une telle poutre.
" Que veux-tu en faire, demanda Noé ?
– Je veux y pendre Mardochée.
– Pas question que je te la prête ! Mardochée est un tsaddiq !"
Les deux hommes s'agrippèrent l'un et l'autre à une poutre, Haman cherchant à la traîner vers lui, et Noé à la retenir. Mais Haman était plus jeune, donc plus robuste. Il eut donc le dessus et réussit à entraîner la poutre et Noé jusque… dans la Meguila.

Question : Il est écrit (Esther 9:19) : "…où l'on s'envoie des portions ish le-rè'èyou (Littéralement : "un homme à son ami"). Que vient faire ici le mot ish, apparemment superflu ?
Réponse : Un hérétique qui vouait une solide animosité au rabbin de sa ville, car il le ridiculisait sans cesse, décida de lui rendre la pareille un jour de Pourim. Pour exécuter la mitswa de "l'envoi de portions", il alla acheter du foie haché auquel il donna la forme d'un porc, et il le fit porter sur un plateau au rabbin.
Au reçu de ce cadeau inattendu, le rabbin prit une de ses propres photos, la déposa sur le plateau et la réexpédia à son "ami" avec la note suivante :
" J'ai été longtemps préoccupé par un mot de la Meguila apparemment superflu. A propos des "portions" que l'on doit s'envoyer les uns aux autres, le texte nous invite à le faire ish le-rè'èyou. Pourquoi cette précision ?
Grâce à votre amical envoi, j'ai enfin réussi à comprendre : Ce que veut nous dire la Meguila, c'est que les présents que l'on s'envoie doivent définir le ish, c'est-à-dire le type de personne que l'on est. Vous avez très scrupuleusement exécuté la mitswa, puisque vous m'avez envoyé une description de votre personne. J'en fais autant à mon tour, et le portrait que je vous envoie sera pour vous une description de la mienne."

Question : La mitswa de faire un repas et de s'enivrer à Pourim est-elle prescrite par la Torah ou par les rabbins ?
Réponse : Il est écrit qu'Abraham "fit un grand festin le jour où fut sevré (beyom higamèl) Isaac" (Genèse 21: 8).
De ce verset nous pouvons déduire que la mitswa de faire un repas et de s'enivrer à Pourim est de la Torah.
Les lettres qui forment le mot higamèl sont en effet les mêmes que celles de meguila.
Cela nous montre que ce festin a eu lieu à Pourim, puisqu'il a été impossible à Abraham de savoir la différence entre higamèl et meguila.
Mais alors, pourquoi le verset se termine-t-il pas le mot "Isaac" ? Quel rapport Isaac a-t-il avec la lecture de la Meguila ?
C'est pour nous apprendre une halakha importante au sujet de Pourim. On sait que l'on sonne le shofar à Rosh Hashana pour rappeler le "sacrifice" d'Isaac. Or, nous avons appris qu'on ne le fait pas lorsque Rosh hashana tombe un Shabath (Rosh hashana 29b). C'est pourquoi il en est de même pour Pourim : On ne lit pas la Meguila lorsqu'il tombe un Shabath.

Question : Pourquoi ne récite-t-on pas de Kadish après la lecture de la Meguila ?
Réponse : Haman a été pendu en nissan (Ibn Ezra ad Esther 3:11), et ses fils l'ont précédé sur la potence la veille de Pourim. Aussi n'est-il plus resté personne pour dire un Kadish.

Question : Doit-on réciter la birkath ha-gomel après avoir volé sur un avion d'El-Al ?
Réponse : Selon Rabbi Anan, dans ses Hilkhoth El-Al, ceux qui voyagent en avion n'ont pas à réciter la birkath ha-gomel après leur vol. Il est en effet statistiquement prouvé que l'avion est plus sûr que l'automobile. Or, a-t-on jamais entendu dire que quelqu'un ait récité gomel après avoir roulé autour de Tel Aviv ?
Rabbi Mazon est d'un avis contraire, mais seulement après un vol où un repas a été servi : "Cette prière est prévue pour ceux qui survivent au repas, pas au vol" (Hilkhoth ha-mazon).
La règle ne s'applique cependant qu'à ceux auxquels leur rav a permis de prendre l'avion. Car il est écrit : "Les cieux appartiennent à Hashem, et la terre Il l'a donnée aux fils de l'homme" (Psaume 115:16). D'où il résulte qu'il est interdit, en principe, de voyager en avion.


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