LA HOLLE KREISH
par Daniel Warschawski

"Mais unique est ma colombe, mon amie accomplie ; elle est unique pour sa mère, elle est la préférée de celle qui l'a enfantée. Les jeunes filles, en la voyant, la proclament heureuse ; reines et concubines font son éloge. " (Cantique des cantiques 6:9)

Holle Kreish à Jérusalem, 2018

L'être humain possède trois noms : celui donné par ses parents, celui que les personnes étrangères lui donnent et celui que la personne elle même se donne (MidrashTanhumaVayakel).

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A l'heure où la Brita (en Israël) ou le Zevedhabat (chez les sépharades) sont revenus (ou venus) à la mode, j'ai pensé qu'il serait de bonne augure de faire connaître à ceux qui s'intéressent à la tradition ashkénaze la cérémonie de moins en moins pratiquée (ou même complètement oubliée) connue sous le nom de "HOLLE KREISCH". Il s'agit d'une cérémonie typique du judaïsme ashkénaze.
Le but de notre étude est d'essayer de comprendre le sens de cette cérémonie au-delà de son aspect folklorique.

Des cérémonies officielles aux cours desquelles on donne un nom à un nouveau né du genre féminin n'existaient pas dans l'antiquité pour des raisons sociologiques (entre autre le patriarcat) ou économiques.
Au cours du moyen âge est apparue dans les communautés ashkénazes une cérémonie au cours de laquelle on proclamait le nom de la fille. Connue sous le nom de HolleKreish, elle se déroulait le quatrième samedi suivant la naissance de l’enfant (première fois que la nouvelle maman sortait de chez elle), après l’office du Shabath matin, dans la maison des parents de la nouvelle née.
Nous allons successivement étudier : 1. la signification du nom,
2. la halakha [jurisprudence religieuse] au service du folklore,
3. la cérémonie.

Signification du nom

La signification, ou plutôt l’explication, du mot Hollekreisch, est un sujet de discussions entre les chercheurs historiens.

Les explications mystiques:
Pour certains chercheurs le mot signifie "PLEURER HOLLE" c'est à dire faire du bruit (holle-holle) pour chasser les mauvais esprits néfastes au bébé. Cette explication ne nous semble pas conforme à la mentali é des juifs ashkénazes, bien qu’il s’agisse de l'opinion du Mahzor Vitry (Simha ben Samuel de Vitry, élève de Rachi).
Pour d'autres chercheurs le terme Hollekreisch ferait allusion à la d éesse germanique Holle. Il s’agit de la "sorcière" connue sous le nom de "FRAU HOLLE" qui "secoue les lits" (voir l'histoire racontée par les frères Grimm sur la base d'une fable allemande). Nous sommes à nouveau dans le cadre de la protection du nouveau-né contre "les mauvais esprits", peu compatible avec "l'esprit" ashkénaze bien qu'il s'agisse de l'opinion de Isaac de Vienne, auteur de l'ouvrage Or Zaroua (voir Jill Hammer :"holle'scry: Unearthings of birth Goddess in a German Jewish Naming Ceremony").

Les explications linguistiques
Explications plus probables que les explications mystiques sont celles qui prétendent que le terme Hollekreisch proviendrait du mot "'HOL" ("profane" en hébreu) et du mot "KREISHEN" ("crier" en allemand). Pour les partisans de cette thèse, il s'agit de crier le nom profane de l'enfant. En effet chez le juif ashkénaze on avait l'habitude de donner au nouveau-né un nom juif (le plus souvent celui d'un ancêtre décédé) dont on se servait entre autre pour "monter à la Torah" et un nom profane utilisé dans la vie de tous les jours. Tel est l'avis du Maharam Mintz (Rabbi Moshé Ben Isaac Halevi Mintz, Allemagne quinzième siècle).
Autre explication proposée par notre père, le grand rabbin Max Warschawski zatza"l, pour qui le nom proviendrait du français "HAUT LA CRECHE". Selon Norbert Strauss il s'agit de l'explication la plus logique étant donné que la cérémonie date de l'époque des Tossaphistes, école talmudique créée par les élèves de Rachi connus comme les "sages français" (Hakhmei Tzarfath).

Evolution de la Holle Kreish chez les rabbins askénazes, ou le folklore au service de la Halakha


Holle Kreish sur un ouvrage de l'époque médiévale
source : E. Baumgarten, Mother and Children: Jewish family in medieval Europe
Selon la tradition ashkénaze, la cérémonie daterait du cinquième siècle mais il n'existe aucun texte corroborant cette affirmation.
La plus ancienne référence à "une cérémonie" ayant lieu après la naissance se trouve dans le Ma'hzorVitry de Rabbi Simha ben Samuel. "Il est de coutume qu' à un moment opportun, peu de temps après la circoncision, se réunissent dix personnes (minyan).Les personnes présentes posent le Pentateuque sur l'enfant qui est habillé comme le jour de la mila [circoncision], et récitent des bénédictions tirées du livre de la Genèse (la bénédiction de Isaac à Jacob 28:2-4), puis ils mettent une plume et de l'encre dans la main du bébé en lui souhaitant de devenir un scribe érudit dans la Torah." L'auteur du Sefer Hassidim (attribué à Rabbi Yehuda Hehassid , Allemagne, fin du douzième si ècle) a une approche semblable à celle de son contemporain Rabbi Simha.

Avant de poursuivre notre étude, quelques remarques sont à souligner :

  1. Rabbi Simha parle d'une cérémonie pour les seuls garçons (réf érence à la brith mila/circoncision) et non pour les filles (bien que la plupart des chercheurs soient d'avis que la cérémonie à l'époque de Rabbi Simha concernait les enfants des deux sexes).
  2. Rabbi Simha parle d’une date approximative pour la cérémonie ("moment opportun").
    Certains chercheurs prétendent que la cérémonie à l'époque de Rabbi Simha est une réminiscence d'une coutume chrétienne n'ayant rien à voir avec la nomination de l'enfant mais dont le but est plutôt de protéger le nouveau-né contre les mauvais esprits. Il est interéssant qu'il existe dans le judaïsme traditionel l'equivalent de frau Holle : Lilith (voir Isaïe 34:14 "Shedim" ; voir aussi le livre de E.Baumgarten : Mother and Children Jewish family in Medieval Europe, Princeton University press, Practicing piety in medieval Ashkenaz).

  3. On ne connaît pas encore de "Hollekreisch".

Selon le Yavetz (Rabbi Yaacov Emden,dix-huitième siècle), la cérémonie est passée des bébés des deux sexes aux seules filles, car pour les garçons il y a à la fois une cérémonie au cours de laquelle on proclame le nom (la circoncision) et la cérémonie de la Mappa, alors que pour les filles aucune cérémonie de ce type n'existait. Pour Yavetz il s’agirait d'une "compensation" accordée aux filles (opinion proposée par Norbert Strauss).

Le nom Hollekreish apparaît pour la première fois (sous la forme que l'on connaît de nos jours) au début du quinzi ème si ècle dans les responsa de Rabbi Moshé ben Isaac Mintz (connu comme le Maharam Mintz) contemporain du célèbre Maharil (père du minhag de la vallée du Rhin) qui bizarrement ne fait pas réf érence à la cérémonie, ce qui n'est pas le cas de la mappa (Wimpel). Voir aussi rabbi Israël Shalom Sharka et Sefer Yehiel Ozer qui parlent de la "hollkreish".
Selon le texte, le Maharam Mintz devait rédiger un acte de divorce (gueth) qui ne serait valable que si les noms et surnoms de la personne qui divorce étaient exacts sous peine d'invalider l'acte. Pour trouver la solution à un problème de nom à transcrire sur l'acte de divorce le Maharam Mintz fait référence à "une cérémonie qu'il connaît par son père et qui s'appelle "Hollekreish" (signifiant crier le nom profane) au cours de laquelle est donné à la fille un nom allemand" (voir Sefer Nahalat Shiva Chtarot 45). Selon le Maharam Mintz, il existe donc une cérémonie appelée Hollekreisch au cours de laquelle on crie le nom profane de la fille (et non plus du garçon comme la pensait Rabbi Simha).On peut donc affirmer que la cérémonie pouvait avoir une importance juridique/halakhique en sus de son aspect folklorique.

La cérémonie traditionnelle

Selon la tradition la cérémonie se fait dans la maison de la mère du bébé le quatrième Shabath après la naissance (appelé traditionnellement "le Shabath de la première sortie"), après la prière. Le poupon habillé en habits de fête est couché dans le berceau qui est richement décoré pour l'occasion.

Dans le berceau, sous la tête du poupon, on pose le livre du Lévitique et l'on dit "apprend et garde ce qui est écrit dans ce livre, fait ce qui est écrit comme il est écrit dans le livre de José (1:8) ! לֹא-יָמוּשׁ סֵפֶר הַתּוֹרָה הַזֶּה מִפִּיךָ, וְהָגִיתָ בּוֹ יוֹמָם וָלַיְלָה, לְמַעַן תִּשְׁמֹר לַעֲשׂוֹת, כְּכָל-הַכָּתוּב בּוֹ: כִּי-אָז תַּצְלִיחַ אֶת-דְּרָכֶךָ, וְאָז תַּשְׂכִּיל "Ce livre de la Doctrine ne doit pas quitter ta bouche, tu le méditeras jour et nuit afin d'en observer avec soin tout le contenu ; car alors seulement tu prospéreras dans tes voies, alors seulement tu seras heureux". Puis un texte d' Isaïe (59:21) : וּדְבָרַי אֲשֶׁר-שַׂמְתִּי בְּפִיךָ: לֹא-יָמוּשׁוּ מִפִּיךָ וּמִפִּי זַרְעֲךָ וּמִפִּי זֶרַע זַרְעֲךָ, אָמַר יְהוָה, מֵעַתָּה, וְעַד-עוֹלָם. " Les paroles que j'ai mises en ta bouche ne doivent point s' écarter de ta bouche ni de la bouche de tes enfants ni de celle des enfants de tes enfants dit Dieu, soit à p ésent soit dans les temps futurs".

En ce qui concerne la suite de la cérémonie, nous nous trouvons devant deux écoles représentant les deux tendances de la signification de la cérémonie :

1 . La cérémonie selon le Ma'hzor Vitry

Puisse-t-il enrichir, le Seigneur, de la rosée des cieux et des sucs de la terre, d'une abondance de moissons et de vendanges ! וְיִתֶּן-לְךָ, הָאֱלֹהִים, מִטַּל הַשָּׁמַיִם, וּמִשְׁמַנֵּי הָאָרֶץ--וְרֹב דָּגָן, וְתִירֹשׁ.
Que des peuples t'obéissent ! Que des nations tombent à tes pieds!
Sois le chef de tes frères et que les fils de ta mère se prosternent devant toi !
Malédiction à qui te maudira et qui te bénira soit béni !
יַעַבְדוּךָ עַמִּים, וישתחו (וְיִשְׁתַּחֲווּ) לְךָ לְאֻמִּים--הֱוֵה גְבִיר לְאַחֶיךָ, וְיִשְׁתַּחֲווּ לְךָ בְּנֵי אִמֶּךָ; אֹרְרֶיךָ אָרוּר, וּמְבָרְכֶיךָ בָּרוּךְ.
Le Dieu tout puissant te bénira, te fera croître et multiplier, et tu deviendras une congrégation de peuples. וְאֵל שַׁדַּי יְבָרֵךְ אֹתְךָ, וְיַפְרְךָ וְיַרְבֶּךָ; וְהָיִיתָ, לִקְהַל עַמִּים.
Et il t'attribuera la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta postérité avec toi,
en te faisant possesseur de la terre de tes pérégrinations, que Dieu a donnée à Abraham.
וְיִתֶּן-לְךָ אֶת-בִּרְכַּת אַבְרָהָם, לְךָ וּלְזַרְעֲךָ אִתָּךְ--לְרִשְׁתְּךָ אֶת-אֶרֶץ מְגֻרֶיךָ, אֲשֶׁר-נָתַן אֱלֹהִים לְאַבְרָהָם.
Tu seras béni dans la ville, et béni dans les champs. בָּרוּךְ אַתָּה, בָּעִיר; וּבָרוּךְ אַתָּה, בַּשָּׂדֶה.
Béni seras-tu à ton arrivée, et béni encore à ton départ ! בָּרוּךְ אַתָּה, בְּבֹאֶךָ; וּבָרוּךְ אַתָּה, בְּצֵאתֶךָ.
Bénies seront ta corbeille et ta huche. בָּרוּךְ טַנְאֲךָ, וּמִשְׁאַרְתֶּךָ.
Béni sera le fruit de tes entrailles, et le fruit de ton sol, et celui de ton bétail :
la progéniture de tes taureaux, la portée de tes brebis.
בָּרוּךְ פְּרִי-בִטְנְךָ וּפְרִי אַדְמָתְךָ, וּפְרִי בְהֶמְתֶּךָ--שְׁגַר אֲלָפֶיךָ, וְעַשְׁתְּרוֹת צֹאנֶךָ.
Jette un regard du haut des cieux, ta sainte demeure, et bénis ton peuple Israël et la terre que tu nous as donnée,
comme tu l'as juré à nos pères, ce pays ruisselant de lait et de miel !
הַשְׁקִיפָה מִמְּעוֹן קָדְשְׁךָ מִן-הַשָּׁמַיִם, וּבָרֵךְ אֶת-עַמְּךָ אֶת-יִשְׂרָאֵל, וְאֵת הָאֲדָמָה, אֲשֶׁר נָתַתָּה לָנוּ--כַּאֲשֶׁר נִשְׁבַּעְתָּ לַאֲבֹתֵינוּ, אֶרֶץ זָבַת חָלָב וּדְבָשׁ. {ס}
L'Éternel ouvrira pour toi son bienfaisant trésor, le ciel,
pour dispenser à ton sol des pluies opportunes et faire prospérer tout le labeur de ta main ;
et tu pourras prêter à maintes nations, mais tu n'emprunteras point.
יִפְתַּח יְהוָה לְךָ אֶת-אוֹצָרוֹ הַטּוֹב אֶת-הַשָּׁמַיִם, לָתֵת מְטַר-אַרְצְךָ בְּעִתּוֹ, וּלְבָרֵךְ, אֵת כָּל-מַעֲשֵׂה יָדֶךָ; וְהִלְוִיתָ גּוֹיִם רַבִּים, וְאַתָּה לֹא תִלְוֶה.
Pour prix de votre obéissance à ces lois et de votre fidélité à les accomplir,
l'Éternel, votre Dieu, sera fidèle aussi au pacte de bienveillance qu'il a juré à vos pères.
וְהָיָה עֵקֶב תִּשְׁמְעוּן, אֵת הַמִּשְׁפָּטִים הָאֵלֶּה, וּשְׁמַרְתֶּם וַעֲשִׂיתֶם, אֹתָם--וְשָׁמַר יְהוָה אֱלֹהֶיךָ לְךָ, אֶת-הַבְּרִית וְאֶת-הַחֶסֶד, אֲשֶׁר נִשְׁבַּע, לַאֲבֹתֶיךָ.
Il t'aimera, te bénira, te multipliera, il bénira le fruit de tes entrailles et le fruit de ton sol,
ton blé, ton vin et ton huile, les produits de ton gros et de ton menu bétail,
dans le pays qu'il a juré à tes pères de te donner.
וַאֲהֵבְךָ, וּבֵרַכְךָ וְהִרְבֶּךָ; וּבֵרַךְ פְּרִי-בִטְנְךָ וּפְרִי-אַדְמָתֶךָ דְּגָנְךָ וְתִירֹשְׁךָ וְיִצְהָרֶךָ, שְׁגַר-אֲלָפֶיךָ וְעַשְׁתְּרֹת צֹאנֶךָ, עַל הָאֲדָמָה, אֲשֶׁר-נִשְׁבַּע לַאֲבֹתֶיךָ לָתֶת לָךְ.
Tu seras béni entre tous les peuples ; parmi toi comme parmi tes bêtes, aucun sexe ne sera stérile. בָּרוּךְ תִּהְיֶה, מִכָּל-הָעַמִּים: לֹא-יִהְיֶה בְךָ עָקָר וַעֲקָרָה, וּבִבְהֶמְתֶּךָ.
l'Éternel écartera de toi tout fléau ; et toutes ces funestes plaies de l'Egypte, que tu connais bien,
ce n'est pas à toi qu'il les infligera, mais à tes adversaires.
וְהֵסִיר יְהוָה מִמְּךָ, כָּל-חֹלִי; וְכָל-מַדְוֵי מִצְרַיִם הָרָעִים אֲשֶׁר יָדַעְתָּ, לֹא יְשִׂימָם בָּךְ, וּנְתָנָם, בְּכָל-שֹׂנְאֶיךָ.

1 . La cérémonie selon la tradition de la Vallée du Rhin

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre בְּרֵאשִׁית, בָּרָא אֱלֹהִים, אֵת הַשָּׁמַיִם, וְאֵת הָאָרֶץ.
Ainsi furent terminés les cieux et la terre, avec tout ce qu'ils renferment וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, וְכָל-צְבָאָם
Que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces jeunes gens!
Puisse-t-il perpétuer mon nom et le nom de mes pères Abraham et Isaac!
Puisse-t-il multiplier à l'infini au milieu de la contrée
הַמַּלְאָךְ הַגֹּאֵל אֹתִי מִכָּל-רָע, יְבָרֵךְ אֶת-הַנְּעָרִים, וְיִקָּרֵא בָהֶם שְׁמִי, וְשֵׁם אֲבֹתַי אַבְרָהָם וְיִצְחָק; וְיִדְגּוּ לָרֹב, בְּקֶרֶב הָאָרֶץ.
Voici les noms des fils d'Israël, venus en Égypte ; ils y accompagnèrent Jacob, chacun avec sa famille... וְאֵלֶּה, שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל, הַבָּאִים, מִצְרָיְמָה: אֵת יַעֲקֹב, אִישׁ וּבֵיתוֹ בָּאוּ
L'Éternel appela Moïse, et lui parla, de la Tente d'assignation, en ces termes : וַיִּקְרָא, אֶל-מֹשֶׁה; וַיְדַבֵּר יְהוָה אֵלָיו, מֵאֹהֶל מוֹעֵד לֵאמֹר.
L'Éternel parla en ces termes Moïse, dans le désert de Sinaï, dans la tente d'assignation,
le premier jour du second mois de la deuxième année après leur sortie du pays d'Egypte
וַיְדַבֵּר יְהוָה אֶל-מֹשֶׁה בְּמִדְבַּר סִינַי, בְּאֹהֶל מוֹעֵד: בְּאֶחָד לַחֹדֶשׁ הַשֵּׁנִי בַּשָּׁנָה הַשֵּׁנִית, לְצֵאתָם מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם--לֵאמֹר.
Ce sont là les paroles que Moïse adressa à tout Israël en deçà du Jourdain, dans le désert, dans la plaine en face de Souf,
entre Pharan et Tofel, Laban, Hatzéroth et Di-Zahab
אֵלֶּה הַדְּבָרִים, אֲשֶׁר דִּבֶּר מֹשֶׁה אֶל-כָּל-יִשְׂרָאֵל, בְּעֵבֶר, הַיַּרְדֵּן: בַּמִּדְבָּר בָּעֲרָבָה מוֹל סוּף בֵּין-פָּארָן וּבֵין-תֹּפֶל, וְלָבָן וַחֲצֵרֹת--וְדִי זָהָב.
Or, voici la bénédiction dont Moïse, l'homme de Dieu, bénit les enfants d'Israël avant de mourir וְזֹאת הַבְּרָכָה, אֲשֶׁר בֵּרַךְ מֹשֶׁה אִישׁ הָאֱלֹהִים--אֶת-בְּנֵי יִשְׂרָאֵל: לִפְנֵי, מוֹתוֹ
Ainsi qu'à cette main puissante, et à toutes ces imposantes merveilles, que Moïse accomplit aux yeux de tout Israël. וּלְכֹל הַיָּד הַחֲזָקָה, וּלְכֹל הַמּוֹרָא הַגָּדוֹל, אֲשֶׁר עָשָׂה מֹשֶׁה, לְעֵינֵי כָּל-יִשְׂרָאֵל.
Il t'aimera, te bénira, te multipliera, il bénira le fruit de tes entrailles et le fruit de ton sol,
ton blé, ton vin et ton huile, les produits de ton gros et de ton menu bétail, dans le pays qu'il a juré à tes pères de te donner..
וַאֲהֵבְךָ, וּבֵרַכְךָ וְהִרְבֶּךָ; וּבֵרַךְ פְּרִי-בִטְנְךָ וּפְרִי-אַדְמָתֶךָ דְּגָנְךָ וְתִירֹשְׁךָ וְיִצְהָרֶךָ, שְׁגַר-אֲלָפֶיךָ וְעַשְׁתְּרֹת צֹאנֶךָ, עַל הָאֲדָמָה, אֲשֶׁר-נִשְׁבַּע לַאֲבֹתֶיךָ לָתֶת לָךְ.
Tu seras béni entre tous les peuples ; parmi toi comme parmi tes bêtes, aucun sexe ne sera stérile. בָּרוּךְ תִּהְיֶה, מִכָּל- הָעַמִּים: לֹא-יִהְיֶה בְךָ עָקָר וַעֲקָרָה, וּבִבְהֶמְתֶּךָ.
l'Éternel écartera de toi tout fléau; et toutes ces funestes plaies de l'Egypte, que tu connais bien,
ce n'est pas à toi qu'il les infligera, mais à tes adversaires.
וְהֵסִיר יְהוָה מִמְּךָ, כָּל-חֹלִי; וְכָל-מַדְוֵי מִצְרַיִם הָרָעִים אֲשֶׁר יָדַעְתָּ, לֹא יְשִׂימָם בָּךְ, וּנְתָנָם, בְּכָל-שֹׂנְאֶיךָ.

Après les textes lus par le rabbin, les filles se mettent autour du berceau et la mère demande aux enfants trois fois : "hollekreisch wie soll’s pupele hasse ?" ("Comment se nomme la fille?"), et elles crient le nom du bébé en soulevant la crèche trois fois. Puis on finit la cérémonie par la bénédiction des enfants : "que l’ange qui m’a délivré de tout mal, bénsse ces jeunes gens ! Puisse-t-il perpétuer mon nom et le nom de mes pères Abraham et Isaac ! Puisse-t-il multiplier à l’infini au milieu de la contrée."(Genèse 28:16). Bien entendu et comme il se doit la cérémonie se termine par une distribution de sucreries aux enfants et un repas de fête pour les adultes.

Bibliographie :
  • Jill Hammer : Holle's Cry: Unearthing a birth goddess in a German Jewish Naming Ceremony ; Indiana University press
  • Norbert Strauss : Hollekreisch ceremony
  • Elisheva Baumgarten : Mother and Children : Jewish family in medieval Europe ; Princeton University press ; Practicing piety in medieval Ashkenaz
  • Joseph Guttman : The Jewish life cycle
  • Marcus Ivan : The Jewish life cycle rites of passage from biblical to modern times
  • Kaufmann Kohler : the Jewish encyclopedia - HolleKreish
  • Max Warschawski : Holkreisch, Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine
  • מחזר ויטרי מאת הרב שמחה בן שמואל
  • רבי יעקב אמדן שו"ת היעב"ץ
  • שו"ת מהר"ם מינץ סימן י"ט ד"ה וזהו סמך
  • ספר נחלת שבעה שטרות סימן מ"ה
  • כתב עת צפונות תש"ן מ"א
  • רעיונות לטקס שמחת בת ה"חול קרייש" המסורתי
  • שורשי מנהג אשכנז כרך 1
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