l'APAJ


Le promeneur, au 87 rue d'Adelshoffen, à Schltigheim, aura l'œil attiré par une construction contemporaine étrange : de la rue, un parallélépipède surmonté de panneaux solaires, et dans le prolongement , à peine visible de la rue, un bâtiment lumineux, aux grandes parois vitrées : le Buisson Ardent... Des personnes adultes déambulent dans le jardin, se balancent, bavardent, jouent...

Qui sont-ils ?

Pour comprendre, il faut remonter le temps, jusqu'au début des années 1980. Des familles juives dont un membre est handicapé mental s'entraident pour les démarches administratives et rêvent d'une maison pour leur proche. C'est la naissance de l'APAJ, Association des Parents et Amis des handicapés Juifs, sous l'égide de Colette et Loup Meyer-Moog, avec les Docteurs Hirsch, le Professeur J.M.Lévy...et bien d'autres.

En 1985, la Fondation Elisa hérite d'une maison à Schiltigheim ; elle accepte de la mettre à disposition de l'APAJ, et c'est ainsi que naît le Buisson Ardent. L'APAJ restaure la maison, y fait installer un ascenseur. Avec l'aide d'un grand professionnel aujourd'hui disparu, Clément Wurtz, l'APAJ obtient du Conseil Général un agrément pour un foyer d'accueil pour handicapés mentaux autonomes...et nous nous sommes lancés, enthousiastes et incompétents...

Les premières années ont été compliquées : le foyer tardait à se remplir, le personnel n'était pas suffisamment formé...

Avec l'arrivée du Directeur Dominique Thiry, la maison s'est mise à vivre, à progresser ; des résidents qui sont toujours là, s'y sont installés ; l'agrément a été modifié : les handicapés n'ont plus besoin d'être « autonomes » ; de fait, très peu travaillent à l'extérieur. Le Buisson Ardent est devenu leur maison, leur famille, toute leur vie. Une maison trop petite et mal adaptée, comme cela est apparu au bout de quelques années.

Un nouveau Directeur , M. Jean Pax a pris les rênes du Buisson au début du XXIème siècle ; c'est lui qui a mis en œuvre le projet fou du déménagement ; il a trouvé une parcelle constructible à Schiltigheim, le projet a été confié au Foyer Moderne, qui a fait bâtir un bâtiment par des architectes de renom, Denu et Paradon ; la capacité a été augmentée, suivant les conseils de l'autorité de tutelle, le Conseil Général du Bas-Rhin.

Désormais, 25 résidants , entre 20 et 70 ans, vivent au Buisson Ardent. L'APAJ a équipé une cuisine professionnelle double, dans laquelle des petits plats strictement cacher leur sont mitonnés par Sodexho : l'APAJ a choisi de déléguer cette activité , très strictement règlementée, à un professionnel de niveau international. Le chef cuisinier s'est initié aux subtilités de la cacherout, il est même devenu le « référent cacherout » de Sodexho et organise des stages pour les équipes de toute la France qui prennent en charge des établissements juifs !

L'équipe éducative a été renforcée, puisque le nombre de résidents a augmenté ; elle n'a pas tout à fait atteint les besoins, de plus en plus importants pour la prise en charge de pensionnaires plus lourdement handicapés.

C'est pourquoi le rôle de l’association reste fondamental : une fois par mois, le bureau se réunit avec la nouvelle Directrice, Mme Dina Abitbol. Ce comité de gestion suit de près l'évolution administrative, comptable et pédagogique du fonctionnement du Buisson. Il décide des voyages à subventionner, des matériels à renouveler, du personnel à embaucher ; des représentants du comité sont présents lors de la discussion du bilan de l'année et du budget , avec l'inspectrice du C G et l'expert -comptable, qui connaît bien la structure et la soutient au-delà du simple travail technique.

L'APAJ s'est lancé un nouveau défi pour 2014 : obtenir le classement de quelques chambres à un niveau médicalisé, afin de pouvoir garder dans la structure les résidants qui y ont passé de longues années, qui y ont vieilli et demandent désormais des soins plus attentifs. Ceci s'obtiendra par une négociation très technique, la recherche d'appuis politiques et beaucoup de persévérance...

L'APAJ est soutenue par des centaines d'adhérents, qui paient leur cotisation chaque année, qui sont présents lors de la fête bisannuelle et qui n'hésitent pas, lors des grands projets, à montrer leur générosité. C'est par eux qu'elle jouit d'une certaine autonomie dans la poursuite de ses objectifs.


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