Objets cultuels


Rouleau de la Torah (Sefer Torah)

La forme de rouleau est aujourd'hui encore celle du livre antique, que l'on retrouve dans les rouleaux de la Mer Morte. La Torah contient les cinq livres de Moïse ou Pentateuque ; elle est lue en public à la synagogue lors des offices des lundi et jeudi matin, samedi matin et après-midi et lors des offices des fêtes. Le texte sacré est découpé en séquences hebdomadaires, elles-mêmes divisées en sections : l'ensemble du texte est lu sur un cycle annuel ; sont successivement appelés à la lecture de la Torah un Cohen, un Lévi, et cinq autres fidèles, mais ordinairement c'est le ministre-officiant qui procède à la lecture.
Le rouleau, qui comprend environ 200 colonnes de texte, est constitué d'une quarantaine de peaux cousues bout à bout, en général des peaux provenant de veau, de bœuf, voire de dromadaire au Moyen Orient. Seul un scribe spécialisé, le sofer, peut rédiger une Torah, car cette tâche exige la maîtrise de techniques particulières (écriture sur parchemin, à l'encre noire et à la plume) et le respect de normes religieuses rigoureuses ; toute infraction à ces règles, ou toute erreur dans la copie du texte rend le rouleau impropre à son usage rituel. La copie d'un rouleau entier demande un an à un an et demi de travail à un sofer : on imagine le prix d'un tel objet …
Les fidèles sont debout lorsque le rouleau est sorti de l'arche sainte (Aron ha-kodesh), armoire située dans le mur oriental de la synagogue (vers Jérusalem) ; transporté jusqu'à l'estrade de lecture, il est soulevé pour leur être présenté. Le parchemin sacré ne devant être touché du doigt, par respect, le récitant utilise une main de lecture (yad) pour suivre le texte.
Prêt du Consistoire Israélite de la Moselle

Mantelet de Torah
Outre son rôle de protection du rouleau de la Torah, le mantelet est un ornement majeur du culte, enrichi de franges, de motifs décoratifs (couronne, lions de Juda, colonnes du Temple, etc) ou d'inscriptions (dédicaces, etc), artistiquement brodés de fils d'or et d'argent sur la soie, le brocart ou le velours.
Don de Renée et Moïse Lehmann à la Communauté Israélite de Metz, 1937.
Prêt du Consistoire Israélite de la Moselle
Couronne de la Torah

L'une des parures de la Torah est cette couronne (nommée Kether Torah), parfois en argent ou en vermeil, fixée au sommet des deux axes de bois des rouleaux de la Torah. Quand la Torah sort de l'arche sainte (Aron ha-kodesh), elle est emballée dans son mantelet et coiffée de cette couronne ; elle est alors transportée processionnellement jusqu'à l'estrade de lecture.

Prêt du Consistoire Israélite de la Moselle

Main de lecture (yad)

Cet instrument, nommé « main (ou doigt) de lecture », permet au récitant, lors de l'office à la synagogue, de suivre le texte sur le rouleau de la Torah sans que celui-ci ne soit touché du doigt, par respect.
Cette main de lecture provient de la synagogue de Phalsbourg ; elle est en argent et date probablement du début du 20ème siècle.

Prêt du Consistoire Israélite de la Moselle

Vêtement liturgique de ministre-officiant

Constitué de coton teint en noir, il comporte une soutane avec un col en velours noir, boutonnée sur le devant, et une coiffe en velours noir sur un support de carton. Ce vêtement est utilisé par le ministre-officiant – également nommé « chantre » ou 'hazan – qui de sa voix dirige et anime les prières publiques lors des cérémonies hebdomadaires.

La tenue provient de la synagogue de Phalsbourg et date de la première moitié du 20ème siècle.

Prêt du Consistoire Israélite de la Moselle

Vêtement blanc porté aux fêtes de Rosh Hashana et Kippour, ou lors de l'enterrement

Constitué de lin blanc tissé, ce vêtement comporte une robe, un couvre-épaules plissé, un bonnet et un cordon en guise de ceinture.

Deux grandes fêtes juives sont l'occasion de porter un vêtement blanc : Rosh Hashana et Kippour. Pour Rosh Hashana (Nouvel An, mais aussi Jour du Jugement), la synagogue se vêt de blanc, couleur de l'innocence et de la purification : blancs le rideau de l'Arche Sainte, les mantelets qui entourent la Torah, la nappe qui recouvre le pupitre de l'officiant, les napperons qui ornent ceux des fidèles, et dans de nombreuses communautés, les chefs de famille, à l'instar du 'hazan (ministre-officiant), portent à l'office du matin le vêtement mortuaire blanc, le sargueness.
A l'office de la veille de Kippour, le fidèle revêt également le sargueness, blanc suaire qui évoque la figure du Grand Prêtre, qui accomplissait en ce jour son service revêtu de lin blanc. Jour de jeûne et de prières, le Kippour est une fête où les fidèles manifestent leur repentir et implorent le pardon divin.

A son décès, le défunt est également revêtu de blanc, une toilette égale pour tous dans sa simplicité. Il porte une chemise sans boutons, recouverte par son sargueness en toile blanche ; autour de la taille, la ceinture (qui n'est pas nouée) et aux pieds, des chaussons. Le défunt repose dans le cercueil sur son talith, et le bonnet blanc est posé sur son visage.

La tenue provient de la synagogue de Phalsbourg et date probablement de la première moitié du 20ème siècle.

Prêt du Consistoire Israélite de la Moselle

 

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Photographies : © Luc Dufrène
© A . S . I . J . A . - Conseil général de la Moselle