Les cimetières de Boulay
par Frédéric GUIR


Les cimetières





Le cimetière de l'ancienne église paroissiale était assez restreint. Pour pouvoir opérer de nouvelles sépultures, on retirait de temps en temps les ossements des tombes et on les plaçait dans une petite chapelle mortuaire, le charnier ou "Schermetter" . Cet édicule a existé au cimetière jusqu'au début du 19ème siècle. Les seigneurs, la noblesse et les bourgeois aisés se faisaient enterrer à l'église même, d'ordinaire devant le banc de famille. Les gouverneurs étaient enterrés dans l'avant-choeur, les seigneurs dans la crypte déjà mentionnée de Sainte-Croix.
A la suite de l'épidémie du choléra en 1866, l'ancien cimetière contournant l'église devint manifestement trop petit. On créa alors le cimetière actuel sur la côte dominant l'église.

Le premier cimetière juif fut établi sur une bande de terrain domanial, aujourd'hui jardin du presbytère. Ce lieu de sépulture avait à peine un are de surface. L'acte de cession date du 19 septembre 1721. Ce cimetière fut abandonné vers le milieu du 18ème siècle et remplacé par un autre situé dans une ruelle donnant sur la route de Sarrelouis. Aujourd'hui, ce cimetière est entièrement rempli de sépultures et un nouveau cimetière a été construit sur la route de Macker.

Le premier cimetière protestant fut établi prés de la chapelle des Innocents. Le cimetière actuel, où sont enterrés des militaires victimes de la guerre de 1870, date de 1871 et se trouve à côté du nouveau cimetière juif.

Cimetières israélites

L'ancien cimetière israélite de Boulay est enclavé dans le jardin curial. On y accédait par une petite allée partant de la ruel.le de "l'Entrisch". Par suite de l'accroissement de la communauté, il fut remplacé vers 1725, par un autre lieu de sépultures situé au nord de la ville, le long de la ruelle menant dans les jardins du canton de "Direnkaemmer" (actuelle rue des Grognards).

Longtemps cet ancien cimetière juif était. l'objet de nombreux problèmes jusqu'au début du 20ème siècle, époque à laquelle on trouva enfin une solution.
Celui qui l'avait précédé, et dont on ignore l'emplacement, était comble. La loi judaïque interdisant l'exhumation des corps pour créer de nouvelles tombes, les Juifs de Boulay achetèrent ce terrain d'environ un are situé derrière le presbytère provenant des anciennes fortifications dans ce but.

On essaya de faire renoncer les Juifs à ce terrain, dont la situation était jugée offensante par les catholiques. Mais les Juifs craignant une profanation,et argumentant leurs lois, refusèrent tout arrangement.
Le curé d'alors prétendit que cette proximité était intolérable et que lui-même était dérangé par les pratiques de leurs cérémonies : "ils se transportent sur leur cimetière non seulement aux jours des enterrements mais encore plusieurs dans l'année, où avec leur "Maxaor (sic)" (interprétation du texte de la Bible), ils font une musique de chiens et de chats (sic).

Les Juifs se référérent au duc Stanislas qui, le 24 octobre 1724 les débouta et les expropria. Le cimetière était de toute façon comblé, il fallait trouver un autre lieu ce qui fut fait le 19 mai 1725.

Cependant, les. Juifs continuaient à fréquenter leur ancien cimetière.Aussi, pour les inciter à abandonner cette pratique et surtout par malice, le régent de latin nommé Lintz, fit ériger en 1732 à l'entrée de l'allée qui mène à ce cimetière israélite, un calvaire en pierre de 2,40 mètres de haut sur lequel il fit graver ces deux mots : "Crucifixerunt Eum" (Ils - les Juifs - le crucifièrent) .
Pour mettre fin à la polémique qui en résultait, la stèle fut déplacée et encastrée dans l'angle du mur de clôture du jardin curial où elle se trouve encore aujourd'hui.

Plus tard, en 1852, l'abbé Martine se plaignit de la proximité du cimetière juif, non clôturé, ce qui permettait de voir et de pénétrer dans le jardin du curé. Pour obvier à ces inconvénients l'accés à ce cimetière leur fut interdit, par le fait qu'on leur retira la clef de la porte.
Trente an plus tard, le maire de Bourlay, M. Charles Werner, restitua cette clef aux Juifs qui, plus conciliants que leurs aînés, n'en firent plus usage et abandonnérent les visites de ces. lieux.

En 1932, la communauté israélite créa un nouveau cimetière, route de Macker, dans un terrain ayant appartenu à Melle Juliette Rheims. Ce cimetière fut profané par les nazis en 1940.

Potographies : © Henry Schumann


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