Histoire de la Communauté israélite de Soultz (Haut-Rhin)
par Moïse GINSBURGER
Professeur à l'Université de Strasbourg
Publication de la Société pour l'Histoire des Israélites d'Alsace et de Lorraine, XXVI.
à l'occasion du Centenaire de la Synagogue - 1939

AVANT-PROPOS

Soultz, chef-lieu de canton du même nom, arrondissement de Guebwiller, département du Haut-Rhin, est mentionné, pour la première fois, dans une charte de l'année 770, sous la Forme Sulza, source d'eau salée, probablement parce que les premiers habitants y trouvèrent une ou plusieurs sources d'eau salée.
Une telle source y existe encore à présent dans une maison connue sous le nom de Maison Ackermann, à proximité de l'Hôtel de Ville.

Les habitants de Soultz se multiplièrent de telle façon qu'ils arrivèrent à se rendre maîtres de presque toute la région, de sorte que, d'après une charte de 817, le ban de Soultz comprenait les villages de Wunheim, Jungholtz, Rimbach, Rimbach-Zell jusqu'au sornmet du Ballon, et Hartmannswiller.

Au milieu du 13ème siècle, Soultz devint une ville entourée de murs et fit partie Haut-Mundat de Rouffach sous la dépendance de l'Evêché de Strasbourg, qui y avait un bailli sous les ordres du grand bailli de Rouffach (V. Das Re. ichsland Elsass-Lothringen, s. v. Sulz).

Les premiers habitants juifs du bailliage de Soultz y sont venus s'établir, avec l'autorisation des évêques de Strasbourg, d'abord à Soultz, devenue ville forte, et plus tard aussi dans les villages.
J'ai, déjà souvent, rnentionné ces établissements juifs, notamment dans mon Histoire du cimetière israélite de Jungholtz et dans mon Etude sur les familles juives de Soultz parue dans la Revue d'Alsace, en 1923.
Dans les pages suivantes, je montrerai l'origine et l'évolution de la communauté israélite de Soultz, en me basant presqu'exclusivement sur des documents inédits conservés aux Archives municipales de Soultz et aux Archives départementales de Colmar et de Strasbourg.

Que toutes les personnes qui m'ont rendu possible la publication de ce travail, veuillent trouver ici l'expression de ma profonde gratitude.

M. Ginsburger.
Strasbourg, été 1938

I. LA PREMIÈRE COMMUNAUTÉ ISRAÉLITE DE SOULTZ (HAUT-RHIN)

C'est, sans doute, dans la seconde moitié du 13ème siècle, lorsque Soultz eut été entouré de murs, que les premiers Juifs sont venus s'y établir avec l'autorisation de l'Evêque de Strasbourg.

Il va sans dire que cette autorisation ne pouvait être accordée qu'avec le consentement de l'empereur ou de son délégué, le bailli d'Alsace.
Les Juifs de Soultz étaient donc, comme ceux des autres villes de l'Evêché de Strasbourg, à la fois les sujets des évêques et ceux des empereurs et avaient à payer des impôts aux uns comme aux autres.

II. LA DEUXIÈME COMMUNAUTÉ

1. De 1498 à 1680.

Château-musee du Bucheneck, siège su bailli épiscopal jusqu'au 18ème siècle

Ce n'est qu'en 1498 qu'il est fait mention, à nouveau, de Juifs à Soultz.
L'évêque Albert, duc de Bavière, accorda la permission à des familles juives de s'établir dans l'évêché, parce qu'il se proposait d'améliorer, par ce moyen, la situation économique de son pays C. Th. Weiss, Geschichte und rechtliche Stellung der Juden im Bistum Strassburg, 1894, p. 12.)

C'est ainsi que nous trouvons, en effet, à Soultz, en 1498/9 un Juif du nom de Löwe avec son fils Mathis. Mathis payait pour son père un droit de protection de dix florins, pour lui-même un florin. A Noël il payait encore deux florins d'offrande en argent, comme son père l'avait fait jusqu'alors.
Chez Löwe demeurait encore, à la même époque, le nommé Heyum, qui payait annuellement un florin de droit de protection et un florin d'offrande en argent (A. D. B.-R .G 2553.).
Il ne me paraît pas impossible qu'il s'agisse là des ancêtres du fameux Löwe ben Bezalel, rabbin de Prague (Revue des Etudes juives, tome 82, p. 461-468).
Plus tard, cette famille demeurait à Issenheim, qui était devenu un bailliage autrichien, sans doute parce que l'évêque de Strasbourg avait retiré aux Juifs la permission de demeurer à Soultz.

Ce n'est qu'au 16ème siècle que la ville fut forcée, de nouveau, à admettre des Juifs en son sein.
Il est dit, en effet, dans une lettre adressée, par le chapitre de Strasbourg, au grand bailliage de Rouffach que la ville de Soultz fut forcée à admettre des Juifs, parce que ses habitants avaient pris part à une émeute.
Cette émeute était évidemment celle des paysans de 1525 dirigée contre les seigneurs, de sorte qu'il faut admettre que c'est l'évêque Guillaume de Hohenstein (1506-1541) qui enjoignit à la ville de Soultz de recevoir des Juifs. (Revue d'Alsace, 1894, 361-364. — A. Gasser, Livre d'or de Soultz, p. 12 et ss.).

Nous trouvons la confirmation de cette supposition dans le Gerictisbuch (1512-1543) conservé aux Archives municipales de Soultz (E E 1), où il est question d'un procès, en 1532 ; l'un des partis était Jacob des Juden Sohn. Cet désignation prouve absolument qu'il s'agit d'un Juif de Soultz, puisqu'autrement on aurait mentionné son lieu d'habitation, et elle prouve encore qu'il n'y avait alors probablement qu'un seule famille juive à Soultz. (Revue d'Alsace, 1923, p. 405-406)

Il va sans dire que les Juifs établis dans l'Evêché de Strasbourg n'avaient d'autres ressources pour assurer leur vie que le commerce, et là comme ailleurs ils trouvèrent les plus grandes difficultés dans l'exercice de cette profession.
Dès l'année 1529, les évêques de Strasbourg firent défense aux Juifs de passer des contrats, de prêter de l'argent etc. à leurs sujets sous peine d'une amende et de nullité des contrats. (Weiss, 1. c. p. 13 et ss.).
En suite de ces ordonnances, il fut prescrit, en 1564, aux bourgeois du. Haut-Mundat, notamment à Soultz et à. Wunheim, débiteurs des Juifs, de se libérer de leurs dettes sous peine d'être expulsés du Mundat (A. D. H.-Rh., 11. 2 C).

Il est vrai que l'évêque Jean de Manderscheid mitigea en une certaine mesure, les règlements sévères de ses prédécesseurs concernant les Juifs (E. Gfrörer, Strassburger Kopitelstreit und bischöllicher Krieg (1569-1618), mais cela n'empêche que, dans le Registre des statuts du bailliage Soultz, sous l'année 1574, on lit encore à la page 37 :

Défense aux habitants du dit bailliage d'aliéner ni hypothéquer aucun immeuble à aucun Juif sous peine de cinq livres bâloises. Défense de ne rien acheter d'eux soit peu soit beaucoup qu'argent comptant. Défense de se faire recevoir bourgeois à Soultz, si l'on doit quelque chose aux Juifs.
On a joint, sous cette cote, une petite liasse de papier, concernant des particuliers de Soultz et de Wunheim qui, contrairement aux Règlements faits au regard des Juifs, se sont engagés envers eux, ces papiers n'ont pas paru mériter d'être autrement extraits. (A. D. H.-Rh., Haut-Mundat, B 21 L. 3 1. X.)
De nouvelles familles juives vinrent s'établir à Soultz au début du 17ème siècle. Nous en donnons ci-après la liste par ordre chronologique.

2. Liste des juifs de Soultz de 1607 à 1680.

En 1607, demeurait à Soultz le nommé Dodorus (Théodore), qui payait, en cette même année, 12 livres de droit d'habitation. En 1623, il passa, avec six autres Juifs, par la douane de Cernay et paya 3 Rappen et 30 Kreuzer pour droit de péage (Revue d'Alsace, 1923, p. 406).
Il est sans doute identique au médecin Dodorus, gendre du médecin Joseph d'Alschwyl près de Bâle, qui, d'après le témoignage de Félix Platter, avait eu une nombreuse clientèle à Bâle, dans la seconde moitié du 16ème siècle.
Dodorus fut forcé de quitter la Suisse, parce qu'il ne pouvait pas payer les dettes de son beau-père, Il vint s'établir d'abord à Soultzmatt et plus tard à Soultz.
En 1623, il avait reçu de Suzanne Mitpruck, née de Hertzberg de Guebwiller, une somme d'argent en vue de la placer. De là il y eut un procès qui dura presqu'une dizaine d'années.
Le 27 mars 1650, il actionna Hans Urban Burkart, qui lui devait 4 couronnes pour traitement médical (V. M. Ginsburger, Die jüdischen Aerzle im Elsass, p. 8.)

En 1631, Dodorus payait 18 livres 15 sols de droit d'habitation,
Son fils Heiumb payait avec son père, en 1651, 18 L. 15 s., parce qu'ils étaient sans fortune.
Heiumb ou Heimlin payait, pour ce même droit, 21 L. 5 s., en 1653, 1662, 1670. Il passa par la douane de Cernay le 16 mai 1621, avec un cheval et paya un sol. En 1647, il avait un procès avec Stefan Jost et, en 1653, il demanda la permission au Conseil de la Ville de pouvoir abattre du bétail selon le rite juif.

Isaac ou Ischelé, second fils de Doclorus, payait, en 1631, 18 L. 5 s. de droit d'habitation, 10 L. 12 s. en 1653 jusqu'en 1671. Il passa par le péage de Cernay, le 20 décembre 1622, et paya, 30 Kreuzer pour droit de péage.
En 1647, il avait un procès avec Philippe Kromer, à qui il réclama 100 florins.
Le 21 août 1648, il demanda, au Conseil de la Ville, la permission de pouvoir rester à Soultz jusqu'à ce qu'il puisse retourner en Souabe.

Il avait un fils Jäckle qui avait un procès, le 19 février 1655, un fils Löw ou Löwelin, qui payait 21 L. 5 s., en 1662, et 27 L. de droit de protection, en 1670, et un fils Joseph, qui, payait 15 L. 10 s., en 1670, et 13 L. 10 s. en 1671, année de son décès. .

Joseph, fils de Heimlin, payait, en 1653, pour sept mois, un droit .d'habitation de 12 L. 8 s., en 1662, 21 L. 5 s., et 27 L. en 1671. — (Comptes du Haut-Mundat. aux Arch. dép. du Haut-Rhin.)

Dans ces mêmes comptes, on trouve un autre médecin juif à Soultz du nom de Gumpel qui payait, en 1612 un droit de protection de 18 L. 15 s. (M. Ginsburger, Die jüdischen Aerzte... p. 8.)

Entre 1621 et 1648, nous trouvons les noms suivants de Juifs de Soultz qui passèrent par les douanes de Bergheim, de Thann, de Bartenheim, de Habsheim et de Cernay :
Paulus, Hirtz, Raphaël, Moïse, Doterus, Mosi, Haim et son domestique, Leman, Esaias, Joseph, Jacob, Lazarus, Salmon, David, Isaac et sa femme : à cheval (1621–1631) ; Anna, à pied (14 mai 1623) ; Meyer, Lazarus, Heim, Leman, mendiants ; Gabriel, un jeune Juif, Jacob Koppel, Isaac, pauvre, Lazarus, domestique de Jacob, Isaac, Haym, Dotrus, Isaac, (V. Annuaire de la Société pour l'histoire des Israélites d'Alsace et de Lorraine (Jahrbuch...), 1917, p.25.)

Plusieurs de ces Juifs ont déjà été cités dans ce qui précède. D'autres seront mentionnés dans les notices suivantes, empruntées aux comptes du Haut-Mundat et aux Registres des procès-verbaux du Conseil de la ville de Soultz, conservés aux Archives dép. du Haut-Rhin.

Je suppose que Dodorus, en sa qualité de médecin, ne payait pas de contributions, ni pour lui, ni pour sa famille.
Cet état de choses avait duré presqu'une dizaine d'années, lorsqu'en 1628, les autres Juifs de Soultz s'en plaignirent à l'Evêché en lui faisant savoir que, depuis dix ans, ils avaient payé pour Dodorus et son fils 200 s. de contributions.
Le 15 avril 1628, une lettre fut adressée au bailli de Soultz lui ordonnant de faire payer Dodorus et son fils.
Le 31 octobre 1628, un ordre analogue fut adressé aux administrateurs de Rouffach. (A. D. B.-Rh. Fonds Saverne, fasc. 125).
Le même Dodorus faisait aussi le commerce d'argent, comme nous avons vu plus haut, et, par les Registres des procès-verbaux du Conseil de Soultz, nous apprenons que le nommé Wilg Danbach lui devait en 1646, la somme de 113 fl. 8 s. Sur sa demande, le Conseil décida, dans sa séance du 23 mars 1646, qu'un règlement général serait fait à propos des dettes de Danbach et qu'à cette occasion on tâcherait de lui, procurer satisfaction.

Dans sa séance du 29 novembre 1646, le Conseil enjoignit à Copell, Juif de Soultz, de ne plus acheter du vin à Rouffach, Soultzmatt etc, et le revendre, parce que ces vins étaient moins bons que ceux de Soultz.
Il ne devait pas non plus abattre du bétail, comme il l'avait fait jusqu'alors, puisque les bouchers s'en étaient plaints. Enfin, il devait payer les 5 florins qu'il avait promis.

En 1674, le Conseil avait à s'ooccuper de procès d'argent entre Isaac et Philippe Kromer d'un côté et Stefan Jost et Heimb de l'autre.

Dans la même année, le nommé Matis, Juif de Benfeld actionna Balthasar Munch de Soultz à cause d'un mulet.

En 1648, il fut décidé de céder à Dodorus deux Jucharts de biens au lieu dit Buklfeld d'une valeur de 28 livres, biens ayant appartenu à Wilg Danbach et devant servir à couvrir, en partie, la créance de Dodorus.

En 1651, le nommé Kopel payait, d'après les comptes communaux, un droit d'habitation de 9 L. 7 s. 6. d. par an. Son gendre Gabriel payait la même somme.
Par lettre du 2 août 1651, adressée au Chapitre de Saverne (A.- D. B.-Rh., fasc. 183), le prévôt et le conseil portèrent plainte contre Kopel et Gabriel, prétendant qu'ils molestaient les bourgeois malgré qu'ils avaient été expulsés par les administrateurs de Rouffach. Il fut enjoint à ces administrateurs d'accorder aux Juifs un délai jusqu'à la St. Michel.

Puis, nous voyons défiler devant les juges de Soultz :

3. La situation générale des juifs de Soultz. De 1607 à 1680.

L'archiduc Léopold d'Autriche, qui était à la tête de l'évêché de Strasbourg de 1607 à 1625, eut l'intention de se débarrasser des Juifs, dès qu'il fut arrivé au pouvoir, mais les Juifs et leurs protecteurs arrivèrent à l'en dissuader. Il publia alors, le 22 mai 1613, une ordonnance en 26 articles qui devait avoir force de loi dans toute l'étendue de l'évêché.

  1. Les Juifs établis dans l'évêché devaient y rester et ne pas avoir le droit d'habiter ailleurs que dans l'endroit où ils avaient leur résidence sous peine d'expulsion.
  2. Une autorisation spéciale était nécessaire pour celui qui voulait fonder un nouveau ménage.
  3. Les enfants mariés pouvaient demeurer pendant trois mois chez leurs parents.
  4. Les Juifs étrangers ne devaient pas être hébergés chez leurs coreligionnaires plus que deux jours et deux nuits.
  5. Les Juifs ne devaient tenir ni synagogue ni école publique.
  6. Ils devaient célébrer leurs fêtes en silence et ne pas y inviter des Chrétiens.
  7. Leurs mariages ne devaient être célébrés ni le vendredi ni le samedi. Il leur était défendu de danser sans permission de l'administration.
  8. Il leur était interdit de danser, de jouer et de discuter religion avec les Chrétiens.
  9. Ils devaient rester chez eux pendant la semaine sainte.
  10. Ils ne devaient pas faire d'enterrement les dimanches et jours de fête, ni occuper des domestiques chrétiens ni étaler des marchandises.
  11. Il leur était défendu de posséder des biens fonciers. Ceux qui leur sont échus, devront être vendus dans le courant d'une année.
  12. Mais ils peuvent acquérir une maison pour leur propre usage avec l'autorisation de l'administration supérieure.
  13. Il leur est défendu de prêter sur immeubles ; sur biens mobiles ils peuvent prêter jusqu'à 20 fl.
  14. Pour des prêts plus élevés il était nécessaire de demander l'autorisation du bailli qui ne devait l'accorder qu'en cas urgent.
  15. Des habits et d'autres objets ne devaient être pris en gage par des Juifs que de la part de personnes dignes de foi. Ils devaient garder ces gages aussi longtemps que les intérêts étaient payés. Sils n'étaient pas rachetés, il fallait les faire estimer et vendre publiquement. Le surplus du capital avec intérêts devait être rendu au débiteur.
  16. Les Juifs ne devaient pas demander d'intérêts des intérêts ni céder leurs créances à des Chrétiens. Les paiements étaient à noter au dos de la lettre de créance.
  17. En cas de manquement, la créance était perdue et le montant encore impayé confisqué par la Chambre épiscopale.
  18. Par contre, le commerce était licite aux Juifs dans tout l'évêché. Ils devaient le faire honnêtement et convenablement.
  19. Ils ne devaient pas actionner leurs débiteurs par devant des tribunaux étrangers, mais s'adresser exclusivement à des tribunaux épiscopaux, qui prononceraient des jugements équitables aux Juifs comme aux Chrétiens.
  20. Ils ne devaient avoir plus de bétail qu'il ne leur en fallait pour leur ménage.
  21. Il leur était interdit de porter des armes à feu, mais ils pouvaient porter des armes de simple défense.
  22. Tous les Juifs tolérés devaient payer ponctuellement, chaque année, leur droit d'habitation, mais l'Evêque pouvait en rehausser le montant, si cela était nécessaire.
  23. Il pouvait fixer également, selon son avis, le droit d'habitation pour chaque famille nouvellement admise.
  24. Les Juifs supporteront une partie des impôts des sujets, mais ils seront exempts des contributions bourgeoises et auront le droit de pâturage.
  25. Ils peuvent quitter l'évêché après avoir payé leur droit de protection,
  26. Le seigneur leur promet de les portéger contre la force et de leur garantir le droit et la justice.

Cette ordonnance resta en vigueur pendant tout le 17ème siècle et fut maintenue, en partie du moins, même par les Intendants d'Alsace,

A Soultz, on observait, à l'égard des Juifs, encore quelques autres règlements établis par les baillis et par le Conseil de la Ville.
Ainsi nous voyons, dans les comptes du Haut-Mundat, que les Juifs avaient à fournir régulièrement leurs chevaux pour la rentrée des vendanges. L'entretien de ces chevaux était à. la charge du bailli.

Le 7 septembre 1663, le Conseil fut avisé, par le greffier Jenner, de livrer d'autres et de meilleures sortes de monnaies. On manda les Juifs et on les chargea de fournir ces monnaies, s'ils en avaient.
Parmi les griefs et les sollicitations adressés, le 11 septembre 1664, par le bailliage de Soultz à la régence de Saverne, on lit entr'autres :

1) A propos des Juifs ; leur nombre est trop grand : aussi à propos de l'abatage du bétail, les bouchers se plaignent.
2) A propos du débit de sel....

Le 15 avril 1666, le Conseil arrêta que les Juifs devaient contribuer chaque année aux frais d'entretien des puits de la Stählinsgasse dans la même mesure que les ménages bourgeois. Ces contributions devaient être fixées et encaissées par les surveillants des puits.

En 1665, le Conseil manda les Juifs et leur ordonna de se pourvoir avec de l'argent. Si l'un ou l'autre bourgeois voulait vendre du bétail, ils devaient pouvoir l'acheter et le payer

Le 3 juillet 1677, il fut proposé au Conseil que le duc de Saxe-Ysenach, Feldmaréchal général et impérial et gouverneur campé à Colmar, avait besoin pour l'Armée de pain, de viande, d'avoine et de beurre, que les baillis de tous les lieux avaient été convoqués pour entendre les voeux ultérieurs du duc et que le grand bailli et Melchir Lüpolt s'y étaient rendu également. Il fallait donc délibérer sur les mesures à prendre et il fut arrêté que les Juifs devaient se procurer six ou huit pièces de bétail et les fournir aussi bon marché que possible

Le 20 septembre, il fut interdit tant aux bouchers qu'au Juifs, sous peine d'une amende de 4 sls, de vendre de la viande ni de menu ni de gros bétail avant qu'elle soit examinée par le surveillant de la viande de boucherie.

Selon l'ordonnance générale, les Juifs avaient droit au pâturage communal. Mais cela fut souvent la cause de dispute, C'est pour ce motif qu'un arrangement fut fait à Soultz, le 9 octobre 1680, entre le Conseil et les Juifs, de manière à ce qu'on leur adjugea un district à part. Un arrangement analogue fut fait aussi concernant les maisons des Juifs

4. Les Juifs de Soultz de 1680 à 1791.

Par arrêt du Conseil souverain d'Alsace du 9 août 1680, les terres de l'Evêché de Strasbourg situées en Haute et en Basse-Alsace, furent réunies à la France, de sorte qu'à partir de ce jour les Juifs de Soultz étaient sujets des rois de France.

Le siège épiscopal de Strasbourg était alors ooccupé par François Egon de Furstenberg qui mourut en 1682. Son frère Guillaume Egon lui succéda. Les Juifs le prièrent de leur accorder les mêmes prérogatives que ses prédécesseurs, Il leur répondit favorablement. Les Juifs domiciliés dans l'Evêché devaient conserver leurs droits et privilèges, les Juifs étrangers devaient s'y établir seulement avec la permission de la régence.

En la même année, l'Evêque reçut des Lettres-patentes du roi Luis XIV, enregistrées le 28 novembre 1682. L'article 7 en est conçu en ces termes :

"Entendons aussi que le dit sieur Evêque et ses successeurs audit Evêché jouissent du droit de congédier les Juifs domiciliés et établis dans les Terres dudit Evêché, et ceux qui pourraient venir s'y établir cy-après ; et de recevoir ce qui est accoutumé d'être payé pour cet effet annuellement par les-dits Juifs, qui est, savoir, pour chaque famille 12 écus par an, et pareille somme de 12 écus pour la réception de chaque Juif dans lesdites Terres, moyennant quoi ils seront exempts de toutes charges ordinaires. (C. Th, Weiss, 1, c. p. 36)

Les événements n'eurent pas de suites importantes sur la situation des Juifs de Soultz. Ils continuèrent à être gouvernés par le bailli et par le Conseil et payaient leurs impôts comme par le passé.

Mais à la longue les règlements sévères furent mitigés de plus en plus, de sorte que le nombre des familles juives établies à Soultz augmenta d'année en année. Nous en donnons un aperçu ci-après.

5. Liste des familles juives à Soultz de 1680 à 1785.

  1. Wolf Wechsler, mentionné de 1681 à 1685, où il transféra son domicile à Guebwiller.
    Il avait des procès pour créances devant le Conseil de Soultz, en 1681, contre Franz Domball, en 1684, contre David Schoppe, et en 1685, contre Mathieu Larger, tuteur de l'enfant Caspar Jehle.
  2. Gabriel Bloch, de 1683 à 1705, était le gendre de Kopel Bloch et demeurait aussi à Guebwiller. Il avait un procès, en 1683, contre Caspar Jehle de Soultz. En 1705, il demeurait à Issenheim. Le 26 mars de cette année, il parut devant le Conseil de Soultz pour recouvrer une créance.
  3. Libmännle avait un procès contre Jacob Meyer à cause d'un cheval, le 12 août 1683.
  4. Joseph, fils de Dodorus, actionna, le 23 septembre 1683, Jacob Breymi pour une vache.
  5. Heimann Falck actionna Martin Thomas, le même jour.
  6. Leible (Léopold) actionna, aussi le même jour, le nommé Michel Boll.
  7. Coppel, associé de Dodorus, est cité dans les registres des procès-verbaux depuis le 18 février 1685. En 1712, il payait 10 sls de deniers royaux.
  8. Hirtz Weyll, demandeur contre Claus Leyen, le 18 avril 1697, parce que sa fille avait été fort malmenée par le boeuf de Leyen. Il est condamné de lui payer un tiers des frais et dommages. En 1694, il était sous-fermier du débit de fer du bailliage de Soultz.
    Le 21 mai 1707, il certifie d'avoir reçu du bailliage de Soultz une traite de 2388 livres, 4 sls tournois. Le bailliage promet de payer ladite somme aux cousins de Hirtz Weyll à Strasbourg, les frères Baruch et Mathis Weyll de Westhoffen, domiciliés à Strasbourg. Hirtz Weyll s'engagea à fournir dans 4 ou 5 jours une quittance établissant que la somme en question avait été délivrée au lieu nécessaire pour servir de contribution à la réquisition impériale.
    En 1705, Hirtz Weyll eut différents procès de créances avec des bourgeois de Soultz.
    En 1706, il actionna le cloutier André Richter qui avait acheté du fer à Mulhouse, nonobstant que lui avait été chargé du débit de fer. Richter lui répliqua qu'il devait vendre le fer comme on le vendait à Rouffach et à Colmar.
    En 1712, Hirtz Weyll payait 1 livre de deniers royaux.
    En 1714, il était secondé dans ses affaires par son gendre Meyer Weil.
    Sa fille Blumeli réclama une somme d'argent, le 4 juillet 1715, à Lorentz Jost de Soultz.
    Hirtz Weyl payait 27 L. de deniers royaux en 1700 ; son gendre Meyerlin Weill payait la même somme, 3 L. 7 s. 6 d. de droit de pâturage, en 1698, et 15 s. de gewerif ou taille, en 1712. Hanna, fille de Meyerlin, était mariée à Ribeauvillé.
    Libermann, fils de Meyerlin, demeurait à Berrwiller. Le 14 février 1732, il figure dans un procès à Soultz avec le chapelain Schmit à propos de la rente foncière assise sur la maison Hirtz Weyl dans la Stählinsgasse. Cette maison appartenait alors à Meyer Weil de Ribeauvillé.
    Hirtz Weyl avait, en 1709, un procès avec les. Dominicains de Guebwiller au sujet d'une acquisition faite avec des rentes étrangères (A. D. B.-Rh., G 6388).
    Hirtz Weyl était marié avec Rechla, fille d'Elchanan (Honel ou Daniel) Reinau et soeur de Lehmann Reinau. Il mourut, sans doute, à Ribeauvillé et fut enterré le 18 décembre 1731, à Sélestat, où se trouve encore son monument funéraire.
  9. Goetschli fut un des six Juifs de Soultz qui refusèrent de comparaitre devant le rabbin de Mutzig, en 1694. Il portait probablement le nom de famille Bloch et est peut-être identique avec le nommé Jochim Bloch, qui avait un procès avec Georges Beck de Soultz, le 9 novembre 1699.
  10. Elias est nommé également en 1694 parmi les Juifs qui refusèrent de comparaître devant le rabbin de Mutzig. Le 12 août 1697, il est mentionné dans une plainte des bouchers. Il était le frère de Lehmann Bloch. En 1700 il payait 27 L. de deniers royaux. Il vivait encore en 1762.
  11. Lehmann Bloch, frère du précédent, était également boucher. En 1700, il payait 13 L. 10 s. de deniers royaux. Il mourut le 21 février 1732. (Revue d'Alsace, 1923, 412).
    Son homonyme Lehmann Bloch II mourut le 14 novembre 1766. Ses enfants mineurs avaient comme tuteur Isaac Gintzburger de Zillisheim et comme curateur Joseph David de Soultz. Ils rendirent compte de leur gestion, le 23 mai 1771, devant le Conseil de la ville de Soultz.
  12. Koppel payait 5 schillings pour le communal, où trouve son fermier, en 1698, et 3s. 6 d. pour droit de pâturage, la même année, et 27 1. de deniers royaux, en 1700 (Revue d'Alsace, 1903, 627 ; 1898, 284). Il vivait encore en 1709.
  13. Monele sans doute Mennele-Emanuel Bloch, payait, n 1698, 3 L. 7 s. 6 d. pour droit de pâturage (Revue d'A., 1898, 284). D'après une notice du 5 février 1723. il était le frère d'Abraham Bloch. Sa femme Madeleine Bloch est mentionnée en 1732. Il vivait encore en 1746 Il possédait .une maison dans la Guldengasse, qu'il avait achetée en 1711.
  14. Fromele-Abraham, cité dans les comptes de 1698e t 1700 et dans les registres des procès-verbaux du Conseil du 1 novembre 1711 à propos d'un procès avec Jean Desgranges, avec qui il avait échangé un cheval, et du 8 juillet 1734, d'ù il ressort qu'il était boucher.
  15. Marc Braunschweig, cité également dans les comptes de 1698 et 1700, vécut jusqu'en 1754.
  16. Kopel Bloch est mentionné de 1700 jusqu'en 1760.
  17. Daniel Bloch payait 27 L. de deniers royaux, en 1706 et en 1708,
  18. Kopel Braunschweig est cité de 1710 à 1714.
  19. Hirtz Lehmann est cité de 1711 à 1714.
  20. Michel Dreyfus avait un procès, le 19 novembre 1711, avec Caspar Zipfel.
  21. Abraham Lévy payait 27 L. de deniers royaux, en 1703, 1 1. de taille, en 1712, et vivait encore en 1738.
  22. Kopel ou Jacob Grumbach payait 27 L. de deniers royaux, en 1703, et est mentionné jusqu'en 1762. Son fils Isaac est mentionné de 1721 à 1725, son gendre Meyer Jacob de 1718 à 1726.
  23. Lehmann Reinau, fils de Hirtz Reinau Ier, domicilié à Sélestat et à Benfeld, épousa la fille de Wolf Wexler et vint s'établir à Soultz probablement bientôt après la Guerre de Trente ans. Selon une tradition orale, il doit avoir été un des fondateurs du cimetière de Jungholtz et de la maison communale de Soultz.
    Dans sa qualité de syndic de la communauté, il demanda, par lettre du 12 mai 1707, la permission au Conseil de pouvoir faire saigner une pièce de bétail par semaine.
    C'est à lui, que réclame, le 1er septembre 1707, le gardien de la porte-haute le droit d'inhumation pour une femme juive étrangère. Son domestique Joseph Franck devait apporter une lettre au générai de Rothemburg à Masevaux. Il fut molesté par des bourgeois de Soultz et demanda réparation au Conseil, le 22 Avril 1709. Il mourut le 9 juin 1715. Sa veuve est mentionnée de 1721 à 1726.
  24. Abraham Bloch payait 27 L. de deniers royaux en 1703, avait un procès, le 12 mai 1707, avec la veuve de Simon Giltwiller à propos d'une chèvre qu'il lui avait vendue, échangea une maison en 1708, avec son frère Gabriel, était aussi le frère d'Emmanuel Bloch et représenta la communauté lors de l'achat d'une partie du cimetière, le 2 janvier 1738.
  25. Daniel Reinau, cité, pour la première fois le 24 septembre 1711, à propos d'une créance sur Gabriel Abt, puis le 17 octobre 1711 et le 26 avril 1725 et dans la colligende du 14 mai 1777. Suivant un acte notarié il était fils de Lehmann Reinau.
  26. Hirtz Reinau, rabbin et syndic de la communauté de Soultz, est cité, pour la première fois le 16 octobre 1711. Il était, sans doute aussi un fils de Lehmann Reinau. Lui et son domestique Hitzig (Isaac) avait un procès, le 30 mai.1714, avec le nommé Vincent Butterbrock. Il voulut prêter le serment more judaico et demanda l'assistance du rabbin Daniel Salomon de Thann. Le 26 septembre 1715, il adressa une demande au Conseil de la ville en vue d'obtenir une augmentation de la viande pour la communauté. Il est mentionné jusqu'en 1757. Il avait fait ses études rabbiniques à Francfort vers 1706 et possédait deux maisons à Soultz en 1721, dont l'une avait été payée 3500 livres tournois.
  27. Jacob Reinau demeurait à Vieux-Brisach encore le 30 mai 1714 et est mentionné à Soultz le 24 janvier 1715. Il possédait en 1721, une maison sise dans la rue des Bouchers. Suivant un acte notarié du 17 juin 1734, il ne vivait plus à cette date.
  28. Hirtz, gendre d'Elias (Bloch), est mentionné en 1718.
  29. Ichele ou Isaac Brunschwig est cité de 1719 à 1726.
  30. Zammell, c'est-à-dire Samuel, maître d'école, porta plainte, le 6 mars 1721, contre son coreligionnaire Jacob Meyer, qui l'avait jeté dans une fontaine en plein hiver, de sorte qu'il en était tombé malade.
  31. Raphaël Bloch est cité de 1723 à 1725.
  32. Samuel Meyer est cité en 1724 et en 1725.
  33. Wolf Reinau, frère de Hirtz Reinau, se maria, en 1725, et demeurait à Zillisheim, le 9 mars 1726. Le 27 septembre 1777, il avait un procès avec Daniel Reinau.
  34. Gödtzle Brunschwig avait un procès le 26 avril 1725.
  35. Isaac Grumbach également
  36. Simon Meyer, maître d'école, est cité le 3 mars 1726
  37. Elias, fils d'Emanuel Bloch, est cité de 1730 à 1762.
  38. Abraham, chantre, est cité le 8 juillet 1734.
  39. Gabriel Bloch, syndic ou préposé des Juifs de Soultz, est mentionné comme tel, en 1734 et 1737. Il vivait encore en 1751.
    Lui ou son neveu reçut la Lettre de protection suivante, en 1783, de la part de-Louis-René Edouard, prince de Rohan, évêque de Strasbourg, lettre, dont l'original se trouve en possession de M. René Bloch, avocat à Paris, fils du défunt et vénéré grand rabbin Isaac Bloch de Nancy.
    LOUIS-RENE EDOUARD, Prince de Rohan, par la grâce de Dieu, cardinal de la Sainte Eglise Romaine,- Evêque et Prince de Strasbourg, Landgrave d'Alsace, Prince-Etat d'Empire, Grand Aumônier de France, Commandeur de l’ordre du Saint-Esprit, à tous ceux qui ces présentes lettres verront,
    SALUT.
    SCAVOIR faisons, que, sur la requête présentée par GABRIEL BLOCH le Jeune, juif de notre ville d'OberSoultz, tendant à ce qu'il nous plût le recevoir en notre protection et lui permettre de demeurer dans les terres de notre Evêché, Nous avons permis et permettons audit GABRIEL BLOCH de demeurer avec sa famille en notre dite ville d’OberSoultz à charge par lui d'y vivre conformément aux ordonnances et règlements concernant les juifs et de payer annuellement de quartier en quartier à notre Recette de l'Obermundat de Rouffach le droit de protection qui nous est dû, à peine de nullité des présentes, que Nous Nous réservons de révoquer toutes fois et quantes qu'il Nous plaira. Mandons à nos ames et féaux les officiers de la Chambre des Comptes de notre Evêché de tenir chacun en ce qui les concerne, la main à l'exécution des présentes.
    EN FOY de quoy, Nous y avons fait mettre Notre sceau, les avons signé de notre main et fait contresigner par Notre Conseiller intime et secrétaire de Nos commandements.
    DONNE entre Notre Palais à Paris le vingt-quatrième jour du mois de février de l'année mil sept cent quatre-vingt-trois.
    Le card. p. d. Rohan
    Par son Altesse Sérénissime Eminentissime
    Ramon de Carbannières.
  40. Daniel Reinau le jeune, fils de Hirtz, est cité de 1735 à 1760. Sa femme Sara Moch est mentionnée en 1738. Sa veuve Judith Loeb, le 28 septembre 1781.
  41. Samuel Lévy est cité de 1735 à 1762.
  42. Joseph Reinau est mentionné, pour la première fois, en 1739. Il s'était marié, le 26 février 1738, devant le notaire royal Boucher à Fort-Louis, avec Kaya Bloch, belle-sœur de Jacob Dreyfus de Sierentz. Elle demanda la séparation de biens en 1740. Il mourut en 1773. Sa veuve est mentionnée encore le 28 novembre 1776.
  43. Samuel Grumbach est cité de 1750 à 1752.
  44. Meyer Grumbach est cité de 1750 à 1752.
  45. Marc Grumbach est cité en 1752.
  46. Getschel Bloch est cité de 1750 à 1762.
  47. Kopel Bloch est cité de 1750 à 1760.
  48. Mathis Reinau se maria, le 19 février 1750, à l'âge de 29 ans, avec Mährle Lévy. En 1758 il fut condamné à quitter la seigneurie. Le 27 juin 1771 il est dit de lui qu'il était "un homme inquiétant, qui par son esprit poussif a été discuté et réduit à la dernière misère".
    Son fils Abraham est mentionné le 27 juin 1771.
  49. Lehmann Bloch le jeune, est cité dans les comptes de 1752 à 1762, et vivait encore en 1784. Sa femme s'appelait Mehrlé Guntzburger.
  50. Isaac Bloch est cité de 1753 à 1769. En 1777, il représenta la communauté de Soultz à l'assemblée des préposés à Nidernai.
  51. Auscher Bloch est cité de 1753 à 1761. Il mourut le 26 mai 1761.
  52. Meyer Lévy est cité de 1753 à 1762.
  53. Kopel Bloch le jeune, est cité en 1757 et 1758.
  54. Isaac Bloch le jeune, est cité de 1757 à 1762.
  55. Joseph David, mentionné depuis 1757. Il partit le 6 septembre 1757 et revint en 1781.
  56. Marx Brunschwig 1758-1762.
  57. Séligmann Bickert, admis en 1766, mort le 5 mai 1773.
  58. Raphaël Abraham Lévy, admis en 1767.
  59. Joseph Brunschwig admis en 1767.
  60. Abraham Bloch admis en 1769, président de l'administration du cimetière de 1779 à 1831, mort le 15 août 1831. Il fut nommé adjoint au maire vers 1800.
  61. Behr Lehmann ou Baer-Issachar, fils de Lehmann de Ribeauvillé, nommé Lieutenant-rabbin dans les terres de l'évêché en Haute-Alsace par ordonnance du 28 septembre 1768. Il épousa Ella (Hélène), fille de Jossel (Joseph) Reinau de Soultz, publia un commentaire sur la Tosephta de Bézah, à Metz en 1769, et laissa par devers lui plusieurs travaux manuscrits qui furent vendus avec la bibliothèque de son petit-fils Eljakim Baer dit Carmoly. En 1770, il avait un procès avec son beau-frère Isaac Bloch pour insultes. En 1777, il est mentionné comme fermier du débit de fer. Il mourut le 24 mai 1780. Sa veuve avait un procès, le 2 juillet 1784, à cause de sa maison.
  62. Moïse Benjamin fut admis à Soultz en 1771.
  63. Mengé Bloch, admis en 1772.
  64. Lehmann Bloch, admis le 16 septembre 1773.
  65. Gabriel Lévy se maria avec Marie-Anne, fille de Nathan Guntzburger d'Ufffheim, le 14 novembre 1776, à Guebwiller, Elle présenta une demande en séparation de biens, le 21 décembre 1781.
  66. Moïse Grumbach se maria le 10 juin 1776.
  67. Lehmann Lévy, fils de Libmann Lévy, fut admis, le 29 janvier 1780, son fils Abraham Lévy, le 14 janvier 1785.
  68. Libmann Lévy fut admis le 10 mars 1780. Sa femme était Schoenle Bloch, veuve d'Isaac Meyer Dreyfus de Odratzheim (Bas-Rhin).
  69. Moïse Bloch fut admis le 26 mars 1779.
  70. Emanuel Bloch, fils de Getschel, admis le 24 avril 1782, marié le 29 mars 1786.

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