Quelques récipiendaires de la Légion d'honneur de Hégenheim
par Christophe SANCHEZ
Extrait de HEGENHEIM BUSCHWILLER 2014
BULLETIN DU CERCLE D'HISTOIRE DE HEGENHEIM BUSCHWILLER


ARON Jules (1830 - 1916)

Né à Hégenheim le 6 décembre 1830 d'Arnaud Aron et de Caroline Frank.

Son père Arnaud est rabbin à Hégenheim et sera président du consistoire d'Alsace et grand rabbin de Strasbourg. Il fut le premier grand rabbin décoré à la fois de la Légion d'honneur et d'un ordre allemand. Arnaud et Caroline eurent six enfants après Jules.

Jules, à partir de novembre 1848, est élève à l'hôpital de Strasbourg.Il devient médecin stagiaire à Paris en novembre 1853 puis en août 1854, médecin aide major dans les régiments suivants : • 6e régiment d'artillerie pontonniers
• 56e régiment d'infanterie de ligne
• 13e bataillon de chasseurs à pied
• 7e régiment d'infanterie monté

Il rejoint l'École impériale du service de la santé de Strasbourg en novembre 1861 comme surveillant et répétiteur.
Il se marie en 1862 à Esther Blum en 1862

Jules devient médecin major en 1863 et sert dans les régiments suivants : • 44e régiment d'infanterie de ligne
• 2e escadron du train d'artillerie

Puis il retourne à l'École impériale du service de la santé en 1864 pour passer médecin major 1re classe et servir dans les hôpitaux de la division d' Alger, l'hôpital de Fort Napoléon et enfin l'hôpital militaire du Dey en 1871.

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en février 1871.
Décoré de l'ordre du Nichan Iftikhar en août 1881.
Il est directeur de l'hôpital militaire de Marseille en 1882 puis de Rennes en 1883.
Devient officier de la Légion d'honneur en juillet 1885. Il est décoré par le général de Brigade Pujade, chef d'État-major de la 10e armée.
Médecin inspecteur général du service de la santé en Algérie en 1889 il devient commandeur de la Légion d'honneur en janvier 1893.

Il décède à Paris, 1 rue de la Pompe, le 10 avril 1916 âgé de 89 ans.

Note :
L'ordre de Nichan Iftikhar (Ordre de la Fierté), est un ancien ordre honorifique tunisien souhaité entre 1835 et 1837 par Moustapha Bey et réellement formalisé par Ahmed Ier Bey, Bey de Tunis. Ce premier ordre, par sa date de création, est attribué pour récompenser des services civils et militaires aussi bien aux ressortissants tunisiens qu'étrangers. Il est décerné jusqu'à l'abolition de la monarchie husseinite en 1957.

Sources : 1. Base Éléonore de la Légion d'honneur
2. Wikipedia
3. Nouveau dictionnaire de biographie Alsacienne volume 43

LEVAILLANT Isaïe (1849 -1911)

Né le 9 avril 1849 à Hégenheim. Fils de Joseph Levaillant, marchand de chevaux et de Régine Lévy. Marié à Pauline Ségal d'origine suisse.

Il fit ses études classiques au lycée de Colmar et vint à Paris pour se préparer à la carrière rabbinique à l'école préparatoire du séminaire rabbinique de Paris. Ne se sentant plus la vocation, il fut à partir de 1866 professeur puis directeur de l'École Normale israélite de l'Alliance israélite qui formait à Paris des maîtres pour ses écoles au Proche-Orient. Il fit également du journalisme et devint rédacteur à La cloche de Louis Ulbach, à la Revue Moderne, à la Revue Politique et littéraire

Puis, Isaïe fonda en 1872 un journal politique républicain à Nevers, où il fut nommé conseiller municipal et soutint de vives polémiques contre les journaux et les chefs des divers partis conservateurs.
Il prit notamment une part très active à la campagne qui aboutit après une enquête parlementaire ordonnée par l'Assemblée nationale, à l'invalidation de M.de Bourgoing, député bonapartiste, et qui ne fut pas sans influence sur les scrutins qui, au moment du vote de la constitution, ont consacré l'établissement de la République.
Il fut d'ailleurs condamné pendant la campagne à 45 jours de prison pour outrage au Président de la République Mac-Mahon.

Après la chute du gouvernement le 16 mai 1877, M. Levaillant fut nommé sous-préfet de Saint-Claude (Jura). Deux ans plus tard, il était promu au secrétariat général du Rhône, à Lyon, où il resta jusqu'en 1880. Devenu préfet de la Nièvre à cette époque, il passa, en 1882, dans la Haute-Savoie, où il s'occupa surtout de l'établissement de chemins vicinaux ; puis en 1883, dans le Doubs, où il rétablit l'ordre dans les budgets communaux.

Nommé par le Gouvernement Brisson, en 1885, directeur de la Sûreté générale au ministère de l'intérieur, il occupa ces fonctions jusqu'en 1888 , au cours desquelles il prit des mesures efficaces contre les maisons de jeu et les agissements des bookmakers, dont la suppression entraîna l'organisation du Pari Mutuel.
C'est aussi sous sa direction qu'eut lieu l'expulsion des princes d'Orléans, dont il surveilla le départ d'Eu au Tréport, et celle du duc d'Aumale, qui se produisit un peu plus tard. Il eut également à s'occuper du mouvement boulangiste et c'est à la suite d'une surveillance prescrite par lui que furent prise les mesures qui eurent pour résultat l'exclusion de l'armée du général Boulanger.

Mis en disponibilité par le ministre Floquet, Levaillant fut nommé Trésorier-payeur général de la Loire. Pendant cette période il cautionna, moyennant 10% des bénéfices son beau-frère associé à des frères Schwob originaires d'Alsace dans une entreprise à Buenos-Aires.
En 1895, à la suite de la déconfiture des Schwob, il fut accusé de les avoir protégés et fut obligé de démissionner et fut mis à la retraite.

Il fut nommé cependant en 1898 par Waldeck-Rousseau, membre de la Commission de relégation au ministère de l'intérieur.

Avec MM. Salomon Reinach, le Dr Dreyfus-Brisac, Narcisse Leven..., il créa un comité de défense contre l'antisémitisme au moment de l'agitation produite par la révision du procès Dreyfus.

Il a été administrateur des journaux le Siècle et l'Univers Israélite.
Membre du Consistoire central des israélites de France de 1905-1911
Chevalier de la Légion d'honneur (1881), Officier de la Légion d'honneur (1885) et de l'instruction publique, Isaïe est également grand officier du Nicham et du Dragon de l'Annam, commandeur de la Conception du Portugal, de la Rose du Brésil et dignitaire d'autres ordres.
Décès le 23 octobre 1911 à Paris à l'âge de 66 ans
Son petit-fils n'est autre que Henry Torrès, avocat, dramaturge, journaliste et homme politique français, figure emblématique de la gauche.

Sources : 1. Dictionnaire national des contemporains T. 5 1899-1919, C-E Curinier
2. Nouveau dictionnaire de biographie Alsacienne volume 24

LÉVY Isaac, dit Georges (1833 - 1913)

Né le 27 mai 1833 à Hégenheim. Fils de Samuel Lévy et de Sara Loeb.

Moyse Léon et Isaac dit Georges Lévy débutent comme assistants au sein du studio photographique parisien Ferrier-Soulier sous le Second Empire. Ils fondent leur propre studio dès 1864 et rachètent le fonds de vues stéréoscopiques sur verre de la Maison Ferrier et Soulier à leur début.
Ils vendent des tirages sur papier albuminé, principalement des vues stéréoscopiques, sous la signature Léon et Lévy «L.L.».
La firme Léon & Lévy participe à l'Exposition universelle de 1867 où elle a obtenu des vues stéréo et remporte la Grande médaille d'or de l'Empereur.
Ils ont commandité lors de l'inauguration du Canal de Suez en 1869 les 300 vues du Voyage sur le Nil du photographe Auguste-Rosalie Bisson.

En 1874, le studio Léon et Lévy devient J. Lévy et Cie, Isaac Georges Levy étant seul directeur de la société à partir de cette date. A l'arrivée des deux fils de Georges Lévy en 1895, Ernest et Lucien, la société prend de l'ampleur et devient Lévy & fils, les œuvres conservent de fait la signature «L.L».
Ils sont les éditeurs de cartes postales les plus importants après les frères Neurdein.
Cette firme photographique a une activité intense, éditant des tirages vendus à l'unité, des albums compilant des voyages ainsi que des cartes postales, le tout entre 1864 et 1917.
Ainsi en 1889, une campagne photographique en Espagne se poursuit au Maroc. Le catalogue de la maison est alors riche de 30 000 photographies et comprend des vues d'Europe, d'Asie, d'Afrique et d'Amérique. Du point de vue esthétique, le tournant est notable : à la douce poésie du Second Empire a succédé une approche plus frontale et résolument commerciale, en rapport avec la politique coloniale mise en œuvre après 1870.

Plus tard, l'imprimeur Émile Crété racheta la société des Frères Neurdein, puis celle des fils Lévy en 1913, pour constituer la société « Lévy & Neurdein réunis », qui devint en 1932 la Compagnie des Arts Photomécaniques (CAP).

Le fonds iconographique de Lévy et Neurdein constitue une exceptionnelle base documentaire pour le Maghreb, malgré son caractère colonialiste et l'image dégradante qu'il donne souvent des femmes orientales. Il est exploité depuis 1970 par l'agence Roger-Viollet.

Source : 1. Base Éléonore de la Légion d'honneur

Voir aussi l'article : LÉVY Fils et Cie "LL"

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