Les premiers dépouillements de l’état civil de Philippe Baumlin ont permis de découvrir une nouvelle famille d’horlogers, les Levaillant. Bien que la famille Levaillant fit partie de la bonne société de La Chaux-de-Fonds, peu de documents ont permis de retracer le passé de la marque Novelti..

Lignée de Benjamin Levaillant

Au centre de la photo avec une barbichette blanche, Benjamin Levaillant.

1. Benjamin Adolphe Levaillant né à Hégenheim en 1841. Fils deJoseph Meyer et de Régine Levy. Mariage avec Sarah Bloch le 24.10.1876 à Bâle.
   2 enfants ont été pour le moment identifiés :
   1.1. Hélène Levaillant, née en 1881 décédée en 1972
   1.2.Bernard-Prosper Levaillant , né en 1882 à La Chaux-de-Fonds
   1.3. Camille Levaillant née en 1882 et décédée en 1944. Mariée à Anatole Schwob (1874-1932)
   1.4. Marcel Levaillant, né en 1890 à La Chaux-de-Fonds

Montre Levaillant de 1910

Le frère de Benjamin n’est autre que Isaïe, dont nous avons publié l’historique en 2014 dans Quelques récipiendaires de la légion d'honneur de Hégenheim

Levaillant et Cie société d’horlogerie fondée en 1874 lance la marque Novelti.
On retrouve la société sous le nom de Levaillant et Bloch en 1899 dans le journal, La Fédération horlogère. L’associé de Benjamin est Armand Bloch.
Levaillant et Bloch fabrication et commerce d’horlogerie en 1913
Julien Levaillant reprend la société en 1933 avec comme associé Marcel Levaillant.
Adolphe Levaillant fête ses noces de diamant le 25 octobre 1936 à l’âge de 96 ans.

Les modèles de montres Astronome (reg. 1893), Atala, Balto, Bellode, Cybo,Elue, Emda, Erom, Novelta, Novelty, Oro, Professional, Sensation (reg. 1909),Vainal

Rencontre avec Le Corbusier

Une des pièces de la maison de Marcel Levaillant conçue par Le Corbusier

Marcel Levaillant, un des fils de Benjamin Levaillant, fut l’ami de Charles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier (natif de La Chaux-de-Fonds). Le Corbusier a dessiné et créé le mobilier de Marcel.

Le Corbusier a également construit entre 1916 et 1917, la Villa Schwob appelée aussi villa turque à La Chaux-de-Fonds, en Suisse pour la sœur Camille et Anatole Schwob. Anatole est lui aussi un horloger (voir l’article sur la dynastie Schwob dans le bulletin du Cercle en 2013).

La "Villa turque" ou "Villa Schwob" à La Chaux-de-Fonds
La villa est inscrite comme bien culturel d'importance nationale

Le dernier client de Jeanneret, Anatole Schwob, appartient à une vraie dynastie industrielle, à vrai dire à deux dynasties, correspondant aux sociétés Schwob Frères et Schwob & Cie, qui exploitent les marques Tavannes Watch et Cyme. Les Schwob situent leur action dans la phase terminale de la production horlogère. Ils habillent la montre en tenant compte des fluctuations annuelles de la demande. Ils détiennent l'exclusivité́ des mouvements issus de la grande Fabrique de Tavannes. Excellents gestionnaires, les Schwob contrôlent plusieurs marchés. Ils sont bien implantés en Russie tsariste. Suite à la révolution d'Octobre, leurs deux compagnies fusionneront.

De religion israélite, Anatole Schwob se rattache à une communauté́ qui, venue dans sa majeure partie d'Hégenheim en Alsace, ouvre un cimetière en 1872, obtient un rabbin en 1888, et construit finalement une belle et grande synagogue en 1896. Cultivant de bonnes relations avec les notables de la ville et l'église officielle, la communauté israélite prend une part déterminante au développement de l'industrie locale, lorsque celle-ci restructure à son bénéfice le commerce mondial de l'horlogerie.

Pour Jeanneret devenu Le Corbusier, la villa Anatole Schwob sera une référence.
Il publie dans Vers une architecture (1923) la construction comme une première tentative d'application des "tracés régulateurs". En fait, cette maison, connue à La Chaux-de-Fonds sous le sobriquet de "villa turque", proposait un accomplissement remarquable.

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