Les maisons juives de Durmenach et "le PROJET" 
par Jean Camille BLOCH (1)


Nombreuses sont les personnes, descendantes ou non des familles juives de Durmenach qui ont adressé au conseil municipal leur satisfaction et leurs félicitations, après les évènements du 8 novembre 2009. Rappelons qu'à l'occasion des manifestations de cette journée mémorable, ont été inauguré en présence de nombreuses personnalités civiles et religieuses, une stèle en mémoire de la communauté juive, un monument en souvenir des victimes durmenachoises des deux derniers conflits et un monument spécifiquement dédié à la mémoire des 19 citoyens de Durmenach victimes de la Shoah. Une foule considérable avait participé à cette journée et la municipalité avait du, à son grand regret et pour des raisons de sécurité, limiter à 400 inscrits la participation au repas casher et républicain qui clôtura la matinée. Bien d'autres évènements précédents ou suivants cette journée, avaient été organisés, tels que l'édition d'un livre et d'un film (préfacé par monsieur le grand rabbin de France Gilles Bernheim), des conférences, des visites, des expositions itinérantes, un projet pédagogique pour les enfants des écoles, etc…
La municipalité ne comptait pas en rester là dans cette quête de mémoire, de préservation et de transmission de son histoire et dans cette volonté de rendre hommage à sa communauté juive dont l'action a été si importante pour le développement du village.

De découverte en découverte

Depuis le 8 novembre 2009, les villageois qui avaient adhérés avec un grand enthousiasme à ce projet au départ un peu fou, ont poursuivi sur cette voie. C'est ainsi que Georges Burger a découvert dans son grenier des documents en lien avec la communauté juive, documents qu'il a confiés à la Société d'Histoire des Israélites d'Alsace et de Lorraine, pour étude. Très récemment un autre habitant a retrouvé dans son grenier une magnifique lampe de shabath,  différente de celle offerte par monsieur Wahl à la commune (se reporter à l'article sur ce site).

De son côté la municipalité a entrepris en ce début d'année 2011 de remplacer toutes les plaques de rues, en insérant sous la dénomination actuelle de la voie, son appellation ancienne en dialecte durmenachois, telle qu'elle s'est transmise de génération en génération  jusqu'à nos jours. Le projet a été confié à Sabine Drexler, la première adjointe, qui mena à bien les enquêtes et la réalisation.

C'est ainsi qu'aujourd'hui, le promeneur curieux  du passé juif de la commune, découvre au gré de ses déambulations dans le centre du village, qu'une partie de la "rue  de la Synagogue" était autrefois appelée "Kahngass", en référence à la famille de l'horloger Félix Kahn qui y demeura de nombreuses années. Que la "rue du 29 Février" ainsi nommée après les émeutes anti-juives du  29 février  1848, était dans un passé lointain, la rue "Im Spetel", c'était précisément dans cette petite rue que se trouvait l'asile-hôpital de la communauté juive.  Les anciens du village, se sont également souvenus que "la rue de la gendarmerie" qui mène directement au cimetière israélite, était nommée "Judàacker".

Il restait cependant une énigme à élucider. La transmission orale attribuait à la place devant la synagogue la curieuse appellation de "Pfeiffelecka", soit  "le coin de Pfeiffel". Mais si l'appellation a traversé le temps il n'en n'est pas de même de son origine, personne n'étant en mesure dans le village de lui associer une explication logique en rapport ou non avec la communauté juive.  Le mystère serait sans doute resté entier, si un nouvel évènement n'était pas survenu dans le village.

La maisonnette sur la place du foyer ( "Pfeiffelecka »)

La maisonnette menacée de destruction - © Sabine Drexler.
Sur la place du foyer, autrefois place de la synagogue, se trouve une maisonnette, de plain-pied, très basse, visiblement très ancienne et menaçant ruine (photoci-contre). Dans cet ensemble architectural de maisons sudgauviennes délicatement fleuries et entretenues, regroupées au tour du bâtiment du foyer Saint-Georges, recelant lui-même quelques pierres remarquables de l'ancienne synagogue détruite il y a quelques années par un incendie, le triste état de la maisonnette de toute évidence dépare l'harmonie. Elle appartient à un particulier qui ne concrétisa pas le projet de restauration qu'il avait envisagé. Le propriétaire semblant disposé à la céder à la municipalité, celle-ci avait envisagé un moment de l'acquérir pour la raser et ainsi agrandir le parking existant.  Avant  toute décision définitive et irréversible, les élus de Durmenach eurent la sagesse de nous demander de bien vouloir effectuer quelques recherches concernant l'historique de cette maisonnette. Des rumeurs persistantes, mais jamais dûment démontrées, attribuaient à la famille Hauser l'origine de plusieurs maisons de ce secteur. Sait-on jamais, la maisonnette aurait-elle appartenue à Daniel Hauser le patriarche des familles juives de Durmenach ?

Les recherches historiques

Les recherches historiques ont été délicates, nécessitant principalement l'examen du cadastre napoléonien de 1826 et de ses 12 kilos d'annexes dites"sections" et "matrices" (2). Mais le résultat surprenant et incontestable, va bien au-delà des espérances.

 Nous avons ainsi été amené  à reconstituer l'implantation au début du 19e siècle, de toutes les maisons juives de Durmenach. La maisonnette objet principal de l'étude porte sur le cadastre napoléonien (et sur le plan ci-dessus) la cote n° 187. Elle est en bordure de la rue de la synagogue ("Schulgass"). A sa gauche se trouve la maison lot n° 188 faisant  angle avec la "Kahngass" et en face, de l'autre côté de la "Schulgass", la maison lot n°181.

La maisonnette n°187, objet  de notre curiosité, appartient à "Moyse Hauser, fils de Félix ", la maison n°188 est la copropriété de David, Raphaël et Samuel Hauser, chacun d'entre eux pour 1/3. La maison cotée n° 181 est dévolue à la succession de Léopold Hauser, mais appartient pour moitié à Jacques Hauser. La grange n°174 contigüe au n°181, fait également partie de la succession de Léopold Hauser.


Plan et reconstitution - © Jean Camille Bloch.

Voilà qui confirme la rumeur, le quartier de la synagogue est bien le fief d'une ou de plusieurs familles "Hauser" et notre maisonnette s'inscrit dans cet ensemble.
La poursuite de l'examen du cadastre confirme cette implantation massive des familles "Hauser" dans le quartier de la synagogue. La maison n°181 qui se situe à l'angle du "Chemin de la Fontaine du Château" et de la rue "de la Synagogue", fait partie d'un ensemble immobilier appartenant exclusivement à la famille Hauser et composé de maisons, de jardins et de vergers imbriqués les uns dans les autres et qui s'étendent jusqu'aux berges de l'Ill.

L'examen minutieux des registres d'état-civil et les études généalogiques réalisées à ce jour (3), nous enseignent que ces six propriétaires différents, ont un indiscutable point commun. En effet ils sont tous frères et sont les enfants de Félix "dit Pfeiffel" Hauser (Durmenach 1740-1812) et de son épouse Feigel Brunschwig (Blotzheim 1744 - Durmenach 1798).
D'autres maisons très proches ( n° 161 et n°163) appartiennent à Emmanuel Hauser (Durmenach 1762 - Altkich 1834) et à son fils Alexandre (Durmenach 1791 - Altkich 1844). Emmanuel n'est autre que le demi-frère de Félix dit Pfeiffel.
E n 1826, le patrimoine immobilier de la famille Hauser, avec neuf maisons, dont sept sont situées à proximité immédiate de la synagogue, était le plus important de la communauté juive de Durmenach. Il souligne,  s'il était nécessaire, le rôle prépondérant que cette famille joua au cours du 18e siècle.

D'autres familles avaient également connu à Durmenach un développement remarquable.
Les membres de la communauté juive de Durmenach occupaient 66 maisons différentes, abritant  80 familles. Le nombre moyen d'habitants par logement était de six personnes. Les liens entre ces différentes familles étaient souvent nombreux et étroits.
La famille Lang, qui s'illustrera dans le tissage industriel, possédait sept maisons dans le village, dont cinq d'entre elles très proches de la synagogue et du quartier Hauser.

D'autres familles contribuèrent à la réputation de dynamisme de Durmenach, telles que les familles Adler, Blum, Brunschwig, Levy, Ullmann ou Wahl, dont le plan et la liste ci-après, permettent de situer les demeures dans le village.

Les maisons juives de DURMENACH  en  1826
Numéro
de
cadastre
Propriétaire Numéro
de
cadastre
Propriétaire
Nom Prénom Nom Prénom
140 WAHL Daniel 326 UHLMANN Samuel
145 ADLER Léopold 327 UHLMANN David héritiers
146 WORMSER Mathias 327 UHLMANN Moïse
149 UHLMANN Abraham 329 BLUM Anselme
150 UHLMANN Abraham 329 BLUM Moyse
151 LANG Baruch 330 SAMUEL Isaac
153 LANG Aron 330 SAMUEL Juda
154 MEYER Lazar 332 FRANCK Salomon veuve
156 LANG Raphaël 336 MEYER Lazar
157 HAUSER Léopold 337 LANG Meyer
159 KAHN Félix 340 HAUSER Jacques veuve
161 HAUSER Alexandre 352 BRUNSCHWIG Samuel
163 HAUSER Emanuel 377 BICARD Israël
164 LEVY Joël Joseph 392 FRANCK Salomon Montbéliard
167 LANG Jacques 398 ADLER Heymann veuve
174 HAUSER Léopold 415 BRUNSCHWIG Nathan
181 HAUSER Jacques 416 BRUNSCHWIG Abraham
181 HAUSER Léopold héritiers 419 WAHL Josué
185 SELIGMANN Meyer le Roux 420 LEVY Ancel boucher
187 HAUSER Moyse 423 LEVY Léopold boucher
188 HAUSER David 429 LEVY Benjamin
188 HAUSER Raphaël 431 BLUM Jacques veuve
188 HAUSER Samuel 434 DREYFUES Abraham
196 LANG Moïse 463 SALOMON Simon en haut
209 LANG Emanuel 463 SCHREIBER Abraham
210 BICARD Isaac 464 BLUM Isaac Isaac
213 LEVY Léopold boucher 464 LEVY Meyer
214 BRUNSCHWIG Moïse veuve 466 UHLMANN Moïse
214 WAHL Daniel 467 WURMSER Léopold
297 ADLER Urs 467 WURMSER Nathan
298 ZIFFI Joseph 468 ULMANN Moyse
307 BLUM Moïse veuve 469 BLOCH Alexandre
308 BLUM Benjamin 470 BLOCH Salomon
308 WAHL Josué 472 BLUM Jacques
310 BLUM Aron 473 MEYER Alexandre
310 FRANCK Raphaël 474 BLUM Israël
311 WAHL Josué 475 LEVY Juda
315 MEYER Lazar 476 LEVY Nathan
324 UHLMANN Emanuel héritiers 476 MEYER Alexandre
324 UHLMANN Isaac 495 HAUSER Emanuel

Mais Félix Hauser dit "Pfeiffel", nous apparaît comme étant le personnage central de cette enquête. Que savons-nous exactement de lui ?

Félix HAUSER dit "Pfeiffel"

Félix Hauser dit "Pfeiffel" est né vers 1740 à Durmenach, où il est décédé le 29 avril 1812.
Son père, Alexandre dit Sender (~ 1690-1788), était le fils de Daniel, le premier juif établi à Durmenach en 1695.  Alexandre était un "banquier", un prêteur. Il fut également le préposé des juifs de Durmenach et l'un des représentants des juifs d'Alsace auprès des autorités seigneuriales. Alexandre jouissait donc d'une grande réputation et avait bâti une belle fortune. Il prêtait notamment  des sommes importantes à la très catholique noblesse d'Alsace, ce qui lui valu aussi quelques déboires, comme en témoigne le procès qu'il intenta en 1787 contre "le meistre" Conrad Reutner de Weyl, chanoine de l'insigne chapitre de Guebwiller, qui n'avait pas remboursé un prêt important consenti dix années plus tôt (4). Signalons que Conrad Reutner de Weyl appartenait à la même illustre famille que le baron Béat Frédéric Reutner de Weyl, celui là même qui implanta en 1784, à Durmenach, la forêt de mélèzes du Kühwald (5).

Alexandre Hauser  avait épousé en premières noces, Hanna Wormser, qui lui donna huit enfants, dont  Pfeiffel. Après le décès d'Hanna,  Alexandre épousa en secondes noces Güttel Hess de Puttelange-aux-Lacs  en Moselle. Avec Güttel, Alexandre eut  trois enfants, dont Emmanuel cité précédemment (3).

Dans plusieurs documents, Pfeiffel fils d'Alexandre  est qualifié de "lettré" ce qui à l'époque, signifie qu'il s'agit d'un homme cultivé, voire érudit. Il épouse, en 1764, Feigel Brunschwig de Blotzheim. Son contrat de mariage établi le 20 février 1764 devant le notaire de Blotzheim, nous indique qu'il s'agit d'un mariage entre deux familles aisées. La dot de Feigel est de 8000 livres, la Ketouba de 12000 livres. Ces engagements financiers sont bien au-delà de ce que l'on observe habituellement en Alsace où la majorité des familles juives au 18e  siècle vit dans des conditions modestes ou miséreuses. Le contrat de mariage de Pfeiffel et Feigel, précise également (3) :

"Le préposé Sender (Alexandre) a apporté à son fils (Pfeiffel) quatre mille livres comptant et a acquis pour le couple le droit de s'établir à Durmenach. Il s'est engagé à construire une demeure à Durmenach pour le jeune couple. Il apporte en outre deux places à la synagogue…Il apporte à son fils des présents en rapport avec la dot (de 8000 livres)…."

En l'an 1792, Pfeiffel Hauser sera encore considéré, comme l'un des personnages les plus riches de Haute Alsace. Pfeiffel et son épouse Feigel Brunschwig auront dix enfants, sept garçons et trois filles.

Les métiers exercés par les fils de Pfeiffel, "journaliers, colporteurs, revendeurs", tels qu'ils apparaissent dans les documents de l'état-civil à partir de 1793 et dans les demandes de patentes, semblent pourtant indiquer que la famille connut en cette période postrévolutionnaire, un cinglant revers de fortune. A cela rien de très surprenant, si l'on considère que la "clientèle" d'Alexandre  et probablement aussi de Félix était essentiellement constituée de nobles et de membres éminents du clergé dont les biens avaient été saisis par les révolutionnaires, rendant ainsi le remboursement de dettes, très improbable.
Néanmoins, Pfeiffel, avait constitué un important patrimoine immobilier qui a résisté aux aléas financiers de la famille.  Il apparaît clairement que ses biens immobiliers, terrains et immeubles, ont été répartis assez équitablement entre ses enfants.

Les enfants de Félix HAUSER dit "Pfeiffel" (6)

De toute évidence, la maison n°188 a appartenu à Félix Hauser dit Pfeiffel, fils d'Alexandre le "banquier", puisque trois des fils de Pfeiffel l'ont reçue en héritage et que les revenus de leurs humbles métiers n'auraient certes pas permis de faire bâtir pareille demeure.
L'origine de l'appellation "Pffeifelecka" qui s était transmise de génération en génération pour désigner la place de la synagogue, nous semble à présent évidente. Depuis fort longtemps, la tradition orale populaire avait attribué à cette place le surnom du riche propriétaire du "coin", dont la demeure permettait une large vue circulaire sur le quartier et sur les entrées et sorties de la synagogue.


Maison n°188 avant sa destruction - © S. Drexler.

La question se pose alors de savoir si le père de Pfeiffel, Alexandre, a également pu demeurer dans cette maison ou s'il s'agit de la maison qu'Alexandre fit construire pour son fils, comme indiqué dans le contrat de mariage de Pfeiffel. Un paragraphe dans le testament d'Alexandre en 1770, nous intrigue :

"Je m'oblige et j'oblige mes héritiers futurs à donner à ma femme une habitation dans ma maison pendant  tout le temps ou elle restera veuve. Ce sera la chambre neuve qui se trouve à l'arrière de la maison et dont les fenêtres donnent sur le jardin ainsi que la cuisine arrière au rez-de-chaussée, elle pourra disposer d'un endroit dans la cave, le grenier et la cour, pour y entreposer le vin, le blé, le bois qui lui seront nécessaires…."
Cette description, la chambre et la cuisine au rez-de-chaussée, les fenêtres qui donnent sur le jardin, la cave, le grenier, la cour, correspond parfaitement d'une part à nos observations sur le cadastre napoléonien et d'autre part aux très nombreuses photographies prises lors de la destruction de cette maison ainsi qu'aux témoignages des habitants qui ont eu à fréquenter ce bâtiment avant sa destruction.

Un autre élément, recueilli auprès de voisins et du sourcier, vient alimenter notre réflexion. Alors que dans le quartier, les puits individuels se trouvaient tous dans les cours ou dans les jardins, cette maison possédait dans sa cave un bassin rectangulaire qui avait été recouvert par des propriétaires plus récents d'une dalle de béton surmontée d'un puits. Le puits débordait souvent et le sourcier avait du faire descendre une pompe flottante, en-dessous du niveau de la dalle. Nous n'avons pas de certitude, mais il est fort probable, que sous la dalle de béton, se trouvait un bain rituel. Il serait aujourd'hui sous le parking de la place du foyer, protégé par des poutres.

Dans l'état actuel de nos connaissances, nous ne sommes pas en mesure de prouver qu'il s'agisse de la résidence principale d'Alexandre Hauser, dont son fils Pfeiffel aurait hérité. Cependant, si nous nous référons aux us et coutumes de la fin du 18e siècle, qui accordaient au fils ainé la maison du père, ce qui n'est qu'une hypothèse devient une forte probabilité.  Ajoutons que sa taille imposante, sa situation face à la synagogue, le probable mikvé, nous suggèrent la maison d'un notable juif qui avait choisi cet emplacement, pour bien affirmer son poids dans la communauté.

Nous ne pouvons à ce stade, que regretter la disparition de cette maison qui aurait pu nous en apprendre bien davantage. Une partie des poutres a été stockée par un habitant lors de sa destruction. Une datation scientifique permettra d'en approcher l'année de construction.

La maisonnette de Moïse Hauser fils de Pfeiffel

Moïse (1785-1863) possède la maisonnette n°187, à l'origine de cette étude. Cette petite maison est située dans la "Schulgass", juste en face de la maison n°181, de l'autre côté de la voie (photo n°1).  Moïse qui est veuf de Gertrude Hauser depuis 1842, cède son bien à son fils Léopold (1811-1903) qui le vendra en 1868. Jusqu'à son décès en 1863, Moïse demeurera dans cette maisonnette avec son fils et la famille de ce dernier. La numérotation des maisons par rue sera très évolutive au cours du 19e siècle, la maison lot n° 181 portera successivement les numéros 12, 13 puis 14 de la Schulgass.

Elle est symbolique de la communauté juive de Durmenach et en particulier de la famille de Daniel Hauser qui initia cette communauté.
Nous ne pouvons nous résigner  à la laisser disparaître sous les pelles des démolisseurs, comme cela a été le cas pour la maison de Pfeiffel.

LE PROJET  de  RESTAURATION

Aujourd'hui à travers l'opportunité  de l'acquisition de cette maisonnette  menacée de destruction et liée à Daniel Hauser, le patriarche de cette communauté juive, lui-même ancêtre du grand rabbin de France Gilles Bernheim, la commune envisage une continuité à son action, par la réalisation d'un lieu de mémoire, de recherche et de transmission permanent.

Le projet de restauration de la maisonnette Hauser et de sa transformation en maison du patrimoine de Durmenach est lancé. Cette "Maison du Patrimoine" est destinée à abriter des objets et documents jusque là dispersés, à entretenir et transmettre par tous vecteurs appropriés la mémoire collective de la commune dans ses diverses composantes et au-delà, à transmettre des éléments de culture et de réflexion permettant de refuser toute forme de discrimination et de résister aux discours de haine et de mépris de l'Autre.

La réalisation de ce projet est tributaire de l'obtention d'aides financières suffisantes  pour acquérir et réhabiliter la maison, faute de quoi, elle sera détruite en 2012.
Madame la sénatrice Catherine Troendlé s'est engagée à financer intégralement l'achat de la maison si le projet se réalise. Le Conseil général du Haut-Rhin soutient également ce projet, ainsi que la Fondation du Patrimoine, partenaire à part entière.
Madame Simone Veil, informée du projet l'a recommandé personnellement à la Fondation de la Mémoire de la Shoah dont elle est la présidente d'honneur. 

Mais tous ces magnifiques soutiens ne seront pas suffisants. Nous avons besoin de votre aide, de l'aide des sympathisants de l'action de la municipalité, de l'aide des descendants des familles de Durmenach.

Une association a été crée pour organiser et porter ce projet, votre soutien lui est indispensable et peut s'exprimer de deux manières différentes :

  1. en effectuant un don,
  2. en devenant membre actif ou bienfaiteur de l'association.
  3. Une carte de membre, vous sera adressée, par retour du courrier.
Les chèques libellés au nom de l'association sont à adresser à :
Société d'Histoire pour la Transmission de la Mémoire de Durmenach
Mairie de Durmenach
16 rue de l'Ill, 68480 DURMENACH

Le souvenir de l'ardente communauté juive de Durmenach, ne doit pas s'éteindre,
nous comptons sur vous !

Notes
  1. Nos plus vifs remerciements à madame Sabine Drexler, Première adjointe, pour son aide et ses conseils.    Retour au texte.
  2. Cadastre napoléonien et ses matrices, consultable aux Archives départementales du Haut-Rhin, à Colmar. (cotes 3P1035/1-2 et 3P1036/1-2)     Retour au texte.
  3. "Etude Généalogique des familles Hauser" de Micheline Gutmann, tomes I et II, éditions GenAmi – 1997   76 rue de Passy, Paris 16e.    Retour au texte.
  4. Minutes du procès qui s'est tenu à Colmar le 18.06.1787 devant le Conseil Souverain d'Alsace. Alexandre Hauser y est nommé "le juif de Durmenach", son débiteur, lui, est nommé "notre ami". Alexandre a cependant eu gain de cause, sans que l'on sache si Reutner de Weyl remboursa effectivement sa dette.    Retour au texte.
  5. Durmenach atypique, site de Thomas Zundel - http://tzundel.chez.com/durmenach/durmenach.html    Retour au texte.
  6. Il existait une tradition de transmission des prénoms, qui fait que l'on retrouve souvent les mêmes prénoms dans des générations différentes et des « branches » différentes, ne facilitant pas toujours la lecture !    Retour au texte.


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