Christophe WOEHRLE

Christophe Woehrle a étudié l'histoire contemporaine aux universités de Strasbourg (F), Bâle (CH) et Bamberg (D) et l'obtention du Master of Art (MA) de l'Université Otto-Friedrich-Universität de Bamberg. Il est spécialiste de la captivité de la seconde guerre mondiale et des prisonniers de guerre français. En juin 2019 il a obtenu le titre de PhD, docteur en histoire contemporaine de l'université de Bamberg avec la mention summa cum laude.
La somme de ses expériences dans l'industrie, lui ont permis d'acquérir de solides bases dans le management, la communication, l'organisation et la formation. Passionné de paléographie et d'histoire régionale, il écrit des articles et des livres, et diffuse le fruit de ses recherches dans le cadre de conférences et de séminaires. Il est actuellement professeur d'histoire et géographie du cycle 4 dans l'académie de Strasbourg..
Il est aussi initiateur des poses de Stolpersteine en France.

Articles de Christophe Woehrle sur le site :


La Cité silencieuse
Strasbourg – Clairvivre (1939-1945)
Christophe Woehrle – Préface Christiane Kosher-Spohn

Editions Secrets de Pays ; juillet 2019 ; format 16 x 24 cm ; 256 pages ; ISBN 978-2-9560781-4-2 ; 20 €
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Christophe Woehrle dédicacera son ouvrage le lundi 19 août à Clairvivre (commune de Salagnac, Dordogne), puis le 20 août à l’espace culturel du Centre Leclerc de Bergerac-La Cavaille, le 22 chez Marbot-Leclerc à Périgueux, le 23 chez Cultura à Marsac et les 24 et 25 au Festival littéraire de Lalinde où il participera à une table ronde avec Hervé Brunaux - Le 21 septembre à l'espace culturel Leclerc de Sélestat le matin et l'après-midi à la librairie Wachenheim - le 23 et 24 novembre à la foire internationale du livre de Colmar.

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Strasbourg, The silent city (la cité silencieuse), ainsi nommée par la BBC en raison de l’évacuation quasi totale de ses habitants en septembre 1939, est le pendant de Clairvivre, sanatorium, lieu de repli, de silence et de soins pour tuberculeux.

L’histoire de Clairvivre pendant la guerre est exceptionnelle. Elle permet de porter un regard nouveau sur l’évacuation des Alsaciens en Périgord et aide à comprendre comment se sont organisées au niveau local la Résistance ainsi que la cache des juifs et des réfractaires au service du travail obligatoire. Elle est un hommage à des gens ordinaires, pris dans le tourment de la guerre, petites gens et médecins… C’est aussi l’histoire d’un homme, Marc Lucius, oublié de l’histoire, fonctionnaire dévoué à la cause des siens, de son institution et de sa patrie.

Clairvivre – lieu de repli de l’hôpital et des Hospices civils de Strasbourg – et son cimetière des Alsaciens constituent le point de départ d’une étude née de la rencontre entre Christophe Woehrle, docteur en histoire contemporaine à l’université de Bamberg (Allemagne) et Serge Barcellini, président général du Souvenir Français, ancien directeur du service de la Mémoire au ministère des Anciens Combattants. La recherche s’appuie sur la consultation de fonds d’archives privés et publics ainsi que de témoignages recueillis tant en France qu’à l’étranger (Suisse, Allemagne, Autriche, Pologne et Israël).


Marc LUCIUS (1888 - 1962) « Juste parmi les nations » ?
Extrait de La cité silencieuse, pp. 212-214

Marc Lucius
Né en 1888 de parents français, Marc Lucius a grandi dans un contexte privilégié de la fin du 19e siècle en Alsace annexée par le deuxième Reich après la défaite de la France en 1871 dans la guerre Franco-Prussienne. Tout de suite après son doctorat en droit, obtenu en 1910, il entre dans l’administration préfectorale et municipale. Chef du secrétariat de la Chambre de Commerce de Strasbourg en 1913, il en devient secrétaire général adjoint en 1918, puis secrétaire général à partir de 1938. Bien que son père enseigne l’histoire de l’église à l’Université Impériale de Strasbourg, né allemand, il rejoint les troupes françaises lors de la déclaration de guerre de 1914. Il est fait prisonnier en tant qu’officier de l’armée française et interné au camp de Graudenz (Pologne).

Après la guerre, il retrouve son poste au sein de la Chambre de Commerce de Strasbourg, pour laquelle il est chargé des questions économiques, régimes douaniers, commerce extérieur et régime charbonnier. Il occupe également le poste de secrétaire du comité des armateurs français du Rhin et trésorier de la société industrielle du Rhin. Il est président de la « Maison de la jeune Alsace ». Il fait partie du comité alsacien d’études et d’information en Europe centrale, et en 1926 accompagne, en tant qu’expert, le directeur des accords commerciaux à Berlin pour les questions se rapportant à l’économie alsacienne, lors de la conclusion de l’accord franco-allemand relatif à la Sarre.

Auteur d’un ouvrage sur Le Rhin et le port de Strasbourg (Paris, Dunod,1928), il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1930. En 1932, il rédige Prusse en Allemagne et de nombreux autres ouvrages sur le port de Strasbourg et le rôle du Rhin dans l’économie française. C’est en 1934 que le Roi des Belges ajoute à l’Ordre de Léopold la catégorie maritime et c’est dans ce cadre que Marc Lucius est décoré chevalier de l’Ordre de Léopold, en 1935.

Avant la guerre, il part pour la Chambre de Commerce de Strasbourg en mission aux États-Unis. C’est en tant qu’administrateur délégué et vice-président des Hospices civils de Strasbourg qu’il quitte la capitale alsacienne dans le cadre des évacuations. Son œuvre au sein des Hospices civils de Strasbourg évacués et à l’Hôpital des réfugiés de la Dordogne pendant la durée de la guerre a été développée dans cette enquête de plus de 18 mois réalisée au sein de nombreuses archives.

En 1946, il est décoré chevalier de l’Ordre de la Santé publique et son comportement au cours de l’occupation permet sa promotion en 1951 au grade d’officier dans l’ordre de la Légion d’honneur. Il termine sa carrière en tant que président du comité des armateurs français du Rhin, conseiller municipal de la Ville de Strasbourg, membre du conseil d’administration du port autonome de Strasbourg, vice-président de la commission administrative des Hospices civils de Strasbourg, vice- président au conseil de perfectionnement de l’École supérieure nationale de chimie de Strasbourg, membre du Conseil d’administration de l’Institut d’études politiques de Strasbourg, membre du Conseil d’administration de l’enseignement commercial supérieur. Il s’éteint à Strasbourg, le 10 juin 1962.

Marc Lucius est un humaniste, doublé d’un altruiste, doté d’un sens élevé du devoir et de sa mission de fonctionnaire municipal et préfectoral. Dans l’adversité, il prend des décisions personnelles engageant sa propre sécurité dans le but de protéger ceux qui sont persécutés ou en danger. Il met en œuvre ses relations au sein de l’appareil d’État pour mettre au point un système permettant de venir en aide aux autres.

J’espère que l’œuvre de Marc Lucius durant cette guerre, motivée par sa volonté de protéger toutes les personnes persécutées, dont des Juifs, et pour laquelle il n’a jamais été récompensé et n’a jamais fait état d’une quelconque demande de reconnaissance sera reconnue. J’ai acquis la certitude que Marc Lucius était un homme exceptionnel au service de son prochain, quelles que soient son origine, sa religion ou ses convictions politiques.

Liste des Juifs sauvés par Marc Lucius de la déportation pour motif racial :
Docteur Delbos-Lehrer Fanny
Docteur Sichel David
Sichel née Baumgart Yvonne (épouse du précédent)
Baumgart Célestine (belle-mère du docteur David Sichel)
Sichel Jean-Paul (fils du docteur David Sichel) Heimendinger Ernest
Bloch née Lehmann Simone
Bloch Michèle Fanny (fills de la précédente)
Liste des non-Juifs sauvés par Marc Lucius de la déportation dans le cadre de l’action T4 :
Zeyer née Stacher Anna
Stacher Alfred (fils de la précédente)


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