Les Tables de la Loi, un des symboles de la Révolution française
Renée Neher-Bernheim
Traduction en français d'un article paru en anglais dans JEWISH ART, n°l6 et 17, l990-l99l, Jérusalem

C'est évidemment à la Bible hébraïque que se attache le symbole des Tables de la Loi et l'iconographie juive des l'époque médiévale en fournit de nombreuses représentations (l). Mais en France, à l'époque de la Révolution de 1789, ce symbole a pris une signification très particulière et, à côté d'autres symboles, on trouve les Tables de la Loi largement répandues dans l'iconographie de l'époque, surtout au niveau populaire, mais aussi dans des créations artistiques, des médailles etc.

Peu d'études approfondies ont été faites sur la signification des symboles révolutionnaires et les raisons de leur choix. Malgré la quantité énorme de travaux publiés à l'occasion du bicentenaire, en France et hors de France, les études sur l'iconographie révolutionnaire sont très rares. Il y a pourtant lieu de s'interroger sur les motifs profonds qui ont entraîné l'apparition récurrente de tel ou tel symbole, comme le bonnet phrygien, le soleil, les faisceaux de licteurs, l'oeil etc. etc.


La Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen d'août  I789, dans le cadre des Tables de la Loi - Image populaire (Préambule et 17 articles).

La Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen de 1793. Préambule et 35 articles
Nous limiterons ici notre étude au symbole des Tables de la Loi. Celles-ci apparaissent sous la forme graphique devenue courante depuis le moyen-âge, c'est-à-dire deux panneaux au sommet en double arrondi (2). Leur présence frappante dans l'iconographie du temps n'a pourtant jusqu'ici attiré l'attention d'aucun chercheur (3).

La grande vogue, à l'époque, des gravures populaires permet de rassembler une documentation importante dont nous donnerons ici quelques exemples. L'imagerie populaire s'est en effet développée au 18ème siècle avec une étonnante rapidité grâce aux progrès spectaculaires obtenus dans la fabrication du papier. Ceci, joint à  un perfectionnement des techniques de gravure et d'impression en couleur va permettre de satisfaire l'appétit populaire pour tout ce qui est image.

Avec la Révolution, et le recul de l'iconographie religieuse, les masses populaires et la petite bourgeoisie vont être des amateurs passionnés d'images patriotiques : elles soutiennent leur enthousiasme révolutionnaire, en même temps qu'elles le rendent visible et criant sur les murs ou les meubles de leurs demeures.

Puisque sous la pression des événements et des slogans patriotiques, les symboles religieux n'avaient plus cours, il devenait indispensable de les remplacer par de nouveaux symboles porteurs des grandes espérances patriotiques et révolutionnaires. Et en effet, de nouveaux symboles apparaissent dans l'iconographie, au milieu desquels celui des Tables de la Loi occupe une place de choix. Il est clair que ce symbole a été délibérément choisi pour son contenu sémiologique par les idéologues et les artistes de l'époque. Le fait qu'il soit en lui-même un élément extrêmement décoratif ne gâchait rien.

Le nom même du symbole, tel que le véhicule la langue française, a joué un rôle important dans son choix. On dit en Français "Tables de la Loi" (Tables of the Law). Le mot Loi joue dans cette expression un rôle majeur. Peu importe qu'il soit fondé sur une traduction inadéquate, qui ne correspond pas à l'original hébreu (4). Le fait est que cette expression est devenue absolument courante dans la langue française qui n'en connaît aucun synonyme, à la différence de l'Anglais qui emploie très fréquemment le terme "Tables of Covenant".

Le symbole des Tables de la Loi, de par son nom même, devient ainsi porteur d'un message merveilleusement adapté à l'idéologie révolutionnaire : celui de la force d'une loi égale pour tous, opposée à l'arbitraire royal ou aux abus imputés au clergé. D'où l'identification, dès les débuts de la Révolution, entre les Tables de la Loi et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen; puis, un peu plus tard, entre les Tables de la Loi et la Constitution, qui doit être la garantie de l'observance des lois, face aux risques d'un retour à l'arbitraire. Les Tables de la Loi sont l'incarnation graphique des fondateurs de l'idéologie révolutionnaire.

D'où la représentation si répandue de la "Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen" encastrée dans la forme des Tables de la Loi. La Déclaration du 26 août 1789 apparaît dès la fin de 1789 dans un style assez naïf, sur une gravure largement diffusée (5). La partie centrale y est occupée par les Tables de la Loi, sur lesquelles on peut lire le Préambule de la Déclaration et les 17 articles qui la composent. Les tables sont elles-mêmes placées dans un encadrement. A droite et à gauche, deux colonnes sont esquissées, sur lesquelles s'appuient deux soldats armés de piques, qui semblent ainsi protéger la Déclaration. La partie supérieure de l'encadrement est surmontée par deux représentations féminines : l'une s'appelle la France, elle tient dans ses mains une chaîne brisée ; l'autre s'appelle Force et Vertu, elle est pourvue de larges ailes et montre du doigt les Tables de la Loi. Entre les deux femmes, un frontispice (surmonté d'un oeil et d'un soleil) qui porte l'inscription : Constitution française, Droits de l'homme et du citoyen.

Une autre gravure populaire, mais beaucoup plus artistiquement élaborée, présente les Tables de la Loi comme cadre, cette fois, à la Déclaration de 1793, dont le Préambule et les 35 articles sont reproduits au complet, imprimés en petits caractères mais bien lisibles. Les Tables de la Loi, qui occupent ici aussi l'essentiel de l'espace, sont encadrées à droite et à gauche par deux colonnes lisses, dorées, surmontées de chapiteaux corinthiens. Au pied du socle de base qui supporte les Tables, deux lourdes chaînes, brisées en plusieurs points, sont porteuses d'un message évident. Au sommet de l'image, un frontispice allongé surmonté d'une plaque rectangulaire où l'on peut lire en gros caractères : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : décrétée par la Convention Nationale en 1793, acceptée par le peuple français.

Pour rehausser l'ensemble de cet encadrement néo-classique des Tables de la Loi, apparaissent la aussi et en positions diverses, les symboles révolutionnaires traditionnels : bonnet phrygien, faisceaux, rubans tricolores, soleil, oeil, feuillage, etc.

Ces deux exemples précis peuvent servir d'archétype à toute une série de représentations analogues aux multiples variantes de détails On voit  là l'origine de l'identification complète qui s'établit entre les Tables de la Loi et la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen.

Mais les Tables de la Loi ne sont pas simplement le symbole de la loi en tant que telle, générale et intemporelle. Elles ne représentent pas uniquement la Loi dans ce qu'elle s'oppose désormais à l'arbitraire royal. Les Tables de la Loi ont une charge symbolique très complexe. Car elles sont intimement reliées, bon gré mal gré, à la Loi de Moïse, aux Dix Commandements de la Bible. Et ceci aussi a son importance.

L'égalité entre tous les hommes, quelle que soit la couleur de leur peau. Le personnage noir tient en main un parchemin avec le texte de la Déclaration des Droits de l'homme, dont le sommet est en forme des Tables de la Loi (Bibl. Nat. Cab. des Estampes, Paris). Sous l'image les deux vers :
"Les mortels sont égaux.. Ce n'est pas la naissance C'est la seule vertu qui fait la différence."
Car précisément dans la seconde moitié du 18ème siècle, sous l'influence des Lumières, et tout particulièrement en France, la perception du Décalogue subit une mutation importante. Jusque là, les Dix Commandements étaient considérés comme émanant d'une révélation essentiellement religieuse, dont certaines exigences sont en partie périmées pour les Chrétiens, puisque dépassées à leurs yeux par les préceptes de l'Evangile. Mais l'élite pensante de l'âge des Lumières se détache de plus en plus de l'Eglise, et recherche ses lignes de conduite dans une "morale naturelle" qui serait commune à tous les hommes, sans distinction. Les Dix Commandements se présentent à eux sous un jour nouveau.

Des philosophes déistes, ou même athées, y voient l'affirmation de l'égalité entre les hommes, une référence universelle de justice en vue du Bien commun, référence qui transcende les religions établies et organisées qui sont toutes, dans leur optique, des fanatismes. L'article Décalogue dans l'Encyclopédie dirigée par D'Alembert et Diderot (6) est tout à fait révélateur de cette nouvelle sémiologie. Composé par le Chevalier de Jancourt, un des principaux rédacteurs de l'Encyclopédie, il commence en ces termes :

"'Tous les préceptes du Décalogue se peuvent déduire de la justice et de la bienveillance universelle que la loi naturelle ordonne."

Après un assez long développement où est analysé le contenu de chacune des deux Tables et où les notions de justice, de loi naturelle, et de bien commun reviennent constamment, on en arrive à la conclusion qui est extrêmement éclairante :

"... Le Décalogue ne contient donc que les principaux chefs ou les fondements politiques des Juifs ; mais néanmoins ces fondements (mettant à part ce qui regardait en particulier la nation judaïque) renferment des lois qui sont naturellement imposées à tous les hommes et à l'observance desquelles ils sont tenus dans l'indépendance de l'état de la nature comme dans toute société civile."

Tout en restant parfaitement consciente du lien existant entre Moïse, "la nation judaïque" et le Décalogue, l'Encyclopédie invite donc à déconnecter le Décalogue de son environnement ethnique et chronologique pour le rattacher à cette loi naturelle qui, sans pour autant renier l'existence de Dieu, doit nécessairement s'imposer à toute société humaine et lui donner ses fondements.

L'étrange monument Joseph Sec d'Aix-en-Provence, achevé en 1792 et analysé magistralement par Michel Vovelle, nous offre une optique tout à fait similaire.

Le monument Joseph Sec à Aix-en-Provence
Ce monument chargé de symboles et que Vovelle définit comme un vrai "Discours sur la Révolution française", est un hymne à la gloire de la Loi (7), dont la statue casquée domine l'ensemble architectural. En-dessous se lit l'inscription : "Venez habitants de la terre. Nation écoutez la Loi" qui surplombe en même temps une niche ou se dresse une statue de Moïse en pied présentant les Tables de la Loi a deux statues placées à l'étage inferieur et tournées vers lui : L'Europe ou la liberté et l'Afrique ou l'esclavage. Sur les Tables que tient Moïse sont gravés les mots : "Tu aimeras Dieu et ton prochain" inspirés par cette phrase de l'Encyclopédie à l'article Décalogue :

"... deux grands préceptes du Décalogue sont le sommaire de toute la loi : aimer Dieu par-dessus toute chose et notre prochain comme nous-même" (8).
La sémiologie des Tables de la Loi réside donc ici dans leur portée universelle; cependant, elles sont en même temps étroitement rattachées au personnage de Moïse.

Mais il s'agit d'un cas rare. Dans l'iconographie révolutionnaire, le rattachement au personnage de Moïse, et donc à la Bible et au peuple juif, presque toujours a été totalement occulté. Les Tables de la Loi deviennent une sorte de symbole religieux déconnecté de tout contexte historique qui les rattacherait à un passé précis.

A un premier niveau, les Tables apparaissent bisémiques. Leur message est celui d'une tradition d'un côté, d'une révolution de l'autre.

Les Tables ne sont pas un symbole laïc ou païen. A la différence du bonnet phrygien, du serpent qui se mord la queue, des faisceaux de licteurs, etc., leur référent n'est pas l'antiquité païenne, mais la Bible, au message religieux évident. Pourtant, dans la France chrétienne du 18e siècle, le message religieux normalement reçu est lié à une symbolique chrétienne, que justement la Révolution repousse. La mentalité révolutionnaire est donc à la recherche d'une symbolique qui ne soit pas chrétienne ( puisque l'Eglise est désormais perçue comme synonyme de fanatisme et d'absolutisme despotique), mais qui soit cependant suffisamment religieuse pour satisfaire le sentiment religieux profond qui réside au coeur de chaque révolutionnaire :

"Une longue hérédité chrétienne, catholique, pèse sur les révolutionnaires de 1789, élevés pieusement dans leur famille, éduqués dans la foi traditionnelle par les Jésuites et les Oratoriens. Mais l'esprit philosophique, c'est-à-dire l'esprit de contrôle et d'analyse, mine peu a peu cette foi, sans la ruiner. Le drame qui se joue dans beaucoup de consciences s'explique ainsi" (9).

Mais par-delà la croyance sentimentale difficilement déracinable existe aussi un pragmatisme politique. Il peut être dangereux de déraciner tout symbole religieux dans l'imagerie populaire et donc dans les mentalités qu'on veut forger. Représenter des symboles chrétiens est exclu, puisque contraire aux principes jacobins. Les Tables de la Loi s'offrent donc d'une manière idéale pour répondre à un certain besoin religieux sans pour autant laisser croire à une affiliation cléricale.

Les Tables de la Loi fournissent ainsi "les vêtements du sacré" à la religion de la Patrie. Nous les voyons figurer sur des  allégories patriotiques, sur le soleil qui doit faire sortir le monde vers l'âge des lumières, sur des médailles en fer de grande diffusion, représentant l'Egalité et la Justice,  sur des gravures évoquant des fêtes populaires, et jusque sur les uniformes militaires, au milieu des canons. On les trouve sur les médailles d'identification des membres des diverses assemblées révolutionnaires comme celle du Conseil des Cinq-Cents.

Revers d'une médaille en cuivre doré (grav. Nicolas Marie Gatteaux). Le Conseil des Cinq Cents créé par la Constitution de l'an III (1795) siégera jusqu'en 1799. L'exergue, vide sur cette médaille, était destinée à recevoir le nom du porteur gravé
(Coll. Dr. André Bernheim).
 
La fête de la Fédération (14 juillet 1790) était destinée à commémorer la Prise de la Bastille un an auparavant. Durant la fête, la foule prête serment de fidélité à la Constitution du Royaume. La Révolution n'a pas encore aboli la Royauté. Sur cette médaille, ovale en cuivre, la foule prête serment devant un personnage allégorique qui tient en main les Tables de la Loi  Grav. Dupré (Coll. Dr. André Bernheim).
C'est devant une allégorie féminine portant les Tables de la Loi qu'est prêté le Serment Fédératif du 14 juillet 1790. Cette médaille, signée du graveur Dupré présente une rangée d'hommes, donnant l'impression d'une foule. De la main gauche, ils tiennent tous une épée et ils lèvent le bras droit pour prêter le serment fédératif dont le texte est gravé sur le revers de la médaille :"Nous jurons de maintenir de tout notre pouvoir la Constitution du Royaume". On voit même les Tables de la Loi sur les cuivres des uniformes, pour symboliser l'attachement à la Patrie.

Mariage républicain. Aquatinte de Jean-Baptiste Mallet (1759-I835)
(Coll. Musees de la Ville de Paris )
Très frappante aussi est l'apparition des Tables de la Loi dans la cérémonie du mariage. La Révolution supprime le mariage religieux chrétien traditionnel pour introduire pour la première fois le mariage civil. Une très belle gravure en aquatinte dûe au peintre Jean Baptiste Mallet (1759-1835) nous montre "un mariage républicain". Le centre de la composition est occupé par les mariés. Habillée à la mode du temps, la mariée n'a aucun voile ni aucun des attributs d'une mariée d'église. Le maire, revêtu de l'écharpe tricolore, s'appuie contre une sorte d'autel aux emblèmes révolutionnaires, derrière lequel se dresse une statue symbolique porteuse d'une torche et d'une couronne de laurier.

Sur le mur du fond, dans la pénombre, ressort en clair un assez grand panneau en forme des Tables de la Loi; entre les deux Tables surgit sur une pique un bonnet phrygien.

Sur les Tables, on peut lire sur les sommets arrondis : sur celui de gauche : Liberté ; sur celui de droite : Egalité. Plus bas, et sur les deux Tables sans séparation médiane : Etat civil Loi sur les mariages et les divorces (10).

L'ensemble de la composition indique clairement que les Tables de la Loi et la législation laïque nouvelle remplacent, en tant que décor, les peintures ou sculptures qui servaient précédemment de cadre habituel aux mariages d'Eglise.

La laïcisation des Tables de la Loi peut aller jusqu'au cas limite où un contenu nouveau est donné au Décalogue. C'est ainsi qu'une gravure populaire présente "les Dix Commandements républicains" (11) dans le cadre graphique des Tables de la Loi.

Les Tables de la Loi remplissent donc un rôle important dans l'iconographie de la Révolution. Elles permettent à la Révolution de déconnecter ses emblèmes de tout ce qui est chrétien sans se prévaloir uniquement de symboles d'origine antique et païenne. Elles permettent de donner une coloration religieuse mais dans un ton pour ainsi dire "neutre" aux idéaux de justice, d'égalité, de soumission à une loi égale pour tous, que prône la Révolution. La défaite de l'arbitraire royal et l'apparition d'une Constitution garantissant les Droits de l'homme sont très clairement symbolisés par les Tables de la Loi, ce qui explique leur place récurrente dans l'iconographie de la Révolution.

Notes
  1. Cf. notamment Bezalel Narkiss : Hebrew illuminated Manuscripts, Jérusalem, Keter, l969.    Retour au texte.
  2. CF. l'article de Ruth Mellinkoff : The Round Topped tablets of the Law : sacred symbol and emblem of evil, in Journal of Jewish Art, vol. I l974, p. 28 sq.     Retour au texte.
  3. Ma première étude sur ce thème, dans la Revue des Etudes Juives.    Retour au texte.
  4. En effet, l'expression n'est ni biblique ni juive. On ne la trouve pas dans la traduction grecque des Septante, ni dans celle latine de la Vulgate. Les termes employés sont Lou'hoth Ha-berith (Tables de l'Alliance), Lou'hoth Ha-'edouth (Tables du Témoignage), Lou'hoth Ha-even (Tables de pierre). Mais la Septante, n'ayant pas trouvé - et pour cause - dans l'arsenal de la langue grecque d'équivalent exact  à l'hébreu Torah, l'a transposé dans le terme Nomos, Loi, que la Vulgate a adopté dans le latin Lex (cf. André Neher, Moïse et la vocation juive).
    Le point de départ du processus qui a abouti à l'expression "Tables de la Loi" est le verset de l'Exode 24:l2 : "Je te donnerai les Tables de pierre, et la Torah et les commandements"". Par un raccourci de ce verset opéré au moyen-âge dans certains ouvrages chrétiens de piété, on aboutit à l'expression "Tables de la Loi" (cf. J. Trénel : L'Ancien Testament et la langue française du moyen-âge, Paris l904,  p. 329).
    L'expression est d'autant plus rapidement entrée dans la langue française qu'elle correspondait au stéréotype développé par le christianisme pour abaisser le judaïsme, et en faire une religion de la Loi, opposée à une religion de la Foi.     Retour au texte.
  5. Cette gravure a été publiée par la Maison Letourmi d'Orléans qui a suivi l'évolution que nous venons de signaler. Fondée en 1774 et spécialisée d'abord dans la diffusion d'images religieuses, la Maison prend dès 1789 une nouvelle orientation et n'imprime plus que des images patriotiques destinées à une diffusion très populaire.    Retour au texte.
  6. Ce travail monumental (175l-1772) en volumes, arrêté plusieurs fois  par la censure royale avait pour but de faire connaitre "les progrès de la science et de la pensée...". Les plus grands esprits du temps (Voltaire, Rousseau, etc.) y apportèrent leur concours. L'Encyclopédie est considérée, à juste titre, comme l'expression la plus représentative de l'esprit des Lumières.     Retour au texte.
  7. M. Vovelle : L'irrésistible ascension de Joseph Sec bourgeois d'Aix-en-Provence, Edisud l975.    Retour au texte.
  8. Dans les Evangiles (Math. 22:34-40) la juxtaposition de Deut.6:5 et de Lev.l9:18 n'est pas mise en rapport avec le Décalogue. C'est l'Encyclopédie qui interprète ces préceptes comme étant le contenu même du Décalogue.     Retour au texte.
  9. Pierre Trahard : La sensibilité révolutionnaire - ed. Slatkine Genève l967, p.l56.    Retour au texte.
  10.  La loi date du 20 septembre 1792.    Retour au texte.
  11. Numérotés très lisiblement de I à X, ces commandements, répartis cinq par cinq sur les deux Tables, sont les suivants :
    I. Français ton pays défendras afin de vivre librement.
    II. Tous les tirans (sic) tu poursuivras jusqu'au delà de l'indostan (sic).
    III. Les loix (sic), les vertus soutiendras même s'il le faut de ton sang
    IV, Les perfides dénonceras sans le moindre ménagement.
    V. Jamais foi tu n'ajouteras à la convertion (sic) d'un grand.
    VI. Comme un frère soulageras ton compatriote souffrant
    VII. Lorsque vainqueur tu te verras sois fier mais compatissant
    VIII. Sur les emplois tu veilleras pour en expulser l'intrigant
    IX. Le Dix Août sanctifieras pour l'aimer éternellement
    X. Le bien des fuyards verseras sur le SANS-CULOTTE indigent.

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