Le maquis E.I.


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Dès novembre 1943, quelques aînés de Lautrec et d’autres centres ont décidé de ne pas se planquer chez des paysans, mais de constituer une équipe de maquisards, qui devrait s’entraîner pour lutter contre l’armée allemande. Ils seraient dirigés par Roger Cahen, lieutenant, et Adrien Gensburger, adjudant, qui ont tout de suite réuni cinq ou six garçons, et se sont installés dans une petite maison à Lamalquière, pas très loin de Vabre. Ils ont emporté un peu de matériel du Chantier de Lautrec et ont réussi à se procurer quelques armes, (quelques revolvers et des fusils).

Fin avril 1944, après décision de l'Equipe Nationale, Castor donne l'ordre à tous les garçons du mouvement de se considérer comme mobilisés, et leur offre trois possibilités :
- travailler dans le service clandestin, la Sixième ;
- se préparer à passer clandestinement en Espagne pour rejoindre Eretz Israël ;
- se joindre à un maquis, de préférence E.I., dans la région de Vabre.

Castor au maquis
Castor
Nombreux sont alors ceux qui ont rejoint le maquis, qui a eu bientôt deux groupes, comptant chacun une quarantaine d'hommes, Laroque et Lacado, à 5 km environ l'un de l'autre. Ce maquis - qui s'appellera plus tard "Compagnie Marc Haguenau" - était rattaché à l'ensemble des maquis entourant Vabre, dans le cadre de "L'armée secrète" du Général de Gaulle.

Donc, quand nous avons décidé que je partirai en Suisse avec les enfants, mon mari a résolu de rejoindre, lui aussi, ce maquis dont il était, somme toute, le ministre des Affaires étrangères. Gilbert Bloch, qui avait fermé définitivement Lautrec au moment de Pessa'h, était devenu le chef des deux groupes cités plus haut.

Défilé dans les rues de Castres de la Compagnie Marc Haguenau à la Libération
Compagnie Marc Haguenau
C’était certainement dangereux pour nous de laisser ainsi mon mari monter au maquis, mais il était courageux, pas du tout prêt à se cacher, et voulait combattree avec ces jeunes, dangereusement et glorieusement.

Il a raconté la vie au maquis dans son livre Les Eaux Claires.

D’ailleurs, par la suite, j’ai reçu à Genève une douzaine de lettres de lui, la dernière datée du 27 juillet 1944. Il y parle d’abord de l’arrestation de Léo, et des efforts qu’ils ont faits, en vain, pour le libérer ; et puis de la vie au maquis. Ces lettres, je les ai données en 1993, avec des notes explicatives, aux archives de Yad VaShem.

Ces deux groupes ont reçu beaucoup de parachutages, car on pouvait compter sur eux. Ils ont été attaqués en grand style par la Wehrmacht, le 7 août au soir. Le P.C. de Laroque a été incendié et sept camarades ont trouvé la mort, quatre gars du pays et trois de nos garçons : Gilbert Bloch, Roger Gotschaux, et Rodolphe Horowitz. Les maquisards se sont dispersés et regroupés non loin, et le 19 août, conjointement avec un autre maquis de la région de Vabre, ont pu attaquer un train allemand, entre Castres et Mazamet. Ils ont combattu presque toute la nuit, et, vers le matin, ont pu vaincre les officiers et soldats du train, et, grâce à cet exploit, ils ont libéré les villes de Castres et de Mazamet.

Sur l'activité de la Compagnie Marc Haguenau, voir le film
Ich bin Jude ! Ich bin Jude
Un film documentaire de Nicole et Barak Bard

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