Un mystique de l’unité.


Le peuple juif; déchiré par les dispersions, doit retrouver son unité. Quand je dis : doit, je donne à ce mot un sens très fort. C’est l’urgence absolue. Après Auschwitz, et les leçons qu’il en avait tirées, Léon Meiss (1) affirmait qu’il était "un mystique de l’unité. Je suis également — et pour les mêmes raisons — un mystique de l’unité". C’est cette passion de ressouder l’unité du peuple juif qui anime tous mes combats. Je rejoins ici pleinement le Rav Kook et ce qui était, si l’on peut dire, son secret dans ses tentatives de jeter un pont entre juifs religieux et juifs athées, en Palestine, durant le premier quart de notre siècle : ahavat hinnam, l’amour gratuit. Aimer. Faire sentir qu'on aime. Et faire sentir que l’on est aimé. On parle souvent d’individus qui sont fous de Dieu. C’est le secret de l’effort vertical. Le secret de l’effort horizontal : être fou des hommes. Il y a la folie des grandeurs. Elle détruit la société. En contraste, pour édifier la société, il faut la folie des choses humbles, des gestes minimes, des sourires appels-réponses. Et de ces gens fous, il y en a, en Israël, par milliers. Ce sont eux qui détiennent les clés. Ils sont les aiguilleurs de la société.



Note :
Devenu Président du Consistoire Central, à la Libération en 1944, Léon MEISS, magistrat de profession, a été un des artisans les plus efficaces de la reconstruction du judaïsme français dans l’immédiat après-guerre.    Retour au texte


Extrait de : Le dur bonheur d'être juif , pp. 191-192, Ed. Le Centurion 1978

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