Rouffach (Haut-Rhin)

Lors de notre séjour à Colmar, je fus désigné pour passer un mois à l'Ecole des Cadres de la Première Armée Française à Rouffach (installée dans l'énorme complexe de l'hôpital psychiatrique qui fut, pendant l'annexion, Ecole de Sous-Officiers SS).

Nous y fûmes soumis à un entraînement très dur, type commando. Nous étions 5000 dont de nombreux officiers F.F.I. - c'est-à-dire des gens qui s'étaient bombardés officiers par nécessité, sans en avoir toutes les qualités nécessaires -.

Beaucoup de sport. Du tir réel (des camarades tiraient, à balles réelles, dans la rue du village que nous « attaquions » et également, au-dessus de la « cage à poules » dans laquelle nous rampions). Exercices de minage et de déminage.

Beaucoup de décorum. Notre grand patron, le Général Jean de Lattre de Tassigny y était très sensible. Et ce fut une belle cérémonie, type Bonaparte aux Pyramides, que celle du 31 mars 1945 lorsque de Lattre annonça à 5000 hommes en armes et au garde à vous : « ce matin, vos camarades de la 3eme D.I.A. ont franchi le Rhin de vive force ».

Mon père, de passage en Alsace, vint me voir à Rouffach. Et contrairement à ce qui se faisait d'habitude (on apportait des choses à manger aux soldats) c'est moi qui lui remis des quantités de boites de conserves américaines (il est vrai que j'en avais le dégoût, ayant dû en faire mon ordinaire durant plusieurs semaines et, souvent, sans pouvoir les chauffer).

De Rouffach je suis allé (deux fois je crois) à Colmar voir Melle Marie Matura, modiste et maîtresse de mon oncle Simon. Elle me reçut « chentiment » (Oh Chean Chean), m'hébergea et me lava mon linge. Quel réconfort !

C'est avec elle que je vis la réception du Général de Lattre de Tassigny à la Mairie de Colmar - du balcon face à la mairie -. Et j'entendis distinctement le Maire Richard dire : « Et che la lève mon verre, à la santé à fous, mon Chênéral ».

A Rouffach, les chefs insistaient, à juste titre, sur la propreté et la tenue. Tous les soirs., en uniforme avec chemise et cravate. Nappes (couvertures kakis) sur les tables. Et il fallait être rasés de près, notamment lorsque de Lattre débarquait à l'école. Au petit déjeuner nous appréciions plutôt le café ou le thé que le chocolat : on ne peut en effet se raser avec du chocolat ! (N.B. à l'époque on se savonnait le visage avec un blaireau, de l'eau chaude et un savon spécial et on se rasait avec un rasoir à lames; le café et le thé remplacaient bien l'eau chaude manquante).

Die Wacht am Rhein

Je crois que c'est après Rouffach que je changeai de compagnie et entrai à la Compagnie d'accompagnement. Cette compagnie était issue du « Maquis Revanche » sous les ordres des Commandants Crevon et Baroudel (lesquels continuaient les combats après le maquis, mais avec le grade de Lieutenant, ce qui n'empêchait personne de continuer néanmoins à les appeler « Mon Commandant » )

J'y ai trouvé les frères Roger et André Haenel d'lngwiller.

Vers avril 1945, nous fûmes envoyés le long du Rhin pour en assurer la garde : « Die Wacht am Rhein » - à Offendorf près de Strasbourg -.

On pêchait à la grenade mais trouvions peu de poissons, cette région ayant été occupé successivement par les Allemands, les Américains et à nouveau les Allemands. C'est à Offendorf que j'ai dégusté du civet de chat préparé par notre cuistot. Ce chat avait été tué par une balle de fusil de guerre qui l'avait étripé et il faisanda deux jours dans la cour de la ferme où nous nous trouvions. Nous n'étions, en fin de compte, que 4 à en manger.

C'est également à Offendorf que nous eûmes droit au calot d'arme. Au lieu-du calot kaki, un calot aux couleurs de notre arme, l'infanterie, c'est à dire calot noir avec « cramouille » rouge.
C'est avec des redingotes et des soutanes remises par le Curé que l'on fit les calots. Et, pour la fente rouge, on se servit de drapeaux hitlériens. Ce sont les femmes du village qui les façonnèrent.

D'Offendorf, je fis un tour - en demi-fausse permission - à Bischwiller pour voir l'usine familiale « Goellner et Hirsch » et rencontrai, avec plaisir Paul Goellner.

Une rencontre au front

Le 15 avril 1945, je reçus l'ordre de me rendre en Allemagne, au Palatinat. A l'aide de camions des G.M.R (les C.R.S. de Vichy) on réunit la dizaine (environ) de soldats pour ce voyage. Pour chercher d'autres soldats, nous sommes descendus au Sud de La Wantzenau, entre La Wantzenau et le Fuchs am Buckel. II y a, à cet endroit, 3 à 4 maisons au bord de la route, le long de l'Ill. Tous les soldats restèrent dans les camions sauf deux, mon ami Ric Hemmendinger et moi-même.

Je ne sais pourquoi, j'observais les rares voitures passant sur cette route. Quand de l'une d'elles sortirent mon père et ma mère. Mon père qui avait une bonne vue avait aperçu deux soldats au bord de la route et cria « Jean»,
Ma mère pensa qu'il était fou de reconnaître son fils dans l'un des deux seuls soldats prenant le soleil au bord de la route.

Et pourtant. oui, j'ai rencontré mes parents près des lignes. On entendait distinctement le tir de fusils mitrailleurs et de fusils de nos camarades de notre Bataillon qui franchissait, à 500 mètres de là, le Rhin de vive force sur des barques de pêcheurs.
A ma mère, s'Inquiétant de ces tirs, j'ai répondu : « Ce n'est rien, ils chassent ».

Alors que ma mère venait d'expliquer à ses amis le Dr Alfred Franck et sa femme Marthe Franck (qui les véhiculaient car la Renault Vivaquatre de papa était en panne) que j'avais séjourné chez les Pères maristes, elle fut presque choquée par mon langage de soldat.
Lorsque je sortis mon mouchoir pour me moucher, ma mère voyant ce mouchoir tout sale m'engueula. Et moi de lui répondre : « excuse-moi maman, mais la mitrailleuse s'est enrayée cette nuit et il a bien fallu la nettoyer».

Le lendemain, c'était le 16 avril 1945, jour de l'entrée à Strasbourg du Général de Lattre par un pont de bateaux jeté sur le Rhin, premier Général français depuis Turenne à entrer à Strasbourg depuis l'Allemagne.

Il faut préciser, ici, par quels hasards (au pluriel) mes parents ont pu me rencontrer. Et dire, tout d'abord, que ma mère était, tout simplement, partie en Alsace « voir Jean ».

1°) Passant à Colmar, au P.C.-arrière du 15.2, mon père a vu un adjudant alsacien et, en lui parlant alsacien, a appris que le régiment se trouvait du côté de Herrlisheim (Offendorf est à côté de Herrlisheim).

2°) Et mes parents avaient rencontré à Strasbourg Paul Goeliner - que j'avais vu à Bischwiller - qui leur précisa que j'étais à Offendorf.

3°) De plus, j'avais quitté définitivement Offendorf. Les camions s'étaient arrêtés au bord de la route pour chercher encore deux ou trois soldats. Seuls deux soldats étaient descendus du camion, Ric et moi. Et, 10 mn après cette rencontre extraordinaire, les camions - moi avec - partirent pour le Palatinat.

Palatinat

En Allemagne, au Palatinat, on nous fit passer des examens pour être éventuellement envoyés à l'Ecole d'Officiers (à Cherchell près d'Alger). Je ne fus pas retenu car on n'y a envoyé que des officiers F.F.I. qui n'avaient pas les connaissances suffisantes pour les galons qu'ils s'étaient attribués.

Toutefois, un des exercices était une marche à la recherche de l'ennemi. Mais, en fait, ce n'était pas un exercice puisque la forêt que nous parcourions était encore infestée de soldats allemands. Pour preuve (mes vieilles connaissances indiennes acquises aux éclaireurs m'ont servi) j'ai pu constater que les crottes laissées par les Allemands étaient encore chaudes. Ils n'étaient donc pas bien loin.

Le 20 avril 1945, jour anniversaire du Führer Adolf Hitler, toujours dans le Palatinat. Je trouve notre aumônier, le Père Leclercq en grande discussion avec son collègue, le curé du village. Et le Père de m'appeler en me disant : «viens Jean, tu peux nous aider». Et durant une heure et demi, j'ai participé à leur conversation en latin, intervenant pour traduire du français en allemand ou réciproquement les mots que l'un ou l'autre ne connaissait pas en latin.

A propos du Père Leclercq (je ne sais pas à quel moment se situe cette histoire) : l'aumônier du Bataillon, le Père Leclercq eut une permission et alla au Puy. Il fit passer une annonce dans le journal pour dire qu'il recevrait, à la Chapelle du Collège, les parents des soldats du 2ème Bataillon du 152ème R.I. Mon père s'y rendit. prêta, d'ailleurs, son crayon au Père qui notait tous les noms. Quand vint le tour de Papa, le Père ne nota pas le nom. Et de répondre à Papa qui s'en inquiétait : « Oh lui, je le connais ! ».

Bade Würtemberg

Nous avons franchi le Rhin, en camions G.M.C. sur le pont de bateaux jeté par le génie à Maximiliensau, près de Karlsruhe. Et nous avons essuyé, lors du franchissement du Rhin, un bombardement par l'aviation allemande, vraisemblablement la dernière sortie de cette aviation (du fait de la totale maitrise de l'air détenue par les Alliés). Nous voyions les bombes exploser dans le Rhin tout autour de nous.

La libération du camp de Vaihingen en Allemagne
vaihingen

Nous avons libéré un camp de concentration, à Vahingen sur Enz, près de Stuttgart. Ce qui nous a le plus frappé, en voyant ces déportés : leurs yeux. Yeux immenses au milieu d'une tête ratatinée. Maigreur épouvantable. Faiblesse totale. Nous avons vu le plus costaud du camp, un russe de 2 mètres, s'effondrer, mort, ayant bu un ou deux quarts de vin. Nous avons pris la décision de donner aux déportés français - que nous avions pris sous notre protection - nos rations de jus de fruits.

NB. A défaut de vitamines, puisque depuis des mois, nous n'étions nourris que de conserves américaines - pouah ! nous étions atteints de scorbut et ces jus de fruits nous auraient été bien nécessaires.

Et c'est, sur mon insistance, que ces jus de fruits furent remis, non pas aux déportés, mais aux infirmières allemandes. J'ai répondu à mes camarades : « Il faut que les infirmières donnent ces jus de fruits à la petite cuillère, même avec le risque qu'elles en boivent la moitié ».

Nos braves déportés français, à qui nous demandions ce qui leur ferait plaisir, nous ont dit, en nous montrant leur pauvre pyjama rayé de déporté « d'autres vêtements ».
Aussitôt dit, aussitôt fait. Je suis descendu en ville avec trois ou quatre copains. Nous sommes entrés dans des maisons, avons ouvert des armoires et nous nous sommes servis.
Mais, que ce fut grotesque de voir ces squelettes à peine vivants, habillés de vêtements bien trop grands pour eux et, de surcroît, de style germanique : vestes vertes, chapeaux à plumes....

Château de Ludwigsburg
Ludwigsburg

Nous avons pris Ludwigsburg, le Versailles de Stuttgart, celui des rois de Würtenberg. Je fis partie de la dizaine de soldats qui « prirent » le château (360 chambres, une galerie des glaces, édifié par un architecte italien sur des plans français pour un roi allemand) et ce, armé d'un fusil et d'un revolver (une balle sur deux dans le barillet était, faute de munitions, une balle à blanc).

Je crois que c'était au Château de Ludwigsburg qu'il y avait une énorme cave. Des inconscients avaient crevé des tonneaux monstrueux et l'on marchait dans du vin jusqu'au-dessus de la cheville.

C'est, également, au château que je vis le roi du Wurtemberg. Oui, j'ai vu le roi. En effet, des imbéciles n'avaient rien trouvé de mieux que d'ouvrir le cercueil et de crever le cercueil intérieur en plomb. Le roi m'apparut tel une momie.

Des S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) de toutes les nationalités d'Europe envahirent bientôt le château et, avinés, déguisés avec les tenues et les uniformes déposés là, hurlaient dans tous les coins.

C'est à Ludwigsburg que, lors d'une perquisition (ce n'est jamais «aimable » une perquisition : on ouvre tout et on renverse tout sans précaution) chez un professeur que j'ai trouvé un petit recueil de Goethe.
A sa grande surprise, j'ai demandé au Professeur s'il me l'offrait. Je l'ai toujours. J'ai dit « à sa surprise » car nous avions une réputation : on nous appelait « die Raüber, die Partisaner » (les brigands, les partisans).

Un jour, après quelques escarmouches dans des forêts recouvertes des dernières neiges; nous sommes arrivés en camion dans une ville. Je vis, sur un panneau, « Donaustrasse » (Rue du Danube). Et demandai à un habitant si le Danube passait par là. A sa réponse affirmative, j'en fis part, tout excité, à mes copains (qui ne réagirent nullement).

Le Santis vu du Batzberg
santis

Mais peu de temps après, franchissant un col, nous eûmes une vue sur les Alpes suisses et les copains, s'étant tout de même rendu compte de mes quelques connaissances, me demandèrent ce qu'étaient ces montagnes.
A leur ahurissement, je pus préciser qu'il s'agissait du Sântis, en Suisse, au bord du Lac de Constance (je m'y étais promené en 1938).

Encore quelques contacts d'arrière-garde.

En bordure d'un village, nous avons subi une attaque des Allemands. Notre fusil-mitrailleur s'étant enrayé, j'ai dit à mes trois ou quatre copains que nous allions appliquer la tactique de Mickey contre les Indiens : deux ou trois coups de fusil de derrière un arbre, puis derrière un autre et ainsi de suite, de sorte que les Allemands nous ont effectivement cru beaucoup plus nombreux que nous n'étions. Et. bien que je leur aie crié de se rendre, ils sont remontés se cacher dans la forêt.

Le lendemain ou le surlendemain. nous avions fait de nombreux prisonniers et je me suis trouvé à la tête de 600 prisonniers. Pour donner mes ordres, j'avais, tout simplement, pris à ma botte un adjudant qui les transmettait en gueulant. Et à un officier allemand qui me demandait ce que j'étais (quel grade) je répondis : «Deutsche Major ùnd franzozische zweiter Klasse». c'est-à-dire « commandant allemand et deuxième classe français ».
En effet, j'étais bien commandant puisque je commandais à 600 hommes.

Passant un col dans la forêt, nous entendîmes fondre sur nous des chasseurs bombardiers. Et mes prisonniers de se sauver de partout en hurlant « Ja bos, Ja bos », c'est-à-dire Jagdbombers (chasseurs-bombardiers).

Eh bien, nous, les gardiens, nous nous sommes aussi précipités à l'abri des arbres car les avions ne pouvaient pas voir que cette colonne de 600 allemands était encadrée par quelques français qui les gardaient.

8 mai - De Lattre signe l'accord d'armistice
De Lattre

Nous avons également traversé Sigmaringen, dernier lieu de refuge du Maréchal Pétain.

Et ce fut le 7 mai 1945 au soir que l'on nous annonça l'armistice tant attendu.
Résultat : beuverie monumentale. Moi-même, je ne devais pas être à jeûn puisque j'ai même embrassé mon adjudant.

Par contre, nombreux étaient ceux dans un état préoccupant, et j'ai dû coucher plusieurs types incapables de marcher. Un poignée d'Allemands aurait pu reconquérir toute la région !

L'armistice fut signé le 8 mai à Berlin. Notre Général De Lattre de Tassigny eut l'honneur de le signer en tant que témoin.

Je crois que lest à ce moment-là que l'on nous rassembla à Donaueschingen, puis que l'on défila, dans le cadre nouveau de la 14eme D.I. reconstituée sous les ordres du Général Salan dans les jardins du Château du Prince de Fürstenberg.

 

Engen-Bittelbrunn

Puis ce fut l'occupation de l'Allemagne. A Engen, petite ville près du Lac de Constance, près de Singen, nous logions dans une maison, Horst Wessel Strasse - du nom de l'auteur du chant patriotique nazi -.

Après les combats, en occupation
en Allemagne - août 1945
Apres les combats

Tous les jours, je passais dans un magasin pour prendre un oeillet de poète blanc que je glissais dans ma fourragère. II y avait une fabrique de cigares. C'est là que j'ai commencé à fumer le cigare. Puis, pour garnir les villages environnants, on nous envoya dans le petit village de Bittelbrunn. Nous étions 5 aux ordres d'un sergent. Mais sur mon hypothétique carte de visite, j'aurais pu faire figurer « Zweiter Ortskommandant », commandant de place en second, « Ober Dolmetscher », chef interprète (il n'y en avait pas d'autres) et surtout «Herr Organisatör des plaisirs de la gueule ».
Cette dernière fonction était de loin la plus importante.

Et tous les matins, j'allais chez le maire lui commander ce dont nous avions besoin pour nous 5. Il me disait « Freiwillig (volontiers), Herr Meyer ».
Ce devait être de l'ordre de deux litres de crème, un litre de schnaps et le reste à l'avenant pour la journée.

C'était une région giboyeuse et, l'un des premiers jours, nous sommes allés chasser en emmenant, comme guide, le garde-chasse allemand et son neveu.
Je me souviens avoir tiré, d'une balle de ma Béréta, un beau chevreuil. Mais l'horaire matinal de la chasse ne nous convenant pas, nous avons remis deux fusils au garde-chasse et à son neveu, qui nous approvisionnaient régulièrement en gibier.

La Quille

Enfin, le 31 août 1945, je fus démobilisé en tant qu'étudiant. J'ai eu les pieds gelés et tout le système vasodilatateur des pieds était foutu (J'ai dû en effet garder mes chaussures cloutées aux pieds, nuit et jour, sans pouvoir les enlever, pendant environ 12 jours).

J'ai souffert des pieds durant de longues années, bien plus de 20 ans. Et me souviens avoir pleuré de froid. Et avoir dû me frotter les pieds avec de la neige sur les pistes de ski pour faire circuler le sang.

Du fait des carences alimentaires, j'ai souffert de scorbut et de furonculose aigue qui me défigurait et me fatiguait. Aussi peu après mon retour dans le civil, fus-je hospitalisé dans le service du Pr Pautrier (Pautrier qui me faisait les piqûres tout en fumant une cigarette américaine) pour y être soigné avec de la pénicilline, médicament si rare qu'on la récupérait dans les urines du patient.

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