Claire Braunberger
par Andrée Salomon
Extrait de L'ALMANACH DU KKL STRASBOURG, 1953


"... elle était un chef né; son énergie souriante triomphait de toutes les résistances; organisatrice hors pair, elle a fait bénéficier de  son expérience des générations de militants sionistes."

C'est ainsi que parle d'elle, le 10 février 1950, devant sa tombe ouverte, un ami de la disparue.
Il traduisait bien les sentiments des femmes qui avaient lutté et travaillé à ses côtés et qui avaient appris, à son école, à aimer Israël.

Claire Braunberger reste, parmi toutes celles dont le sionisme de l'Est de la France déplore la perte, la figure la plus rayonnante qui ait oeuvré pour Israël.

Ses rudes débuts, en 1921, dans l'effort des "Femmes d'Alsace-Lorraine pour la Palestine", sont loin du succès des courageuses sections "GHALEI"  que toujours fidèle à  elle-même, Madame Braunberger sut faire jaillir dans les communautés de l'Est de la France d'avant-guerre; c'est autour de ces anciennes "GHALEI" que se sont regroupées, à la libération, les sections WIZO que l'Est connaît si actives, si généreuses pour Israël et si éprises de culture juive. Elle a su, malgré les épreuves de la guerre, et malgré le deuil et la maladie qui l'accablaient, en redevenir la présidente active.

En Israël même, une crèche installée par la WIZO porte son nom.

Nous toutes qui l'avons approchée, restons impressionnées par l'élan de sa foi, la clairvoyance et la pénétration de son esprit et de son action si directe, par son immuable confiance en la reconstruction d'ERETZ ISRAEL.

Celles qui ont eu le bonheur de travailler intimement avec elle dans le sobre local GHALEI de Strasbourg, restent imprégnées de ses méthodes de travail, de la discipline qui la guidait et qu'elle sut nous faire accepter comme si elle avait été notre mère ou notre sueur aînée.

Par ailleurs, nombreux sont les jeunes en Israël qui, depuis 1933, date d'entrée dans nos départements de la vague des jeunes du Hé'haloutz et du Ba'had, ont trouvé appui près d'elle et de la Commission de Hakhschara qu'elle présidait et réunissait régulièrement dans sa claire et lumineuse demeure de Schiltigheim.

Et qui ne se souvient des matinées enfantines du Baeckehiesel, des "Marchés Printaniers", des dîners, des "Sorties Régionales" qu'elle a inspirés, présidés et organisés avec une égale maîtrise et dignité, inspirée par ce mot de Théodore Herzl qui était son véritable programme d'action:

« Qu'est la femme dans la vie juive ? Rien.
« Que peut-elle ? Tout.
Andrée Salomon


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