Je suis né et ai grandi à Tiaret, une petite ville (environ 25 000 habitants à l'époque plus de 800 000 actuellement) située, au sud d'Oran, sur les hauts plateaux à une altitude de 1100m (hiver rigoureux, accompagné souvent par des chutes de neige, avec une température moyenne de 7,2°C, été chaud et sec avec une température moyenne de 24°C).
Tiaret était la capitale du Sersou, région agricole, grosse productrice de céréales (blé, orge, lentilles, etc…).
Tout ce qui suit, n'a rien à voir avec mon activité de militaire de carrière. Je m'exprime en tant que "pied-noir" et suivant ce que l'on m'a raconté.
Nous vivions dans un quartier, peuplé principalement par des arabes, de quelques familles juives et des familles de militaires. Ce quartier s'appelait la Redoute car il y avait de nombreuses casernes de tirailleurs et de spahis.
Avant, et même après le début de l'insurrection, tous les habitants du quartier vivaient en bonne entente. Quoique, ma mère a failli être poignardée dans une épicerie arabe où elle avait l'habitude de faire ses achats ; elle a été sauvée de justesse grâce à l'intervention vigoureuse et indignée de l'épicier qui nous connaissait de longue date. Ma pauvre Maman est rentrée toute tremblante à la maison.
Pendant l'insurrection, nous avons surtout été confrontés aux événements à partir de 1956, attentats, sabotages, assassinats, explosions et manifestations composaient notre actualité.
A partir de 1960, l'OAS a ajouté son lot d'exactions. De plus, les gens qui désiraient quitter l'Algérie ne pouvaient le faire librement. Les ports, les aéroports, les déménagements étaient contrôlés et bloqués.
Finalement, juin et juillet 1962 virent l'exode de la majorité de la population non-arabe dans des conditions déplorables.
Cette population laissait derrière elle des biens, des morts, des regrets, des souvenirs joyeux et douloureux, et surtout, ce pays qu'elle considérait comme le sien.
L'intégration en Métropole, ne s'est pas faite sans douleur. Il a fallu s'adapter, faire face aux difficultés et à une population souvent hostile et mal informée qui voyait en chaque pied noir un méchant colon qui n'avait que ce qu'il méritait après avoir "fait suer le burnous".
En ce qui me concerne, j'ai été affecté à Issoire dans le Puy de Dôme où avec ma femme et ma fille nous sommes arrivés début mai 1962. (Pour l'anecdote, mon affectation était le CMJA à Issoire (Centre de formation des Moniteurs de la Jeunesse d'Algérie).
Nous avions fait des adieux déchirants à toute la famille restée en Algérie et… un peu plus d'un mois plus tard, la majorité d'entre elle nous rejoignait. Il nous est arrivé de nous trouver à dix dans notre petit deux pièces cuisine sans salle de bain.
Les tout premiers, je
n'avais alors que quatre ou
cinq ans sont ceux d'un
magnifique jardin ombragé
où ma mère nous amenait
moi et ma soeur le jeudi après midi car pour elle qui
était institutrice c'était le seul jour de la semaine
qu'elle pouvait nous consacrer...
Ce jardin était pour moi un havre de paix de fraîcheur
de joie et d'intimité avec ma mère qui pouvait enfin
être tout à nous ; situé au coeur d'Oran ville moderne,
active, à la mode, aux terrasses de café noires de
monde, aux rues larges et ensoleillées, aux passantes
élégantes,aux vitrines de luxe. Mes jeux autour des
jets d'eau et sur les pelouses étaient si intenses que le
retour à la maison me paraissait insurmontable tant je
m'étais dépensée sans compter.
Nous nous sentions français à part entière, la métropole
était notre pays et lorsque Le Tour de France
passa à Oran, nous étions là pour l'applaudir tout
naturellement car ce territoire était aussi la France
pour nous; je criais sans savoir vraiment qui j'encourageais
: "Vas y Bobet !!" ce qui faisait sourire mon
entourage…
Nous vivions notre judaïsme en toute liberté, je me
revois dans la grande Synagogue d'Oran, les soirs de
Sim'hath Thorah où les danseurs débordaient dans la
rue pour former des farandoles de joie en chantant à
tue-tête.
Cette belle insouciance va peu à peu être entachée
par des épisodes d'effroi imprévisibles qui reviennent
à mon esprit comme des flashs et qui restaient
incompréhensibles pour la petite fille de cinq ans que
j'étais... Ainsi par un beau dimanche après midi de
printemps nous étions mon père, ma mère, ma soeur
et moi en train de nous promener nonchalamment
dans une grande rue commerçante très fréquentée
quand soudain des détonations assourdissantes éclatent,
provoquant dans la foule un mouvement de panique
indescriptible ; personne ne comprenait ce qui
se passait et tout le monde cherchait à fuir et à se protéger...
Dans la confusion et la bousculade ma mère a
perdu une chaussure mais nous a ramenés elle et mon
père le plus vite possible à la maison dans notre
appartement situé au centre ville d'Oran...
Ces incidents ont été pour moi le début d'une grande
inquiétude qui m'habitait jour et
nuit, inquiétude pour notre vie
quotidienne, pour notre famille,
peur de ne plus revoir mes
parents, d'être séparés car des rumeurs de départs forcés commençaient à circuler ;
cette anxiété était difficile à vivre pour une petite fille
de cinq ans, d'autant que les "événements" comme on
les appelait pudiquement à l'époque ne faisaient que
commencer et que les incidents et les frayeurs étaient
quotidiens.
L'OAS, mouvement contre l'indépendance de
l'Algérie, imposait à la population locale toutes sortes
de mesures, sous peine de poser des bombes au
plastic, plastiquer les voitures et les domiciles de
ceux qui ne suivraient pas les consignes... Ainsi je me
souviens d'avoir passé des soirées sur le balcon de
notre appartement à taper sur des casseroles le slogan
AL - GE - RIE - FRAN - ÇAISE.
Mon père fut comme tous les hommes blancs valides
enrôlé de force dans une milice civile chargée d'aller
intimider et corriger les populations arabes ; cette
milice avait pour nom LA TERRITORIALE, il
devait porter un uniforme et les actions se passaient
la nuit.
Mon père n'avait aucune intention de participer à ces
opérations contre les arabes avec qui nous vivions
jusqu'alors en bonne intelligence et avec qui nous
avions des relations totalement pacifiques. A
l'époque juifs et arabes se côtoyaient, chacun vivant
dans des quartiers séparés, se respectaient, connaissaient
les fêtes religieuses mutuelles ; ainsi ma mère
institutrice recevait de ses élèves musulmans des plateaux
de gâteaux à l'occasion de la fête de l'Aïd,
gâteaux qu'elle donnait à la personne qui travaillait
chez nous... Aucune animosité ne régnait donc, bien
au contraire dans nos relations avec les populations
arabes... Mon père a donc fui l'Algérie laissant son
commerce, sa famille pour échapper à cette milice et
pour nous trouver un logement à Marseille où deux
soeurs à lui étaient déjà parties...
La période suivante pendant laquelle nous nous
sommes retrouvées seules n'a duré que quelques
mois mais m'a paru longue, triste et difficile à vivre.
Mon père quittant l'Algérie sous un faux prétexte, car
les départs devaient être autorisés et faisaient l'objet
d'une planification par le gouvernement français en
Algérie, nous nous retrouvons ma mère ma soeur et
moi seules à Oran car la famille de mes parents était
encore à Mascara, une petite ville située à 150 km
mais difficile d'accès par des routes montagneuses et
sinueuses...
Les voisins de notre immeuble étaient des gens charmants
et toujours présents pour nous proposer de
l'aide ou des services. Je me souviens qu'un soir ma
mère avait dû s'absenter pour faire quelques courses
dans le quartier nous laissant avec ma grand mère qui
était venue de Mascara pour rester un peu avec nous
et nous soutenir ; à peine était elle descendue que des
coups de feu éclatent dans la rue nous plongeant dans
un grand désespoir... Elle n'est revenue qu'après une
bonne heure, cela m'a paru interminable, nous étions
en pleurs et je priais pour la revoir...
Je revois ma soeur et ma mère l'air inquiet s'affairer
autour d'une carte, une autorisation de départ avec
une date implacable de départ vers la Métropole qui
était lointaine ; ma mère était fonctionnaire d'Etat,
son départ sans autorisation serait considéré comme
un abandon de poste... Il fallait donc essayer de
mettre une date plus proche pour quitter l'Algérie et
pour cela raturer le mieux possible ce papier officiel...
Je ne comprenais que confusément l'importance de
ces ratures mais je voyais leurs visages graves près
de la lampe et cela m'inquiétait encore plus sur notre
avenir...
La situation devenait insupportable : les plasticages
(bombes au plastic) se multiplient pour ceux qui ne
soutenaient pas l'indépendance de l'Algérie auxquels
répondent des attentats de la part des sympathisants
du FLN...
Ma mère décide de nous faire partir ma soeur et moi
avant elle pour nous mettre à l'abri. Je revois un aéroport
bondé, gardé par des soldats en armes dans la
foule et la bousculade, je trébuche et tombe dans la
poussière m'écorchant les genoux...
Je ne savais pas que nous partirions sans ma mère, je
monte sur la passerelle et je la vois, étonnée, me faire
des signes en contrebas ; elle nous avait confiées toutes
les deux à un jeune couple qui partait en voyage
de noces...
Je serrais contre moi ma poupée Bella que j'avais
reçue en cadeau et que j'ai conservée très longtemps...
J'ai été malade pendant tout le vol qui nous amenait
vers Marseille-Marignane où mon père et mes grands-parents nous attendaient...
L'arrivée se fait dans un Mistral glacial, c'était au
mois d'avril ; à cette période, à Oran le temps était
doux, printanier, notre tenue vestimentaire : petites
chaussettes blanches, blazers, était adaptée à la douceur
d'Afrique du Nord...
Hébergées chez mes grands-parents, nous attendons
ma mère qui ne parviendra à nous rejoindre que
deux mois plus tard...
La vie à Marseille se met peu à peu en place mais l'accueil réservé aux rapatriés d'Algérie est mauvais ; nous nous sentons indésirables et pas à notre place. Avant toute chose, mes parents repèrent dans notre quartier une boucherie cachère et une synagogue indispensables à notre vie quotidienne. Retrouver un travail pour mon père, trouver un poste d'enseignante pour ma mère représentent des objectifs de tous les instants.
La recherche d'un appartement pour nous quatre est
très difficile ; ayant enfin trouvé nous sommes dans
l'attente de nos meubles qui doivent arriver d'Oran
dans un cadre.
Nous avions entre autres à Oran un grand réfrigérateur
tout neuf de la marque Frigidaire qui devait arriver
dans le cadre. En attendant, ma mère et moi
allions acheter des pains de glace vendus à la découpe,
placés ensuite dans une glacière pour conserver
nos produits frais.
Nos meubles tardaient à arriver, cela était décourageant
et presque humiliant de nous retrouver dans un
environnement que nous n'avions pas choisi, avec le
sentiment d'avoir perdu nos conditions de vie d'un
bon niveau, d'avoir perdu nos connaissances, nos
amis, nos voisins, nos familiers…
Alors que j'étais réveillée à Oran tôt le matin par le
bruit des machines perfectionnées qui nettoyaient les
rues (nous habitions une belle rue piétonne du centre
ville) à Marseille certains quartiers n'avaient encore
pas le tout à l'égout… Le contraste était flagrant…
Retrouver la famille était le seul réconfort et savoir
que pour nous tous cet exil était aussi douloureux
nous encourageait à nous battre pour retrouver une
vie décente et conserver une grande dignité.
C'est ce que mes parents m'ont toujours montré par
leur comportement courageux, leur travail opiniâtre
et leur combat pour nous assurer une vie meilleure en
France métropolitaine.
Je suis née en
1939 à
Trézel, délicieuse
petite
bourgade du
Djebel-nador,
où la vie était
douce et sereine. Issue d'une famille
tribale. Ma grand-mère a eu onze
enfants, et donc onze familles qui ont
vécu dans la même rue, je vous laisse
deviner l'ambiance de joie et de bonheur
avec mes cousins. Nous habitions
une jolie maison proche d'un grand
parc à autruches, une allée parfumée
d'acacias jalonnait nos pas et l'on se
régalait des senteurs de miel. Papa
avait une usine d'électricité et nous,
nous étions les six enfants fonctionnaires,
mon frère et moi-même enseignants
dans l'unique école du village.
Un triste jour de juin 1962, tout ce beau rêve s'est écroulé, il fallait utiliser le pont aérien pour rapatrier les fonctionnaires avec une petite valise de cinq kilos pour chacun comme tout bagage. C'est ainsi qu'un matin de septembre 1962, je me suis réveillée en gare de Metz en ayant laissé derrière moi tout ce que j'avais de plus cher, parents, amis, maison que l'on a fermée sans prendre la clé. J'avais encore en tête cette ambiance de terre brûlée.
Entre temps, en m'intéressant à ma nouvelle vie, j'avais un jour pris connaissance du lieu géographique où j'allais habiter : Metz "bassin minier" climat rude, ainsi que de la communauté juive. Une amie m'avait annoncé gentiment que j'allais me régaler de choucroute et de boulette de mats (difficile à avaler la première fois). Il s'avère que cinquante ans après, c'est le couscous qui a gagné ses lettres de noblesse.
Voici un petit préambule pour vous indiquer dans quel état d'esprit je pouvais me trouver en gare de Metz ce matin de septembre 1962, c'est-à-dire avec un peu de stress qui commençait à m'envahir.
Donc je sors de la gare forcément, je
détaille la façade en me disant c'est
imposant, mais mon D., que l'architecture
est teutonne ! Après je suis arrivée
devant la poste, j'ai fait la même
réflexion, pour arriver à la conclusion
que je ne resterai pas plus d'une année
scolaire à Metz. J'avais un peu le
spleen mais comme par bonheur j'avais
un caractère optimiste, j'ai continué
à marcher jusqu'à la permanence
du syndicat des Instituteurs où j'ai été
accueillie par le Président, M. Darois,
charmant et plein d'humanité, il m'a
tout de suite conduite vers le foyer
Carrefour, où j'ai obtenu une coquette
chambre. Il m'a également confirmé
mon poste à St Eucaire, et à partir de ce
moment là tout m'a semblé plus facile.
Je me suis empressée de demander
deux jours de congé pour Yom Kippour et le lendemain j'ai eu la visite de mon
inspecteur, M. Terré, s'excusant de
m'avoir nommée dans une école
confessionnelle et il m'a changée d'école,
et transférée à St Vincent. Il m'a
inspectée et pour mon bonheur, j'ai eu
droit à une promotion au choix.
Si aujourd'hui je me suis merveilleusement
intégrée à Metz, c'est qu'il m'a
été donné de faire des rencontres
exceptionnelles quand à la générosité
et la grande qualité humaine des personnes.
Un matin, on m'a appelé au
secrétariat du Foyer. C'est une femme
très sympathique et pétillante, un vrai
amour et comble de chance, elle était
algéroise et avait épousé un messin.
C'était Micheline Rheims, une grande
sympathie a fonctionné entre nous, elle
est devenue ma meilleure amie, elle
m'avait même proposé de me loger et
de me prendre comme répétitrice pour
ses enfants Sophie et Dominique.
J'ai
encore eu une grande joie quelques
jours plus tard à l'occasion d'un repas
WIZO où j'avais proposé mon aide. Je
suis tombée en arrêt devant mon
ancienne professeur de philo en
Algérie, madame Ivanier elle était en
poste à Metz à l'Ecole Normale.
Quelle joie de nous retrouver, nous
sommes restées longtemps amies. Elle
a écrit un livre où elle m'a dédié un
petit paragraphe.
Toutes ces rencontres
et encore bien d'autres ont fait que
mon adaptation s'est faite en douceur.
Je leur suis infiniment reconnaissante,
même si par moment, la blessure et la
nostalgie remontent violement, mais
cela aussi se gère.
Pour conclure, je voudrais rendre un
vibrant hommage à mes beaux-parents
qui m'ont accueillie avec beaucoup de
chaleur, de gentillesses, sans aucun
préjugé ni a priori.
La suite de ce conte, vous la connaissez :
"ils s'aimèrent, se marièrent, ils
furent heureux et eurent trois beaux
enfants et cinq petits enfants".
D'abord et surtout, je revois ces bonbons et ces chewing-gum dans une corbeille, offerts par une hôtesse de l'air. Il y en avait plein, je pouvais prendre tout ce que je voulais. Seule image de cet avion.
La tente, en fait il y en a plusieurs, les unes à côté des autres. Elles sont immenses, remplies de monde, on y tient debout.
La poupée, c'est une dame que je ne connais pas qui me la donne pour aller jouer. La pièce est très grande, très haute, sombre avec un grand bureau. J'ai appris plus tard que j'étais en colonie de vacances en France (mais où ?). Cela permettait aux parents de laisser leurs enfants loin des tracas quotidiens et ainsi de pouvoir aller et venir plus tranquillement à la recherche d'un travail et d'un logement.
Un autre souvenir me revient. Celui-là est bien plus tangible. Je revois un appartement. C'est celui de mes grands-parents, à Paris. Il était loué à une dame et à son petit garçon. Alors, pendant un temps, nous avons cohabité. Eux étaient dans une chambre. Nous, c'est-à-dire mes deux grands-mères, ma mère, mon frère et moi étions dans la deuxième. Nous partagions la pièce principale et la cuisine, que nous utilisions une fois eux, une fois nous. Il n'y avait pas de salle de bain. Les WC étaient sur le palier. Le petit garçon avait un jouet magnifique, un château fort avec des personnages. Nous y jouions tous les trois, le petit garçon, mon frère et moi. Je me rappelle de magnifiques batailles.
Mon grand-père et mon père sont venus après, quand on a pu récupérer la deuxième chambre, au départ de la dame et de son petit garçon.
Voilà, ces moments qui reviennent à ma mémoire, mais que l'on n'évoque jamais.
Lorsque j'ai voulu interroger mes parents sur les conditions de notre départ, ce fut silence radio : "c'est loin tout ça", "on ne s'en souvient pas", "on est parti, on a tout laissé". Et ensuite, cette réponse de mon père, exprimée avec beaucoup de difficultés : "nous, on a eu de la chance de partir en avion. On partait, c'était fini. Mais pour ceux qui sont partis en bateau, c'était terrible. Il y en a qui n'ont pas supporté .... ils ne sont pas restés sur le bateau... tous ne sont pas arrivés en France..."
En parler aujourd'hui reste encore une épreuve. Mes souvenirs sont loin d'être précis. Je commence seulement maintenant à prendre conscience de cet événement. Mais je pense qu'une étape vient d'être franchie. Des questions arrivent... Ces images vont-elles me permettre d'écrire une suite avec l'aide de mes parents, lorsque les réponses seront peut-être possibles...
Avec mes parents en Algérie |
Moi, fillette en France |
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