Le Cercle MENACHEM TAFFEL

Mercredi 14 février 2018 - 13h : commémoration du massacre de la Saint Valentin (1349)
Que le droit d’asile mobilise au nom de la (Place de ) la République.

"Quand la vie te présente mille raisons de pleurer, montre-lui que tu as mille raisons pour sourire"
Rémi Fraisse

Reportage photographique : © Claude Truong-Ngoc
Nous venons de commémorer le 27 janvier, le 73 ème anniversaire de la libération d’ Auschwitz. Elle incarne les conditions de la mise à mort des juifs par les nazis au seul fait "qu’ils étaient juifs" ! Elle nous oblige à veiller aujourd‘hui sur les groupes ou les individus stigmatisés. Elle nous invite à veiller à la mémoire de nos morts.
Or, si les hommes sont égaux, c’est bien devant la mort. Ce qui la rend sacrée. Dans la mort, il n’y a plus de distinction ni de discrimination. Tous les os ont la même couleur. Au-delà de l’appartenance communautaire  du Vivant, la mort touche à l’universalité de notre condition humaine.
Les bourreaux et les profanateurs ne supportent pas cet invariant. Ils ne supportent pas quelque chose de fondamental (et de fondateur) qui qualifie notre condition commune. Ils s’en excluent. Ils s’excluent du champ collectif symbolique de l’humanité, comme tous les bourreaux. Exclusion qui ne frappe jamais les victimes malgré l’horreur de leur destin.
"Le Devoir de Mémoire" et plus encore "le Devoir de Connaissance" sont plus que jamais nécessaires. Ils s’adressent aussi aux bourreaux que la justice des hommes civilisés condamnera mais que nous ne voulons "pas exclure" du champ de l’humanité. Nous rappellerons toujours qu’Auschwitz est la déclinaison de l’alphabet de l’horreur (Du A jusqu’au Z) que l’homme a pu s’infliger à lui-même.
Comment comprendre cette haine de soi se focalisant sur un bouc émissaire à la fonction expiatoire ?
Nous sommes témoins de la persistance de nombreux actes racistes, exacerbés encore par les tragiques attentats de 2015, année noire, dans une Europe qui est aussi menacée par la "communautarisation".
L’influence des populismes et de l’extrême-droite est grandissante .
Le monument aux Morts place de la République à Strasbourg :
La sculpture a été réalisée par Léon-Ernest Drivier. Elle représente une mère (symbolisant la ville de Strasbourg) tenant sur ses genoux ses deux enfants
mourants, l'un allemand et l'autre français. Ils se sont combattus et devant la
mort enfin ils se rapprochent. C'est l'un des rares monuments aux morts français pacifistes . Durant la seconde Guerre mondiale les nazis n'y ont pas touché.
Plus de détails sur le site Wikipedia.

Les conditions d’un nouveau massacre de la St Valentin 1349 sont-elles donc toujours vivaces ?
On se souvient en effet que la ville libre de Strasbourg, indépendante  du pouvoir impérial du St Empire des Habsburg, en possession probablement de l’une des toutes  premières constitutions écrites , va exterminer, en les brûlant, tous "ses" juifs  le 14 février 1349 en les accusant d’être à l’origine de la peste.
L’Ammeister , chef des métiers, président effectif de l’administration de la ville, élu annuellement, Peter SCHWARBER, sera banni  pour avoir tenté de les sauver.
Le Cercle MENACHEM TAFFEL a obtenu que le nom de ce juste soit donné à une rue de la ville.

Nous attendons la pareille de la Ville de Benfeld : Les juifs sont montés nus au bûcher car leurs bourreaux s’étaient rendu compte qu’ils avaient cousu leur  richesse dans la doublure de leurs vêtements pour les emporter dans la mort. On raconte que certains strasbourgeois pris de remords restituèrent la part de ce butin à l’Œuvre- Notre-Dame …pour la construction de la cathédrale à laquelle les juifs de Strasbourg auraient donc contribué !

Le Cercle MENACHEM TAFFEL  vous invite à célébrer la mémoire des victimes de ce massacre le mercredi 14 février 2018 à 13h  en déposant une pierre place de la République, lieu du massacre.
Nous draperons de crêpe noir la "mère éplorée aux deux enfants nus"  de Drivier comme en le 15 février 1953 (1) avec des inscriptions :
"Je suis migrant" - " Io sono un migrante"- "Let's save life now Europe Nostra"

  • Pour protester contre les "délits d’hospitalité" que les pouvoirs publics opposent aux militants qui tendent la main aux millions de personnes jetées sur les routes et déplacées de manière traumatisante et qui ne disposent pas nécessairement d’un ordinateur pour prendre RDV en préfecture, sans l’aide d’un traducteur.
  • Pour protester contre la consolidation de camps de concentration en Lybie, véritable sous-traitant de l’ U E dont la mission est de retenir les candidats sub-sahariens à l’exil
  • Pour protester contre les convulsions nationales-protectionnistes, identitaires et xénophobes d’une grande partie des Etats-nation qui constituent l’ U E et qui incarnent " la figure à la fois ancienne et renouvelée du racisme" ( Jacques Derrida.).
  • Pour rappeler que "le syndrome de résignation" est scandaleux et tragique : "Or rendre la vie invivable a des effets bien réels sur la vie des migrants. La politique migratoire n'y voit que des corps : par exemple, on utilise des tests osseux pour vérifier l'âge... On déplace des corps. Mais ce sont des personnes. Et c'est ce que nous rappelle le syndrome de résignation : il y a des personnes vivantes dont on rend la vie invivable. C'est le symptôme d'une politique qui dit à des gens qu'ils n'existent pas, et qu'ils ne peuvent pas exister." (Eric Fassin.)
    Nos pensées et nos cœurs seront orientés vers avril prochain où seront commémorés les génocides arménien (avril 1915), cambodgien (avril 1975) et rwandais (avril 1994).

[1] Le 15 février 1953, lors d'une manifestation de certains élus de la région contre le verdict de Bordeaux, qui avait condamné les meurtriers d'Oradour-sur-Glane, dont treize "malgré-nous", le monument aux morts de Strasbourg avait été revêtu de crêpe noir en signe de protestation.


Shoah Histoire Accueil
Judaisme alsacien
© A . S . I . J . A .