HISTOIRE DU CAMP
Extrait de la brochure distribuée sur le site du Struthof

"Les registres indiquent 4462 détenus immatriculés dans le camp..."

1940

 

© M. Rothé
Le camp de Natzweiler-Struthof, à l'écart des villages, est situé sur la commune de Natzwiller à 8 km de Rothau ; on y accède par la route D 130. A Schirmeck, dans la vallée, existait déja un camp d'internement "réservé" (Sicherungslager Vorbruck) aux réfractaires et opposants coupables de résister à la germanisation de l'Alsace après son annexion à l'Allemagne par Hitler.

Après la visite du site en septembre 1940 par Blumberg, Standartenführer SS (colonel), Himmler décide la construction d'un camp d'extermination au Struthof, choisi en fonction de sa situation isolée et de la proximité de la "Grande Carrière" dont le granit était recherché et qui a servi à de nombreuses constructions dans les villes allemandes.

Comme pour Mathausen en Autriche, les prisonniers construisent le camp dans des conditions épouvantables, destinées à faire mourir un grand nombre d'entre eux durant les travaux.

1941

En mai 1941 arrivent les premiers prisonniers, Allemands et Autrichiens.
Le camp pouvait recevoir 2000 à 2500 déportés.
Lors de l'évacuation du camp début septembre 1944, le nombre de déportés atteignait plus de 7000.
Les registres tenus par l'administration SS indiquent 44623 détenus immatriculés dans ce camp. La plupart étaient affectés dans des camps annexes tels que Neckargerach, Neckarelz, Schönberg, Erzingen (situé dans le Bad Wurtemberg) et Ste Marie aux Mines en Alsace.
On estime que 10 à 12 000 personnes y sont mortes de 1941 à 1944.

Les prisonniers, classés en plusieurs catégories, étaient identifiés par des triangles de couleurs :
- rouge pour les politiques,
- rose pour les homosexuels,
- vert pour les droits communs,
- violet pour les adeptes des sectes religieuses,
- noir pour les tziganes et les réfractaires au travail.
Les déportés juifs portaient l'étoile jaune.

1943

© M. Rothé
A partir de juillet 1943, de nombreux prisonniers français arrivent au camp : il s'agit des premiers Français classés N. N. : les "Nacht und Nebel" (Nuit et brouillard) voués à une mort rapide et cruelle.
Leurs tenues de bagnard étaient marquées des lettres N.N., dans le dos pour la veste, et sur les coutures extérieures pour le pantalon ; tout contact avec eux était interdit.

Si la faim, la peur, les tortures, les conditions de travail inhumaines, la maladie et les humiliations étaient similaires dans tous les camps, dans celui du Struthof, les médecins-bourreaux pratiquaient en plus d'atroces expérimentations médicales sur des cobayes vivants ou des cadavres de gazés exécutés dans la chambre à gaz située dans un bâtiment extérieur au camp.
Un four crématoire, construit en 1943, servait à brûler les cadavres.

Le camp fut évacué vers Dachau en septembre 1944, après l'exécution des 107 membres du réseau de résistance "Alliance" et 33 membres du groupe G.M.A. Alsace-Vosges.
La 7e armée américaine arrive le 23 novembre 1944 dans un camp abandonné.


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