Diemeringen
dimanche 1er août 2021

Chers amis,
C'est avec grand plaisir que le Groupe d'Histoire Locale de Diemeringen s'associe à l'association Stolpersteine67, à la Société d'Histoire de l'Alsace Bossue, à la paroisse protestante de Diemeringen et à la commune de Diemeringen, pour vous inviter à la première pose de Stolpersteine en Alsace Bossue. DIMANCHE 1er AOÛT 2021 à DIEMERINGEN

Dimanche matin, 1er août, neuf Stolpersteine ont fait leur apparition en Alsace Bossue, à Diemeringen plus précisément, là où la communauté juive était importante dès le 18ème siècle.
Le projet a notamment vu le jour grâce à Paul Anthony, étudiant en master histoire des mondes germaniques à l’Université de Strasbourg et membre de l’association Stolpersteine 67, auquel se sont associés la société d’histoire d’Alsace Bossue, le groupe d’histoire locale de Diemeringen et la paroisse protestante. "Se souvenir est important pour ne pas oublier", a déclaré le jeune homme de bientôt 23 ans devant l’église protestante, point de ralliement de la matinée.

Devant l’édifice s’étaient également retrouvés plusieurs élus parmi lesquels la maire de Diemeringen Nicole Oury, la conseillère régionale Huguette Zeller et le député Patrick Hetzel. Selon ce dernier, ces Stolpersteine serviront à "rappeler la présence de la communauté juive en Alsace Bossue et sa contribution à la vie de nos territoires."
Bernard Falck, président de la communauté juive de Diemeringen, a quant à lui indiqué vivre "un moment de mémoire et d’émotion". Pour lui, ces pavés représentent "une vie, un nom, un foyer familial".

Le premier arrêt a été effectué au 53 Grand-rue avec la pose de trois pierres recouvertes d’une plaque de laiton aux noms de Lina Simon (née Lévy) et ses deux filles Gabrielle Simon et Jeanne Wollenberger. La famille Simon occupait une épicerie à Diemeringen avant de rallier Nancy. Toutes trois ont été arrêtées le 2 mars 1944 puis assassinées à Auschwitz en avril 1944. De nationalité américaine, Ariel, arrière-arrière-petite-fille de Lina Simon, était présente ce dimanche matin et a spécialement effectué le déplacement depuis New York, où elle réside. Paul, fils de Lina Simon, est d’ailleurs toujours en vie mais n’a pas été mesure de se rendre en Alsace.

Le groupe s’est ensuite rendu dans la rue du Vin, anciennement "rue des Juifs", aux numéros 5, 9 et 10. On a d’abord rendu hommage à Alfred Alexander, né le 24 décembre 1895 à Pirmasens. Il a pris part à la première guerre mondiale et a rejoint Diemeringen en 1933. Au 9, on découvre le parcours de vie de Léopold Wloch, né en Pologne le 21 octobre 1897. Ce cordonnier et sa femme Mina rendaient souvent visite à leur belle-sœur et son mari, lesquels possédaient une bonneterie Grand-rue à Sarre-Union. Ils sont arrivés à Diemeringen le 14 juin 1933 avant de rejoindre l’Indre en 1939. Léopold Wloch est déporté en 1943 et tué en avril 1944 à 46 ans.
Laurent, un de ses descendants venu de Paris, raconte : "L’épouse Mina accueillait les enfants de sa sœur, ma tante et mon père, qui habitaient Sarreguemines". Devant l’ancienne habitation des Wloch, il ajoute : "Au-delà de ces événements tragiques, il y a eu des événements heureux dans cette maison".
Au 10, on se remémore Alfred Siesel, né le 1er mars 1898 à Diemeringen. L’homme œuvrait en tant que marchand de bestiaux dans le village.

La matinée s’est achevée devant la 98 Grand-rue avec la pose de trois pavés à la mémoire de Julius, Hugo et Myrtil Kahn, trois frères originaires de Sohren, en Allemagne, qui vivaient au 10 rue de la Poste à Diemeringen. Ils développaient des activités commerciales avec leur frère Alfred dans la commune d’Alsace Bossue avant d’être tués à Auschwitz le 6 mars 1943 à l’âge de 38, 30 et 28 ans.

Source : DNA 2 août 2021


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