La résistance
par Liora KAHN

Ce poème a valu à son auteur le premier prix du concours sur la résistance et la déportation pour l'année 2001 (voir encadré)

Remise des prix du concours sur la résistance et la déportation

Les lauréats du concours sur la résistance et la déportation organisé par l'Office national des Anciens Combattants et des Victimes de Guerre (ONAC) se sont réunis dans la salle des domaines de la cité administrative pour recevoir leurs prix. Des porte-parole appliqués et responsables.


 Les vainqueurs ont avant tout été récompensés pour l'originalité de leurs travaux, qui s'inscrivent tant dans l'objectivité historique et la perpétuation du devoir de mémoire que dans la subjectivité et la spontanéité de leurs auteurs.

Les membres du jury, tous anciens résistants ou déportés, ont décerné le premier prix à Liora Kahn de l'école Aquiba à Strasbourg, auteur d'un poème sur la résistance ; très flattée, elle affirme être heureuse de "perpétuer la mémoire de toutes les victimes et de tous les héros auprès des jeunes et des moins jeunes".

Le second prix a été attribué à Étienne Niederberger, du collège Kléber, pour un dossier sur la résistance en France et en Alsace.
Le prix collectif a été remis aux élèves des quatre classes du collège de Sundhouse pour l'élaboration d'un site internet et d'un CD Rom didactique plus qu'encyclopédique.

(Extrait d'un article des Dernières Nouvelles d'Alsace du 29 juin 2001)


timbre

Coll. M. & A. Rothé
Résister c’est combattre l’ennemi,
Mais c’est aussi le réveil de l’esprit,
De Gaulle et son parti l’ont bien  compris :
"La France a perdu une bataille,
Mais la France n’a pas perdu la guerre"

Résister pour sauver l’honneur de son pays
De notre patrie devenue ennemie
Dont le chef en octobre à Montoire,
En serrant la main,
A un dictateur inhumain,
Plongea la France dans un hiver sans espoir.

Mais qui sont ces hommes ?

Hommes, femmes et enfants,
Nombreux furent ceux
Qui, bravant l’interdit,
Prirent le maquis.

Faisant preuve d’un implacable courage,
S’armant de force et de rage,
Prônant la dignité humaine,
Ils ont voulu vaincre toute cette haine.

Des familles déchirées,
Des réfractaires du travail forcé,
Des patriotes humiliés
Tous prêts à se sacrifier.

Réinstaurer les valeurs oubliées
Liberté, Egalité, Fraternité,
Afin de délivrer le pays
Du totalitarisme : Travail, Famille, Patrie.

De divers horizons,
Membres de "combats", "FTP", "libération"
Patriotes humiliés par la collaboration,
Ont voulu donner un nouveau souffle à la nation.

L’éclatement du pacte Germano-soviétique,
Gonfla la résistance d’éléments communistes,
Pour conserver l’humanisme
Menacé par le nazisme.

A combien de difficultés
Ont-ils été confrontés ?
Franchir le tabou de l’illégalité
Faire don de sa vie pour la liberté
Malgré des débuts peu équipés et mal ravitaillés.

Comment communiquer
Quand l’ennemi sans cesse nous traque ?
Comment établir un plan d’attaque
Quand émettre trop longtemps nous met en danger ?

Dans une population divisée
Où 90 pour cent attendaient
Cinq pour cent collaboraient
Comment résister ?

Lutter contre l’asservissement des esprits
Dans une nation tellement asservie,
C’est mettre en péril sa vie
Mais comment s’y sont-ils pris ?

Trafics radio, messages codés,
Tracts distribués,
La guerre psychologique est déclarée
Ces hommes n’étaient pas tous des guerriers
Leur seul souhait : VIVRE EN PAIX

Nombreux furent les sabotages,
Faux papiers et parachutages,
Assassinats des membres de la milice et de la Kommandantur
Le tout dirigé de la zone libre à Lyon et à Toulouse.

Gilbert Bruhlstein en 1941 à Châteaubriant
Tua de la Waffen SS un membre important.
Les répressions allemandes qui furent féroces
Témoignent de la réalité atroce :
Oradour-sur-Glane fut brûlée
L’année 44 en reste à tout jamais marquée.

La jeunesse ouvrit le pas
Avant d’être fusillé Henri Legras déclara :
"Nous allons mourir le sourire aux lèvres
Car pour le plus bel idéal,
J’ai l’impression d’avoir vécu ma vie"

Quelle belle leçon pour nous aujourd’hui
De voir qu’à 17 ans il donna sa vie.
René Pomenteau aussi au bord de l’agonie
Dans un dernier souffle gémit :
"Je vais mourir quoi qu’étant innocent
Et ayant agi pour le bien dans ma vie
Je regarde la mort en face et je n’ai pas peur"

A la résistance active
S’ajouta la passive.
Même dans les camps, soumis à leur bourreau
Et n’étant plus que des numéros
Les déportés s’allièrent
Pour vivre il faut être SOLIDAIRES.

Un ancien résistant Monsieur May
Au Struthof , il fut déporté
Déclara plus tard à ce sujet
Que ce qui l’a sauvé se nomme : FRATERNITE.

Pour gagner
Toutes les formes de résistance devaient s’unifier
En janvier 1942 Jean Moulin par De Gaulle fut délégué
En mai 1943 le CNR fut créé.

FFL puis FFI dirigée par Koenig
Toutes ces forces , toutes ces ligues,
Recevaient les instructions par code de Londres
"La bergère est dans le pré" toujours sur les ondes.

Leur but : paralyser l’armée allemande,
Pétain et sa propagande.
Attaques incessantes et destructions sans précédent
Le 6 juin 1944 ont permis le débarquement.

"Jurez de ne déposer les armes
Que le jour où nos couleurs, nos belles couleurs,
Flotteront sur la cathédrale de Strasbourg".
Leclerc réalisa ce serment.

Le 25 août 1944 celui-ci et sa deuxième DB,
Par les résistants sont aidés.
Le soulèvement de Paris est triomphal
Enfin la France va gagner la bataille.

VICTOIRE !

Ô victoire
Ô espoir
Ô français alliés !

Nous disons :
Non aux trahisons !
Non à la déshumanisation !
Non au fascisme !
Non au génocide !
Non au négationnisme !

Oublier l’héroïsme des résistants
C’est laisser s’éteindre la flamme
Qu’ils ont entretenue dans leur âme
Même dans les moments les plus désespérants.

Pour un dernier mot citons Aragon :
"Et si c’était à refaire
Referait-il ce chemin
La voix qui monte des fers
Parle aux hommes de demain"


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