Communautés
juives d'Alsace
en Zone Sud
Commémoration du 80ème anniversaire de la Communauté israélite de Périgueux
par les Strasbourgeois et Mosellans repliés en Dordogne en 1939.
Bernard Reviriego


Voici l’intervention que j’ai faitele 6 décembre 2019, à la synagogue de Périgueux, à la demande de MM. Raymond Hammel et Alain Tajchner, président et vice-président de la Communauté israélite de Périgueux, en présence du Grand rabbin de France, M. Haïm Korsia.
C’était aussi pour moi l’occasion de rendre hommage à Rolf Hammel, personnage d’exception, sage et humaniste, à qui je dois tant, mais aussi de redonner à lire tous les noms de ces personnes qui, collectivement, ont écrit une formidable page du grand livre de l’histoire de la Résistance, oui, de la Résistance, et que n'a-t-on pas entendu comme bêtises sur la prétendue passivité des Juifs ? 

J’ajoute ici une photo, sans doute prise à Périgueux, sur laquelle figurent la plupart des personnalités fondatrices de l’association d’aide aux populations israélites repliées en Dordogne :
Premier rang, de gauche à droite : le rabbin Marx, Laure Weil, Henri Fuldheim
Deuxième rang, de gauche à droite : Armand Ledermann, Michel Epstein, Fanny Schwab, Lucien Cromback, Andrée Salomon, Elie Cyper, René Hirschler

L’histoire du judaïsme en Dordogne n’a laissé que peu de traces anciennes, dont certaines remontent toutefois au moyen âge. Il fallut attendre l’automne 1939 pour que la Dordogne et le judaïsme, en particulier alsacien, nouent des liens exceptionnels liés au contexte de la guerre et de l’évacuation des administrations et des populations du Bas-Rhin, plus particulièrement de Strasbourg, dont une forte communauté juive très structurée avec ses institutions et ses personnalités de premier plan. Face aux innombrables difficultés posées par ce déracinement, ces personnalités décidèrent de prendre en main leur destin et de créer, à Périgueux, un organisme centralisé destiné à venir en aide aux populations israélites d'Alsace, de toutes nationalités, repliées en Dordogne ou dans le Sud de la France.

Le 21 avril 1940 paraissait au journal officiel l’annonce de la création, le 22 mars, de l’association intitulée "Les œuvres d’aide sociale israélite". Isaïe Schwartz, grand rabbin de France, en était le président d’honneur, René Hirschler, grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin, le président, Laure Weil, celle du célèbre Home Laure Weil de Strasbourg, la présidente, Fanny Schwab, la directrice. On trouve parmi ses membres d’autres figures célèbres du judaïsme alsacien tels que Joseph Weill, Victor Marx, Lucien Cromback, Henri Fuldheim, Armand Ledermann, Andrée Salomon, etc. Tous ensemble, ils firent face et organisèrent l’aide puis la résistance. 

L’aide sociale israélite, implantée 3 rue Thiers, eut à gérer des situations d’urgence, dont celle des enfants et des vieillards. Ainsi, elle s’occupa des sections hospices de l’hôpital Elisa mais aussi de la clinique Adassa de Strasbourg, repliée à Sarlat pour l’une, aux Eyzies pour l’autre et elle dut aussi créer près de Périgueux un hospice afin d’accueillir des vieillards rapatriés du Jura. S’agissant des enfants, elle rassembla en Dordogne le "Nid", de Strasbourg, l’orphelinat de garçons de Haguenau, l’orphelinat de filles de Strasbourg qui, à Bergerac, constituèrent l’orphelinat israélite.

L’Aide sociale mit sur pied à Périgueux un foyer d’apprentis qui prenait en charge les questions de formation, de reclassement professionnel, de placement. Elle ouvrit même une école professionnelle de l’ORT destinée aussi bien aux jeunes qu’aux adultes. Beaucoup de ces jeunes intégrèrent les Eclaireurs Israélites de France, et on sait aujourd’hui le rôle joué dans la Résistance par la partie clandestine de cette organisation de jeunes qui prit le nom de "la Sixième". Les noms d’Edmond Blum ou de Jean-Paul Bader, actifs en Dordogne, parleront à certains.

Il y eut également des cercles d’études, et je rappellerai ici le rôle important que joua déjà Rolf Hammel, qui eut l’idée de fédérer les jeunes autour d’activités culturelles. Il prit l’initiative de monter une partie de la pièce, et quelle pièce (prémonitoire !), de Stefan Zweig, Jérémie, dont le rôle principal fut tenu par Marcel Mangel, connu plus tard sous le nom de Mime Marceau. Les bénéfices de ces représentations allèrent à l’aide sociale israélite.

L'aide matérielle aux personnes dans le besoin s'effectuait par la remise de secours en espèces, l’ouverture d’un vestiaire, des démarches auprès des administrations, l’envoi de colis dans les camps d’internements (Gurs en particulier), etc. 

Un centre cultuel fut créé à Périgueux, en grande proximité avec le rabbin Deutsch à Limoges ou avec David Feuerwerker, rabbin de Corrèze, de la Creuse et du Lot. Il s’agissait, en Dordogne, de structurer, sous la responsabilité des rabbins Hirschler, Marx et Cyper, les institutions religieuses du judaïsme alsacien et d’organiser des offices réguliers à Périgueux, Brantôme, Bergerac, Nontron, et ailleurs. Des offices de la jeunesse, dirigés par le jeune rabbin (post mortem) Aron Wolf, qui sera fusillé en 1944 dans l’Ain, furent mis en place, on y retrouve un certain Rolf Hammel. Un baraquement à usage de synagogue fut aménagé rue Talleyrand-Périgord, qui resta en usage jusqu’à la fin des années 1950.

L’association implanta rapidement des bureaux et des correspondants dans de nombreux autres départements, dont la Haute-Savoie, à la frontière suisse. Cette dispersion géographique facilita, alors que montait la persécution, la mise en place de réseaux d’informations et de stratégies de résistance efficaces. 

A partir de 1943, beaucoup de Juifs rejoignirent des maquis et nombre d’entre eux tombèrent aux côtés de leurs compagnons de combat. Il y eut même, après le débarquement allié, la création en Dordogne d’une Compagnie juive de combat, nommée "Paul Frydman", qui participa aux combats de La Rochelle et dont l’un des acteurs, par ailleurs un grand Résistant de la MOI, Ralph Finkler, qui vit toujours à Périgueux.

Mais la spécificité de la persécution antisémite imposa que soient développées d’autres formes de Résistance non armées. L’association oeuvra encore pour trouver des appuis au sein des réseaux de résistance de la préfecture (souvenons-nous, par exemple, de René Leygue, chef du service des étrangers) et des mairies ou des contacts au sein de la police (rappelons le nom d’Aloïse Strebler, inspecteur des RG), de l’Eglise (l’évêque Louis fit ouvrir ses monastères). Ce fut grâce aux fuites d’information venant de la préfecture que les rafles furent un peu moins performantes. On sait comment l’OSE et les EIF, après les rafles d’août 1942, mirent sur pied le réseau Garel mis au point par Georges Loinger dans lequel l’Aide sociale israélite joua, en Dordogne, un rôle central, avec une seule mission, assurer la dispersion des enfants ou les cacher puisqu’il fallut aussi dissoudre l’orphelinat israélite de Bergerac. Et les témoignages d’enfants cachés sont, dans ce département, innombrables.

De fait, la Dordogne fut terre de Justes et de résistance. Avec 120 Justes, la Dordogne est le quatrième département en France en nombre de Justes, après Paris, le Rhône et les Alpes-Maritimes. Mais c’est également celui qui arrive en tête pour le nombre de fusillés et de morts au combat avec plus de 1100 victimes. Les rafles de Vichy ou de l’occupant frappèrent la Dordogne, et la qualité de l’accueil des Périgourdins ne doit pas non plus masquer ou faire oublier la réalité du millier de déportés juifs (rappelons que la population juive représentait environ 1,7% de la population totale), qui représentent environ 50% des déportés du département, et des 160 Juifs massacrés devant leur porte et choisis parce qu’ils étaient juifs.

Le 4 avril 1944, les bureaux de la rue Thiers furent investis et dévastés par le SD, ou gestapo, de Périgueux. Cinq de ses responsables furent déportés à Auschwitz, dont trois sans retour, Florette Feissel, Juliette Haas-Ledermann et Fanny Wolff. Armand Ledermann, trésorier de l’association, avait été fusillé le 27 mars 44, à Brantôme, par des éléments de la division Brehmer. Le rabbin Elie Cyper fut déporté, tout comme le rabbin Hirschler. L’Aide sociale cessa alors toute activité officielle et elle ne réouvrit ses bureaux qu’à la Libération afin d’accueillir, les déportés et de s’occuper des enfants cachés et des orphelins. Une autre histoire commence.

C’est par fidélité à cet héritage que Rolf Hammel s’engagea, dans les années 1950, à reconstituer la communauté juive de Périgueux, faire construire la synagogue, organiser et renforcer les liens entre l’Eglise et la communauté israélite. Et j’aimerais, pour terminer mon intervention, lui rendre hommage et reprendre quelques lignes d’un discours qu’il écrivit mais qu’il n’eut pas, à ma connaissance, l’occasion de prononcer : "Contrairement à la femme de Loth, c’est lorsque je ne me tourne pas vers le passé que je deviens statue de sel. Mais en le faisant vivre en moi, je marche vers l’avenir. Marcher vers l’avenir qu’est ce que cela signifie après Auschwitz ? Cela signifie d’abord qu’il y a un avenir. Constatation paradoxale car Auschwitz n’est ce pas le néant, la fin de l’histoire, l’abîme sans fond et sans lendemain ? Certes, mais marcher vers l’avenir c’est dire oui à un lendemain à la chaîne ininterrompue des lendemains qui, sans oublier Auschwitz ni lui tourner le dos, accueillent les Juifs d’aujourd’hui dans la continuité de leur histoire".


Les rafles de représailles des Juifs étrangers des 23, 24 et 27 février 1943 en Dordogne.

Le samedi 13 février 1943, à 21h 10, à Paris, sur le Pont des Arts, un attentant coûta la vie à deux officiers allemands. L’ambassade allemande à Paris câbla alors à Berlin le message suivant : "Comme première mesure de représailles, il est prévu d’arrêter 2000 Juifs et de les déporter vers l’Est." Seule la zone anciennement occupée, l’ex zone Sud, fut concernée par ces rafles. Les opérations étaient entièrement menées par Vichy et son administration, c’est-à-dire les préfectures, la gendarmerie, la police. Des quotas et des listes d’arrestation furent définis en préfecture, avec la mission d’arrêter d’abord les hommes célibataires puis les hommes mariés sans enfant puis les hommes mariés avec enfant, jusqu’à obtention, pour la Dordogne, d’un quota de quatre-vingt-dix victimes.


La plaque commémorative apposée au gymnase Secrestat
Les personnes arrêtées un peu partout en Dordogne au cours de ces trois journées de rafle étaient pointées sur des listes confidentielles établies,  en fonction de critères stricts de sexe, d’âge et de nationalité, par la préfecture de région de Limoges et la préfecture de la Dordogne sur la base des recensements. Elles furent rassemblées au gymnase Secrestat de Périgueux, réquisitionné pour l’occasion. Une sélection y fut faite et, au total, quatre-vingt-quatre personnes furent envoyées au camp de Nexon (Haute-Vienne) puis au camp de Gurs (Pyrénées-Atlantiques) puis au camp de Drancy d’où partirent les convois de déportation vers les camps nazis de l’Est. Les victimes furent immédiatement déportées, les 4 et 6 mars, par les convois n° 50 et 51 à destination de Maïdanek et Sobibor. Sur ces quatre-vingt-quatre, six échappèrent, par des voix diverses, dont l’évasion du train d’Elie Spielvogel, à la déportation. Les soixante-dix-huit autres périrent. Mais il faut y ajouter les quarante-huit hommes arrêtés hors du département de la Dordogne, la plupart dans des Groupes de Travailleurs Etrangers ou des camps d’internement. En effet, avant leur incorporation dans un GTE ou leur internement dans un camp, ils avaient trouvé refuge en Dordogne où ils vivaient souvent en famille.

On doit relever qu’il y eut beaucoup de fuites au sein de l’administration qui permirent à un très grand nombre de victimes d’être prévenues la veille ou l’avant-veille des évènements et de prendre la fuite dans les bois. Les cent-vingt-six victimes furent longtemps oubliées de l’histoire, jusqu’à la pose d’une plaque commémorative au gymnase Secrestat, le 18 juillet 2005, en présence d’une forte représentation de la mairie de Strasbourg.

Benjamin Czerkiewicz fut arrêté le 24 février, à l’aube, à son domicile, 24 rue Sébastopol, à Périgueux, puis enfermé dans le gymnase Secrestat. Là, il écrivit une lettre déchirante à son frère, Robert. Saisie par l'administration, cette lettre n’arriva jamais à son destinataire. Engagé volontaire dans la Légion étrangère, comme beaucoup d’autres étrangers réfugiés, il pensait que cela aurait pu, et cela aurait dû être le cas, le protéger, ce ne fut pas le cas. Il fut déporté, sans retour, le 4 mars, à Maïdanek. Cher frère,
Tu vois, ce coup-ci, je suis fait comme un rat, ils sont venus me chercher chez mon patron, il était 4 heures. Ils m’ont emmené dans une salle de gymnase et on est environ une trentaine, et l’on va être dirigé sur Nexon. Peut-être que j’aurai de la chance de m’en sortir vu que je suis engagé volontaire et une citation. En tous cas, si tu peux venir m’apporter quelques affaires, ma couverture rouge, ma paire de chaussures à grosse semelle, mon rasoir, du savon à barbe. Il y en a un dans ma valise et un autre dans le carton et du savon, et aussi des chaussettes, ma brosse à dents et du dentifrice, mon quart, quelques chemises surtout chaudes, caleçons, mouchoirs, des grands, etc., etc. Et mes cigarettes, je n’ai pas touché le tabac. Aussi le comité israélite nous a donné à chacun deux cents francs et un colis de vivres pour faire le voyage jusqu’à Nexon. Enfin, demande à Berthe si elle veut te donner la valise pour mettre toutes les affaires et surtout n’oublie rien, t’aurais bien pu venir hier soir quand je t’ai fait prévenir, tu n’avais pas besoin d’avoir peur car ce n’est que les étrangers célibataires. Enfin, quand tu écriras à maman, écris comme si j’étais là, il ne faut pas lui dire que l’on m’a emmené et aussi vas chez mon patron pour qu’il te paye ce qu’il me doit (…). Je ne sais pas si on va rester à Nexon (…).






Bernard Reviriego est l'auteur de
l'ouvrage ci-dessus, et le conservateur
de l'exposition Ça m'est arrivé.
Être juif en Dordogne entre
1939 et 1944
Liste des 126 victimes que j'ai pu établir.
AACH Bernardt,
ABRAMCZYK Hermann,
ADLER Max,
AMBOR Adolphe,
APFELDORFER Bernard,
BELIEBTER Max,
BLUM Arthur,
BOZKO Daniel David,
BRUMMER Joseph Franz,
CARASSO Moïse,
CZERKIEWICZ Benjamin,
DOBIN Jankiel,
DURST Michel,
EHRLICH Hirsch,
EHRLICH Oscar,
EINHORN Marcus,
ENGLANDER Nephtali,
FAJGENBAUM Louis Leizer,
FALK Alfred,
FASTAK Efraïm Irvin
FASTAK Israël,
FELDSTEIN Salomon,
FINKELSTEIN David,
FRANKL Rudolf,
FRIEDMANN Hermann,
GARBER Joseph,
GARBER Abraham Michel,
GELBWASSER Zelik,
GELCMAN Machul,
GERBER Max Majer,
GERBER Salomon,
GERST Aron,
GICHT Ischok Isaac,
GLICENSZTEJN Zalma,
GOLDBERGER David,
GRADSZTEJN Szlama,
GREIF-SCHACHTER Marcus,
GUTERBAUM Abel,
GUTKIND Chaïm Zankiel,
GUTMAN Benjamin,
HALBERG Paisach Paul,
HAUBEN Levy,

HERSCHKORN Jacob,
IZBICHI Bernard,
JOSEFOWSKI Jacob,
JUNGSTER Sidney,
KAHN Alfred (arrêté sous le nom de KANN),
KAHN Hugo,
KAHN Jules,
KAHN Myrtil,
KATZ Bela,
KATZENBERGER Sigismond Siegmund,
KERN Isidore,
KESTEN Léon,
KIRCHENBAUM Henri,
KLAPHOLZ Michel Muchein,
KLEIN Jehuda Edouard,
KLEINMANN Abraham,
KLIEGER Louis,
KOHN Nicolas Néhémie Néhémias,
KORNMESTER Szmul,
KURZMANN Joseph,
LEMLER Joseph,
LERNER Pinkus Pinkas,
LEWIN Israël David,
LEWKOWICZ Abraham,
LIPSZYC Léon,
LIPSZYC Mayer,
LUPKA Ischok,
MAI Franz,
MAKOWSKI Gerson Jacob,
MASSARYCK Paul,
METZGER Chaïm,
MEYER Kurt,
MOKOTOW Godel,
MOLHO Samuel,
NEUMANN Adolphe,
NOCHLIN Hillel,
OHNSTEIN Richard,
ORZECHOWSKY Herzlich,
PALUCH Majlech,
PEN Israël,
PERKAL Icek, Isaac, Mordka,
PILLERSDORF Simon,
PRAWER Joseph,
PRECHNER Leybus,
RABER Jacques,
RAPP Léon,
REGENSBERG Judas Georges Gerszon,
ROGOWY Bereck,
ROSENBERG ou ROZENBERG Wolf,
ROSENWASSER Salomon,
ROSENZWEIG David,
ROTSCHILD Manfred,
ROTTLER Joseph,
ROTTLER Salomon,
RUBIN Leib,
SCHENKER Adolphe,
SCHLANGER Joseph,
SCHOENBERG Martin,
SCHULHOF Bedrich,
SCHWARZ Emile,
SEGEL Chune,
SEKULA Leizer,
STEICHER Leib, Léon, Joseph,
STEINBERG Ischock Isaac,
SZAC Jacques Ischok,
SZEFNER Szlama,
SZMIDT Rodolphe,
SZTARKSZTEJN Abraham,
SZTERN Markus,
TENDLER Leizer
TIEFENBRUNNER Kalman Charles,
TROPPER Berysz,
WAGSCHAL Meyer Marcel, dit BARTFELD,
WAJSMARK Zyndel,
WARSZAWSKI Jacob Abraham,
WEINBERG Henoch,
WEISZ Simon,
WITMAN Mozer Utzer,
ZAFRIN Bernard,
ZAJDE Jankiel,
ZINGER Chaïm Samuel,
ZIPPER Jacob,
ZYSMAN Samuel.


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