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Simone Veil
Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah

            Pour rendre à chaque déporté une parcelle de son identité, il faut commencer par lui rendre son nom, ce nom qui l’inscrit dans sa famille, dans une communauté nationale, mais surtout qui le rattache à l’humanité tout entière dont les nazis avaient voulu bannir les juifs. Ils n’avaient plus de nom et ne laissaient aucune trace. Juste un numéro pour ceux qui n’étaient pas immédiatement gazés.

            Faire ressurgir ces noms de l’oubli est le premier pas vers l’exhumation de toutes ces différentes trajectoires de vie dont il reste parfois si peu de souvenirs, de témoignages, ni même de photographies.

            Ce "Memorbuch" qui recense les noms des juifs du Haut-Rhin, victimes de la Shoah, et rassemble de nombreux documents les concernant, fait ainsi œuvre de mémoire, en rappelant aussi que l’Alsace est une terre où la vie et la culture juives sont enracinées depuis de nombreux siècles.

            Cet ouvrage, dont la Fondation pour la Mémoire de la Shoah a permis la publication, s’inscrit dans la lignée de l’œuvre entreprise par Serge Klarsfeld et celle menée par l’Institut Yad Vashem de Jérusalem pour établir la liste des six millions de juifs morts pendant la Shoah.

            Redonner son nom et son prénom à chacun de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants déportés d’Alsace ou d’ailleurs, c’est leur conférer la sépulture qu’ils n’ont pas eue, devant laquelle s’expriment la ferveur de notre recueillement et la fidélité de notre mémoire.

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