Netter Charles, Adrienne, Yves et Monique, Netter Gustave

Lettre de M. Pierre Netter, Colmar.

Colmar, le 5.1.1998

Cher Monsieur,

Je viens de prendre connaissance de la lettre du président Thierry Guedj relative à la rédaction d’un "Memorbuch" destiné à fixer le souvenir des victimes du nazisme dans la Communauté juive de Colmar.
J’apprécie cette initiative, qui doit contribuer aujourd’hui et demain à rappeler l’horreur qui a coûté la vie à un grand nombre de nos coreligionnaires colmariens.
Plusieurs membres de ma famille comptent parmi les victimes. Il s’agit d’une part de mon oncle

Gustave Netter
G Netter

Gustave Netter, célibataire, mort à Auschwitz, d’autre part la famille Charles Netter.
Ils étaient respectivement les frères aîné et cadet de mon père Léopold, décédé à Colmar en 1946.


Charles Netter était marié à Adrienne Meyer, de Valenciennes, où il s’était établi. Le couple a eu deux enfants, Yves et Monique. En 1940, Charles Netter et sa famille se sont réfugiés à La Bachellerie, en Dordogne. Mon oncle y a appris le métier de boulanger, celui du village ayant été fait prisonnier. Il a été fusillé, parce que juif, à la suite d’un attentat contre le domicile du chef de la milice auquel il était tout à fait étranger. Son épouse et les deux enfants, âgés alors de 7 et 10 ans, ont été déportés et sont morts à Auschwitz.
À noter que le corps de Charles repose dans notre cimetière.

 

La famille Charles Netter
Charles Netter
Monique et Yves Netter
Adrienne Netter


Je dispose d’un certain nombre de photos que je vais faire reproduire aussitôt que possible pour les joindre à votre dossier.
Très cordialement vôtre

Pierre Netter

 

Document transmis par Mme Michel, épouse de Marcel Michel, sénateur-maire de La Bachellerie.

"Rapport de Gendarmerie de La Bachellerie, du 9 novembre 1944 :

Gouvernement Provisoire
République Française
Gendarmerie Nationale
12ème Légion
Compagnie de la Dordogne
Section de Sarlat
Brigade de La Bachellerie

N° 20/2
Destinataire: Colonel Commandant la 12ème Région Militaire

La Bachellerie le 9 novembre 1944

RAPPORT
de l’Adjudant ESTRADE, Commandant la brigade de La Bachellerie
sur les atrocités commises par les Allemands dans la circonscription de la brigade.
Référence: Note 350/2.12° Région Militaire du 11.10.44.

30 mars 1944
La petite bourgade de La Bachellerie (Dordogne) qui compte trois cent habitants, réfugiés compris, est située à cinq cent mètres de la route nationale n° 89, conduisant de Bordeaux à Lyon.
Ce jour vers sept heures, chacun s’apprête à vaquer à ses occupations habituelles. Il fait un temps superbe.Les enfants Netter avec des amis Le soleil brille. Celui-ci encourage au travail dans lequel on va trouver un certain apaisement aux ennuis que causent tout particulièrement l’occupation ennemie, la situation des prisonniers, etc…
… Soudain, un roulement continu de véhicules automobiles et d’engins blindés se fait entendre sur la route n° 89. Ils viennent de Périgueux et semblent se diriger vers Brive. La population est anxieuse cependant. Elle s’interroge: Vont-ils s’arrêter ici les Boches? Il faut espérer que non. Que viendraient-ils faire dans ce petit bourg dont les habitants ne s’occupent que de leur travail? Pourtant le doute naît dans les esprits: la femme du chef départemental de la Milice a été enlevée par le maquis il y a quelques jours. Cet individu n’enverrait-il pas les Allemands pour exercer des représailles contre les pauvres innocents? Il est capable de tout pense-t-on. Il se parle beaucoup aussi d’une opération contre le maquis de la Dordogne, de la part des Allemands.Enfants Netter avec des amis Les gens n’ignorent pas ce que signifie en général une opération de ce genre qui, pour les occupants, consiste à massacrer, fusiller et arrêter de paisibles citoyens, sans défense, pris au hasard, mais le plus souvent figurant sur une liste à eux remise par des traîtres ou miliciens et comprenant des adversaires politiques  ou des personnes de confession israélite. La population en était à ces réflexions et guettant quand de nombreux véhicules et engins blindés, abandonnant la route n° 89 se sont dirigés vers la localité à toute allure. Les gens sont affalés, les portes se ferment, les quelques rues sont en peu de temps complètement désertes. En un clin d’œil le bourg est cerné, toutes les issues sont gardées. Des canons et des mitrailleuses sont en position aux endroits qui commandent les alentours. Sur toute la périphérie et jusqu’à une certaine distance, des soldats sont postés, dissimulés dans les fossés et les replis de terrain derrière les haies et les bouquets d’arbres.
À l’intérieur de cette ceinture de protection, la Gestapo va pouvoir en tout sécurité, arrêter, piller, incendier, fusiller.
La dévastation est d’ailleurs, plus ou moins grande, selon les équipes qui opèrent. Elles pénètrent aussi dans toutes les maisons fermées dont les occupants sont absents momentanément et prennent surtout la literie, le linge, l’argenterie, les bicyclettes, les postes radio, les conserves alimentaires et boivent le vin.
Un autre groupe de S.S. conduit par un Obersturmführer fait irruption au château de Rastignac vers 9 heures 30. Ils prétendent que le château est un repaire de 2 terroristes" et donnent l’ordre aux propriétaires et au personnel de se rendre dans la cour. Ils y restent plus de deux heures, sans que M. Lauwick soit autorisé à aller chercher un siège pour sa mère âgée de 77 ans.
Pendant ce temps, dit M. Lauwick, l’Obersturmführer, un autre officier et un sous-officier fouillaient le château. On entendait défoncer les portes, violer les tiroirs; ils ont demandé une clé, celle du coffre-fort du régisseur et se sont emparés de l’argent et des bijoux.
Vers midi, M. Lauwick, sa sœur, Mme Fearweather et son neveu M. Fearweather sont conduits à Azerat, Les autres personnes sont envoyées dans la direction de La Bachellerie. On refuse à Mme Lauwick de retourner au château pour y prendre des papiers d’identité et un vêtement.
D’après les témoins, continue M. Lauwick, le feu a été mis au château quelques heures après que nous avions été chassés, juste le temps d’un pillage sommaire, tapis, tableaux, tapisserie, argenterie, linge et vêtements qui auraient été emportés dans cinq camions.
Jusqu’au départ des troupes, pendant trois jours, des hommes sont restés entretenir le feu, ce qui explique comment la destruction a pu être si complète. Aucun bâtiment n’a été épargné (château, remise, ferme, granges, etc… ).
Le château de Rastignac était unique en France, d’après les connaisseurs, il était exactement construit sur le même plan que la Maison Blanche à Washington et à une échelle à peine plus réduite: même péristyle en rotonde sur la façade principale, mêmes ailes en retrait sur la façade opposée et même disposition des salles. On en connaît un autre spécimen en Écosse, dit-on.
À Rastignac, les volailles ont été abattues à la mitraillette, les lapins emportés. De plus, ont été abattus et dépecés sur place ou à La Bachellerie, cinq vaches, une génisse, quatre brebis et une truie. Un bœuf a été brûlé dans l’étable.
M. Lauwick poursuit: Lorsque ma mère qui parle allemand a demandé aux officiers qui se trouvaient à La Bachellerie pourquoi on avait mis le feu, aucun n’a pu répondre car les S.S. n’avaient rien trouvé. À aucun moment d’ailleurs on ne m’a fait d’accusation précise: nous étions dénoncés comme terroristes, mais sans preuves.
À la Bachellerie, toutes les personnes arrêtées, y compris les Israélites, sont gardées sous le préau de l’école attenant à la mairie. Parmi elles, se trouve M. Laroche, Moïse, fabricant de galoches qui ne sait pas du tout de quoi on l’accuse. M. Laugénie essaye de montrer aux Allemands que cet homme n’est pas juif, malgré son prénom, qu’il n’est pas communiste et qu’il doit y avoir erreur. Il lui est répondu: "On ne vous demande pas d’explication."
L’adjudant Pailler et le Maréchal des logis Chef Priouzeau de la brigade de Gendarmerie de La Bachellerie sont également conduits sous le préau de l’école. Ils sont accusés de ne pas avoir sévi assez énergiquement contre le maquis.
M. Michel, Marcel, Sénateur de la Dordogne, ancien Maire de la Bachellerie, démissionné par le gouvernement de Vichy est conduit également sous le préau. Les Allemands perquisitionnent dans sa maison, mais ne trouvent rien. Ils épargnent celle-ci momentanément. Le surlendemain, à 2 heures environ, la maison est brûlée.
Sous le dit préau se trouvent ainsi réunis, treize hommes, seize femmes ou jeunes filles et douze enfants. La plupart de ceux-ci sont très déprimés car ils ne se font plus d’illusion sur le sort qui les attend.
Vers 15 heures, les femmes et les enfants juifs sont conduits dans un pré. Peu de temps après, ils sont rejoints par M. Michel. Ensuite, l’adjudant Pailler et le MDL/Chef Priouzeau sont provisoirement libérés, ayant comme recommandation de surveiller sévèrement les "terroristes".

Arrestations – Pillages – Incendies
Les Allemands ont des listes qui semblent comprendre:
a) Les communistes ou supposés tels,
b) Les israélites,
c) Les ressortissants anglais,
d) les gens soupçonnés d’aide aux "terroristes".
Ils occupent la mairie, contrôlent leurs listes, font sortir le maire (Président de la Délégation Spéciale) et lui ordonnent de rester à la porte, à leur disposition.
Ils requièrent, pour les aider, M. Laugénie, René, prisonnier de guerre, rapatrié et Gerst, Maurice, israélite, réfugié, qui, l’un et l’autre parlent l’allemand.
Ceux qui, maintenant, essaient de fuir sont repris, notamment les famille Schinkel et Grün.
En tête d’une liste figure le nom de Faucher, Henri, suivi de la mention "chef communiste, fondateur de la cellule."
Sa maison est fermée, les Allemands enfoncent la porte, perquisitionnent et saisissent, prétendent-ils, des documents prouvant une participation à l’action communiste. Ils mettent le feu et disent "C’est la maison de Staline qui brûle."
Au garage Lafarge, situé sur le bord de la route nationale n° 89, ils arrêtent le père et le fils, coupables à leurs yeux, d’avoir réparé les autos des  "terroristes"
Au hameau de Muguet, ils fouillent pendant environs une heure la maison de Laroche, Guillaume, retraité de la S.N.C.F. et trouvent, paraît-il, deux revolvers, un drapeau rouge, un ouvrage d’inspiration communiste.
M. Laroche et sa femme sont emmenés en voiture à la mairie, avec MM. Lafarge père et fils (Mme Lafarge n’y sera d’ailleurs pas retenue longtemps).
En passant devant la maison Faucher, incendiée, et en se retournant, Laroche peut voir la sienne qui brûle également.
Chez Lafarge, la maison et la grange seront incendiées dans l’après-midi.
Dans l’après-midi, au bourg, une des premières où se rendent les S.S. est celle de M. Perrot, Georges, cordonnier. Comme ils y trouvent personne, ils se mettent à déménager tout ce qui a quelque valeur: cuir, chaussures en bon état, outils, machine à piquer, vaisselle, linge, poste de radio, accordéon, etc… et saccagent littéralement l’appartement.
En face se trouve la maison habitée par la famille Schinkel. Le père et la mère sont partis, il y a une heure, emmenant deux de leurs enfants, les trois autres étant absents momentanément. Furieux de trouver la maison vide, les Allemands veulent l’incendier, ils s’en prennent même aux propriétaires et les menacent de leurs mitraillettes.
L’interprète  Laugénie, réussit à les apaiser en leur disant que les propriétaires de cette maison sont des parents du chef départemental de la milice.
Des S.S. se rendent dans toutes le maisons habitées par les juifs. Ils veulent incendier les maisons, Laugénie parvient à les empêcher en leur expliquant que les juifs ne sont pas les propriétaires et que les logements qu’ils occupent ont été réquisitionnés pour eux en 1939. Ils conduisent à la mairie, hommes, femmes, enfants, après leur avoir donné quelques minutes pour se préparer. En tout: six hommes, seize femmes ou jeunes filles, douze enfants.
Presque tout est pillé, tout ce qui n’est pas pris est détruit et laissé dans un désordre indescriptible dans les maisons: fourneaux et meubles renversés, vêtements répandus sur les planchers, matelas et couettes éventrés, linos lacérés, bouteilles et vaisselle cassées, linge souillé.

Fusillades
Les 10 hommes qui sont restés sous le préau sont emmenés au-dessus du lieu-dit "La Genèbre", en traversant la localité.
Ce sont: Lafarge, René, 58 ans - son fils Jean, 35 ans - Laroche, Moïse, 40 ans, Laroche, Guillaume, 62 ans, Acsel, Marcus, 48 ans, Apelgot, Mendel, 46 ans, Gold, Rubin, 72 ans, Netter, Charles, 46 ans, Vogelhut, Charles, 15 ans, et son frère Bernard, 14 ans.
Des maisons du bourg tournées vers l’Ouest, des personnes ont pu voir le lent, très lent cheminement des pauvres condamnés qui avaient à gravir un chemin montant comme un calvaire et qu’accompagnaient seulement deux tueurs de la Gestapo.
Arrivés à la lisière du bois qui se trouve en haut d’un pré, au-dessus de la Genèbre, ils sont disposés sur un rang. Presque aussitôt, on commence à abattre ceux de gauche d’un coup dans le dos, côté du cœur, un flottement se produit sur la droite, immédiatement, le massacre se fait aussi par ce côté.
M. Meckel, propriétaire à la Genèbre, déclare à ce sujet: "Jamais je n’oublierai l’horrible vision de ces hommes tombant en avant, sans un cri, comme au jeu de boules et toute ma vie je verrai ce tragique spectacle dans mes cauchemars."
Le nommé Gerst, Maurice, 25 ans, qui, après avoir servi d’interprète aux Allemands toute la journée, est à son tour fusillé au lieu-dit "Le Moulin de Muguet."
Les israélites Borenstein, Julien, Grün, Naphtalie et Schinkel, Nathan qui avaient tenté d’échapper au supplice, sont repris et fusillés: le premier, sur le territoire de la commune de Saint-Rabier, les deux autres, au cimetière d’Azerat. Le bilan de la journée du 30 mars 1944 se chiffre ainsi à 14 personnes de La Bachellerie, fusillées. À ce chiffre doit y être ajoutés trois hommes de la commune d’Azerat, fusillés sur le territoire de la commune de Saint-Rabier, il s’agit de MM. Coulon, maire, Lacoste, secrétaire de mairie et Bonnefond, facteur P.T.T.

Internements
Le soir de cette journée tragique, vers 18 heures, M. Michel et les personnes qui étaient rassemblées dans le pré sont chargés dans des camions où se trouvaient déjà M. Lauwick, sa sœur Mme Fearweather et le fils de celle-ci. Toutes ces personnes sont ensuite emmenées à la caserne Daumesnil à Périgueux.
Là, elles doivent subir de nombreux interrogatoires et un bon nombre d’entre elles s’évanouissent sous les coups portés par les boches.
Trois jours après, la famille Lauwick est relâchée, puis M. Michel revient un mois après, tandis que les personnes de confession juive disparaissent sans qu’il soit possible de retrouver de traces.

31 mars 1944
L’opération de police continue, toujours à La Bachellerie, mais surtout et en même temps aux environs.

À La Bachellerie
M. Bienaise, président de la délégation spéciale de la Commune et le M.D.L./Chef Priouzeau, lequel avait été relâché la veille, sont arrêtés et conduits également à la caserne Daumesnil.
Le premier n’y restera que 15 jours, tandis que le second y reste un mois puis sera transféré en Allemagne, où il est interné au camp de Weimar.
Le MDL/Chef Priouzeau est décédé au camp de Dora (Allemagne) le 17 mars 1945.

À Saint-Rabier
Sont fusillés:
1° Duteil, Jules, 39 ans, ouvrier d’usine, père de 5 enfants, à qui les allemands reprochaient, parait-il, d’être communiste. Avant d’être fusillé, il a été sérieusement maltraité.
2° M. Moumaneix, Marcel, 44 ans, secrétaire de mairie, père de six enfants, à qui les Allemands reprochaient la délivrance de fausses cartes aux personnes susceptibles d’être inquiétées.
3° Mme Elefant, Léa, 39 ans, réfugiée polonaise, de confession israélite, mère d’une fillette de quatre ans, dont le mari a disparu depuis 1940. Il lui était reproché, parait-il, d’utiliser une carte d’identité de française.
Après avoir fusillé les personnes précitées, les maisons qu’elles occupaient sont incendiées. La femme Moumaneix qui n’était accouchée que depuis 3 jours est mise dans l’obligation de se lever et de fuir après avoir été mise au courant de la mort de son mari.
Afin de faire disparaître probablement les traces de leurs orgies, la femme Elefant, après avoir été mitraillée, a été jetée dans le brasier des ruines de la maison qu’elle habitait.

À Granges d’Ans
Les nommés Grunbaum et Cohen, de confession israélite sont arrêtés, conduits à Azerat et fusillés dans le cimetière de cette commune. M. Cohen était amputé du bras droit et de la jambe droite, chevalier de la Légion d’Honneur et pensionné à 100% pour fait de guerre (14/18)

Au Lardin
M. Haupinot, Georges, 38 ans, hôtelier, est fusillé sur la commune de Condat-sur-Vézère, soit disant pour avoir hébergé des "terroristes"
Son hôtel est pillé de fond en comble.
La maison de M. Mouney, dans laquelle avait logé M. Daunois, docteur en médecine et soupçonné d’appartenir à la résistance, est démolie à coups de canon.

Le 1er avril 1944
Les cadavres des personnes qui ont été fusillées dans la région de La Bachellerie, sont inhumés sur place, selon les ordres de Allemands qui s’opposent catégoriquement à l’inhumation au cimetière et suivant les formalités d’usage.

Le 2 avril 1944
La maison d’habitation du Sénateur, M. Michel, arrêté et conduit à Périgueux, le 30 mars, est pillée et incendiée.

Le 11 juin 1944
Alors que les colonnes allemandes circulent sans cesse sur la route nationale n° 89, une formation se détache, avec des blindés et se rend à la caserne de La Bachellerie où un groupe de maquis est cantonné depuis quelques jours.
Ces derniers ayant évacué les lieux en temps voulu, les Allemands trouvent la caserne inhabitée et y mettent le feu.
Dans la soirée de ce jour, vers 18 heures, six hommes qui circulaient sur la route nationale n° 89, sont fusillés; ce sont MM. Chaminade, père de quatre enfants, Gargaud, père de trois enfants, les deux frères Christofaro, célibataires, Faucher, père d’un enfant et Moreillon, père de deux enfants.
Ces hommes n’appartenaient ni au maquis, ni à une organisation dirigée contre les Allemands, ils se rendaient à leur travail ou regagnaient leur domicile.
Les maisons de M.Tignac et du Chef Départemental de la Milice, Denoix, sont incendiées par les Allemands. Cette dernière certainement par erreur, la qualité du propriétaire n’étant pas connue d’eux.
À l’exception des crimes commis le 11 juin 1944 dans la région, tout le reste a été fait par des membres de la division B de la Wehrmacht.

            Tous ces massacres et orgies n’ont fait qu’accroître la haine déjà vouée depuis longtemps à nos ennemis séculaires: les boches.

            Le peuple voit dans ces faits quel degré de barbarie a pu atteindre le national-socialisme; aussi éprouve-t-il un profond dégoût et demande un juste châtiment aux responsables de ces actes inhumains.
Au moment de l’accomplissement de ces crimes, il n’a été pris aucune photographie, il ne peut en conséquence en être joint au présent rapport."

 

Extrait de "Hommage aux morts de la guerre 1939-1945" publié par le Lycée Bartholdi à Colmar

NETTER Gustave

Né le 25 décembre 1890 à Colmar. Elève du Lycée de 1900 à 1906. Mobilisé en 1914, fait la campagne de Roumanie et de Serbie et contracte une maladie qui l'immobilise pendant de longs mois dans un hôpital de Hongrie. Revenu en Alsace française il fonde avec son plus jeune frère Léopold les Etablissements B. Netter à Colmar. Mobilisé fin Août 1939 il est nommé adjudant et démobilisé en raison de son âge le 1er  janvier 1940. Obligé de quitter Colmar en Juin 1940, il part en exil et séjourne successivement dans les Vosges, à Paris, à Avignon et en dernier lieu à Allevard-les-Tiains. C'est là que la Gestapo l'arrête le 24 Janvier 1944 pour le déporter au camp d'Auschtwitz.


NETTER Charles

Frère cadet du précédent. Né le 15 Septembre 1898 à Colmar. Elève du Lycée de 1908 à 1917. Mobilisé en Juin 1917, prend part aux batailles de la Somme et tombe malade, est hospitalisé à Berlin. Il ne peut rentrer dans ses foyers que quelques mois après l'armistice. A son retour, il passe avec succès le bacca­lauréat et entre à l'Ecole de Chimie de Mulhouse. Parti pour les colonies, il séjourne à Dakar et plus tard à Zanzibar. De retour en France, il s'établit à Valenciennes comme fabricant de confection. Il est mobilisé au mois d'aoùt 1939 et obtient la Croix de Guerre. Démobilisé à La Bachellerie en Dordogne, il se fixe dans ce village avec sa femme et ses deux enfants. Ne pouvant pas retourner à Valen­ciennes, il apprend le métier de boulanger et l'exerce jusqu'au mois de mars 1944. Arrêté comme otage par les Allemand, il est fusillé en représailles d'un attentat commis contre un milicien. Sa femme et ses deux enfants sont arrêtés le même jour et déportés en Allemagne. Il est enterré à La Bachellerie

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