Moszer Maurice Moszek

Témoignage de Rosa, Maria et Marcel Moszer, enfants de Moszek Moszer, extrait de "Nous sommes 900 Français" d’Eve-Line Blum-Cherchevsky.

 M. Moszer           Notre père est né le 15 mai 1888 à Bialobrzegi en Pologne. Il a épousé notre mère, Sura Liberman, à Lodz.
En 1919, ils décident de venir en France et s’installent d’abord à Strasbourg et en 1931 à Mulhouse. Ils eurent quatre enfants, deux garçons et deux filles. Ils obtiennent la nationalité française en 1927.

            En 1940, à nouveau, il faut fuir et rejoindre la zone sud. Départ pour Toulouse où Ernest, le fils aîné, étudiant en chimie à Mulhouse, a déjà été évacué avec son institut. La famille s’y trouve réunie pour un temps. Presque chaque jour, notre père se rend à la synagogue pour aider ou ramener avec lui des réfugiés de zone occupée ou étrangers en grand besoin d’aide ou d’accueil.
La familleEn 1942, avec l’arrivée des Allemands, la famille est à nouveau disloquée. Les plus jeunes enfants, Maria (douze ans) et Marcel (huit ans), sont cachés dans des familles et des collèges à Annecy et à Roanne. Ernest, le fils aîné, est à Lyon, inscrit en spécialité de chimie, mais surtout actif dans le mouvement de résistance des Éclaireurs Israélites de France, appelé la "sixième". Il sera arrêté par la Gestapo à Lyon en juin 1944, interné à la prison de Monluc, puis à Drancy. Il sera déporté par le convoi n° 77 et, avant de mourir d’épuisement le 4 juin 1945, nous aura fait savoir par une lettre les horreurs successives des camps d’Auschwitz, Stutthof, Heiflingen et Vaihingen par lesquels il était passé. Il avait appris, avant de quitter Drancy, que notre père avait été déporté vers Kaunas.

            Notre père avait quitté Toulouse avec notre mère pour une banlieue proche de la ville, Rosa, la fille aînée, s’étant mariée. C’est là qu’il sera arrêté (rafle ou dénonciation?) le 2 mai 1944. Incarcéré à la prison Saint-Michel, il est transféré à Drancy où, le 15 mai 1944, il fait partie du convoi n° 73. Ceci, nous l’apprendrons plus tard et perdrons alors tout espoir de le revoir.

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