Kanarienvogel Charlotte

Témoignage de Jeannette Rottler et Rachel Medovic, filles de Mme Kanarienvogel.

Charlotte Kanarienvogel née Feldhaendler
Notre Maman a été arrêtée par les Allemands à Biarritz le 8 juillet 1942.
Famille KanarienvogelNous avons eu les dernières nouvelle d’elle sur une carte postale déjà imprimée à l’avance de Drancy du 10 novembre 1942, avec quelques mots seulement, nous disant qu’elle partait pour l’Est et qu’il ne fallait pas nous faire du souci, c’est tout. Le lendemain, notre pauvre Maman partait avec le convoi n° 45 en direction d’Auschwitz, pour ne plus revenir. Malheureusement nous n’avons pas cette carte de Maman de Drancy car Papa est décédé le 1er janvier 1971 et nous ne savons pas ce qu’elle est devenue.
En 1941 nous avons voulu passer la ligne de démarcation avec nos parents à Orthez pour entrer en zone libre. Les Allemands nous ont rattrapés et voulaient tirer sur Papa si nous ne revenions pas en arrière, nous étions déjà presque arrivés de l’autre côté. Le passeur que Papa avait engagé et qui portait nos papiers et de l’argent, avait réussi à passer de l’autre côté et contemplait la scène. Les Allemands ont mis Papa en prison, mais nous, on nous a renvoyés chez nous à Biarritz. Au bout d’un certain temps Papa a été libéré car il avait donné de l’argent pour la Croix rouge allemande, qu’un cordonnier lui avait cousu dans les semelles de ses chaussures avant que nous passions la ligne de démarcation.
Lorsque les Allemands ont voulu nous arrêter à nouveau, Papa, ma sœur et mon petit frère (né à Bayonne en 1941), avons réussi à nous réfugier à Lyon, puis, après l’entrée des Allemands dans la zone libre, en Suisse. Nous y sommes restés jusqu’à la fin de la guerre, et avons été rapatriées, ma sœur et moi, en décembre 1945 par la Croix rouge suisse. Papa, lui, avait quitté la Suisse par ses propres moyens quelques mois avant nous. Quant à mon petit frère, il est resté en Suisse dans une famille d’accueil jusqu’en avril 1947.
Papa, né à Wietrzychowice en Pologne en 1895, a quitté la Pologne à l’âge de 12 ans. Toutes ses demandes de naturalisation lui ont été refusées; il est donc resté apatride jusqu’à la fin de sa vie. Mes parents s’étaient mariés en 1930 à Belfort.
Papa avait onze frères et sœurs restés en Pologne et en Allemagne; ils sont pour la plupart morts en déportation avec leurs proches, ainsi que mon grand-père paternel. 


Famille FeldhaendlerMes grands-parents maternels Berka et Hinda Feldhaendler, vivaient eux aussi à Mulhouse avant la guerre. Réfugiés dans la région lyonnaise, ils sont morts de chagrin à l’annonce de la déportation de leurs enfants Joseph et Charlotte.

 

Feldhaendler Joseph, né en 1895 à Budapest.
Joseph Feldhaendler était le mari de Berthe née Pancer, et le père d’Armand.

Feldhaendler Berthe, née Pancer, en 1899 à Belichi.
Berthe Feldhaendler est revenue de déportation. Elle est décédée en 1982 à Mulhouse.

Feldhaendler Armand né en 1922 à Budapest.
Armand Feldhaendler était le fils de Joseph Feldhaendler et de Berthe née Pancer.

Feldhaendler Salomon, né en 1908 à Vienne.
Salomon Feldhaendler était le frère de Joseph et de notre maman Charlotte. Il a été abattu à Paris en pleine rue.

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