Hosanski Nathan

Extrait de "Hommes de Dieu dans la tourmente" de Paul Lévy.

            Nathan Hosanski naît le 17 juin 1914 à Wasilkoff, ville qui change souvent de nationalité, tantôt russe, tantôt polonaise. En 1924, à la suite d’un pogrom, son père décide d’émigrer en France et s’installe à Mulhouse, où la famille le rejoint l’année suivante.
Nathan KosanskiEn décembre 1934, il est admis à l’école rabbinique, d’où il en sort à la fin de l’année 1938. Nommé rabbin à Reims, à peine a-t-il pris contact avec sa communauté que la guerre éclate. Après la débâcle, il est démobilisé à Nîmes.
À la fin de l’année 1940, le rabbin de Reims nommé "aumônier des Israélites alsaciens expulsés dans le Jura" s’installe à Lons-le-Saunier. Il reçoit la charge des départements de l’Ain et de la Saône-et-Loire. Poursuivant l’œuvre de Cyper, son prédécesseur, il anime les petites communautés du Jura et visite les centres accueillant des réfugiés, dont le sanatorium de La Guiche qui abrite plusieurs tuberculeux juifs. Au cours de la deuxième quinzaine de mai 1942, il découvre les Travailleurs Étrangers du groupement de Fumel en Saône-et-Loire.
En mars 1943, nommé à Toulouse, il succède au rabbin Cassorla. Il s’installe dans la vieille synagogue de la rue Pallaprat. Le rabbin Hosanski assure l’aumônerie des camps et des prisons.
Lundi 25 août 1943, des fidèles en prière assistent à l’intrusion dans la synagogue d’une vingtaine de miliciens. Cette séquestration ne prendra fin que le lendemain à 14 h.
Le rabbin Hosanski est victime de chantage du chef de la milice. Le dimanche 10 octobre 1943, pris dans une opération de police, il est relâché quelques heures plus tard.
Peu de temps après son arrivée à Toulouse, Nathan Hosanski s’engage dans la Résistance aux côtés de l’Organisation juive de combat, l’OJC. Il organise le recrutement de l’AJ tout en assurant l’accueil des aviateurs abattus en Belgique avant leur passage en Espagne.
Il participe activement au Comité général de défense des Juifs, le CGDJ, qui réunit toutes les tendances des Juifs immigrés.
En juillet 1943, le rabbin assiste Marcel Langer, responsable des FTP-MOI, lors de son exécution dans la cour de la prison Saint-Michel.
Accusé d’être un terroriste, Nathan Hosanski est arrêté en janvier 1944, enfermé à la prison Saint-Michel, puis transféré à Drancy, d’où il est déporté par le convoi n° 73 du 15 mai 1944. Ce train ne se dirige pas vers Auschwitz. Il dépose une partie du convoi à Kaunas et l’autre à Reval en Estonie occupée. Le rabbin aurait disparu dans cette région.    

            Il reçoit la croix de guerre et l’étoile de bronze à titre posthume.

 

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