Haguenauer Paul

Extrait de l’ouvrage de Paul Lévy "Hommes de Dieu dans la tourmente"

            Paul Haguenauer naît le 11 janvier 1871 à Bergheim, dans le Haut-Rhin. En 1889, il entre dans le Talmud Torah et l’année suivante au séminaire. En 1894, il effectue son service militaire et obtient son diplôme en novembre de l’année suivante.
P et N HaguenauerEn 1897, Paul Haguenauer est élu rabbin de Remiremont, dans les Vosges. Il épouse Noémie Lévy de Sainte-Marie-aux-Mines, dont il aura deux fils, Robert et Camille.
En octobre 1901, nommé rabbin de Constantine, en Algérie, il réorganise la communauté, met en place un nouveau secrétariat et réglemente les relations entre ce dernier et les bouchers juifs. Paul Haguenauer améliore des relations entre la communauté et les autorités locales.
En novembre 1902, le grand rabbin propose une lecture très critique du décret du 23 août 1898 pris par le gouverneur général Laferrière organisant le culte israélite en Algérie. Il devient un ardent défenseur du judaïsme algérien.
En novembre 1903, le Consistoire central décide une permutation avec son collègue d’Oran. En raison des protestations des responsables de sa communauté et du refus de l’administration, il demeure à son poste.
En mars 1905, il réunit, dans l’ACI de Constantine, les treize communes du Constantinois, dont Sétif la puissante voisine, ainsi que cinq petites communes excentrées, comme Biskra, aux portes du désert.
En novembre 1906, il postule et obtient le poste de Besançon où il entre en fonction l’année suivante. Dans cette ville lui parvient la distinction décernée par le Bey de Tunis, le Nichan Iftikar, en récompense de ses bonnes relations avec les communautés musulmanes du Constantinois.

            Mobilisé dès le début de la Grande Guerre, il est nommé, le 10 août 1914, aumônier au groupe des brancardiers du 7ème corps et par la suite, à celui de la 9ème région. Pour son action héroïque lors des combats devant Montdidier de juin à août 1918, il reçoit la médaille militaire ainsi que la Légion d’honneur à titre militaire.

            Le 19 septembre 1919, il prend ses fonctions de rabbin de Nancy. Il crée la Société des filles de Sion ainsi que celle d’Aide aux réfugiés.

            Le 10 septembre 1924, les polonais créent l’association cultuelle et culturelle de Nancy, de rite polonais, et s’installent au 55 rue des Ponts. Le grand rabbin leur rend souvent visite.

            Pendant l’Occupation, Paul Haguenauer, resté sur place, met à l’abri les objets du culte récupérés intacts après la guerre. La synagogue étant transformée en dépôt, l’hospice devient le centre des célébrations religieuses.
La première rafle du 19 juillet 1942 échoue grâce aux justes, employés du service des étrangers.
À l’appel du rabbin Elie Bloch de Poitiers, il vient à l’aide aux nancéens internés dans le camp de "la route de Limoges". Parallèlement, un comité de Nancy, composé de membres de la rue des Ponts, contribue aux secours de ces mêmes internés.

            Le samedi 2 mars 1944, la police allemande arrête le délégué de l’Ugif, Gustave Nordon et sa femme Berthe, ainsi que le grand rabbin Haguenauer et son épouse. Enfermés dans la prison Charles III puis conduits au camps d’Écrouves-54, ils sont transférés à Drancy et de là, déportés à Auschwitz le 13 avril, dans le convoi n° 71.

Fermer cette fenetre