Catherine Fiszon - 3

Transmission tardive


Comment Madame Fiszon connaît l'histoire de sa Maman
La transmission au lendemain de la guerre était très compliquée car l'histoire de madame Sabine Vogelhut semblait inimaginable. Quand elle racontait les choses qu'elle avait vécues et vues, on lui répondait toujours avec étonnement que ces atrocités n'étaient pas possibles, que c'était inhumain. C'était bel et bien inhumain mais ça s'était réellement passé. Mme. Vogelhut ne pouvant transmettre ce qu'elle avait vécu aux personnes qui l'entouraient, elle raconta son histoire par bribes à ses enfants dont Madame Fiszon.

Comment Madame Fiszon transmet cette histoire familiale
Depuis le procès de Klaus Barbie en 1987 et le discours de Jacques Chirac en 1995 qui reconnaît la responsabilité de la France dans la Shoah, Mme Fiszon dit qu'il est plus facile de parler de cette histoire... la transmission est devenue moins compliquée. C'est la première fois que Mme Fiszon intervient dans un lycée pour témoigner sur sa famille. Bien qu'elle n'en ait pas beaucoup parlé à ses enfants, son fils s'intéresse particulièrement à la question. En effet, il est guide touristique en Israël et, à ce titre, il organise des voyages à Auschwitz. Justement ce printemps Mme Fiszon est allée pour la première fois avec lui à Auschwitz sur les traces de sa mère avec une classe de lycéens de Villiers-le-Bel.

Les pommes de terre
Lors d'un voyage aux États-Unis, Sabine Vogelhut et sa fille Catherine Fiszon ont croisé dans une rue de New-York un marchand qui vendait des pommes de terre évidées farcies au fromage. Sabine Vogelhut a alors dit à sa fille : "Cette personne, elle a été déportée". Elle en était persuadée car à Auschwitz, tout ce qui pouvait être utilisé comme nourriture était mangé, y compris la peau des pommes de terre.


Voyage en Pologne de Mme Fiszon du 18 au 21 mars 2017

Madame Fiszon nous a gentiment adressé un compte-rendu qu'elle a rédigé ainsi que des photos.
Voici deux extraits qui concernent la journée du lundi 19 qu'elle a passée à Auschwitz.

"Auschwitz 1 est réellement un musée ; les bâtiments sont en dur (construits au départ pour y garder des prisonniers militaires) ; on peut y voir des objets récoltés lors des tout derniers convois arrivés au camp : des montagnes de cheveux, des chaussures, des montagnes de lunettes, de la vaisselle, des valises, chacune portant le nom de son propriétaire, car les nazis faisaient croire aux déportés qu'ils récupéreraient leurs biens après leur "enregistrement".

"Nous nous rendons sur la partie du camp appelée "Canada"   par les déportés eux-mêmes, endroit où ma maman a passé toute sa déportation. On y faisait des travaux de récupération de vêtements, de couture (ma maman et ma grand-mère ont été affectées à ces travaux), elles travaillaient à l'intérieur de bâtiments en dur, elles avaient moins froid en hiver, mais très chaud en été. Les conditions restaient très dures, mais un peu moins que celles vécues dans le reste du camp de Birkenau."

Au terme de cette journée, elle nous fait part de l'intense émotion qu'elle partage avec tous les participants au voyage.

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