Vigilance

Mein Kampf
Le pouvoir
Les lois de Nuremberg
La nuit de cristal
Les ghettos
Le Statut des Juifs
Babi Yar
Chelmno
L'Etoile jaune
La conférence de Wannsee
Les rafles
Le Vel d'Hiv

Drancy
Les convois

Les camps de concentration

Belzec, Maïdanek,
Sobibor, Treblinka

La sélection
Le "traitement spécial"

Chambres à gaz
et crématoires

Résistances

Bibliographie sommaire

SHOAH : L'APOSTROPHE !
Alain KAHN
 

Souviens-toi de cette abominable
Horreur absolument inimaginable,
Organisée pour être si implacable,
Appliquée car guidée par la haine
Hitlérienne violente et inhumaine !

Vigilance

La Shoah a été cette catastrophe
Qui aujourd'hui nous apostrophe.
Son souvenir doit nous éclairer :
Que le chemin du pire soit barré !

C'est le tragique et pire exemple
D'une mise en place d'un rouage
Qui avilit, sépare puis rassemble
Ceux qu'il élimine sans ambages.

Dire la Shoah, c'est viser l'indicible
Afin de secouer les consciences
Sur le danger des résurgences :
Attention à cet engrenage terrible !

Que plus jamais une telle politique 
Vouant un peuple à son génocide,
N'aboutisse à ce qu'on l'applique !
Le respect anéantira l'idée fétide.

Face à des actes ou à des propos
Qui rappellent de près ou de loin
Les étapes menant au pire chaos,
Il faut protester, arguer avec soin !

Oui, il faut réagir immédiatement
Pour éviter que la bête immonde
Ne réapparaisse dans un monde
Qu'elle remettrait à feu et à sang !

La vigilance s'impose à toute heure,
Elle implique la vraie  connaissance
De la Shoah, de ses circonstances
Pour ainsi confondre le falsificateur.


Monument commémoratif d'Auschwitz


1 - L'engrenage

1925 : Mein Kampf

Hitler, dans son livre,
Sans ambages livre
En pâture au lecteur
Ses vues de malheur.

Déjà nettement il vitupère
Contre un bouc émissaire
Et va susciter tant de haine
Ouvertement et sans gêne.

Il rend les juifs coupables
De  tous maux redoutables.
Eructant sa haine viscérale,
Il leur voue un destin fatal.

Son ignoble "combat"
Annonçait déjà la Shoa.
De tels écrits génèrent
Véritablement un enfer !

Il fallait de suite fustiger
Ce qu'il a programmé.
Son but était alors clair,
Pourquoi donc se taire ?

1933 : Le pouvoir

Ruinant la démocratie,
Il parvenait au pouvoir
Et aussitôt sans gloire
Imposa sa suprématie.

Tout de suite la violence :
Que le peuple obéisse
Sous peine de sévices
Et qu'il garde le silence !

Un premier camp de concentration
A Dachau est mis en construction
Pour y parquer  les indésirables
D' une façon déjà si abominable.

Les juifs sont menacés
Leurs magasins dévastés.
Exercer certains métiers
Leur est interdit sans pitié.


1935 : Les lois de Nuremberg

Elles sont l' étape première
Qui a ouvert la funeste voie
Aux nazis broyant leur proie
De la plus terrible manière.

Ce sont ces lois scélérates
Qui ont mené à cette date
A l' exclusion systématique
Des juifs à coup de triques.

Ils sont traités de souillures
Par rapport à la race pure.
La discrimination commence
Et s' impose avec insistance.

Sous le signe de la swastika
On ne fait pas le moindre cas
De ceux qui ne sont en somme
Rien que des sous - hommes !

1938 : La nuit de cristal

Un tel appel au carnage
Fit beaucoup de ravages.
Tant de lieux de prière,
Nuitamment flambèrent.

Les premiers assassinats,
Une foule de juifs arrêtés,
Leurs magasins dévastés,
En voilà le sinistre résultat !

De multiples humiliations,
D' intolérables vexations,
La déportation en masse,
Le Führer ouvrit la chasse.

La si longue nuit de cristal
Constitua ce sombre signal
Des cruelles forces du mal
Annonçant déjà le but final.

1940 : Les ghettos

Les juifs dans le ghetto,
Entassés dans leur ilôt
Comme des pestiférés,
Mouraient désespérés.

L' occupant veut les éliminer
Par un enfermement sordide
Rendant ces visages livides.
Un isolement pour les miner!

La faim, la soif, les maladies,
La promiscuité, les épidémies
Devaient venir à bout de la vie
A Lodz, Cracovie et Varsovie.

Les SS terrorisaient la population,
A bout portant ils tuaient les gens,
Petits et grands avec délectation,
Et raillaient les victimes en sang.

Le "Statut des Juifs (1940)

Le venin très vite se répand
Grâce à des valets soumis.
Tous les antisémites réunis
Assouvirent leur penchant.

Le 3 Octobre 1940, Pétain
Imita les lois de Nuremberg.
Pour parvenir à ses fins
Il suivit les traces de Hitler.

Le statut des juifs a été décrété
Pour "aryaniser" un pays hébété.
Il isola les juifs de la population :
Voici le règne de la collaboration.

Leur interdire tant de professions,
Les qualifier de « lie de la terre »,
Le pouvoir installait la répression,
Déjà voici l' internement arbitraire.

Babi Yar (28-29/9/1941)

Des massacres épouvantables
Furent commis à grande échelle.
Les martyrs creusaient à la pelle
Une fosse commune inimaginable.

En masse ils étaient abattus
Par un peloton d'exécution.
Sous un brutal feu continu
Ils tombaient. Abomination!

Ils arrivaient sur les lieux,
L'horreur était autour d' eux.
Hommes, femmes et enfants
Exterminés à chaque instant!

Cette hargne sanguinaire,
Issue du mépris séculaire,
Ignore toute compassion
Pour les enfants de Sion.

Tant d' "opérations" étaient conduites
Par de si meurtriers groupes d'action.
Leur sauvagerie ne peut être décrite
Tant elle n'inspire que de la répulsion.  

 

Déjà 800 000 victimes en Europe !
Mais le mouvement se développe
Dans un délire de sang, de larmes.
Le tyran affûtait encore ses armes.

Chelmno : décembre 1941

Le tourbillon meurtrier s'amplifia.
Passer par les armes les victimes
C'est long, les bourreaux triment :
La méthode, Himmler la simplifia.

Et voilà les sinistres camions à gaz
Qui ouvraient une nouvelle phase
Dans ce projet d' anéantissement
Des juifs, vite et systématiquement.

Des criminels les ont fabriqués,
Pour s' enrichir dans l' indignité,
En sachant à quoi ils serviraient :
A tuer car les nazis le désiraient.

A Chelmno trois de ces engins,
Ont été utilisés à cette seule fin.
Un camion contenait 70 martyrs
Si serrés chaque fois pour mourir.

Réintroduire le gaz du moteur
Dans le véhicule de l' horreur,
Des criminels ont osé le faire.
La barbarie pour les satisfaire!

Cette agonie était insoutenable.
Que de corps méconnaissables!
Chacun avait même vu, effaré,
Ce charnier avant de suffoquer.

L'Etoile Jaune en France (29/5/42)

Désigner tous les juifs sur "sa" terre
Pour les humilier et les reconnaître,
Puis lancer les rafles de tant d'êtres,
Hitler l'ordonna bien avant la guerre.

Des mesures identiques furent prises
Dans toutes les contrées conquises,
Il s'agissait de préparer une isolation
Des victimes avant leur annihilation.

En France les allemands comptaient
Sur le pouvoir dont ils avaient l' aval,
Pour obtenir tout ce qu' ils voulaient.
Ils avaient l' appui de Pétain et Laval!

Dans le droit fil des menées racistes,
Les juifs durent porter "l' étoile jaune"
Pour qu'en zone occupée, elle trône
Sur leur poitrine, cible des fascistes.

Nombre de  lieux ouverts au public
Leur furent interdits par cette clique
Qui a plongé dans la pire angoisse
Ceux dont elle poursuivait la trace.


Monument commémoratif d'Auschwitz


La conférence de Wannsee
à Berlin (20/6/42)

L'obsession d' Hitler enfin se réalise,
L'extermination finale, il l' officialise !
La seule solution du problème juif
Passe par les massacres intensifs.

A Wannsee, Heydrich arrêta un plan
Qui réservait à 11 millions de juifs
Un "traitement spécial" permettant
De tous les éliminer, forts ou chétifs.

Préparer le pire, le mettre sur pied,
Des bureaucrates sans aucune pitié
Le firent délibérément avec ardeur
En acceptant d'organiser le malheur.

Tant de firmes, appâtées par le gain,
Soumissionnaient avec ce vil entrain
Qui les poussait à parvenir à leur fin:
Réaliser l'objectif de mort et de faim.

Les rafles

Méthodiquement le ratissage
De l' Europe, par ces sauvages,
Se précipite  à l' Est et à l' Ouest
Dans une violence inouïe et funeste.

Les biens des juifs sont spoliés,
Saisis, confisqués et aussi pillés.
Ils sont complètement dépouillés,
Leurs comptes carrément bloqués.

Des hordes cruelles et barbares
S' abattent sur toutes leurs cibles
Et les passent chacune au crible
Aussitôt avec une violence rare.

Les malheureux qui ont échappé
Alors à un tel massacre fulgurant
Sont conduits, escortés, frappés,
Incrédules vers l'anéantissement.

Nul pays envahi ne sera épargné.
Le rassemblement des condamnés
Va s' organiser en pleine outrance
Et s'intensifier à une folle cadence.

Toute résistance est punie.
Le bourreau alors supplicie
D'un coup les retardataires
Qui gisent sans vie à terre.

La Rafle du Vel d' Hiv (16-17/6/42)

Les juifs qui avaient cherché asile
Dans le pays qui avait représenté
Pour eux  la vraie vie, la sécurité,
Furent pris à Paris en pleine ville.

Traités en tant que vils "étrangers",
Vichy fit arrêter  même leurs enfants
Pour que Hitler ait vraiment assez
De victimes pour remplir ses camps.

Ils furent parqués dans le Vel d' Hiv
Dans des conditions si inhumaines
Que la rafle symbolisa cette dérive
Annonciatrice de toutes les peines.

12 000 arrestations ne suffirent pas,
Il en fallait encore au moins 10 000.
Les SS imposaient leurs desiderata
Aux collaborateurs toujours dociles.

Les rafles par la suite s' amplifiaient
Sans aucune distinction d' origines.
Avec ce seul  mot d'ordre : élimine !
La turpide Milice, partout, sévissait.

La France dès 1943 fut terrorisée
Par ces acolytes de la Gestapo
Qui arrêtaient,tuaient sans repos
Ceux que les SS avaient désignés.

76 000 juifs français ne sont pas revenus
11 000 enfants se trouvaient parmi eux !
Que leur mémoire, oui, en lettre de feu,
Se grave au plus profond de l'individu !



Monument commémoratif de Plashov

Photographies : © Yona Rothé

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