Aaron WORMS
Rabbin de Metz,
sa famille, origines inédites à Metz et à Worms
(1640-1722)
par Pascal FAUSTINI

1. Le rabbin et le banquier


Signatures de Aaron WORMS le 4 mars 1721 (AD Moselle, 3E 3710)

Le grand rabbin R. Abraham Broda quitta son siège de Metz en 1712 pour celui de Francfort à la suite d’un litige avec Jacob Schwab et plusieurs autres membres de la communauté messine qui, ne reconnaissant plus l’autorité du rabbin en matière de justice, en avaient appelé au procureur du roi et au Parlement de Metz.
La vacance du rabbinat dura jusqu’en 1716, date de la nomination du R. Jacob Reicher. L’intérim fut assuré par les deux assesseurs, R. Aaron Worms et R. Benjamin Wolff, dont aucun ne réussit à se faire élire, étant depuis trop longtemps à Metz ; en effet, l’usage voulait qu’on donnât la préférence à quelqu’un de l’extérieur pour assurer une meilleure indépendance du rabbin élu (1).

Le Memorbuch de Metz (2) consacre toutefois une longue notice nécrologique à R. Aaron Worms, dont le décès survint le 12 Ab 5482 (26 juillet 1722) ; on y rappelle que : "le rabbin Isaac Aaron, fils du pieux rabbin Joseph Yehiel Worms, enseigna la Loi dans diverses communautés et provinces pendant plus de cinquante ans (…), il officia (…), fut un fidèle syndic (…) et laissa une certaine somme pour la Terre Sainte ; ses fils firent un don à la charité pour lui" (notice n° 839).

Un aperçu plus complet de la carrière d’Aaron nous est fourni dans les Mémoriaux Alsaciens (3) : "originaire de Metz", il fut nommé rabbin de la Haute et de la Basse-Alsace par lettres patentes du 21 mai 1681, avec résidence à Neuf-Brisach. Aaron occupa ce siège jusqu’en 1684 puis fut rabbin à Mannheim avant de revenir à Metz.

Dans les actes notariés messins, nous avons trouvé une quittance du 4 février 1689 (4) ; Aaron est alors désigné comme rabbin résidant à Mannheim. Par contre, une obligation du 16 mai 1692 (5) atteste de sa présence à Metz comme "marchand banquier en cette ville" ; ceci rectifie l’affirmation de Löwenstein (6) selon qui Aaron fut rabbin à Mannheim de 1685 à 1693, date de l’incendie de cette ville. Löwenstein ajoute qu’Aaron fut rabbin à Trêves avant son départ pour Neuf-Brisach en 1681.

Les affaires d’Aaron ne semblent guère florissantes : c’est ce que laisse à penser une protestation conjointe avec son gendre Josué Levouf du 19 juillet 1719 (7) contre Moïse Schwab ; ce dernier veut les expulser de la maison qu’ils occupent et dont ils n’ont pas payé le loyer depuis deux ans… Et si le Memorbuch de Metz mentionne qu’Aaron laissa une somme pour les pauvres de la Terre Sainte, nous n’avons pas trouvé trace de la succession de l’intéressé chez les notaires messins. En revanche, l’acte du 18 mai 1723 (8) selon lequel Josué Levouf et Marie Worms renoncent à la succession de leur père et beau-père nous permet de conclure qu’Aaron avait plus de dettes que d’acquêts. Impression confirmée par une sentence exécutoire du 8 mai 1728 (9), venant à l’appui d’une sentence du 17 mars 1722, contre Isaïe Worms, fils d’Aaron, tenu par huissier de payer 13682 Livres à Mayeur Halphen.

2. La descendance immédiate d’Aaron

Nous ignorons le nom de l’épouse d’Aaron Worms, ou des épouses successives dans la mesure où vingt à vingt-cinq ans séparent le premier et le dernier né des enfants. Sur le recensement des Juifs de Metz en 1698 (10), nous lisons : "Aaron Vorms, sa femme, deux enfants" (n° 258), les fils aînés Moïse et Abraham étant recensés avec leur épouse et deux enfants chacun (respectivement n° 259 et n° 13).

Nous connaissons à Aaron la postérité indiquée ci-dessous, que nous avons limitée à deux générations ; le lecteur retrouvera nombre de ces prénoms dans l’ascendance d’Aaron, développée dans les paragraphes suivants (11).

3. Les parents d’Aaron : Joseph Yehiel WORMS et Marie JOSEM


Signatures de Marie Josem (à gauche) et Joseph Worms

Aaron naît à Metz en 1640 ou 1641 ; son père Joseph vient d’y épouser une jeune veuve, Marie JOSEM. Un acte notarié de 1648 nous donne les éléments de cette situation familiale ; nous donnons ici la transcription du début de l’acte (14) :

"Par devant nous aman et citoyen de Metz soussigné, présents les témoins bas nommés, furent présents et comparurent en personne Lazar Halfen juif et Marie Biausem femme de Joseph Wormes aussi juif résidant au dit Metz, la dite Marie ci devant veuve de Salomon Reze aussi juif, licenciée et autorisée du dit Joseph son mari à l’effet des présentes, au nom et comme tuteur et tutrice des enfants mineurs de défunt David Reze vivant aussi juif résidant au dit Metz, constitués et établis pour la procédure (…)"

Nous trouvons confirmation dans le Memorbuch de Metz du décès de Salomon Rèze à la notice n° 132 : "Acher Seligman, fils de Yekoutiel David Lévi, (…) ses filles (…)", décédé vers 1639 (15). Une transaction effectuée en 1643 par "David Rèze au nom et comme tuteur d’une fille mineure de Salomon Rèze son frère", suivie d’une autre effectuée par "Marie veuve de Salomon Rèze, à présent femme de Joseph Vorms, stipulant et acceptant aux droits d’Esther sa fille du premier lit", nous confirment toutes ces filiations et le fait que Salomon Rèze n’ait pas de fils (16). Le recensement des Juifs de Metz en 1637 mentionne bien "Salomon Ressé, sa femme, trois enfants", voisin de "Jacob Beausem, sa femme", ce dernier étant le beau-père de Salomon. Le nom Beausem est l’une des nombreuses graphies sous lesquelles on trouve transcrit le nom Josem ou Jotem ; Jacob Josem est le neveu (par sa mère) du grand rabbin Salomon Zey (17).

Tournons-nous maintenant vers le père d’Aaron. Comme il n’est pas recensé en 1637, nous supposons qu’il s’établit à Metz à l’époque de son mariage avec Marie, vers 1639. Nous trouvons encore trace de sa présence le 5 décembre 1651 (18) : il signe de sa main la quittance d’une obligation. Le couple a probablement quitté la ville quelques années plus tard.

Le Memorbuch de Metz mentionne le décès de Joseph Worms à la date du 24 septembre 1680 : "le président du tribunal rabbinique et directeur de l’école talmudique de Bingen, le grand rabbin Yossel Joseph Israël, fils du pieux rabbin et syndic Abraham Aberle de Worms (…) ; il fut un excellent juge ici à Metz (…) par la suite il occupa les rabbinats de Trêves et de Bingen (…)" (notice n° 368). Löwenstein croit lire dans le Memorbuch de Bingen la date du 9 septembre 1684 – c’est-à-dire Nouvel An 5445 et non 5441 – ; nous répondons que dans le manuscrit du Memorbuch de Metz la notice nécrologique de Joseph est placée avec d’autres dans le courant de l’année 1680 et non parmi celles de l’année 1684, qui sont inscrites sept à dix pages plus loin. D’autre part, l’original du Memorbuch de Bingen ayant été perdu, il est impossible d’y effectuer une vérification (19).

4. Sur les traces d’Abraham Aberle à Worms…

Nous savons qu’Abraham Aberle est un personnage éminent de la communauté juive de Worms : rabbin, syndic.
Etant probablement né dans les années 1590, nous devrions trouver mention de lui dans les années 1620/1650 ; des trois ou quatre Abraham qui habitent Worms à l’époque des recensements de 1619 et 1642, un seul est régulièrement cité dans le Grüne Buch (20) : R. Abraham Aberle Landau. Voici les principales mentions qui documentent ce personnage :

La date de 1666 est confirmée par le relevé des épitaphes du vieux cimetière de Worms, effectué par Julius Goldschmidt en 1901 (22) ; parmi les huit tombes de l’année 1666, ce chercheur indique celle du "R. Abraham fils du R. Moshe" (n° 1072) ; le même relevé signale la tombe n° 1073 comme étant celle du "R. David Elija, fils du R. Abraham" (année 1685).
La date est également confirmée par le Memorbuch de Worms qui constitue l’autre source majeure d’information pour cette époque. L’original de ce manuscrit a été lui aussi perdu ou détruit, mais fort heureusement nous disposons de sa transcription imprimée et publiée (intégralement en hébreu) dans la revue Kobez-al-Yad en 1887 par le Dr Abraham Berliner. Les notices des défunts y sont plus courtes que dans le Memorbuch de Metz et bien souvent la date n’est pas indiquée ; nous avons néanmoins la chance d’y voir figurer en page 28 (lignes 8 à 11) celle consacrée au rabbin Aberle (23) :

notice que nous pourrions traduire ainsi : "le gaon, le parnass, l’ancien et rassasié d’années, (…) notre illustre maître l’éminent rabbin R. Abraham Aberlé, fils de l’illustre rabbin R. Moshe de mémoire bénie, car la Torah fut son occupation, il fut humble, pieux et accomplit de bonnes actions, et laissa 24 florins (décédé avec un bon renom le 6e jour (vendredi) TOUV (bien) [du mois d']Eloul 426 du petit comput )" (24).

Quelques lignes plus bas dans le même document, nous trouvons la notice nécrologique de son épouse Sara (nous ne l’avons pas retrouvée dans le Grüne Buch), notice qui ne laisse aucun doute sur la filiation de celle-ci :

que nous traduisons : "l’ancienne rabbine dame Sherlen fille de l’illustre rabbin Aaron Blien (ou Ballin) de mémoire bénie, veuve de notre illustre maître le rabbin Aberlé, le souvenir du saint homme soit bénédiction, (etc)".

La veuve d’Aberle Landau est encore recensée le 27 février 1667 avec son fils Elie dans la maison à l’enseigne zum hinteren Hasen ; elle meurt sans doute peu après. Le décès de ce fils – désigné comme David Eliyahu, et qui fut aussi parnass (président) de la communauté –, est rapporté par le Memorbuch de Worms à la date du 3 novembre 1685 ; un autre fils, le R. Moïse, est décédé le 11 septembre 1684.
Nous pouvons résumer notre propos par le schéma généalogique suivant :

R. Moïse LANDAU   R. Aaron BALLIN
 
R. Abraham Aberle LANDAU
N vers 1590 - D 13 ou 17/09/1666
rabbin, dayyan, parnass à Worms
  Sara BALLIN
N vers 1595,
D peu après 1667

Joseph LANDAU
N vers 1615 - D 24/09/1680
= R. Yehiel Yosef
dayyan, rabbin à Metz, Trêves et Bingen
x Marie JOSEM

Aaron "WORMS"
(1640/1641-1722)

Elie LANDAU
N 1615/1620 - D 03/11/1685
= R. David Eliyahu
parnass à Worms

Moïse LANDAU
N vers … ? - D 11/09/1684
= R. Shlomo Moshe
dayyan à Worms

5. Les ascendances LANDAU à Worms

Une des premières mentions d’Abraham Aberle Landau – le 30 octobre 1624 – présente son père R. Moshe comme étant déjà décédé. Le recensement des Juifs de Worms en 1610 mentionne la famille d’Abraham comme habitant la maison zum grünen Baum (= à l’Arbre Vert, maison n° 64) et détaillée comme suit (25) :

nous proposons la traduction suivante : Brendel, veuve de Moshe zum grünen Baum, avec ses quatre enfants : d’abord Michla, mariée à Lazare zum grünen Baum *, Abraham, Isaac et Samuel, tous trois non mariés et demeurant avec eux ; elle loge aussi un pauvre jeune garçon, sinon personne d’autre.

* (renvoi plus bas sur la page) qui a trois enfants : Baruch, Hendle et Berle, tous encore jeunes.

Nous retrouvons Michla, veuve de son époux Elieser Durlach, sur le recensement de 1642 ; elle réside toujours dans la même maison, tandis que son fils aîné le parnass Baruch Durlach habite la maison zur Sonne (= au Soleil). Raphaël, le fils de ce Baruch, épouse sa petite-cousine Brendel, fille de David Elie, fils lui-même d’Abraham Aberle Landau. Nous perdons la trace d’Isaac et de Samuel, les deux frères d’Abraham ; il faut signaler qu’en 1615, les Juifs furent expulsés de Worms pendant plusieurs mois et de nombreuses familles, installées à Hanau ou dans d’autres localités, ne revinrent pas. Moïse ou Moshe Landau est donc décédé avant 1610 ; les listes de décès manquent pour les années 1608 à 1610, et de plus nous n’avons guère trouvé d’éléments sur l’activité de Moïse à Worms : peut-être a-t-il été rabbin ou juge dans une autre communauté pendant une partie de sa vie …?

A la génération précédente, un Aberle Landau qui, de par sa charge de shamash (bedeau), apparaît régulièrement dans le Grüne Buch : aumônes accordées aux pauvres (1561 et 1562), comptes rendus des dépenses de la communauté (1564), listes de mitsvoth (années 1567 à 1570), … Son épouse (non nommée) meurt le 24 août 1581, suivie quelques jours plus tard par son fils Samuel, le 1er septembre ; Abraham lui-même décède le 22 mars 1586. Malgré l’absence de preuve formelle de filiation, nous considérons cet Abraham Aberle comme le père de Moïse et le grand-père de "notre" Abraham Aberle Landau ; la naissance de ce dernier aux environs de 1590, donc peu après 1586, est un indice en faveur de cette théorie. A cette réserve près, nous pouvons dresser le tableau suivant :

Abraham Aberle LANDAU
N vers 1520 à … ? - D 1586 Worms
shamash à Worms - x : … ?, D 1581 Worms

R. Moïse
N vers 1550 … ? - D 1600/1610 Worms ?
x : Brendel, D après 1610
  Samuel
D 1581 Worms
   
R. Abraham Aberle
N vers 1590 à … ? - D 1666 Worms
x Sara BALLIN


Isaac
recensé 1610

Samuel
recensé 1610

Michla
N vers 1580 - D après 1642
x Elieser DURLACH

6. Les ancêtres de Sara BALLIN

Sara BALLIN épouse Abraham Aberle LANDAU peu après 1610. Elle figure sur le recensement de 1610 avec ses parents et ses grands-parents ; ensemble, ils habitent une très vaste maison à l’enseigne zum weissen Ross (au Cheval Blanc, n° 103). Voici, traduite, la description de la famille en 1610 :

En 1619, seul Aaron occupe encore la maison – qui, semble-t-il d’après la description des pièces, a été divisée – avec son épouse et ses dix enfants. Les grands-parents Elia et Rössle sont donc tous deux décédés. Selon le Grüne Buch (page 92b) et le Memorbuch (page 10), Aaron Ballin décède le 22 Tishri 5383, soit le 26 septembre 1622 ; son épouse Freudgen est encore citée en 1628.

Sur la base de la source incontestable qu’est le recensement de 1610, il nous est possible de dresser l’arbre généalogique suivant :

Elia (ou Elias) BALLIN
N 1535/1540 - D 1610/1619
x : Rössla, D 1610/1619

Joseph
N vers 1570
x Hendle
d’où en 1610 :

Abraham, David, Simon, Salomon, Jacob
Aaron
N vers 1570
x Freudgen
d’où en 1610 :

Moshé, Salomon, Sara, Bessle, Fromet


Isaac
N 1575/1580
x Schönle
d’où en 1610 :

Süssman


Mündle
N vers 1580
x Jacob "zur Trommel"
d’où en 1610 :

Sara, Salomon, Kele

Les deux fils Joseph et Aaron sont nés vers 1570 (n’oublions pas que Sara se marie vers 1615), tandis qu’Isaac semble né vers 1575/1580 et Mündle vers 1580.

BALLIN

Dans tous les cas, il convient de rectifier nombre de généalogies que nous avons eu l’occasion de lire dans des revues ou sur Internet : Elia n’est visiblement pas décédé en 1603, et ne doit pas être confondu avec un autre Elia Ballin, nommé Elia ben Moshe, décédé en 1587.
Si l’on suit les règles ordinaires qui régissent les prénoms à l’intérieur d’une famille, il est impensable que Elia, père d’Aaron, soit le fils d’Elia ben Moshe décédé en 1587 (ce que de nombreux généalogistes reproduisent dans leur liste d’ascendance).
La découverte du décès de Süssman Ballin, le 10 novembre 1602 nous met sur une autre piste… Ce Süssman est mentionné dans le Grüne Buch dès 1592 ; sa première épouse décède en 1596 trois jours après la naissance d’une fille, et la seconde décède en 1599 ; lui-même est qualifié de "frère d’Aaron" en 1595 : c’est indéniablement le frère aîné de la fratrie recensée en 1610 : son décès prématuré nous avait occulté son existence !
A la lumière de ce prénom Süssman, couramment associé à celui d’Eliezer, nous pensons qu’il est plus plausible de faire d’Elia (le père d’Aaron) un frère de Abraham Ballin (N vers 1545, D 1622), parnass de Worms, lequel nous est connu pour être le fils d’Eliezer Ballin. Dans les sources dont nous disposons voisinent sur plusieurs années deux Elia : celui qui nous intéresse ici (le père d’Aaron) et un autre, parfois nommé Eliyahu, décédé en 1587, fils de Moshe ; jamais on ne cite le père de "notre" Elia … Par contre, on constate que, parmi les Ballin, seuls Abraham et Elia sont taxés lors d’une visite des caves en 1604 et 1605 par le fisc pour leur production de vin ; tous deux acquittent une taxe importante en 1610 pour la maison qu’ils occupent. Tandis que la branche d’Elia ben Moshe s’éteint semble-t-il en 1631 avec Fromet, fille d’Elia et femme du rabbin Feibelmann.
Oscar Ballin, qui effectua d’importantes recherches sur sa famille (26), tira le premier des conclusions erronées d’une consultation peut-être incomplète des sources que nous avons mentionnées ; ces erreurs généalogiques furent ensuite recopiées par Berthold Rosenthal (qui cite Oscar Ballin comme sa source directe d’information sur cette famille) puis par de nombreux autres chercheurs.

Nous proposons au lecteur un arbre généalogique moins prestigieux que celui forgé à partir d’autres sources, mais qui nous semble plus fiable, construit sur la base des seules sources de l’époque, le Grüne Buch et le Memorbuch de Worms :

 

Elia ben Moshé
N vers 1455 - D vers 1510
rabbin à Worms vers 1490

Eliezer (Süssman)
N vers 1500 - D 1551

Moshé
N vers 1485 à ? Worms

Abraham
N 1540/1545 - D 1622
parnass à Worms
Elia
N vers 1535 - D 1610/1619
Elia ben Moshe
N vers 1515 - D 1587
rabbin, talmudiste

Fromet x Leib OPPENHEIM
Süssman
N vers
1565
Joseph
N vers
1565/1570
Aaron
N vers
1570
Isaac
N vers
1575/1580
Mündle
N vers
1580

Pour conclure sur les Ballin, nous suivons la Jewish Encyclopedia, qui ne remonte pas au-delà de Elia Ben Moshe, rabbin à Worms vers 1490, et nous nous rangeons à l’avis exprimé dans Maajan, selon lequel le lien généalogique entre les BALLIN de Worms et un certain Raphaël BALLIN de Nice qui vivait au début du XVe siècle ne peut être établi (27). D’ailleurs le fait que le prénom Raphaël ne se soit pas transmis dans la prétendue descendance installée à Worms constitue plutôt une preuve a contrario de cette parenté.

Abraham EMMERICH – Abraham LANDAU

Il a été écrit récemment que le grand-père de Aaron Worms était un certain Abraham Aberlé de Worms qui succéda en 1663 à son frère Isaac Josua d’Emmerich au poste de rabbin de la communauté allemande d’Amsterdam.
Partant de là, cet Abraham serait membre de la famille Emmerich-Gompertz et descendrait de leur ancêtre Salomon fils de Mordechai Gumpel : cette hypothèse va totalement à l’encontre de ce que nous venons d’établir dans les pages précédentes. En effet, en consultant la version originale de Die Familie Gomperz (28), nous lisons bien dans le chapitre consacré aux Gomperz établis à Amsterdam que les auteurs signalent Isaak Eisik, fils de Josua d’Emmerich, qui fut nommé rabbin avant 1649, eut bien des difficultés pour entrer en possession de son poste, et décéda dans sa ville natale d’Emmerich le 12 juillet 1663 selon le Memorbuch de ce lieu. Son frère Abraham Aberle, qui résidait à Worms, fut appelé pour lui succéder ; celui-ci décéda le 6 juin 1678 à Amsterdam. Les auteurs citent ensuite les descendants d’Isaak : son fils David, son petit-fils Elieser, etc ; ils écrivent (page 326) que les deux frères sont des "descendants de la famille Gomperz", mais n’apportent aucune preuve de leurs dires, et ne proposent aucun raccord généalogique.

Aussi nous présentons plusieurs remarques :

Nous espérons que ces quelques arguments sauront convaincre nos lecteurs de la justesse de nos vues, la généalogie de ces personnages lointains demeurant une science difficile, nécessitant de nombreux recoupements qui ne permettent pas toujours de conclure et de s’attribuer les prestigieux ancêtres souhaités …

Pascal FAUSTINI 


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