Moshe Aryeh BAMBERGER
(Bruxelles 1943 - Metz 2014)


Moshe Aryeh Bamberger naît le 30 juin 1943 à Bruxelles, en Belgique. Durant la Shoah, Moshe Aryeh Bamberger est caché pendant un an par une famille non-juive.

Son père, le rabbin Yitzchok Dov Bamberger, est actif dans la renaissance de la communauté juive orthodoxe bruxelloise et directeur de l'école juive de Bruxelles après la seconde guerre mondiale. Il est le descendant du célèbre rabbin de Wurzbourg, en Bavière Seligman Bär Halevi Bamberger (6 novembre 1807-13 octobre 1878).

Moshe Bamberger étudie à la yeshiva Kol Torah à Jérusalem en Israël, puis à la yeshiva de Gateshead, dans le nord de l'Angleterre.Il obtient son diplôme de rabbin (semikha) en 1964.
En 1967, il épouse Miquette (née en 1947) la fille aînée du rabbin Gershon Cahen, le dirigeant de la yeshiva d'Aix-les-Bains. Ils auront dix fils et une fille.Après son mariage, il est membre du kollel (yeshiva pour hommes mariés) de Gateshead.

En 1973, il prend la direction de la communauté hassidique Adath Yeshurun de Metz, position qu'il occupera pendant quarante ans, jusqu'à son décès. Bien qu''il représente le judaïsme non-consistorial et ultra-orthodoxe à Metz, il saura toujours maintenir des relations très cordiales avec l'ensemble de la communauté.

A Metz, il dirige la yeshiva Shaagas Aryeh, qui porte le nom du célèbre grand rabbin de Metz. Au vieux cimetière juif de Metz, une pierre tombale récente à l'emplacement des restes du Shaagas Aryeh (1695-1785) a été posée à la suite de ses efforts de restauration et de protection des lieux sacrés. Il conservera toute sa vie un intérêt particulier pour l'histoire juive de Metz. Il publie sur les Sages de Metz (Chachmei Metz) ainsi que des manuscrits inédits du Shaagas Aryeh (sur le Talmud et ses Responsa). Il donne à chacun de ses dix fils un prénom porté par un des Sages de Metz.

Moshe Bamberger est membre de la Conférence des Rabbins européens.
Il dirige le Bet Dîn (tribunal rabbinique) de Metz. Il supervise la cacherouth à Metz avec une rigueur qui lui vaut une estime et une reconnaissance internationale.

C'est un éducateur reconnu, et il est réputé pour ses dons vocaux et musicaux qu'il a su transmettre à ses fils.

En décembre 2013, il est victime d'un accident vasculaire cérébral, et il décèdera Metz le mardi matin 18 février 2014 (18 Adar I 5774). Des funérailles ont lieu à Metz mardi soir dans sa synagogue, en présence de tous les rabbins de la région. A cette occasion, le grand rabbin de Metz Bruno Fiszon dira de lui : "ce que le Rav Bamberger zatz"al a implanté par son enseignement et son exemple (avec toutes ses qualités : sa bonté, son amour d'Israël, sa modestie….) est éternel. La Yiddishkeith (le Judaïsme) ne pourra jamais être déracinée  du cœur de ses enfants. Il a gravi des montagnes, avançant pour la Torah malgré les critiques et les obstacles ; mais toujours dans la bienveillance, la gentillesse et avec le sourire."

Le lendemain, son corps est transféré à Bnei Brak en Israël pour être enterré dans la section des Rabbins du cimetière Ponovitch.


Témoignage d'Henry SCHUMANN

Mardi 18 février 2014, 20 Adar 5774, journée funeste pour la communauté de Metz et pour tout le Clal Isroel. Nous avons mis en terre à Bnei Berak, à côté de son beau père Rav Guerchon Hakohen zats"al, notre Maitre, la Couronne de la ville de Metz, Rav Moiche Arie Halevi BAMBERGER zats"al.

Six mois après sa disparition, en écrivant ces lignes, mes larmes coulent le long de mes joues tant son absence est difficile.
Qui l'avait approche, petits ou grands, juifs ou non,  religieux ou non, croyant ou non croyant, se rendait compte qu' il avait côtoyé  un homme hors du commun peut être même un ange.
Une telle grandeur d âme, une bonté naturelle, toujours prêt à rendre service, à se déplacer à l'autre bout du monde, pour faire plaisir, pour assister a une sim'ha ou has vechalom pour un évènement triste, toujours désintéressé de la matérialité, des choses, de l argent, toujours avec un sourire et un visage rayonnant.

Il devait rester trois ans à Metz et il est resté 42 ans et j'ai eu le grand mérite de Dieu d'être son gabbaï (bedeau).
Je ne l'ai jamais vu en colère, ni contre des personnes, ni contre les institutions, jamais un mot déplacé, ni de dire ou d'écouter la  médisance ou le mensonge.

Un de ses plus grands bonheurs : le dimanche matin, il était assis sur les vieux bancs de l'Adass Yechouroun et il étudiait avec des petits garçons de 7 à 10 ans, des Michnayoth, et si on avait besoin de lui, il répondait toujours, "même si le Messie venait, je finirais mon cours d abord, les enfants avant tout".
Un si grand Rav, un si grand savant digne des plus grands d Israël assis avec des petits enfants.

Lorsqu' il priait, il déversait tant de larmes, lors des offices de Selihoth, de Roch Hachana, de Kippour, il ne demandait rien ni pour lui, ni pour sa chère épouse la Rabbanite, ni pour ses  enfants, ni pour ses petits enfants. Il implorait Dieu pour chacun de nous et intercédait auprès du Tout Puissant.

Il est arrivé à Metz en 1971, et déjà en 1972 il a crée le kollel qui fonctionne toujours. En 1976, contre vent et marées, il crée l Ecole primaire Nathanel toujours en activité. Il a crée l'Erouv, sa signature en Cacherouth était reconnue par la majorité des juifs orthodoxes. Il faut également rappeler qu'il a été le premier a initier le lait cacher en France



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