Mon grand-père Salomon GRUNEWALD,
'Hazan de "La Kageneck"
1859 - 1951
par le Rabbin Jacquot Grunewald
D'après les notes de mon père.


Né en 1859 dans un village bavarois, il a trois ans à la mort de son père.
"Selon les désirs de sa pieuse mère", il sera confié à la célèbre école des orphelins de Furth. Il a toujours été très attaché à cette école et jamais l'image du bâtiment ou de ses murs ne quittera ceux de son appartement, y compris à Limoges où il se réfugiera pendant la guerre.

Fortement impressionné par son vénéré directeur Koenigshofer et plus tard par ses maîtres les rabbins Bamberger de Würzburg et Kissingen, il fait des études musicales mais uniquement pout devenir "Shelia'h tsibour" (officiant), sa manière de servir Dieu.

Il épouse Jeannette Wissmann, fille du rabbin Loeb Wissmann, descendante du fameux Reb Shimsche (?) Wien.

En 1894, la jeune communauté de Ets Haïm à Strasbourg, dirigée par le rabbin Buttenwieser [son petit fils Arié Biitan sera mon voisin de siège dans la synagogue "Amalia" à Jérusalem… J.G ] lui-même élève du rabbin Loeb Wissmann, s'assure des services du "Cantor Salomon Grunewald". Là, grâce à ses capacités, à sa belle voix, à son "'hazonous" d'une rare variété, il se donne corps et âme à son ministère. C'est dans la "rue kageneck" qu'il récitera les prières pendant plus de 50 ans. Ce sont non seulement les offices des Fêtes et des Yamim Nauraïm (jours de pénitence) qu'il célébrait  de façon saisissante et émouvante - il avait toujours refusé les tendances à l'effet - chaque office  du Vendredi-Soir et du Shabath portait le cachet d'une solennité dont les fidèles lui savaient gré. 

Selon le témoignage d'Israël Lévi, grand rabbin de France, à l'écoute des Kinoth que Salomon Grunewald avait psalmodié à l'hôtel cachère du Hohwald : "Cette fois Tisha-beav a été pour moi presque un Yom tov (jour de fête)".

Nombre d'étudiants ont gardé le souvenir de l'ambiance rayonnante des repas du Vendredi soir, du Shabath et des fêtes à sa table. Les souffrances et les déceptions de lui furent pas épargnées, mais il sut les surmonter grâce à sa foi.
C'était un admirateur de R. Shimshon R. Hirsch dont il se faisait lire le commentaire encore dans sa 91e année, celle de son décès.

Salomon Grunewald était aussi Sho'heth ou-bodek (sacrificateur rituel des animaux) et il fut élevé, à titre honorifique au titre de Morénou-Rav (notre maître le Rabbin).

Il est décédé le 26 heshvan 5712 (25 novembre 1951) et il a été enterré au cimetière Etz Haïm à Strasbourg.


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