Mémoires d'un ancien YITE-YINGLE
par Robert SOMMER
Extrait d'une brochure publiée par Robert Sommer za"l en 1978 à l'intention de sa famille - les sous-titres sont des éditeurs du site
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Mes grand-parents

Mon grand-père Joseph Sommer
Joseph Sommer
Joseph Sommer n'était pas n'importe qui. Né en 1841 dans le village de Herrlissheim, Bas-Rhin, il avait fait de bonnes études hébraïques, parlait et écrivait fort bien le français et l'allemand et aurait fait belle carrière s'il n'avait eu un terrible caractère. Coléreux, rancunier, se fâchant pour un oui, pour un non, incapable de se taire, doué pour décocher les épithètes les plus blessantes, il avait perdu un nombre incalculable d'emplois. Il avait été ministre-officiant dans une quinzaine de communautés du pays de Bade, d'Alsace, de Lorraine, de Champagne et finalement à Paris où il débarqua le 6 mai 1880, avec femme et six enfants. Comme il se disputait aussi fréquemment avec les propriétaires qu'avec les rabbins et présidents de communautés, il occupa à Paris (de 1880 à 1917) une vingtaine de logements.

Tout différent était mon autre grand-père. Je l'ai fort peu connu (j'avais 7 ans et demi lorsqu'il mourut et n'eus jamais avec lui de familiarité comparable à celle que j'avais avec Joseph Sommer, il ne parlait guère que le yiddishdaitsh , ne m'emmena jamais à la shoul et ne quittait point sa maison). Mais, dans le demi-siècle qui suivit sa mort, ma mère, mes oncles me le dépeignirent fréquemment et en détail.

C'était un homme honnête, d'une honnêteté scrupuleuse passant avant tout. D'autres étaient plus intelligents, plus instruits, donnaient à. leur famille plus de bien-être, prenaient davantage de risques. Lui n'économisait pas par avarice mais avait de l'avenir une peur panique. Ne jamais faire de dettes, tel était le principe essentiel et jamais ce commerçant n'accepta une traite (qui prouve qu'on pourra payer à l'échéance ?). Qu'importe la médiocrité du train de vie, ce qui compte c'est de mettre de l'argent de côté.

Il était patriote ; chaque année, en Alsace, il posait le 14 juillet sur son balcon un drapeau tricolore, récoltait 24 heures de prison et recommençait l'année suivante.

De novembre 1875 à avril 1879 (41 mois) étaient nés quatre enfants lorsque, huit jours après la quatrième naissance, ma grand-mère mourut de fièvre puerpérale. Peu après, mon grand-père se remaria et, en avril 1881, venait au monde un cinquième enfant. Sa deuxième femme (que toujours j'appelai : grand-mère et que les quatre enfants du premier lit aimèrent et aidèrent comme une mère - à la mort du père, tous les quatre renoncèrent à la succession en sa faveur) était sèche et assez égoïste. Née en 1849, elle avait été (avant la guerre de 1870) employée chez une modiste à Fontainebleau, puis elle était rentrée chez ses parents à Horbourg, Haut-Rhin. L'une de ses soeurs, Julie, avait épousé Moïse Lévy, frère de mon grand-père, épicier à Langensoultzbach (le magasin - je le vis - était minuscule, on y vendait le sucre en pain, qui voulait de l'huile devait apporter son litre et transvaser sans renverser n'était pas une petite affaire). Lorsque mon grand-père devint veuf, Louise, soeur de Julie, fit ce qu'on appelait un doppelter shiddish , c'était alors assez fréquent (des cousines de ma mère eurent encore moins d'imagination et les trois soeurs épousèrent trois frères).

Plutôt la mort que des dettes

Pourquoi aurait-on cherché au loin ? Ce n'est pas par inclination, moins encore par amour qu'on se mariait (et la passion eût été jugée indécente). Cent fois, ma mère, mes oncles m'ont répété que la vie est chose dure, pénible ; un siècle plus tôt Saint Just avait dit que le bonheur était une idée neuve, mais dans ma famille, on n'avait jamais entendu parler de Saint Just. Pour mes grands-parents (à la génération suivante, le tableau était modifié) se donner du plaisir ne venait pas à l'esprit ; le mot : vacances désignait un concept inconnu ; ni bibliothèque, ni collection quelconque, ni plaisir du vêtement, ni repas au restaurant, en un mot, pas la moindre jouissance mais le travail, le travail d'un bout de la vie à l'autre, non pas pour s'enrichir mais parce qu'il était une fin en soi. Aller au café, fumer, aller au théâtre eût été de l'épicurisme. Des enfants ? On en avait eu beaucoup mais on avait tiré la leçon et à la génération suivante, ce fut l'enfant unique,

Le travail et l'honnêteté, plutôt la pauvreté que la roublardise et plutôt la mort que des dettes. En 1905, un oncle de ma mère, marchand de chaussures à Nancy, ne put faire son échéance ; bien qu'il eût une femme et cinq jeunes enfants, il se suicida. Trente ans plus tard, un ami de mes beaux-parents, imprimeur à Paris, placé dans la même situation, agit de même manière, non dans un moment d'énervement, mais après avoir, d'une écriture fort régulière, expliqué sa détermination dans une lettre adressée au commissaire de police.

Cette conception d'une existence austère, probe, dépouillée de toute jouissance, allait trouver une extraordinaire application : ma mère et sa soeur étaient sans fortune, leur père n'avait pas les moyens de les doter, comment donc se marieraient-elles ? Mes oncles, Jacques, né en 1876, David en 1879, partirent donc vers 1895 pour la Louisiane (une semaine de bateau du Havre à New-York, une seconde semaine de New-York à La Nouvelle Orléans et, bien entendu, à fond de cale) où vivait un frère de leur mère, dans un village appelé Klotzville. Ils y travaillèrent comme des galériens, sans même se donner jamais le plaisir d'une cigarette, pendant une dizaine d'années, dans le but unique de doter leurs soeurs. Fanny reçut en 1902 cinq mille Francs, Julie en 1905 dix mille. Après quoi, sans avoir gardé un sou pour eux, ils rentrèrent en Europe : "Mission accomplie...".

(...)

La solidarité juive

En cette époque où la Sécurité Sociale n'avait pas encore été inventée, les yits se serraient les coudes en complète fraternité ; pour pauvre qu'on fût, on prêtait de l'argent à qui vous en demandait. S'il survenait une maladie, un deuil, les amis, les voisins trouvaient naturel de prendre chez eux pendant tout le temps nécessaire les enfants du malade, du défunt.

Parallèlement aux initiatives privées, la communauté avait créé un réseau très dense d'institutions (1) dont la plus ancienne (elle existe toujours) avait été fondée en 1809 - et je suis de ces rêveurs pour lesquels cette année est moins importante par la victoire de Wagram que par la naissance du Comité de Bienfaisance Israélite de Paris. Nombreuses étaient les sociétés de secours mutuel qui, moyennant une cotisation d'une vingtaine de francs par an, donnaient les soins médicaux, dentaires, pharmaceutiques, prenaient à leur charge l'achat d'un terrain au cimetière. Pendant les sept jours de deuil le minyan était assuré non par des professionnels mais par des bénévoles. La plus ancienne de ces sociétés (elle avait été créée en 1812) était le Mont Sinaï dont mon père, puis un de mes oncles furent les animateurs pendant une vingtaine d'années.

(...)

Oncle Léon

Deux enfants donnèrent à mes grands-parents de grandes joies, Léon et mon père. Léon, après avoir passé quatre ans au talmud torâ de la rue Vauquelin puis trois ans au Séminaire, sortit en 1901 avec le grade (qui n'existe plus) de sous-rabbin. Il fut nommé à Giromagny, près de Belfort, aux appointements de cinquante francs par mois, moins un franc pour chaque faute qu'il ferait le samedi matin dans la lecture de la torâ . Bien entendu, chaque samedi, le trésorier de la communauté ouvrait grandes ses oreilles et surveillait bien sur son ' houmash...

Mon père en 1926
Mon pere
L'année suivante il fut nommé à Tours où il devait demeurer jusqu'au jour de sa mort. Il n'était pas plus pieux que les autres rabbins de l'époque et plutôt moins, mais grâce à d'extraordinaires qualités humaines, il parvint à agrandir singulièrement l'importance de ses fonctions. Chargé du rabbinat, officiant, jugulateur, péritomiste, traducteur-juré, consul des Pays-Bas, membre du Consistoire Central, aumônier militaire, chevalier de la Légion d'Honneur, titulaire de maintes autres décorations, il fut pendant une trentaine d'années le seul représentant du judaïsme dans un territoire qui couvrait plus d'un quart de la France, entre Paris et Bordeaux, entre Brest et Lyon, il courut sans relâche, circoncisant, mariant, enterrant. Lorsqu'on 1937, il mourut subitement, des milliers de personnes suivirent, en pleurant, le char funèbre et, selon le mot d'un de ceux qui prirent la parole au cimetière, "Cet homme qui n'avait plus d'enfants - deux étaient morts en bas âge - laisse plus d'orphelins qu'un père de famille nombreuse".

L'autre enfant qui donna à mes grands-parents beaucoup de satisfaction, ce fut mon père qui, pendant toute leur existence, fut un fils affectueux, sérieux, travailleur, intelligent et honnête... et j'aurai la vanité d'ajouter ceci : l'un des bonheurs qu'il leur donna, ce fut l'enfant, le yite-yingle qui accompagnait son grand-père à la shoul le vendredi soir et y chantait ki shéshess yâmim.

La vie juive en Alsace

Avant de décrire la vie juive (ou, mieux, la vie yit) de mes grands-parents et de mes parents à Paris, rappelons d'abord comment les choses se passaient en Alsace.

Alphonse Lévy - Les oeufs de Pâque de la grand-mère
Oeufs de Paque
Au village, on vivait en bonne intelligence avec les chrétiens qui, presque aussi bien que vous, connaissaient le sens des mots kosher , treyfe, shäshten, goy , etc... (et, de même qu'en argot, les mots cessent d'être employés dès qu'ils sont compris par le voisin, on avait substitué à goy le terme d' ârel). Du ghetto(ou, plus exactement, du judenviertel ), on était sorti cent ans auparavant et l'on était dénué de tout complexe d'infériorité, on était conscrit et électeur comme les autres. J'ai connu, il avait alors plus de 90 ans, un yit demeuré dans son village après avoir fait la guerre de... Crimée, d'autres s'étaient battus on Indochine au temps de Jules Ferry et, à Paris, le père d'un de mes oncles portait à la boutonnière le ruban vert et noir des anciens combattants de la guerre de 1870. On n'était pas des Juifs en France, on était des Français israélites, on ne se sentait pas un corps étranger dans la nation, on était un des éléments, une des composantes.

D'autre part, si en Europe Orientale la rigidité des observances a, trop souvent, rendu athées les fils d'hommes très pieux, si les enfants se sont, à corps perdu, lancés dans des mouvements révolutionnaires, ici rien de semblable, il n'y a pas eu de cassure entre les générations, mais une évolution.

L'impression que m'ont laissée mes conversations avec mes grands-parents et mes parents, mes voyages en Alsace (le premier en 1912, puis en 1919, 1920, 1923, 1924, 1925), l'image que présente la littérature : Ma jeunesse d'Alexandre Weill, Daniel Stauben, Erckmann-Chatrian, les dessins d'Alphonse Lévy et, last but not least, La double demeure d'Albert Neher, tout concorde. Le yit alsacien du 19ème siècle était pieux, pauvre, père de famille nombreuse. On vendait de la pacotille (fils, boutons, coupons d'étoffé), on allait de foire en marché pour vendre du bétail, dans un petit magasin on aunait du drap, tout cela avec une honnêteté parfaite. On partait, au début de la semaine, en emportant dans son bissac ses tefiline et de quoi se nourrir ; le vendredi on rentrait à la maison, le bénéfice de la semaine servait à acheter le poisson et la viande du sabbat.

On n'était pas bégueule, les plaisanteries n'effarouchaient pas, mais l'adultère, en acte ou même en pensée, était aussi inconcevable que l'assassinat. Les voisins chrétiens appréciaient les matzeknepflish, on allait leur en porter en leur recommandant bien de rendre les assiettes sans les avoir lavées, en échange ils offraient des oeufs de pâques en chocolat et si Pâques coïncidait avec Pâque, on s'empressait d'enfouir ces chocolats au grenier en attendant le rumpelsnacht , nuit du 22 au 23 nissan où il fallait ranger la vaisselle yomtevtig et ressortir l'autre, la 'hometztig. A Reichshoffen, le village de ma mère, c'était une soirée de liesse pour tous les enfants. Quoi de plus amusant que d'aider à transbahuter en évitant d'ébrécher (d'ailleurs il n'y avait guère à craindre car on était trop pauvre pour posséder de la porcelaine).

Mais, pour les enfants de mon grand-père, c'était un soir triste car on avait yohrzeit pour ma grand-mère et, dès la fin de l'après-midi, le père disait : "Et maintenant, mes enfants, changez vos vêtements, quittez vos habits de fête car ce soir vous avez yohrzeit." Cette date, ils ne l'oublièrent jamais, j'ai écrit : jamais. Pendant quatre vingt-quatre ans, en Alsace, en Louisiane, à Paris, dans les tranchées pendant la guerre de 1914, en zone sud pendant la seconde guerre, chacun des quatre enfants s'en alla dire kaddish pour une mère qu'aucun d'eux n'avait connue (à. sa mort, l'aînée avait à peine trois ans et demi) et, en 1963, ils étaient encore réunis tous les quatre à l'oratoire de la Victoire. Si, dans la vie ou dans la littérature, vous connaissez un semblable exemple d'amour envers une inconnue, d'un amour qui ait duré quatre vingt-quatre ans, dites-le moi, car moi je n'en connais point.

Destin des Juifs hors d'Alsace

Ainsi, en Alsace, en Lorraine, c'était une orthopraxie presque totale.

Mais, pendant que les Juifs de Russie, de Pologne, des Balkans, s'en allaient vers l'ouest pour y chercher le droit de vivre et aussi la possibilité de faire fortune, pendant que les Juifs du Bassin méditerranéen s'en allaient, eux aussi, vers l'ouest, souvent vers l'Amérique du Sud, les yits d'Alsace et de Lorraine faisaient, comme les autres, leur marche vers l'occident. Pour que les filles apprennent bien le français, on les envoyait dans une pension à Nancy ; les filateurs de Mulhouse s'en allaient, au lendemain de la guerre de 1870, à. Elbeuf et à Rouen ; les marchands de bestiaux s'installaient à Châlons-sur-Marne, à Epernay, à La Ferté-sous-Jouarre, à Fontainebleau, à Chartres ; les marchands de fourrage les suivaient et surtout on venait à Paris, vendre de la draperie, des chaussures, autre chose. Un villageois de Dambach créait les Galeries Lafayette, le fils d'humbles parents devenait un Léon Blum, mais, dans la majorité des cas, on était, on restait - au début - de petites gens.

Ma mère en 1926
Ma mere
(...)

Le vendredi soir, ma mère allait à la shoul, toute proche de notre logement ; elle y rencontrait des connaissances ; on bavardait avant l'office, après l'office et surtout pendant l'office. Le samedi matin on n'y allait pas, comment y aurait-on été ? Mon père était à. son travail, moi à l'école sans que jamais mes parents m'aient dit que c'était un jour différent des autres. Lorsque, vers 1928, le commandant Armand Lipman publia un livre sur l'observance du sabbat et qu'un exemplaire tomba entre les mains de mon père, il écrivit sur la page de garde ces mots qui résumaient sa pensée sur ce sujet : "Pour observer le sabbat, il faut être rabbin ou commandant".

On allait au restaurant, dans n'importe quel restaurant. Chez Drouant, devant la gare de l'Est, il y avait des plats réputés, la petite marmite (pot au feu au fromage râpé), la sole Drouant (sauce aux crevettes). On allait aussi à la "garkish", chez Hirshele, rue N.D. de Nazareth, chez Spira, rue d'Aboukir. C'étaient des gargotes (non en boutiques mais en étage, avec des escaliers sordides) où l'on ne servait que de la nourriture yit . A cette époque, à Paris, ce mot ne recouvrait qu'un judaïsme alsacien ; on ne connaissait pas le poisson farci ou le borsht, moins encore le couscous ou le merguez mais seulement le yite fish (carpe à l'alsacienne), boeuf nature, boeuf rôti, veau rôti (le poulet était un mets de luxe). Ces restaurants n'étaient fréquentés que par des yits, sans être kasher pour autant, le patron trouvait normal de faire la cuisine le sabbat et d'encaisser l'argent.

Mes grands-parents, mes parents, leurs amis savaient bien qu'en Alsace on avait une soukkâ, un loulav , un mikvé , etc... mais c'était un axiome qu'à Paris, de telles choses n'existent pas, sont devenues désuètes et je n'ai jamais entendu quiconque en regretter l'absence (d'ailleurs toute relative car on pouvait facilement trouver un bain rituel rue Vilichardouin). A quoi bon . Des règles comme celles de la tahârat hamishpâ'hâ n'étaient pas enfreintes, elles étaient ignorées. Du moment qu'on avait remplacé la bougie par le gaz et le broc par des tuyaux, cette "coutume" (sic) avait cessé d'exister. Aller à la shoul, observer kippour ne constituaient pas des actes de foi, des démarches intellectuelles ou affectives, mais des habitudes. Et si j'abandonnais, que penserait mon voisin à la synagogue ?

Voici deux petits faits que je crois éclairants : plusieurs de mes oncles étaient marchands de chaussures et souvent un client venait demander un modèle, une pointure, une largeur qu'on n'avait pas en magasin, mais que possédait un des frères ; sous un prétexte quelconque on priait le client de revenir le surlendemain et, le samedi venu, l'un des frères allait à la shoul en portant à l'autre le 37 Richelieu, troisième largeur. Vingt fois je les ai vus agir ainsi et c'était pour eux la chose la plus naturelle du monde.

Autre historiette : lorsqu'arrivait rosh hashânâ on plaçait dans la vitrine un calicot : "Fermé pour inventaire jeudi et vendredi de cette semaine, samedi de la semaine prochaine, en cas d'urgence s'adresser à la concierge". Jamais on n'avait pensé qu'il est impossible de commencer un inventaire puis de l'interrompre pendant sept jours.

Robert Sommer en 1972
Robert Sommer

(1) Sur ce sujet, on trouvera maintes précisions dans les livres de Léon Kahn qui fut, à cette époque, secrétaire du Consistoire Israélite de Paris. Retour au texte


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