Biographie de Jean-Frédéric OBERLIN
par Bernard Keller
1740 - 1826


Tablettes chronologiques
Extrait de Camille Leenhardt,
La vie de J.-F. Oberlin, Berger-Levraut , Paris-Strasbourg, 1911
1740 31 août : naissance de Jean-Frédéric Oberlin. Il est baptisé à Saint-Thomas de Strasbourg le 1er septembre.
1755Le 20 septembre Oberlin est reçu au nombre des étudiants de l'Université protestante de Strasbourg.
1758Oberlin reçoit le grade de bachelier (6 avril).
1760Oberlin écrit son acte de consécration à Dieu (1er janvier).
1762Le pasteur Stuber fait imprimer son alphabet méthodique. Oberlin devient précepteur chez Ziegenhagen.
1763 Oberlin est reçu docteur en philosophie. Le 4 novembre, naissance de Louise Scheppler.
1765Oberlin quitte la maison de Ziegenhagen. Il est très frappé par la mort d'un de ses frères.
1766Oberlin fait l'achat d'une collection d'objets d'histoire naturelle et fonde ainsi son cabinet.
1767Stuber reçoit vocation à la cure de Saint-Thomas à Strasbourg. Oberlin, après avoir accepté une place d'aumônier y renonce et accepte la cure de Waldbach. Il est nommé le ler avril et s'installe aussitôt après avoir recu la délégation pastorale.
1768 5 juin : fiançailles d'Oberlin avec MIle Witter. Le 6 juillet, son mariage.
1769La maison d'école de Waldbach est bâtie. En septembre Sara Banzet devient la première conductrice. Le 24 décembre naît le premier enfant d'Oberlin , Emmanuel-Frédéric, mort en 1771.
1770Oberlin renouvelle le 1er janvier son acte de consécration. Le 6 mars, il perd son père.
1771Juillet : prise de possession du Ban-de-la-Roche par le baron de Dietrich, Stedtmeisteir de Strasbourg.
17722 janvier : Oberlin a un second fils, Frédéric- Jérémie.
1773Naissance de Frédérique-Salomé, fille d'Oberlin, morte en 1776.
1775Naissance de Fidélité-Caroline, fille d'Oberlin. - Couronnement de Louis XVI.
1776Naissance de Charles-Conservé, fils d'Oberlin.
1777Relations d'Oberlin avec l'Institut d'éducation de Basedow.
1778 Séjour à Waldbach du poète Lenz. - Naissance de Henri-Geofroi, fils d'Oberlin.
1779Naissance de Henriette-Charité, fille d'Oberlin.
1780Août. Voyage d'Oberlin en Allemagne.
1781Naissance de Louise-Charité, fille d'Oberlin.
178230 janvier : fondation de la Société chrétienne. - 2 avril. J.-G. Claude, ancien de Waldbach, meurt âgé de soixante ans. Oberlin l'appelait : « Mon aide dans toute bonne entreprise". Naissance de Frédérique-Bienvenue, fille d'Oberlin.
178317 janvier : mort de Mme Oberlin. - Louise Scheppler, conductrice ambulante, commence à aller à Rothau.
1786Oberlin tracassé sous prétexte qu'il favorisait l'émigration.
1787 Ordre venu de Paris de créer une assemblée municipale qui serait composée du seigneur ou de son délégué, du pasteur et de neuf notables. -Le 16 novembre, mort de la mère d'Oberlin à l'âge de soixante-neuf ans. - Première visite de l'abbé Grégoire au Ban-de-la-Roche.
179321 janvier : mort de Louis XVI.- Oberlin "père des proscrits". -Les familles nobles de l'Alsace trouvent un asile au Ban-de-la-Roche. - 27 août : mort héroïque de Frédéric-Jérémie Oberlin. - 15 décembre : Oberlin cité devant le Comité de Sûreté publique de Strasbourg.
1791Oberlin interdit de ses fonctions par le gouvernement révolutionnaire, établit le club populaire. - 20 janvier au 30 mars : Oberlin a une grande maladie. - 28 juillet : il est arrêté et mené à Schlestadt avec M. Bœckel, pasteur à Rothau.
179522 mars : le culte est rétabli.
179730 janvier : mort du pasteur Stuber.
1799Henri-Geofroi quitte Strasbourg le havresac sur le dos comme un conscrit.
1804Voyage d'Oberlin à Mulhouse, chez sa fille, Mme, Witz. - Voyage à Saint-Dié, où Oberlin allait parfois visiter hôpitaux et prisons.
18081er octobre : installation de Charles Oberlin par son père, à Rothau.
1810Mention honorable accordée à Oberlin par le sous-préfet Cunier. - Fête pour son anniversaire.
1811Maladie d'Oberlin.
1813Oberlin reçoit un sauf-conduit russe - 17 juin.
181416 janvier : consécration d'Henri-Geofroi Oberlin1816. Le 1er septembre. Oberlin décoré de la Légion d'honneur.
1818Oberlin recoit la médaille de la Société d'Agriculture de France.
18261er juin: mort d'Oberlin. - 5 juin : ses obsèques.
OberlinLe pasteur Jean-Frédéric Oberlin et son frère, l’universitaire Jérémie-Jacques sont nés dans la maison occupée actuellement par le pâtissier Christian rue de l’Outre à Strasbourg. Une plaque qui le rappelle a été inaugurée par Mme Catherine Trautmann sur la façade qui donne place du Temple-Neuf.

Le père Oberlin était professeur au Gymnase, et Jean-Frédéric, "Fritz ", étudia dans cet établissement puis à l’université de Strasbourg (voir les dates ci-dessous). On sait qu’il s’est décidé alors pour une vie consacrée au service de la foi chrétienne car on a de lui un "acte de consécration" qu’il a rédigé à l’âge de vingt ans. Il y écrit, entre autres : "Dieu saint, je me donne à Toi de la manière la plus solennelle". Toutefois, hésitant encore sur la forme de son engagement, il se forma dans diverses disciplines, tout en gagnant sa vie comme précepteur dans la famille du docteur Ziegenhagen qui lui apprit les rudiments de la médecine.

Au moment où J.-F. Oberlin venait de répondre positivement à un appel à devenir aumônier militaire, charge qui convenait bien à son tempérament d’homme d’action, un autre appel lui fut adressé pour être le pasteur des cinq villages du Ban-de-la-Roche. Un remplaçant trouvé pour l’aumônerie, il s’installe à Waldersbach en 1767.

Il en sera le pasteur pendant 59 ans, assumant toutes les fonctions que lui dictaient son sens de l’humain et celui de ses devoirs chrétiens : conducteur d’une communauté, initiateur d’un système scolaire en avance sur son temps, moteur d’une agriculture et d’une industrie qui permirent aux habitants de mieux vivre dans une contrée humainement et économiquement isolée. L’un de ses mérites aura été de la désenclaver en promouvant des travaux collectifs pour aménager les voies d’accès au Ban-de-la-Roche.

Il lui aura fallu traverser l’époque des grands bouleversements politiques de la fin de la monarchie, de l’instauration successive de la République, l’Empire et de la Restauration : tout au long de ces changements, il aura su rester un responsable attentif aux besoins des plus humbles et un chrétien d’une grande fermeté. La dimension spirituelle de ses conceptions était pour lui indissociable d’une activité littéralement au ras du sol. Il exprimait cette ligne de conduite par cette phrase : "Et plus bas et plus haut !".

La maison qu’il a occupée à Waldersbach a été le logement de fonction des pasteurs qui lui ont succédé. Jusqu’en 1999, date à laquelle cette maison a été mise en chantier pour être le Musée Oberlin de Waldersbach. Grâce à une muséographie qui exploite un très important fonds de matériels et d’archives, les visiteurs pourront rencontrer le pasteur Jean-Frédéric Oberlin tel qu’en lui-même


Relations judéo-chrétiennes
 
         
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