HISTOIRE DE L'IMPRIMERIE HEBRAIQUE EN ALSACE
petite histoire d'une grande technique
rabbin gérard weil
Extrait du Bulletin de nos Communautés 1957 - 13eme année n°12-21juin ; n°13-5juillet ; n°15


On ne peut pas, à proprement dire, parler d'une invention. il faut plutôt parler d'une évolution d'une technique, ou du développement d'une technique.
Certain nombre de techniques nous viennent d'Extrême-Orient. L'imprimerie est née à la fin du 8ème siècle au Japon.
Le plus ancien texte imprimé connu est un texte boudhiste de 888. L'impression des oeuvres classiques de Confucius est achevée en 930. Au 13ème siècle, l'Asie Centrale connaît l'imprimerie, puis ensuite celle-ci vient jusqu'en Egypte.
La typographie, ou "art d'imprimer avec des caractères mobiles", est inventée en 1045 par Pi-Sohêng. La typographie avec des caractères en métal succédant à ceux taillés clans le bois, est découverte en Corée en 1390.

En Occident, les lettres séparées pour tracer les initiales des manuscrits sont connus à Engelberg en 1147, les blocs à imprimer à Ravenne en 1289, les lettres séparées en métal à Limoges en 1381, à Anvers en 1417, et en Avignon en 1444.
En effet, en même temps que Gutenberg faisait ses premiers essais typographiques à Strasbourg, en Avignon un juif nommé Davin de Caderousse essayait de créer la première imprimerie hébraïque.
Des contrats conservés en cette ville font état d'une association entre un orfèvre de Prague du nom de Procope Waldfoghel et Davin, juif de Caderousse. Procope s'engage à tailler dans le métal des lettres hébraïques et à fournir tout le matériel à celui à qui il a appris "l'art d'écrire artificiellement". Rien, hélas, ne fut conservé de ces tentatives infructueuses et n'eussent été retrouvés ces contrats au début du siècle, nous serions dans l'ignorance de tels essais.

A Strasbourg, et ceci nous est révélé par les minutes d'un procès, dès 1439 un certain Jean Gensfleisch dit "Gutenberg", avait fondé une association destinée à créer une imprimerie. A vrai dire celui qui passe pour l'inventeur de l'imprimerie ne fit que perfectionner une technique déjà connue. Il la rendit surtout techniquement utilisable grâce à des procédés de son invention comme la presse à bras et les cadres à composer. C'est par son génie et sa persévérance que l'imprimerie partit de Strasbourg à la conquête du monde.

Le nouvel art se répandit rapidement ; après Mayence et la vallée du Rhin, il arrive en 1464 en Italie. en 1469 à Paris, en 1479 à Oxford.
Mais il faudra attendre le 5 février 1475 pour que Garton imprime à Reggio de Calabre un commentaire de Rachi au Humasch (Pentateuque), premier livre hébreu imprimé, sitôt suivi, le 3 juillet de la même année, par l'Arba'a Turim de Jacob b. Asher chez Meshullam Cosi à Pieve di Sacco.

Le premier ouvrage imprimé en hébreu

Ce qui peut caractériser les impressions hébraïques en Alsace, du moins celles qui nous furent conservées, est le fait qu'elles ne sont presque jamais des textes totalement hébreux.
Alors qu'en Italie ou dans certaines parties de l'Allemagne et de la Pologne, les juifs vivent mêlés aux non-juifs, en Alsace, s'ils habitent la campagne, ils ont été bannis du centre intellectuel qu'est la ville de Strasbourg.
Les textes qui sont imprimés dans ces régions, s'ils sont bien dans la voie de l'humanisme, sont exclusivement destinés à un public non-juif. Ces étudiants et ces maîtres ne sont jamais, comme en Italie, par exemple, ou à Bâle, en contact avec un maître juif. Les manuels devront donc pallier le manque de maîtres adéquats. L'intimité totale des maîtres juifs et de leurs élèves non-juifs crée en Italie un besoin d'ouvrages, d'impressions hébraïques pour répondre à toutes les formes de l'enseignement et des recherches. C'est à cette intimité que nous devons les plus belles des impressions du Talmud. de la Bible Massorétique et des ouvrages classiques.
Le problème est tout autre à Strasbourg et pour son Université. Depuis 1386 les juifs sont chassés de Strasbourg, en 1523 Wolfgang Fabricius Capiton, prévôt du chapitre St-Thomas, devient professeur d'hébreu. A partir de lui, un enseignement régulier de l'hébreu existera à Strasbourg.

Gravure illustrant le livre d'Isaïe qui accompagne la grammaire hébraïque de Conrad Péllican
xMais le premier ouvrage imprimé en hébreu à Strasbourg, s'il fut écrit à Tubingen en 1501 par intérêt d'humaniste, fut imprimé à Strasbourg en 1501 pour justifier une fraude.
Jean Schott, imprimeur originaire de Strasbourg, descendant de Jean Mentelin, un des premiers imprimeurs de cette ville, avait imprimé en 1503 à Fribourg en Brisgau un ouvrage de Grégoire Reisch intitulé : Margarita Philosophica.
Cet ouvrage était le compendium de toute la science du moyen âge. Arrivé à Strasbourg, en 1504, Schott se met en devoir de publier une deuxième édition de cet ouvrage, qui paraîtra le 16 mars 1504, comme pour l'édition de Fribourg à la cinquième page, Schott présente un alphabet hébreu qui est réalisé à l'aide d'une planche gravée sur bois.
Mais un de ses confrères, Jean Grüninger, rompant le gentleman agreement qui voulait que les imprimeurs respectent les productions de leurs concurrents, met tout en oeuvre et publie une contrefaçon de cet ouvrage le 25 février 1504, soit près d'un mois plus tôt que Schott.
Pour tromper le public. Grüninger transforme le titre de l'ouvrage et y insère la petite grammaire hébraïque du frère mineur Conrad Pellican de Rouffach.
Ne possédant pas de caractères hébreux, Grüninger est obligé de faire graver sur bois les expressions hébraïques, les paradigmes des verbes, ainsi que le texte d'Isaïe qui, dans la dernière partie de son ouvrage, servira de texte d'étude. Cette petite grammaire est complétée par un glossaire trilingue : hébreu-latin-grec.
Les mots grecs, imprimés en Alsace depuis 1497 chez Grüninger, sont déjà en métal coulé, alors que la partie hébraïque, impression dite xyllographique, est taillée dans le bois. par lettres, mots, phrases ou pour le texte d'Isaïe par page entière.
Grüninger publiera encore 3 rééditions de sa contrefaçon (1508-1512 et 1515), mais dès 1508, la grammaire hébraïque est tronquée et seul paraît la partie traitant de la phonétique et propre à enseigner la lecture ; la grammaire, le texte d'Isaïe et le glossaire ont été supprimés.

wolfgang köpfel et jean herwagen

Marque d'imprimerie de Wolfgang KÖPFEL
Wolfgang Fabricius Capiton, de son vrai nom Köpfel, fils d'un forgeron, conseiller de la ville de Haguenau, avait étudié la médecine à Ingolstadt et à Fribourg où il fut reçu docteur en médecine, puis en 1519 docteur en droit. Reçu docteur en théologie, il fait des cours d'exégèse, rédige une grammaire hébraïque avec un psautier hébreu. En 1523 annobli, il se retire, à Strasbourg au chapitre St-Thomas et dans les querelles religieuses, il se range aux côtés de Zell et de Bucer, se marie en 1524, année de son élection à la chaire de St-Pierrele-jeune. Pour publier ses ouvrages, il fera appel à son neveu Wolfgang Köpfel dit Wolfius Céphalus à la manière des humanistes.

Entre 1524 et 1529, Köpfel publiera quatorze ouvrages de Capiton dont la deuxième édition de sa grammaire hébraïque, la première étant parue à Bâle.
Pour imprimer les ouvrages de son oncle, Köpfel est obligé d'emprunter ou peut-être d'acheter des caractères. Il utilisera des caractères de Rashi taillés spécialement pour l'imprimerie. Ce sont là de vrais caractères typographiques en plomb, les premiers utilisés à Strasbourg, mais non pas les premiers utilisés en Alsace. Cet honneur revient à Thomas Anshelm de Haguenau dont nous reparlerons à l'occasion de l'histoire des imprimeries de Haguenau.

Köpfel était spécialisé dans l'impression des textes en langues étrangères et notamment en grec, il publiera en cette langue la Bible complète. Il emploie comme prote Jean Lonicer, excellent hébraïsant qui avait déjà travaillé comme prote chez l'imprimeur Knobloch. Son imprimerie était située sur le marché aux chevaux, au lieu dit "zur Steinbruck", actuellement Place Broglie, non loin du pont jeté par-dessus le fossé qui, passant devant la mairie actuelle, se déversait dans l'Ill devant l'ancienne maison des douanes, près du collège épiscopal (1).

Köpfel n'eut pas seul l'honneur d'imprimer les ouvrages de son oncle, il le partagea avec Jean Herwagen, dont l'atelier se trouvait rue Ste-Elisabeth.
En 1528, Herwagen publie la traduction latine de Capiton et son commentaire au livre du prophète Osée. Capiton dédie son ouvrage à Marguerite de Navarre, la soeur du roi Henri, dont l'intérêt pour les études bibliques avait été révélé aux Strasbourgeois par Jacques Lefèvre d'Etaples, premier traducteur de la Bible complète en français, lors de son séjour en Alsace.

Ce qui caractérise toute cette forme d'édition, c'est le mélange des écritures. Les lettres, mots ou corps de phrases en hébreu ou en grec interviennent dans l'exposition du commentaire latin, quand l'auteur juge nécessaire d'apporter, pour la meilleure intelligence du texte, l'expression à expliquer. L'auteur travaille sur un texte orginal en langue hébraïque, vraisemblablement manuscrit, il n'a pas besoin pour son oeuvre de publier le texte original, son désir est d'apporter un commentaire à son public et une traduction personnelle à partir d'un texte original. C'est par honnêteté intellectuelle, ou pour faciliter la recherche de l'élève instruit que l'auteur, suivi en cela par l'imprimeur, insère dans son texte ces caractères étrangers.

D'où proviennent ces caractères ? L'édition d'ouvrages hébraïques en Alsace, nous l'avons vu, ne justifie pas pour ses besoins la taille et la fonte de nombreux caractères. S'ils ne sont ni taillés ni fondus en Alsace, comment les imprimeurs Strasbourgeois se sont-ils procurés ces caractères?
Examinant ceux dont se servent les imprimeurs strasbourgeois, on peut affirmer qu'ils appartiennent au groupe des caractères utilisés à Bâle. Ce groupe est remarquable par le fait que toutes les lettres sont étirées vers la gauche.

L'origine géographique des caractères étant ainsi supposée, une remarque de F. Ritter (p. 311) semble confirmer ces relations assez étroites sinon familiales entre le monde bâlois et strasbourgeois de l'impression :

"Dès 1528, Herwagen quitte Strasbourg et va s'établir à Bâle où il acquiert le droit de bourgeoisie et où peu après il épousa la veuve de Kart Froben, et assuma la direction de l'imprimerie Froben en collaboration avec Jérôme Froben, fils de sa femme et son beau-frère, Nicolas Episcopius."

Nous savons depuis que cette imprimerie bâloise s'illustra dans l'impression d'ouvrages hébreux et mérita des lettres hébraïques en imprimant un Talmud de Babylone et la grande concordance biblique de Mardoché Natan Kalonymos.

Ce sont apparemment les imprimeurs bâlois et peut-être Froben qui mirent à 1a disposition des imprimeurs strasbourgeois les caractères qui leur étaient nécessaires. La question reste à savoir, si ces derniers acquirent ces caractères ou les empruntèrent seulement, les rendant après usage.

georges ulricher

Autour de Capiton vivaient à Strasbourg toute une pléïade d'humanistes qui forment le noyau d'intellectuels désireux de renouveler la foi chrétienne et qui aboutirent à la Réforme.
Ainsi le sélestadien Bucer, prédicateur réformé de la chapelle St-Laurent à la Cathédrale et auteur de nombreux commentaires d'ouvrages bibliques. Ses commentaires, comme celui des Psaumes sont imprimés, toujours avec des expressions hébraïques, chez Georges Ulricher, originaire d'Andlau et qui n'exerça à Strasbourg que de 1529 à 1536, date à laquelle il vend son imprimerie au célèbre humaniste Crato Mylius.

Mathias Biener

Un autre réformateur, Jean Husschyn, Œcolampade de son nom d'humaniste, originaire de Souabe, disciple de Reuchlin, le défenseur du Talmud et intime de Calvin, fréquenta les universités de Tübingen et de Bâle. Docteur en Théologie, il s'établit à Bâle comme professeur de cette discipline et fut l'auteur de nombreux commentaires. C'est son compatriote Mathias Biener dit Apiarius, qui imprima ses commentaires des ouvrages bibliques comme Jérémie en 1533 et Ezéchiel en 1534. Apiarius est surtout connu par ses éditions d'ouvrages musicaux. Nous ne connaissons de lui aucun autre auteur imprimé se servant de gloses hébraïques. Comme Köpfel, Herwagen et Ulricher, il utilisa les caractères de Bâle. Sa marque d'imprimeur représente un ours en train d'escalader un arbre pour y trouver du miel, au pied de l'arbre une Bible ouverte présentant en son centre le tétragramme gravé en lettres hébraïques.
Nous étudierons dans l'article réservé aux marques d'imprimeurs l'usage du nom quadrilitère.

georges messerschmidt, dit "machaeropoeus"

Capiton, professeur d'hébreu est mort à Strasbourg en novembre 1541. Appelé par l'Electeur Palatin, Paul Fagius vient à Strasbourg en 1544 pour succéder à Capiton.
Paul Fagius, originaire du Palatinat de la ville de Rheinzabern, avait fait ses études de théologie à Strasbourg. A partir de 1537, il est nommé pasteur à Isny dans le Ailgau Allemand.
Grand érudit, élève, pour l'hébreu, de Capiton lorsqu'il faisait ses études à Strasbourg, grâce au mécénat de Peter Buffler, Fagius aux environs de 1540, se met en devoir de créer une imprimerie. La particularité de celle-ci sera de publier des textes en hébreu et propre à aider les étudiants.

I1 faut, pour mener à bien cette tâche, trouver un prote, c'est-à-dire celui qui sera chargé de diriger le travail d'édition et surtout de corriger les épreuves. Fagius s'adresse à un spécialiste de cette question, à Elia Lévita, qui fut imprimeur à Rome, prote chez Bomberg à Venise. Grammairien, poète, premier auteur yddish, traducteur de la Bible en allemand, philologue, léxicographe et massorète, Elia Lévita était tout cela. Ami des chrétiens, maître de nombre d'entre eux, Elia avait toujours refusé de quitter l'Italie et de se consacrer à leur enseigner exclusivement. Ainsi il avait décliné l'honneur,à lui fait par François Ier, Roi de France, qui l'avait appelé pour lui confier l'enseignement de l'hébreu, à Paris, au Collège des Trois Langues. Contre toute attente, Lévita va accepter la proposition de Fagius ; il nous en donne les raisons dans la troisième des introductions à son dictionnaire Tishby (2) qui sera en 1541 le premier ouvrage imprimé par Fagius à Isny.

"Alors que j'étais encore en ma demeure de Venise, et que je peinais sur cet ouvrage, mon âme était préoccupée et anxieuse de trouver un lieu où je pus imprimer ce livre, car le grand imprimeur Bomberg, venait juste de cesser tout travail. Alors que j'étais justement tenté d'envoyer d'ici à Bologne l'ouvrage, il me fut dit que je n'obtiendrai pas satisfaction, car là-bas, aussi, ils avaient cessé tout travail.
"Et ce même jour, alors que j'étais encore en train de me parler à moi-même, je reçus une lettre d'un chrétien d'Allemagne, qui m'apprenait qu'il venait présentement d'ouvrir un atelier d'imprimeur, afin de publier des livres sans nombre.
"Et que moi, son serviteur, étais appelé à l'aider, afin de corriger les éditions. Pour ce travail, il me donnerait un bon salaire. En plus, m'écrivait-il encore, il avait entendu que je possédais des livres écrits par moi et qui, quant à présent, n'avaient pas été publiés, et qu'il désirait les imprimer selon ma volonté... Je me mis aussitôt en chemin (3) rapide et agile, sachant bien que tout ceci était voulu par Dieu... »

Mais la mort de Capiton va changer les projets de Fagius ; appelé à Strasbourg, il va fermer ses ateliers d'Isny en 1542. Ayant sollicité le droit de séjourner durant quatre années à Constance, toujours accompagné de Lévita, Fagius, grâce à ses caractères et ses formes, imprimera un grand nombre d'ouvrages sur les presses de Jacques Froschösser dit Ranivora

Marque d'imprimerie de Fagius à Isny.
En 1544, Paul Fagius arrive à Strasbourg, Elia Lévita s'en est retourné à Venise.
Nous connaissons de lui un ouvrage publié en 1546. Elève de Lévita, il avait publié à Isny et à Constance, les ouvrages que son maître avait écrit sur la langue araméenne. Fort de cette science, Fagius s'était fait un devoir de publier une traduction de la paraphrase araméenne de la Torah sous le titre de Targum. Comme dans les éditions précédentes, au texte latin se marient des phrases hébraïques, et dans cet ouvrage, des pages entières qui font partie du commentaire et des notes de Fagius.

Le maître imprimeur Georges Messerschmidt avait travaillé dans l'atelier de Jean Albrecht et avait acquis l'atelier de Jean Knobloch, originaire de Suisse. Cette imprimerie était située dans la Halbmond-gasse au numéro trois de cette rue dans la maison dite à la Tourterelle, non loin de la chapelle Ste-Barbe (4).
C'est sur les presses de Messerschmidt, mais avec les caractères ramenés d'Isny que Fagius va publier les ouvrages nécessaires à son enseignement.
En dehors de ce livre, publié sans la marque d'imprimeur dont se servait Fagius à Isny, mais avec la mention : "in officina Knoblochiana", nous ne connaissons pas d'autre ouvrage publié par Fagius, ou plutôt édité par Fagius à Strasbourg.

Monsieur Ritter dans son livre cite une lettre découverte aux archives municipales et publiée par L. Rostenberg en 1940.

Fagius y a ajouté une profession de foi en son Messie.
Ce manuscrit mentionne 16 ouvrages payés en 1549 (date du manuscrit). Il attribue celui-ci à P. Fagius vraisemblablement parce que ce nom apparaît au verso. Mais à cette date, Fagius est déjà parti pour l'Angleterre.
Nous ne connaissons aucun de ces ouvrages comme ayant été imprimés à Strasbourg, par contre, ils ont tous été imprimés ou à Isny, ou à Constance. Il nous paraît nécessaire, en contradiction avec les auteurs cités précédemment, de supposer que cette facture représente l'achat par l'Université de la totalité des ouvrages encore en possession de Fagius, et dont il s'est débarrassé aval, son départ. Cette facture ne représente pas une liste d'ouvrages imprimés pour Fagius, seul le Targum fut imprimé avec les passages hébraïques, et encore le premier tome, le second ne parut jamais.

Le 6 avril 1549, Fagius se réfugie avec Bucer en Angleterre, il enseignera l'hébreu à Cambridge. Tombé malade, il s'éteindra cette même année le 13 novembre, son maître Lévita l'avait précédé dans la tombe au mois de janvier.

notes :
  1. F. Ritter, Histoire de l'imprimerie en Alsace.    Retour au texte.
  2. Tishby, autre nom du prophète Elie numériquement = 712, nombre des mots expliqués dans l'ouvrage.    Retour au texte.
  3. Elia Lévita est alors âgé de 71 ans.    Retour au texte.
  4. F. Ritter, page 197. Cette maison abrita à partir de 1849 l'Ecole Israélite des Arts et Métiers.    Retour au texte.

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