Humour
Alli « Qilës » fun Elses ruë of am Guffenkopf
pour
Alle « Quehilaus » von Elsass
ruhen auf einem Guffenkopf
Toutes les communautés d'Alsace reposent sur une tête d'épingle

Dans le milieu du XVIIIe siècle, les situations des juifs d'Alsace s'amélioraient peu à peu, sous l'influence des idées nouvelles, dont les précurseurs de la Révolution avaient pénétré les esprits. Une grande part de cet heureux changement est due au fameux CERF-BERR qui avait été, à titre exceptionnel, autorisé à habiter Strasbourg. Fournisseur des armées, sous le Roi Louis XV, il fut aussi très bien en cour auprès de Louis XVI et put, ainsi, rendre de grands services à ses coreligionnaires. On comprend toute l'autorité que, grâce à sa haute situation, sa fortune, son dévouement, il exerçait sur les juifs d'Alsace. Il était au milieu d'eux, pour employer l'expression du Talmud, comme un Roi sans couronne.

Or, il paraît, histoire ou légende, que Cerf­Berr lui-même, dans maintes circonstances touchant la direction des communautés, subissait l'influence de sa femme. Et sa femme était, comme il arrive souvent, d'humeur variable, suivant la réussite plus ou moins heureuse de sa toilette, ou de sa coiffure, dont les épingles étaient alors un ornement important. Et, avec un ton humoristique, on employait cet adage bientôt universellement répandu : Alli «Qilës» fun Elsess ruë of am Guffenkopf - "toutes les communautés d'Alsace reposent sur une tête d'épingle".

La tradition ne s'est pas perdue. Dans les communautés où l'on suppose le Président plus ou moins soumis à l'influence de sa femme, on répète encore cette plaisanterie bien connue.

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